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Crédits
Titre original : The Storyteller of Isfahan
Auteur : Tufto
Traducteur : Fourmi1(MNIW)
Date de publication originale : 11 juillet 2017
Image: Peut être trouvée ici, et se trouve dans le domaine public.
La seule image connue de l'intérieur de SCP-3501 avant son confinement, prise par le Dr James Scott en juin 1913. SCP-3501-1 peut être vu sur la gauche ; plusieurs instances de SCP-3501-2 peuvent être vues sur la droite.
Objet no : SCP-3501
Classe : Sûr
Procédures de Confinement Spéciales : SCP-3501 a été déplacé de sa position initiale à Ispahan, en Iran, et emmené dans un Complexe de détention sécurisé au Site-90, le quartier général de la Division d'irréalité.
Les tests et l'entrée dans SCP-3501 sont actuellement suspendus. L'Expérience 3501-101 a été spécialement sanctionnée par le Conseil O5.
Description : SCP-3501 est un petit café situé initialement dans la ville d'Ispahan, en Iran. Depuis l'extérieur, SCP-3501 ressemble à une petite structure cubique, d'approximativement 9 m3 de volume (l'équivalent de 3 pank'a iraniens), avec un dôme de couleur cobalt émergeant du toit. Il a été daté au XVIIe siècle.
L'intérieur de SCP-3501 consiste en une simple et large pièce. À chaque visite dans SCP-3501, la pièce est décorée de façon différente. Chaque style provient d'une période et d'une ville iranienne différente. Plusieurs conteneurs de café, narguilés et autres breuvages peuvent être trouvés dans SCP-3501, ainsi que des bols de dates et de pistaches. Un certain nombre de livres de poésie et un jeu de backgammon sont également visible, étant parfois utilisés par les instances de SCP-3501-2. Un foyer peut être vu dans un coin ; celui-ci n'est allumé qu'aux équinoxes d'automne et de printemps.
SCP-3501 est habité par SCP-3501-1 et un certain nombre d'instances de SCP-3501-2. SCP-3501-1 est un humanoïde à l'apparence variable, prenant un genre et un âge différent face à chaque visiteur. SCP-3501-1 semble prendre le rôle d'un conteur. Les instances de SCP-3501-2 sont une série de 5 à 10 humanoïdes qui résident dans SCP-3501. Les instances de SCP-3501-2 changent à chaque visite. Les instances de SCP-3501-2 peuvent généralement être trouvées parlant entre elles, lisant de la poésie ou jouant au backgammon ; ils ne remarqueront aucun visiteur extérieur à moins que ledit visiteur tente de les déranger, à partir de quoi les instances de SCP-3501-2 vont insulter et pousser le visiteur.
Un seul individu peut entrer dans SCP-3501 à la fois. Si un individu devait entrer dans SCP-3501, SCP-3501-1 demandera au visiteur de s'asseoir sur une chaise et de prendre un rafraîchissement quelconque. La réponse invariable de tout visiteur est de suivre silencieusement les instructions de SCP-3501-1, menant les chercheurs à supposer qu'ils sont affectés par une forme de danger-sensitif.
Une fois qu'ils sont assis, SCP-3501-1 commence à raconter une histoire au visiteur. Cette histoire semble être dérivée d'évènements dans la vie du visiteur, bien que les paramètres et le contexte soient souvent altérés ou laissés vague. Une fois que SCP-3501-1 a fini de raconter l'histoire, tout flux de caméra ou d'équipement sensoriel envoyé dans SCP-3501 avec le visiteur sera immédiatement coupé. Approximativement 30 minutes après cela, un visiteur peut de nouveau entrer dans SCP-3501. Ce qui arrive au visiteur est inconnu, mais aucun signe d'un visiteur précédant n'a été noté pendant les visites suivantes.
À la suite d'une visite, l'histoire racontée par SCP-3501-1 deviendra brutalement partie intégrante de la tradition orale de la région l'entourant. Ceux qui la récite insisteront à dire qu'elle leur a été apprise par leurs parents ou d'autres ancêtres dans une tradition s'étendant sur des siècles. Les historiens locaux présenteront quelquefois un historique du développement de l'histoire, malgré le manque de preuve de l'existence d'une telle histoire avant que SCP-3501-1 ne la récite.
SCP-3501 a été découvert à l'origine en juin 1913, lorsque le Dr James Scott, chercheur de la Fondation et éminent orientaliste, fut porté disparu lors d'un voyage de recherche en Iran. L'enquête de la Fondation permit de récupérer sa caméra- qui avait apparemment été jetée dans la rue- et permit finalement de découvrir SCP-3501. Une légende traitant du "Créateur franc d'images parfaites" fut découverte plus tard comme étant récurrente dans l'histoire Ispahanaise, les historiens locaux prétendant qu'elle aurait circulé depuis le XVIe siècle.
Les enregistrements des Expériences 3501-29, 3501-56 et 3501-77 ont été inclues ci-dessous, comme exemple des effets de SCP-3501.
Sujet : D-6952, natif d'Atlantic City qui a été inculpé pour meurtre.
Date : 17/06/1935
<Début de l'enregistrement>
D-6952 entre dans SCP-3501. La pièce est décorée dans un style qui rappelle le Téhéran du début du XXe siècle. Cinq instances de SCP-3501-2 peuvent être vues buvant un café. SCP-3501-1 a pris la forme d'un homme dans la vingtaine.
SCP-3501-1 : Bonsoir, mon enfant. Je vous en prie, prenez un peu de café, un peu de tabac. Nous partageons tout dans cette maison.
D-6952 s'assoit sur un coussin à l'opposé de SCP-3501-1 et inspire dans un narguilé proche.
SCP-3501-1 : Là, nous y voilà. Maintenant, écoutez donc, mon enfant, cette histoire. Il était une fois un garçon d'une ville portuaire, un lieu de vice et de péché. Ce garçon était né dans la rage et la haine et ne connaissait aucune autre vie. Son père se soumettait à ses passions, battant sa femme et son enfant en d'innombrable occasions. Une fois qu'il eut grandi, le garçon s'enfuit dans l'ouest, loin des cruautés ivres de son enfance.
Dans le désert, il rencontra des gens qui l'accueillirent. Ils lui montrèrent une certaine forme de gentillesse pour la première fois de sa vie. Il chevaucha avec eux, sentant le sifflement du vent dans ses oreilles, et ils prirent sur eux-mêmes de commettre des actes odieux en tout genre. Ils assassineraient, mutileraient, voleraient à travers le pays. Ils tueraient sans le moindre remord et ne savaient pas ce que c'était de pécher. Ils étaient les pires des hommes, les plus abhorrés et haïs des pécheurs.
Le garçon n'a pas toujours été ainsi. Il fut autrefois doux, et curieux, et fouineur. Ce ne furent que les terrible raclées que le garçon avait endurées de la main de son père qui l'avaient changé ainsi. Et contrairement à sa cohorte, le garçon en était conscient. Le garçon avait des souvenirs de sa vie lorsqu'il était heureux et des rêves d'une vie qui se serait déroulée différemment. Ceux-ci ne fournirent aucun réconfort et aucun secours, cependant ; seulement du ressentiment et de la haine.
Un jour, le garçon se retourna et voyagea jusqu'à sa ville côtière. Sa mère était morte des années auparavant, mais il trouva son père, ivre dans une taverne, son visage enfoui sous le vomi et l'alcool. Le garçon prit son mousquet et tira sur son père jusqu'à sa mort. Les hommes du Shah trouvèrent le garçon riant sur les ruines de sa vie. Ils l'emmenèrent dans un puit profond et sombre dont il n'émergera plus jamais.
Et donc, pères, écoutez bien : prenez soin de vos enfants de peur de les perdre complètement ! Car c'est là votre but de créer de bons, honorables, miséricordieux et justes hommes. Déviez de votre tâche et seul le chagrin suivra.
À ce moment, toutes les communications sont coupées.
<Fin de l'enregistrement>
Notes : Des variantes de cette histoire ont été trouvées par la suite existant dans plusieurs communautés vivant autour du Site-90. Celle-ci fut adaptée en une chanson par le célèbre musicien de country ██████ ████████████ en 1956, intitulée "Le Chevaucheur de l'Est".
Sujet : D-7052, native de New York City qui a été inculpée pour détournement de fonds.
Date : 03/06/1959.
<Début de l'enregistrement>
D-7052 entre dans SCP-3501. La pièce est décorée dans un style qui rappelle le Kashan du XVIe siècle. Neuf instances de SCP-3501-2 peuvent être vues lisant de la poésie. SCP-3501-1 a pris la forme d'une femme dans la trentaine.
SCP-3501-1 : Approchez, ma fille, approchez. Asseyez-vous avec moi un moment et tendez l'oreille à un conte sur la faiblesse.
D-7052 s'assoit sur un coussin faisant face à SCP-3501-1.
SCP-3501-1 : Il était une fois une femme venue d'une ville dans l'est. Cette femme gagnait sa vie en servant l'une des puissantes tours qui parsèment le paysage, pesant sur les citoyens en dessous. Les maîtres de ces tours étaient les chefs parmi les marchands et contrôlaient l'écoulement de l'or et de l'argent depuis la Chine jusqu'au Frangistan. Les citoyens du dessous les haïssaient et les craignaient.
La femme était capable de voir les activités des maîtres ; leurs grands livres, leurs bouliers, leurs rapports. Elle connaissait les coffres à papiers où ils gardaient tout leur argent. Elle était cruellement tentée par ceux-ci, mais résista, car elle connaissait la folie du vol. Mais ce qu'elle fit était guidé par la peur, pas la justice, car elle connaissait peu du bien et du mal. Elle fixait les nombres sur les pages, jour après jour, se faisant violence pour ne pas commettre un péché qu'elle ne pouvait même pas reconnaître.
Un jour, un confrère vendeur fut élevé au-dessus de son statut. Ce vendeur était le fils d'un des grands maîtres mais était un incompétent notoire qui ne méritait rien de sa promotion. La femme vit cela et sa colère surpassa sa peur. Elle vola une large fortune des coffres à papiers et fuit la ville, prenant un bateau vers les forêts du sud.
Mais elle fut prise. Les maîtres de la tour étaient furieux et forcèrent les hommes du Shah à la chercher. Ils la prirent dans la partie la plus sombre de la forêt, dans une petite ville emplie de chaleur et de moustiques. Ils la ramenèrent dans la ville aux tours, la jetèrent devant le magistrat et la lancèrent dans un puit sombre.
Rappelez-vous donc de ceci : la faiblesse vient en de nombreuses formes. L'action elle-même n'est pas force ; c'est seulement l'action bonne et la justice bonne qui donnent à une personne un véritable caractère.
À ce moment, toutes les communications sont coupées.
<Fin de l'enregistrement>
Notes : Des variantes de cette histoire ont été trouvées par la suite existant dans plusieurs communautés existant autour du Site-90. Elle fut plus tard adaptée en nouvelle par l'auteur █████████ ██, placée en Chine sous la Dynastie Tang et impliquant une sogdienne rebelle tentant de fuir vers la terre de ses ancêtres après avoir volé un puissant noble.
Sujet : D-1199, native de Toronto qui a été inculpée pour braquage de banque.
Date : 04/11/1979
<Début de l'enregistrement>
D-1199 entre dans SCP-3501. La pièce est décorée dans un style qui rappelle le Mechhed du XVIIIe siècle. Sept instances de SCP-3501-2 peuvent être vues jouant aux cartes. SCP-3501-1 a pris la forme d'une femme dans sa septantaine.
SCP-3501-1 : Bienvenue, ma chère. Je vous en prie, asseyez-vous, et écoutez ce conte que je vous raconte.
D-1199 s'assoit sur un coussin faisant face à SCP-3501-1. Elle prend une date d'un bol proche et se met à la manger.
SCP-3501-1 : Il était une fois une fille, qui vivait dans une ville de brume et de gel. Elle aimait cette ville. Elle déambulerait dans ses rues, courant et sautant et riant avec ses amis. Ils se retrouveraient dans des problèmes en tout genre ; ils s'imbiberaient d'étranges substances, voleraient aux marchands, et escaladeraient les bâtiments pour regarder les étoiles.
Un jour, la fougueuse fille décida qu'elle arrêterait de voler. La loi de ce pays indiquait que ceux qui étaient pris à commettre des crimes seraient enfermés dans un puit sombre avec les autres malfaisants. Elle ne voulait pas être enfermé dans ce puit de nouveau. Alors, elle trouva un emploi plus honnête, et fonda une famille avec un beau khan. Elle était heureuse, pendant un instant- mais elle ne perdit jamais l'habitude de s'asseoir sur le toit et de regarder les étoiles.
Puis les hommes du Shah vinrent pour elle, au milieu de la nuit. Ils lui dirent qu'elle avait pris de l'argent des deux Frères Lehman, même si elle ne s'était pas approchée du butin des Frères. Ils l'emmenèrent devant le magistrat, qui l'envoya au fond du puit, loin de sa famille et loin de la lumière du jour. Et dans le noir, elle pleura, et pleura, et pleura, et il lui fut rappelé un unique fait essentiel : une fois que vous avez péché, vos péchés ne seront jamais vraiment oubliés. Les plus sombres des hommes trouveront toujours un moyen de les exploiter. D'une façon ou d'une autre, pécher c'est chuter et échouer.
Personne ne sut jamais son histoire. Personne ne sut jamais son innocence. Mais maintenant le monde entier le sait. Dans sa chute viendra son ascension.
À ce moment, toutes les communications sont coupées.
<Fin de l'enregistrement>
Notes : Des variantes de cette histoire ont été trouvées par la suite existant dans plusieurs communautés autour du Site-90. La population locale pensait que ce ne fut un élément du folklore local que depuis les années 1870, une période de temps exceptionnellement courte. Il est supposé que cela est dû au besoin des Frères Lehman de représenter une présence nationale importante en tant que condition préalable à la compréhension de l'histoire.
Addendum 3501-1 : Le 25/08/2004, le chercheur en chef sur SCP-3501, Dr Farhad Hamedani, entra dans SCP-3501 sans autorisation. Le Dr Hamedani avait révélé lors d'un examen psychologique de routine qu'il avait souffert de remords extrêmes à propos du destin des Classes-D utilisés lors des tests sur SCP-3501. Le Dr Hamedani avait demandé un transfert ; cette requête était étudiée au moment de l'incident.
Le Dr Hamedani s'était équipé avec le même type de caméra utilisé lors des tests sur Classes-D avant d'entrer dans SCP-3501. Elle commença à enregistrer peu avant l'entrée du Dr Hamedani dans SCP-3501.
<début de l'enregistrement>
Le Dr Hamedani entre dans SCP-3501. La pièce est décorée dans un style qui rappelle le Tabriz du XIXe siècle. Huit instances de SCP-3501-2 peuvent être vues jouant au backgammon. SCP-3501-1 a pris la forme d'un homme dans la cinquantaine.
SCP-3501-1 : Ah ! Un camarade de mon pays ! Approchez, approchez, mon fils, et asseyez-vous. Prenez une tasse de café ! Détendez-vous, mon cher camarade, et écoutez donc cette histoire que je vais vous narrer. Je dois dire, il est bien excellent de rencontrer un des miens de nouveau.
Le Dr Hamedani s'assoit sur un coussin en face de SCP-3501-1 et prend un conteneur de café. Il le boit lentement au cours de l'incident.
SCP-3501-1 : Il était une fois un homme, venu du lointain est. C'était un homme intelligent, qui ne demandait qu'à découvrir les secrets de la création de Dieu. Si amouraché était-il avec sa poursuite qu'il traversa les océans, jusqu'à un lointain continent de l'autre côté de la mer, pour apprendre de ces secrets que les autres ignoraient. Il voulait savoir sur le temps, et pourquoi le temps s'échappait et s'écoulait comme cela. Cela lui semblait être une chose étrange et impossible, un rêve d'évènements passés et d'évènements futurs qui étaient connectés par le plus fin des fils.
Il vint dans un champ de blé, où une grande prison avait été construite. Dans cette prison se trouvaient d'autres comme lui, travaillant sur tous les secrets des causes et effets, de tous les mondes qui furent et ne sont désormais plus. Il était au paradis ici, pour commencer, alors qu'il commettait ses actes impies. Il éplucha secret après secret, énigme après énigme. Il trouva l'émerveillement et la gloire dans son travail ; mais ce n'était pas suffisant. Lorsque tu regardes dans la machine du temps, tu ne peux échapper à la sensation que tout ton travail est futile et que tu vas tomber dans l'oubli comme tous les autres.
Et alors, l'homme devint obsédé par un secret particulier. Il devint obsédé par un conteur, et les fils qu'il tissait dans le temps et l'espace. Ce conteur n'était pas comme les autres conteurs ; car il était capable de répandre l'histoire d'une personne à travers le monde, au prix de quelques grammes de chair. Là, pensa l'homme, se trouvait une manière d'échapper à l'oubli. Il se dit que les gens qu'il a envoyés au conteur, pour être éparpillés dans la création, se faisaient propulser à une glorieuse destinée. Il se dit qu'ils pourraient devenir immortels. Il rêva même de rendre visite au conteur lui-même, dans le but d'étendre sa vie pour toujours.
Mais tandis que les jours et les années passaient, il commença à voir les choses différemment. Chaque personne qui fut envoyée au conteur ne ramenait que du silence, et un écran couvert de neige grise et changeante. Chaque fois qu'un nouveau visage disparaissait devant lui, chaque fois qu'un corps était pris en sacrifice, il se sentait de plus en plus agité. Finalement, chaque âme transcendante causa la souffrance dans la sienne, alors qu'il percevait leur destin comme une forme de mort. Il continua à rêver de rendre visite au conteur, mais pour de très différentes raisons ; là où il souhaitait autrefois la vie éternelle, il ne désirait plus maintenant que de partager leur destin. Il sentait que devenir l'un d'entre eux aurait au moins servi à alléger un peu de ses remords. Il rêvait d'une fin qui le ferait moins haï d'eux.
Et donc, il attacha un étrange appareil sur lui, qui raconterait au monde ce qu'il a fait. Et il entra dans la machine, et rencontra le conteur, et obtenu la mort qu'il désirait. Et ainsi, sa vie ne valut plus rien. Il avait passé tout son temps à chasser la gloire, chasser la création, chasser la connaissance et la vérité comme tous ses stupides collègues. Mais ils finirent par mourir tout de même. La poursuite d'obscures sagesses ne les laissèrent avec rien de plus que des vers dans leur cercueils. Son destin fut le pire, car sa folie serait racontée à travers le continent, pour toujours et à jamais, s'étendant dans toutes les directions du temps.
À ce moment, toutes les communications sont coupées.
<Fin de l'enregistrement>
Notes : Des variantes de cette histoire ont pu être trouvées par la suite existant dans plusieurs communautés autour du Site-90. Cette histoire servit plus tard comme inspiration pour une pièce populaire dans les années 60. La pièce fut applaudie par la presse nationale pour avoir renverser la morale de l'histoire classique ; la pièce avait à la place chanté les louanges du chercheur pour sa curiosité intellectuelle, le conteur ayant été réécrit comme un dieu régressif.
Les tests furent suspendus après cet incident.
Addendum 3501-2 : Le 21/01/16, Le Chercheur Senior Montague proposa d'envoyer une intelligence artificielle dans SCP-3501, comme cela ne résulterait en aucune perte de vie. Les tests furent rouverts brièvement pour permettre la mise en place de ce test.
Sujet : Une intelligence artificielle (dénommée REFLEXION), développée par le Dr Johannes Tarkesian, conçue pour émuler et se croire être SCP-3501-1. REFLEXION était lancée sur un petit ordinateur de la Fondation et attachée à un système mobile mécanique. REFLEXION fut envoyée dans SCP-3501.
<Début de l'enregistrement>
REFLEXION entre dans SCP-3501. La pièce est décorée dans un style qui rappelle l'Ispahan du XVIIe siècle. Six instances de SCP-3501-2 peuvent être bues fumant au narguilé et buvant du thé sur de nombreux coussins. SCP-3501-1 sourit à la vue de REFLEXION ; il a pris la forme d'une jeune femme dans la vingtaine.
SCP-3501-1 : Ahh… vous m'avez envoyé un miroir, dans l'espoir de m'arracher ma propre histoire. Mais une réflexion est une copie, une imitation de l'original, plutôt que l'original lui-même. Ça ne marchera pas, petits geôliers. Puisque vous vous êtes donnés tant de mal, cependant, je vais vous raconter la réflexion de mon histoire. Cela pourrait s'avérer instructif pour vous, bien que ce ne soit rien qu'une pâle imitation de la vérité. Alors, petite réflexion, approche et assied-toi.
REFLEXION se place sur un coussin à l'opposé de SCP-3501-1.
SCP-3501-1 : Au temps d'autrefois, dans l'univers de l'Iran, il y avait des conteurs partout. Nous rôdions dans les coins des bazars, manions notre art dans les cafés, les bordels et les khanqahs de la ville, voyagions d'un endroit à un autre en recherche de piécette. Nous étions accueillis et respectés et étions récurrents dans la vie de la région. Notre gaieté et nos distractions faisaient la joie des citoyens- comme l'étaient les messages plus sérieux que nous transmettions.
Finalement, nous devînmes si puissants que nous aidions- à notre propre, légère manière- à la création d'un empire. Nous racontions les histoires d'Abu Muslim et de 'Ali, ces grands héros de l'ancien temps ; et par ces récits, avancions parallèlement au grand guerrier de notre âge, Isma-il le Séfévide. Il forgea un grand et puissant univers et nous entraîna en haut : les soufis, les vagabonds, les conteurs et d'autres peuples libres d'Iran.
Mais nous fûmes trahis. Son fils, Tahmasp, n'a jamais été chaleureux à notre égard et, sous la direction de l'ignoble prêtre al-Karaki, il devint froid et hostile envers nos membres. Son petit-fils, 'Abbas, nous attaqua sauvagement. Son désir d'orthodoxie, de pureté, mena à ce qu'on ne soit plus considérés guère plus que des chiens, piétinés et calomniés dans les rues. Notre apogée s'était éteinte. Nous n'étions rien de plus que de piètres divertissements pour les pécheurs, les lépreux et les bons à rien. Nous avions touché le fond.
La plupart disparurent, devinrent vagabonds à leur tour et ne fournirent guère plus qu'une curiosité passagère aux Francs qui commençaient à pirater nos côtes. Mais un des nôtres émis une idée glorieuse. Il fit une nouvelle guilde de conteurs, une guilde qui transcenderait toute ville et qui se répandrait sur le globe. Il trouva ceux d'entre nous bénis par le don de broder et de rendre réel, d'altérer le monde en accord avec une histoire, de voir la beauté dans le chaos. Et depuis lors, nous avons tant fait. Nous avons altéré ce monde imparfait pour s'aligner plus encore avec notre dessein. Nous avons créé des histoires partout où une ouverture se trouvait.
Car être une histoire est mieux que d'être un humain. Notre espèce n'est guère plus que peau, gras et os, vivant des vies mortelles avec des esprits imparfaits. Pourquoi jalousez-vous les petits insectes que je requiers ? Je tisse leur substance en la plus belle des toiles. Leur gras devient mouvement éternel, leur peau devient la substance éthérée de la narration, leurs os devient le feu de l'imagination. Ils vivent pour toujours dans le monde des mythes et légendes, qui croise le nôtre mais qui en est détaché, plus haut que celui-ci. Tout ce que je demande est leurs corps. Regardez.
À ce moment, les instances de SCP-3501-2 se retournent soudainement et fixent la caméra. Quatre d'entre eux ont pris la forme de plusieurs Classes-D envoyés auparavant dans SCP-3501 ; les deux autres ont pris la forme du Dr Hamedani et du Dr Scott. Chacun d'entre eux ne possède plus d'yeux et semble décharné ; toutes leurs bouches ont pris la forme d'un "O".
SCP-3501-1 : Vous voyez ? Ici, ils vivent pour toujours. Je prends de plus en plus de leurs esprits chaque année, leurs peaux inutiles et sèches. Et je le convertis en histoires, histoires qui se répandent à travers le monde. Ils danseront sur un rayon de lumière doré, jamais oubliés, persistant toujours dans les esprit et l'imagination des hommes. Tout ce que je demande ce sont des corps. Tout ce que je demande ce sont des gens à raconter.
À ce moment, toutes les communications sont coupées.
<Fin de l'enregistrement>
Notes : Cette histoire ne fut pas découverte en circulation où que ce soit autour du Site-90. Elle fut à la place finalement découverte comme tradition orale dans le village de ██████, dans la Province d'Ispahan, en Iran.