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Crédits
Titre : SCP-325-FR - Les cavernes hallucinées
Auteur : Sparfell
Date : 26 avril 2019
Objet no : SCP-325-FR
Niveau de Menace : Jaune ●
Classe : Sûr
Procédures de Confinement Spéciales : Un périmètre de cinq kilomètres (5 km) autour de SCP-325-FR a été officiellement décrété terrain d'entraînement militaire. Cette couverture permet de prévenir les intrusions civiles. Compte tenu de la largeur du périmètre concerné et sachant que la nature de l'anomalie le permet, la zone initialement délimitée pour le confinement de l'objet a été aménagée en Site de confinement. Le périmètre est délimité par un grillage de trois mètres (3 m) de haut, que des patrouilles de quatre (4) gardes inspectent régulièrement, les patrouilles se succédant de dix minutes (10 min) d'écart. Les patrouilles sont relevées trois fois par jour. Dans l'éventualité d'une intrusion civile sur le site, les agents devront émettre deux sommations avant de tirer en cas de non-coopération. En cas d'obtempération, l'intrus devra être interrogé. Il sera ensuite remis aux autorités locales si le mobile établi ne présente aucun lien direct avec la Fondation ou les anomalies confinées. Dans le cas contraire, le Département de Censure et Désinformation statuera sur son sort.
Description : SCP-325-FR est un site paléolithique découvert en 199█ grâce aux commentaires posthumes du célèbre occultiste [CENSURÉ] à propos du manuscrit de Humbaba, psaume de la Racine. SCP-325-FR est situé au Moyen-Orient, plus précisément en ████████.
Le complexe s’étend sous terre, sur une surface estimée d’environ 10 000 m². Il est composé de couloirs et de salles aux fonctions diverses, essentiellement cultuelles. La structure est un aménagement de grottes naturelles et artificielles. Ces grottes sont reliées par des tunnels faisant office de couloirs. Pour chaque couloir, les parois sont consolidées à l’aide d’alignements de mégalithes, y compris pour le plafond. Ces mégalithes, de dimensions variables, sont disposés de façon désordonnée. L'émail des dents trouvées au sein de SCP-325-FR a permis de dater la ruine entre -40 000 et -50 000 ans, grâce à la datation par l'uranium-thorium.
Les sculptures, peintures, ainsi que certains outils retrouvés sur le site sont typiques de la culture châtelperronienne. Il reste pourtant difficile de trouver une explication à l'existence de cette ruine, la culture châtelperronienne étant semi-nomade.
Les sculptures présentes au sein de SCP-325-FR se présentent sous plusieurs formes. Elles représentent des gueules animales et sont constituées de roche, d’ivoire ou de résidus biologiques marins calcaires. Seul un (1) des mégalithes de SCP-325-FR est sculpté, sous la forme d’un animal ressemblant au bouquetin, du genre Capra. Quatre (4) statues d'ivoire de soixante centimètres (60 cm) de haut ont été retrouvées. Elles représentent des thérianthropes dont un (1) homme-mammouth, deux (2) hommes-fauves non identifiés, et un (1) homme-ours. La tête de ce dernier a disparu. Divers outils et objets de culture châtelperronienne sont présents autour. Des pierres taillées, des sculptures et des ossements (majoritairement des mandibules néandertaliennes) ont été trouvés autour des statues d’ivoire lors de la découverte de SCP-325-FR. L’une des salles de SCP-325-FR contient un grand nombre de pierres sculptées et témoigne d’une importante industrie lithique de débitage laminaire. Aucun site de taille de bifaces n’est présent sur place.
Les murs des cavernes composant SCP-325-FR sont ornés de peintures rouges, jaune, noires et bleues.
Certaines peintures semblent attester de l’existence d’une écriture chez les habitants de SCP-325-FR. Ces symboles, qualifiés de glyphes, sont semblables à des dessins pariétaux, enfermés dans des rectangles de dix centimètres sur dix centimètres (10 cm x 20 cm). Aucune écriture ne peut être rattachée à ces dessins.
Sur les représentations rupestres figurent énormément de thérianthropes. Les animaux dénués de traits humains sont très peu représentés. Les silhouettes humaines sont de deux ordres de taille, qu’il est possible d’interpréter comme étant des Homo sapiens (silhouettes grandes et fines) et des Homo neanderthalensis (petites silhouettes épaisses). La figure la plus récurrente est un cercle rempli de pointes, d’où partent des mains négatives d’hématite (ocre rouge) à quatre doigts (on ignore si le doigt était coupé ou replié lors du dessin).
La majorité des ossements retrouvés dans SCP-325-FR appartiennent à des Homo neanderthalensis. L’état de ceux-ci étaye l'hypothèse d’une consommation de leur moelle. La théorie en vigueur à ce jour est que les habitants de SCP-325-FR étaient des Homo sapiens en raison de la culture châtelperronienne constatée. Les ossements humains aux alentours de SCP-325-FR sont principalement Homo sapiens.
Les murs de la plus grande salle au sein de SCP-325-FR sont recouverts de dessins pariétaux à 80 %. La partie nord de cette pièce présente une estrade faite de mégalithes comparables à une structure de dolmen. La pièce est coupée en deux moitiées égales par un talus de pierres taillées en briques allant de son entrée sud jusqu’au nord de celle-ci. Des ossements néandertaliens sont agglomérés de chaque côté du talus. Le comptage de ceux-ci permet d’estimer leur nombre à 300 individus. Les traces de fer et la présence d’os dans cette pièce laisse supposer une utilisation rituelle et sacrificielle de cette salle. Seuls cinq squelettes d'Homo sapiens y sont présents et présentent des lésions issues de violence telles que des fractures, notamment crâniennes.
Date : ██/██/████
Note du Dr Le Kreñv à propos du statut d’anomalie de SCP-325-FR : Suite à de nombreuses interrogations de la part du personnel, je me dois d'intervenir. Certains semblent penser que le mot "anomalie" signifie "entité anormale vis-à-vis de la physique classique". Il n'en est rien. SCP-325-FR ne présente peut-être pas d’énergie magique, d’effet mémétique anormal ou de physique surnaturelle. Pour autant, cela ne permet pas de disqualifier l'objet de son statut d'anomalie. À cela, plusieurs raisons : tout d’abord, une anomalie est un objet qui pose une énigme à la science. Certes, une inversion de gravité soudaine serait plus impressionnante qu’une ruine incomprise. Malgré tout, les deux sont des anomalies. Que la paléoanthropologie normale accepte l’existence de SCP-325-FR, et toutes nos connaissances en ce domaine volent en éclat. En ce sens, la liste des anomalies de SCP-325-FR est longue : présence probable d’une écriture sur un site préhistorique, sédentarisation de chasseurs cueilleurs sans traces de stades intermédiaires, lapis-lazuli normalement inconnu à cette époque, techniques d’aménagement de structures difficiles à mettre en place, et qui seraient même à l’heure actuelle très coûteuses… Sans compter le nombre d’ossements d’Homo neanderthalensis décelables.
De plus, le lien entre SCP-325-FR et le manuscrit de Humbaba, qui a permis sa découverte et est clairement associé au domaine de l’anormal, est évident et démontre bien le fait que nous devions voir en SCP-325-FR un lien avec le surnaturel. L’étude de la ruine nous en apprendra sans aucun doute davantage sur ces liens probables. Enfin, il n'est pas à exclure que la fin d'Homo nenderthalensis, l'un des plus grands mystères de la préhistoire, puisse être en lien avec cette ruine.
Addendum : Le ██/██/████, l'exploration du site par muographie démontre la présence d’une cavité inexplorée au nord de la structure. Une demande de mise à jour est effectuée auprès de R. Dulac, directeur du site. Demande approuvée.
Addendum : Le ██/██/████, la nouvelle cavité est explorée. Suite à un éboulement et au recouvrement des décombres par un agglomérat argileux survenu à une date indéterminée, l’accès à cette salle était impossible et indiscernable. Le déblayage de l’éboulement est effectué afin de rendre possible l’étude de cette loge.
La cavité est une caverne naturelle ronde à paroi irrégulière, d’environ trois (3) mètres de diamètre. Son sol est tapissé de près d’un (1) mètre de tourbe. Les murs présentent de nombreuses traces de colorations anciennes. Ces colorations sont probablement des dessins pariétaux dégradés à cause de l’humidité de la salle. L’étude de la tourbe a permis d’en extraire une momie humanoïde présentant nombre d’anomalies phénotypiques telles que [DONNÉES SUPPRIMÉES]. L’étude de son ADN s’est révélée impossible en raison de son état de dégradation avancé induit par l’acidité de la tourbe.
Cette parcelle de la ruine présente également une entrée vers une partie de SCP-325-FR sujette à de nombreuses anomalies quantiques. Ce couloir est nommé SCP-325-FR-1. Les anomalies observées et expérimentées au sein de SCP-325-FR-1 sont de nature gravitationnelles et spatiales.
SCP-325-FR-1 se termine sur une alcôve sphérique contenant cinq neuf huit onze environ dix couloirs variables en taille, en nombre et en emplacement. Ces couloirs sont indécelables par la technique précédemment citée des marqueurs de matière classique, ceux-ci ne semblant exister que pour un explorateur interne à SCP-325-FR-1. Ces couloirs sont dénommés SCP-325-FR-2.
Les effets induits par SCP-325-FR-2 et incompatibles avec les lois de la physique traditionnelle restent valables et viables pour l’intégrité de la matière et des individus affectés au sein de SCP-325-FR-1. Toute anomalie ne permettant pas d’assurer l’intégrité de la matière altérée par SCP-325-FR-2 cessera une fois sorti de SCP-325-FR-1. La reprise soudaine de la physique ordinaire de la matière s’effectue de façon désordonnée et dégrade la matière proportionnellement à l’ampleur de l’altération anormale effectuée.
SCP-325-FR-1 se manifeste sous la forme d’un couloir de matière inconnue, lisse, insensible à tout impact et homogène.
Cinq glyphes de couleurs bleue, noire, rouge (deux glyphes sont de cette couleur) et jaune sont répartis sur la périphérie de SCP-325-FR-1. SCP-325-FR-1 est décoré de dessins pariétaux strictement de couleur bleue (lazulite) dont le schéma est un cercle orné de pointes tournées vers le centre de celui-ci, entouré de mains négatives tournées vers l’extérieur du cercle. En raison d’une anomalie spatiale supposée, les mesures de ce couloir se révèlent systématiquement imprécises, variant de 500 à 800 m. Le couloir semble en mesure d’absorber les ondes électromagnétiques invisibles ainsi que les ondes mécaniques.
L’étude de SCP-325-FR-1 à l’aide de marqueurs de matière commune n’absorbant pas ces ondes révèle que le couloir se courbe peu à peu. Il est impossible de savoir si ce résultat provient de l’anomalie spatiale ou d’une réelle courbure. Les individus traversant ce couloir le verront de façon rectiligne et descendante. La gravité dans ce couloir est invariablement dans une direction perpendiculaire à la surface du sol. Le chemin apparenté au sol reste ainsi le même pour un individu le parcourant, malgré la courbure qu'effectue le couloir SCP-325-FR-1.
Le nombre, la forme, la taille et la localisation des couloirs SCP-325-FR-2 varie de manière aléatoire à chaque observation effectuée Le nombre, la forme, la taille et la localisation de la plupart des couloirs SCP-325-FR-2 varie à chaque observation effectuée, les configurations observées apparaissant à nouveau après un an, plus ou moins 24 h. Certains couloirs suivent une régularité incomprise, non mesurable ou inexistante. Une configuration restera figée jusqu'à la fin de l'observation. L'observation par caméra ne peut être effectuée que par des appareils filaires. Les caméras continueront de déceler la même configuration même après la fin de l’observation de la salle par un humain. Lors d'une observation humaine ultérieure les fils des caméras sont toujours retrouvés encastrés dans la paroi.
La destination de ces couloirs n'est pas encore connue à ce jour. Certains couloirs semblent communiquer entre eux. Aucune communication récurrente n’a pu être établie.
Date : ██/██/████
Sujet de test : D-75624
Superviseur : Docteur Le Kreñv
Procédure : Expérience 325-FR-2-001 visant à déterminer la destination des couloirs SCP-325-FR-2. La communication visuelle et auditive entre D-75624 et le Dr Le Kreñv est assurée par des appareils reliés par câble. D-75624 subit au préalable une formation de paléoanthropologie élémentaire afin d'être capable d'identifier si besoin l'environnement l'entourant. Cette formation sera inculquée aux Classes-D suivants également.
Résultat : D-75624 entre dans SCP-325-FR-2. D-75624 disparaît au bout de 10 min du champ de vision des observateurs externes à SCP-325-FR-2, le couloir se tournant peu à peu vers l'est. Le contact, visuel comme sonore, se fait de plus en plus lent au bout d'une demi-heure, D-75624 donnant une impression de mouvement se ralentissant peu à peu. Au bout de vingt minutes supplémentaires, D-75624 glisse, puis tout contact est perdu. Il ressort après dix autres minutes par un couloir SCP-325-FR-2 distinct de SCP-325-FR-001, tombant vers le plafond de SCP-325-FR-1 - sa gravité est à partir de ce moment dans le sens opposé à la normale. Son vecteur gravitationnel sera dirigé dans cette nouvelle direction jusqu'à ce qu'il ressorte de SCP-325-FR-1. Une analyse génétique montra par la suite quelques mutations au sein de son génome, sans que cela n'ait l'air de l'affecter de quelque façon que ce soit. Selon D-75624, son séjour au sein de SCP-325-FR-2 n'avait duré qu'une demi-heure au total, approximation basée sur son ressenti (D-75624 étant dépourvu de montre lors de son exploration). Les observations ultérieures des couloirs SCP-325-FR-2 d'entrée et de sortie empruntés par D-75624 montrèrent un fil de communication semblant s'étendre à l'infini. Tout essai pour le tirer hors de SCP-325-FR-2 fut infructueux. Après trois jour, l'extrémité du fil à l'entrée du couloir fut tracté par une force non-identifiée, l'arrachant du poste de communication. Il ressortit de l'autre côté, poussé par une force inconnue, soumis à une gravité dirigée vers le haut, jusqu'à ce qu'il ressorte de SCP-325-FR-1. Il était alors deux fois plus fin, et mesurait trois mètres de plus qu'à l'origine.
Commentaire du Dr Le Kreñv : Cet évènement nous laisse plusieurs suppositions. Je n'aurais jamais pensé qu'une première expérience se concluerait d'une façon aussi spectaculaire. Ce sont les premières preuves des anomalies spatiales et gravitationnelles de SCP-325-FR, ainsi que des anomalies temporelles. Il existe également quelques détails faisant penser à des anomalies mutagènes. Il semble que les propriétés présentes au sein de SCP-325-FR-2 soient changeantes, et indépendantes de la physique classique. Demande de permission de tests additionnels pour confirmer les anomalies de SCP-325-FR-2.
Date : ██/██/████
Sujet de test : D-672221, trafiquant d'objets archéologiques.
Procédure : D-672221 est emmené dans SCP-325-FR-2. D-672221 est muni d'une montre électrique au poignet. Il est prié de s’introduire dans un couloir de petite taille. Le contact est gardé avec celui-ci par caméra et microphone.
Résultats : Dès l'entrée dans SCP-325-FR-2 de D-672221, le contact se fait très lent. Le retour et rapport de D-672221 est effectué plus rapidement que la reconstitution du son et de la vidéo, qui permettent malgré tout de confirmer les dires de D-672221. D-672221 ressort totalement indemne, du même couloir, en rampant, au bout de dix minute, temps qu’il affirme avoir passé à l’intérieur de SCP-325-FR-2, et que confirme sa montre dans l'hypothèse où celle-ci n'aurait été altérée par aucune anomalie spatiale ou temporelle. Aucun changement, qu’il soit mutagène, gravitationnel, spatial ou temporel, n’a pu être établi à propos de sa personne, malgré l'anomalie temporelle affectant le câble de communication. Cependant, D-672221 dit ne pas avoir fait demi-tour, ce qui semble indiquer une anomalie spatiale l’ayant fait revenir sur ses pas. Selon lui, l'entrée débouchait sur un simple couloir, couvert de dessins rupestres, mais totalement désert. Il dit y avoir vu quelques glyphes, ainsi que des dessins de monstres, qu'il fut par la suite incapable de reproduire. La vidéo ne montre aucun de ces dessins, alors que le reste de ses paroles fut totalement confirmé par celle-ci.
Commentaire du Dr Le Kreñv : Les anomalies de SCP-325-2 semblent donc totalement aléatoires. Il existe peut-être une logique derrière ces couloirs SCP-325-2, mais d’autres tests sont nécessaires pour la déceler.
Date : ██/██/████
Sujet de test : D-225221, ancien professeur d'archéologie condamné pour meurtre.
Procédure : D-225221 est muni d'un chronomètre au poignet. D-225221 s’introduit dans un couloir SCP-325-FR-2 d’une circonférence d'un mètre quatre-vingt (1 m 80). Le contact est gardé avec celui-ci grâce à un micro relié par câble à un poste installé à l’entrée de SCP-325-FR-1.
Résultats : dès que D-225221 entre dans SCP-325-FR-2, la réception du signal se fait plus rapide. Au bout de 20 min, les mots de D-225221 se font de plus en plus lent, et la réception de chaque message est de plus en plus espacée avec la réception du message suivant. Une perte de contact totale survient au bout de 12 minutes. Le contact sonore seul est rétabli après trois minutes, laissant entendre un bruit rauque, ainsi que la respiration de D-225221 pendant trois minute. Cette séquence sonore recommence alors, et ce pendant près d’une heure. Par la suite, la vidéo affiche des images abstraites, accompagnées de la voix de D-672221, parlant seul avec ce qu’il nomme Dr Le Kreñv, pourtant présent au sein de la salle de test au même moment. Après une heure de test, D-225221 ressort, couvert de sueur, d’un couloir SCP-325-FR-2. Le poste de réception reçoit pourtant toujours, à ce moment, la communication du micro. Une image corrompue de D-225221 s’affiche pendant trois minute à l’écran, puis l’image se brouille. Après 30 min sans contact, l’image réapparaît, et D-225221 pointe la caméra dans la direction d’un objet de forme humanoïde masquée par des artéfacts le délimitant précisément sur la vidéo. Puis la vidéo se brouille, et après une heure, redevient nette, montrant D-225221 courant vers une sortie de SCP-325-FR-2. Il fallut une heure pour tracter le cable. Il était alors long de ████ m. En sortant de SCP-325-FR-2, D-225221 est entièrement couvert d’écailles, ne présente plus de bouche – non seulement de la peau recouvre celle-ci, mais de plus les mâchoires sont soudées l’une à l’autre. D-225221 est dans un profond état de choc. Son chronomètre indique que trois jours ont passé. Sa version des faits est consignée dans le rapport D-225221. Après l’avoir rédigé, D-225221 meurt en sortant de SCP-325-FR-1. L’autopsie a par la suite révélé que sa mort était due à des transformations des organes internes ne permettant pas sa survie.
Commentaire du Dr Le Kreñv : Encore une fois, l’effet « sas » de SCP-325-FR-1 est démontré. Nous avons eu droit ici à une expérience sans précédent. Nombre d’anomalies ont été observées ; temporelles et spatiales, sans doute, au vu de l’étrange réception dont a fait acte le poste de communication. Mais le plus spectaculaire reste, sans nul doute, l’anomalie mutagène dont a été victime D-225221.
Contexte : Cette lettre est le témoignage de D-225221 à propos de son exploration de SCP-325-FR-2.
Corps de texte : Je suis le Classe-D 225221, et je vais tenter d’expliquer ce que j’ai vu. Cela se fera par mes mots, car je n’ai aucune idée de ce que contient réellement cette ruine, je ne peux dire que ce que j’ai ressenti.
Pour commencer, je dirais que c’est la même sensation que dans un rêve : j’étais perdu dans un espace absurde. Mais contrairement à un rêve où l’on ne peut savoir si l’on rêve ou pas, dans la réalité, on sait que l’on est éveillés. Tout a commencé à s’enchaîner après environ 20 min. Le couloir avait débouché sur une salle, et pour l’instant tout était relativement normal – je veux dire, j’étais encore capable de comprendre mon environnement. Un énorme dessin, un glyphe, était au sol. Je ne savais pas ce que ça voulait dire, et je ne m’y suis pas attardé car je voulais partir de ce coin qui m’inquiétait au plus vite. J’ai traversé la salle, et je suis tombé au plafond.
Alors, j’ai continué mon exploration au plafond. Et là, je suis arrivé devant une momie, une sorte d’être humain bizarre, d’une couleur qui n’existe pas, comme si une photo en noir et blanc réussissait à photographier de la couleur malgré tout. La momie était dans un sarcophage de mégalithes. Cette couleur hors du possible m’a fait fuir. J’ai donc tenté de revenir sur mes pas, mais l’entrée n’était plus là. Du coin de l’œil, j’ai cru voir une autre sortie, dans une inclinaison non-naturelle, comme une illusion d’optique ; seulement, ce n’était pas une illusion d’optique, mais bien une porte à la verticale, mais dont le haut aussi bien que le bas était pourtant fixé au sol.
Sans réfléchir, j’y suis allé, poussé par l’instinct de survie. Là, la salle semblait bien plus normale, plus proche du reste du site. Des restes d’ossements traînaient partout par terre, des créatures presque humaines. Si ça avait été un jour humain, je dirais que c’étaient plutôt des hommes de Néandertal, vu leur taille et les caractères communs aux os, mais transformés par les mutations de cet endroit. Il y avait aussi des tombeaux. Ils étaient faits de menhirs, mais étaient bien plus grands, d’environ 5 m de long et 3 de large.
Derrière moi, l’entrée avait encore une fois disparu, à moins qu’elle n’ait été avalée par un angle impossible que je ne retrouvais plus. Des dessins préhistoriques étaient partout sur les murs, et me présentaient des couleurs qu’au moins, je savais reconnaître. Pas comme ce qu’il y avait dans les tombeaux. Je ne voyais aucune sortie possible, du coup, j’ai fini par y jeter un œil. Et là, j’ai vu une chose. J’ai pensé que c’était vivant, et après avoir pu voir une autre de ces couleurs impossibles à l’intérieur, je me suis recroquevillé à côté. J’ai voulu crier, mais je n’y suis pas parvenu : ma bouche avait disparu. Après, je me suis un peu calmé. J’étais coincé, et après avoir fouillé la salle sous tous ses angles, j’ai pris une décision. Si ce qu’il y avait dans le tombeau ne m’avait pas remarqué, je n'avais rien à perdre en le regardant.
J’ai pris sur moi, et j’ai admiré ce qu’il y avait à l’intérieur. C’était un squelette. Malgré la couleur de cette chose, l’anatomie restait étonnement plausible. On aurait dit une sorte de lézard, sans pattes arrière, mais qui pour pallier ça s’en serait constitué. Des pattes métalliques remarquablement bien ouvragées, se servant de tuyaux et de dimensions non-tridimensionnelles pour fonctionner. Et alors que je regardais cette technologie et cette couleur, mon corps changeait encore. Je ne pense pas qu’il s’agissait du lieu autour de moi qui changeait, mais plutôt du fait que l’observation de l’impossible poussait ma chair et mon esprit à s’adapter, envers et contre toutes les lois naturelles. Mon corps s’est couverte d’écailles, et je crois avoir eu, pendant un moment, une jambe digitigrade qui est revenue à son état initial.
Ce qui me fait penser que ces changement sont une accoutumance à la physique délirante de ces lieux, c’est le fait que juste après, j’ai vu une ouverture dans une couture spatiale jusque là invisible.
Je suis alors arrivé dans une sorte d’exposition d’expérimentations. C’était un long couloir plutôt normal d’un point de vue spatial, rempli de cylindres transparents émanant d’une lumière faiblarde, recouverts de peintures préhistoriques. Je n’ai repris conscience de ma mission qu’en regardant ce qu’il y avait dedans. J’ai frotté un peu de peinture d’un des cylindres, et j’y ai vu un être humain. Il tenait debout, comme par magie, peut-être à cause d'attaches dans d'autres dimensions ou niveaux de réalité.
J’ai regardé dans une bonne dizaine de cuves, qui toutes contenaient des êtres dérivés de l'humain. Parmi les premier, je pense avoir pu observer quelques corps néandertaliens, mais la grande majorité de ceux ci appartenaient à notre espèce. Chaque spécimen était à part, mais tous avaient en point commun de nous ressembler, et d’avoir des variations relatives au cerveau. Cerveaux à l'air libres, têtes remplacées par du néant, petits cerveaux un peu partout sur le corps reliés à la tête par des artères, il y en avait de toutes sortes. Rapidement, je me suis rendu compte que la première cuve directement à l’entrée du couloir contenait un humain normal, soumis à plus de trois dimensions, permettant d’observer sa physiologie sous toutes ses coutures tout en le gardant tridimensionnellement intact. Puis, des expériences de toutes sortes, tellement nombreuses que j’ai d’abord cru que le couloir était infini.
Le parasite dont j’ai parlé revenait assez souvent, toujours plus petit, et à chaque fois un peu plus inscrit dans des angles normalement hors du spectre du visible, mais toujours pénétrant dans notre cerveau. À la fin de l’exposition, c’était une femme qui prenait place dans la dernière cuve. Elle était normale, bien que couverte de cicatrices en tous genres, sans doute les résultats d’une chirurgie cruelle, mais je peux facilement imaginer que l'espèce de mille-pattes était maintenant totalement inscrit en elle, indiscernable de sa chair. Elle devait être le résultat des expérimentations de ce couloir. Il est possible que ce résultat ait été étendu à toute l'espèce humaine. Je n'en sais rien, et ne veut pas le savoir. Peut être que nous ne sommes que des jeux d'ombres, que notre vraie structure n'est pas tridimensionnelle ? Peut être que je n'ai pas changé, mais que d'autres axes de moi-même se sont tournés vers notre monde commun grâce à la physique de cette ruine ? Peut être que les habitants de cette sorte de temple nous (les humains) ont changé en monstres ? Quelles créatures ont créé ce temple pour s'y faire vénérer ? C'est en me posant ces question qu'encore une fois, j'ai fui au hasard.
J’ai parfois récupéré ma voix, et parlé tout seul avant que ma bouche ne se résorbe à nouveau. Je suis tombé entre d’innombrables dimensions. Et finalement, j’ai fini de fuir. Je crois y avoir pris goût, et avoir été plus grisé par la découverte de ces nouvelles possibilités spatiales qu’autre chose. Puis, au bout d’une éternité d’éternités, j’ai fini par retrouver la normalité. Je savais que, tout ce temps, je n’avais pas rêvé, et pourtant, c’était comme si je m’éveillais enfin.
Et là, au milieu de cette irrationalité, le plus étonnant fut de retrouver une physique standard, presque plus informe alors que les lieux vécus avant. Et là, toute la joie que j’avais pu éprouver en explorant ce bâtiment incroyable et illogique disparut : je devais ressortir. J’ai couru, à nouveau, et, enfin, après la plus longue course de 10 mètres de ma vie, je suis sorti. Vous connaissez toute la suite, puisque vous m’avez vu sortir.
Fin du rapport.