Objet no : SCP-357-FR
Niveau de Menace : Jaune ●
Classe : Sûr
Procédures de Confinement Spéciales : SCP-357-FR doit être protégé sous vide par une enveloppe plastique, et gardé dans un casier sécurisé du Site-Kybian accessible au personnel de Niveau 2 et plus. L'enveloppe doit être vérifiée régulièrement pour prévenir l'activation accidentelle des effets de l'anomalie. Lors d'un transfert de son casier à un autre lieu, l'objet devra être placé dans une mallette anti-chocs, et n'en être retiré qu'au lieu d'arrivée (dans le cas d'un déplacement à visée d'expérience, il s'agit de la pièce où cette dernière aura lieu).
Cette pièce devra être équipée d'une chambre à vide, ainsi que de masques à gaz à disposition du personnel.
Description : SCP-357-FR est une sculpture réalisée en argile de 19,5 cm de long et de 15 cm de haut. L’objet représente un corps féminin semblant ramper sur le sol, le buste relevé. Une croix mesurant 3 cm de haut et de large est présente sur la tête. La sculpture ne possède pas de bras droit, une cassure se trouvant au niveau de l’épaule.
L'anomalie possède la faculté de modifier la nature de l'air ambiant par le biais d'un conduit partant des deux branches verticales de la croix sur la tête et arrivant dans une cavité située dans le buste de la sculpture. Il a été déterminé que l’air aspiré depuis ce premier canal est ensuite transféré dans une deuxième cavité, juxtaposée et reliée à la première, comportant un conduit allant jusqu’aux branches horizontales de la croix.
Il a été estimé que le volume d'air que l'objet SCP peut traiter peut aller jusqu'à 150 litres par minute, ce qui est incohérent avec sa taille.
Le gaz sortant par le deuxième canal possède une composition chimique indéterminée. Il est inodore et incolore, et sa vitesse de propagation a été calculée à 1,5 mètre par seconde.
Toute personne qui respire ce gaz verra les nocicepteurs1 juste en-dessous de son épaule droite envoyer de violents signaux au lobe pariétal de son cerveau.
Cela va provoquer une souffrance importante dans cette zone, comparable à la perte du bras droit de l'individu. La zone du bras en-dessous de celle affectée par la douleur sera alors anesthésiée, donnant l'impression d'une amputation réelle.
L'intensité du phénomène va rester le même pendant les 15 premières minutes après l’exposition au gaz, pour ensuite s’affaiblir pour disparaître complètement 15 heures après l'exposition. Les personnes affectées ayant été amputées ressentiront des douleurs fantômes très vives.
L’usage d’anti-douleurs est inefficace pour remédier à l’effet du gaz.
La production de gaz par la sculpture ne se produit que si celle-ci est précédemment entrée en contact avec un objet manufacturé ayant perdu entre 15 % et 50 % de son volume originel (l’objet est considéré comme ayant perdu 0 % de son volume lorsqu’il quitte son lieu de production). Il a été déterminé que jusqu'à 49 %, les fragments perdus par l'objet ne peuvent pas déclencher l’effet anormal, ceux-ci n’étant pas considérés comme objets manufacturés à proprement parler par le mécanisme de la sculpture2. Dans le cas où l’objet manufacturé serait séparé en deux parties égales (50 % de volume chacune), une des deux parties sera dotée de la capacité d’activation de la sculpture. Un humain, ou tout autre être vivant, ne pourra en aucun cas déclencher la production de gaz.
La production et la libération du gaz sera effective 15 secondes après l'activation de la sculpture par un objet approprié. Elle durera ensuite 15 minutes avant de s'arrêter.
Historique : La sculpture a été trouvée le 15/07/██ à [SUPPRIMÉ], village situé dans le département du Cantal en France, dans l'appartement d'un homme, désigné comme PdI-1500, affilié au Groupe d’Intérêt Et Maintenant, On Est Cool ?. La localisation de l’anomalie a été donnée par PdI-1500 lors de son interrogatoire par une équipe d'intervention de la Fondation, à la suite de son interpellation pour son implication dans l’Incident 357-FR.
Incident 357-FR :
De par sa bonne conduite pendant l’entretien, sa coopération à transmettre des informations, les preuves démontrant qu’il n’avait pas de rôle de planification majeure dans l'attentat prévu le 15/08/██, et la confirmation qu'il n'était pas un être humain anormal, PdI-1500 a été autorisé à résider dans l'aile réservée aux Classes-D, sans avoir été exposé à un amnésique. Il est cependant sous surveillance rapprochée, et est dans l'obligation de porter un bracelet électronique. PdI-1500 a l’interdiction formelle d'engager la discussion avec du personnel de Classe D anormal ou ayant eu des antécédents anormaux avant leur entrée dans la Fondation.
PdI-1500 a manifesté un désir de collaborer avec la Fondation durablement depuis le début de sa détention, en proposant d’intégrer une équipe de recherche sur les GdI. Sa proposition est actuellement à l’étude.
Interview du 15/07/██ :
Interviewé : PdI-1500
Interviewer : Agent ████
Avant-propos : Suite à son identification comme une Personne d’Intérêt dangereuse, PdI-1500 a été placé sous surveillance de 4 membres de l'équipe d'intervention alors qu’il était inconscient. Il fut alors réveillé pour un interrogatoire. L’Agent ████ dut cependant attendre que la douleur causée par SCP-357-FR à PdI-1500 soit assez supportable pour que l’interrogatoire se déroule convenablement.
Agent ████ : Très bien, je me présente encore une fois pour les besoins de l’interview, je suis l’Agent ████. Vous êtes avec moi et mes collègues, PdI-1500, parce que vous étiez en possession de documents incriminants vous liant à un attentat ainsi qu’au groupe Et Maintenant, On Est Cool ?. Êtes-vous maintenant en état de répondre à mes questions ?
PdI-1500 : Ouais, ouais, ça va. Je comprends juste pas pourquoi vous devez m’appeler par ce nom débile.
Agent ████ : Vous n’êtes pas en mesure de contester nos décisions. En premier lieu, avez-vous un lien avec l’incident ayant touché plus de ███ personnes dans le village de [SUPPRIMÉ] aujourd’hui ?
PdI-1500 : … Comment ça, ███ personnes ? Cette merde s’est étendue tant que ça ?
Agent ████ : Veuillez vous calmer, PdI-1500, et répondez à la question.
PdI-1500 : MAIS MERDE QUOI ! Je pensais que la foutre dans la cave, ça allait au moins ralentir le gaz ! En plus j’avais trop mal pour faire autre chose, il fallait que je me barre !
Agent ████ : Calmez-vous !
PdI-1500 se stoppe, puis reste silencieux une dizaine de secondes.
Agent ████ : Précisez votre déclaration, PdI-1500.
PdI-1500 : … C’est moi qui ai déclenché l’incident, comme vous dites. C’est… Et puis merde, j’en ai plus rien à faire, c’est à cause de la statue qu’on m’avait donnée pour que je la stocke chez moi.
Agent ████ : Est-ce la statue dont il est question dans les documents que nous avons récupérés sur vous ?
PdI-1500 : Oui, oui, c’est celle-là. C’est vraiment un objet horrible, je m’en rendais pas compte avant, je vous assure !
Agent ████ : Nous savons que cet objet allait être impliqué dans un attentat devant se dérouler le 15 août ████. Selon les documents, vous deviez le réaliser.
PdI-1500 baisse la tête et reste silencieux.
Agent ████ : Il est inutile d’essayer de cacher des informations, nous en savons déjà trop sur vous pour vous innocenter.
PdI-1500 : … C’est… c’était mon boulot, en tous cas, oui. Je suis un gars qui fait le sale boulot pour les autres, vous voyez ? On m’a donné la statue, et des infos sur comment faire le… l’attentat, et voilà. J’ai rien organisé moi-même, je suis juste exécutant. J’ai même jamais rencontré un membre des Cools du Cantal.
Agent ████ : Les "Cools du Cantal" ? C'est le nom que nous avons vu sur vos documents. Que savez-vous sur eux, PdI-1500 ?
PdI-1500 : Eh bien, euh, Les Cools du Cantal, c’est pas leur nom complet. Leur vrai nom c’est "Les Cools du Cantal pour une Création Vindicative". Un peu débile comme titre. Enfin bref, c’est une branche locale de Et Maintenant, On Est Cool ?, et ils m’ont contacté parce que j’avais quelques contacts dans le groupe principal. Ils ont jamais dit qu’ils voulaient faire un attentat, il parlaient toujours de "création militante". Quand je dis qu’ils parlaient, c’est pas que je les entendais hein, on communiquait que par un mail crypté. Ils m’ont offert une somme d’argent pas possible, alors j’ai accepté le marché, et j’ai reçu cette foutue statue quelques jours après.
Agent ████ : Quelles instructions avez-vous reçues suite à la réception de la sculpture ?
PdI-1500 : Il fallait que je la garde chez moi et que je retienne bien les instructions jusqu'à… jusqu'au 15 août.
Agent ████ : Très bien. Dites-moi maintenant comment l'incident d'aujourd'hui s'est produit.
PdI-1500 : Je voulais juste la nettoyer un peu. J'ai pris un vieux bout de chiffon, je l'ai passé sur la statue, et quelques secondes plus tard j'ai cru que mon bras s'était fait écraser tellement j'avais mal. Ces enfoirés m'ont pas dit qu'il y avait d'autres trucs qui activaient le gaz ! Ils m'avaient dit que la carte envoyée avec la statue allait déclencher le machin. J'étais censé garder la statue à l'abri de l'extérieur, mais elle était super sale, et j'avais peur que ça enraye un mécanisme ou un truc comme ça.
Agent ████ : Vous avez donc déclenché le gaz par erreur ?
PdI-1500 : Bah oui ! Je viens de vous dire, je pensais pas qu'un coup de chiffon allait faire quoi que ce soit. Maintenant que j'y vois plus clair, ces gars sont vraiment des brêles pour ne pas me dire comment fonctionne vraiment leur merde alors que c'est moi qui l'utilise ! J'aurais jamais dû travailler avec eux, bordel. Pitié, dites-moi que personne n'est mort à cause de cette connerie !
Agent ████ : Je ne peux pas m'exprimer sur cette information. Pour revenir à vos déclarations, PdI-1500, vous ne vous considérez donc pas comme responsable de l'évènement d'aujourd'hui, ni de celui qui aurait dû se produire le 15/08/██ ?
PdI-1500 : Je n'ai rien organisé… mais… c'est aussi de ma faute. J'aurais pas dû travailler avec eux, et de toute façon, flirter avec les anormaux ça finit toujours par attirer des ennuis. Écoutez, … Agent ████, c'est ça ? Je veux rattraper tout ça, toute cette merde. S'il vous plaît, je suis prêt à vous donner plein d'infos. J'ai travaillé pour plein de groupes anormaux.
Agent ████ : Pas la peine de vous emporter. Nous avons assez d'informations pour l'instant. Veuillez cependant nous donner votre adresse, afin que nous récupérions l'objet anormal.
PdI-1500 : J'habite au 15, Rue █████. La statue est dans la cave.
PdI-1500 reste ensuite silencieux pendant 5 secondes.
PdI-1500 : S'il vous plaît, dites-moi ce que je vais devenir. Je sais que vous rigolez pas à la Fondation ; si je peux faire quelque chose pour vous, je le ferai !
Agent ████ : Cet interrogatoire est terminé. Vous allez être transféré sur un site de la Fondation sous peu. En attendant, je ne peux rien vous dire de plus.
PdI-1500 prend un air inquiet et regarde l'Agent ████, alors que celui-ci quitte la pièce.
Discours de clôture : PdI-1500 fut transféré au sein du Site-██ de la Fondation un jour après cet interrogatoire.
Note de l'Agent ████ : PdI-1500, malgré un début d'interrogatoire difficile, a montré par la suite une forte volonté de partager des informations avec la Fondation. Je pense que cela devrait être pris en compte lorsque son cas sera examiné. Il pourrait être un collaborateur très utile si son expérience passée avec des GdI est avérée.
Addendum-357-FR :
Ci-dessous sont retranscrits :
- Un des échanges par e-mail entre le groupe affilié à EMOEC ?, "Les Cools du Cantal pour une Création Vindicative", et PdI-1500 (sélectionné parmi une correspondance de plusieurs mois).
- Le message qui devait être être déposé avec SCP-357-FR lors de l'attentat prévu pour le 15/08/██.
Une photographie de la carte qui devait être utilisée pour activer SCP-357-FR est aussi insérée.