Objet no : SCP-3152
Classe : Sûr
Procédures de Confinement Spéciales : SCP-3152 est placé avec les instances de SCP-3152-1-1 à SCP-3152-1-4 dans un casier de confinement classique au Site-19. L'isolement de SCP-3152 de sources de courrier est un confinement adéquat afin de garantir que ses effets ne se propagent pas.
Description : SCP-3152 est une petite enveloppe blanche contenant une lettre signée par Abigail ██████. Aucun effet anormal ne se déclare à moins d'un contact avec une autre enveloppe. Lorsque SCP-3152 entre en contact avec une enveloppe scellée, le contenu de celle-ci change pour devenir une lettre similaire à l'originale. Ces instances sont désignées SCP-3152-1. Les instances de SCP-3152-1 agissent comme des extensions du sujet de la lettre détaillé dans SCP-3152. La théorie principale veut que SCP-3152 infecte les lettres autour d'elle avec ce à quoi pensait Abigail ██████ au moment d'écrire.
La première instance de SCP-3152-1 a attiré l'attention de la Fondation lorsque le Dr █████ a montré une lettre à ses collègues. Lorsqu'il lui a été demandé s'il était déjà allé au Connecticut, le Dr █████ n'a pu se souvenir y être allé. Une enquête rapide a permis de découvrir trois autres instances de SCP-3152 en croisant les itinéraires de livraison de courriers envoyés par Abigail ███████. Celles-ci ont rapidement été récupérées par le personnel de la Fondation, et les destinataires se sont vus administrer un amnésique de Classe A. Cette enquête a permis l'acquisition de SCP-3152, qui a été découvert non-envoyé dans un bureau de poste près du domicile d'Abigail à ███████, dans le Connecticut.
Depuis l'acquisition de SCP-3152, Abigail ██████ a également été localisée. Abigail ██████ est décédée une semaine après la mise en circulation de SCP-3152. Il est estimé qu'elle ne disposait d'aucune propriété anormale avant son décès. L'entretien avec le sujet des lettres est détaillé dans l'Addendum-3152-A.
Les retranscriptions de SCP-3152 et des instances de SCP-3152-1 sont disponibles ci-dessous :
Retranscription de SCP-3152 :
Tu te souviens de moi ? Ça fait si longtemps que je pourrais jurer que je ne suis désormais plus réelle à tes yeux. Lorsque tu m'as laissée tomber, tout ce à quoi je pouvais penser était ce que j'avais pu faire pour mériter ce silence. Je n'étais pas la meilleure. Je n'étais pas celle que tu méritais, mais je n'étais pas du genre que tu aurais détesté non plus. Ou devrais-je dire que je ne veux pas que tu me détestes. Je veux oublier ce qui est arrivé…
Oublier les précédentes semaines…
Oublier les jours où je ne l'ai pas vu…
Oublier cette matinée où je n'ai pas voulu te laisser seule…
Et oublier cette nuit où tu es partie…
Je veux oublier, et peut-être que ça te ferait revenir.
Je veux que ça disparaisse. Je m'étouffe dans mes souvenirs, je veux les brûler et ne plus jamais entendre ta voix me dire que tu ne veux plus… que tu ne peux plus me voir. Je t'aime toujours. Je pense toujours à ces étés à tes côtés, juste toi et moi, sans douleur ni malaise. Je veux savoir ce que je dois faire, ce que je peux faire pour que tu m'aimes à nouveau.
J'ai essayé auparavant. J'ai essayé de te dire ce que je ressentais. J'ai déjà perdu mes mots, c'est tout ce que je peux écrire. Des pensées bouleversées se serrent et se resserrent dans ma gorge. Je n'ai jamais voulu que tout cela arrive. Tu n'as pas à me croire, mais je ne savais pas, à l'époque. J'ai été idiote, j'étais une enfant idiote et tu étais mon monde. Si j'avais su je… Si j'avais su que ce que j'ai fait allait te faire partir… Je jure que je n'aurais jamais fait tout ça.Quoi qu'il arrive, je veux que tu saches que je t'aime. Ne crois surtout pas que ce que je vais faire ou ce que j'aurais fait une fois que tu auras reçu ceci est de ta faute.
Souviens t'en, d'accord ? Ce n'est pas de ta faute. C'est de la mienne.
Retranscription de SCP-3152-1 :
Tu te souviens de décembre, le mois précédant ton départ ? Juste avant les vacances de Noël. Nos parents n'étaient pas en ville, c'était la première fois que tu venais depuis notre remise de diplôme. J'étais tellement heureuse, tu l'avais sûrement remarqué, je suis nulle pour cacher mes émotions. J'ai toujours été nulle pour cacher quoi que ce soit, de toute façon… J'ai toujours eu ma façon particulière d'ennuyer les gens au point qu'ils ne pouvaient plus me supporter. J'étais bruyante, et je n'ai jamais su quoi dire la moitié du temps, ce qui faisait une… combinaison intéressante. Mais tu semblais m'apprécier quand même. J'ai été heureuse que tu sois restée à mes côtés aussi longtemps.
Ça allait être la nuit où j'allais finalement te dire à quel point tu comptais pour moi. Je m'étais décidée, c'était écrit dans mon carnet et tout ça. En prenant du recul, c'était probablement un moment horrible pour te larguer une telle bombe d'informations. J'aurai dû le garder pour moi, tu n'allais pas très bien et… J'ai été idiote. Je te l'ai déjà dit, pas vrai ? Je ne suis pas la personne la plus intelligente au monde, j'ai du mal à comprendre les signaux sociaux.
Ce que je savais, c'est que je t'aimais plus que le chocolat chaud à la menthe que j'ai fait lorsque tu es venue. Ce que je ne savais pas… C'est que ça allait être la dernière fois que j'allais pouvoir te parler comme à une amie. Que tu… ne ressentes pas la même chose ? C'est difficile à dire, même encore aujourd'hui, je ne suis pas sûre. Lorsque tu as dit oui, quand tu m'a acceptée et que nous nous sommes enlacées et… ouais, même à ce moment-là, je ne savais pas ce qui te traversait l'esprit. Tu semblais heureuse. J'aimais ça, j'aimais te voir heureuse.
Tout allait bien pendant un temps après ça. Je pense, du moins, nous n'avons pas passé beaucoup de temps ensemble. Tu venais lorsque tu pouvais, ou c'est moi qui venais chez toi. Nous ne parlions pas beaucoup, peut-être est-ce que c'était ça le problème ? Je ne suis pas sûre.
Et non, je ne te blâme pour rien. Ce qu'il se passe… n'est pas de ta faute, d'accord ?
Retranscription de SCP-3152-1-2 :
C'était… hey tu t'en souviens pas vrai ? La dernière semaine où nous étions ensemble avant ton départ. Nous étions allées voir ce ruisseau derrière ta maison. La glace était magnifique, si brillante que j'ai senti mon cœur dans ma gorge. Assises sur ces immenses rochers, l'une à côté de l'autre. Je suis sûre à 100 % que j'avais le plus débile des sourires lorsque tu as tenu ma main. J'étais tellement heureuse que je ne pouvais pas me taire. Si j'avais arrêté de parler, est-ce que tu aurais…
Quoi qu'il en soit, quand je t'ai regardée et que je t'ai vu pleurer, je n'ai pas su ce que j'étais censé faire. Je ne sais pas ce que j'ai fait, je ne t'ai pas prêté attention. Tu t'es éloignée de ma main. J'ai dit que j'étais désolée, mais tu n'a rien dit. Je me souviens toujours de toi en train de t'éloigner de moi. J'aurai dû te porter plus d'attention.
J'étais si effrayée que j'ai essayé de te courir après. Je ne t'ai jamais entendu lever la voix avant ça. J'étais si choquée que je n'ai pas pu bouger. Tu as juste continué à marcher et moi, j'étais gelée sur place. J'étais si heureuse avant, je ne sais pas ce que je ressentais à ce moment-là, mais c'était comme si le paysage autour de moi n'existait pas. Tout est devenu blanc autour de toi lorsque tu as disparu.
Saurais-je un jour ce que j'ai fait ? J'ai voulu te demander ce que j'avais fait pour te faire partir ce jour-là. Tous les jours après ça, j'ai essayé de venir chez toi, mais tu n'étais pas là. J'aurais aimé savoir que je t'ai dit pour te faire pleurer. Peut-être que cela aurait été différent si tu avais pu me le dire ?
Non, je ne te blâme pas. Ce n'est pas de ta faute, c'est de la mienne.
Retranscription de SCP-3152-3 :
Chaque jour après ça, j'ai essayé de me souvenir de ce que j'avais en tête ce matin-là. Je ne peux pas l'enlever de ma tête. Ce que j'ai pu faire pour que tu disparaisses, me laisser me noyer sans toi. Tu te souviens ? Tu n'as pas quitté ta maison pendant des jours. J'ai marché sur le pas de ta porte, pour la dernière fois. Tu étais chez toi, j'ai essayé de sourire, mais le simple fait de bouger mes lèvres a retourné mon estomac. Tes yeux étaient sombres, et ton visage pâle. Tu m'a regardée comme si tu n'avais pas dormi pendant plusieurs jours. Est-ce que ce que je t'ai fait t'a fait si mal que tu avais à me regarder avec ces yeux là ? Ils m'ont percée si profondément que j'ai pu te sentir déchirer mon âme.
Tu t'es éloignée de l'entrée, comme si tu voulais que j'entre. Tu as soupiré lorsque je suis passé à côté de toi et tu es restée silencieuse sur le chemin de ta chambre. Tes parents n'étaient pas là, c'était vraiment le désordre. Je me souviens de l'odeur de la cuisine me traverser les narines pendant que tu fermais la porte de ta chambre. Je me suis assise sur ton lit, en te regardant, toi qui te tenait debout. Tu t'es assise à côté de moi, les yeux rivés sur tes pieds. Pourquoi est-ce que tu ne pouvais pas me regarder ? Je sais que j'ai posé beaucoup de questions, mais je veux quand même savoir.
Cette fois, sentir ta main sur la mienne ne m'a pas fait me sentir aussi bien que la première fois. Ça m'a piquée quand tes doigts se sont liés aux miens. Je ne savais pas ce que j'avais fait pour te blesser. Je t'ai demandé ce qui n'allait pas, tu as essayé de répondre. Le craquement dans ta voix était-il le signe que j'aurai dû partir ? Je ne suis pas sûre, je ne suis pas douée avec les gens. Je sais que quelque chose t'a blessée, je sais qu'il s'agissait probablement de moi. J'ai ennuyé tellement de gens, ça ne me surprendrait pas. Tu as soupiré, si fort que j'ai cru que tu allais t'évanouir.
Tes mots sont gravés dans ma tête, plus profondément que je ne l'aurai jamais cru.
"Je suis désolée." Tu l'as dit si faiblement que j'ai à peine entendu.
"Ce n'était pas le bon moment." Tu t'es mise de nouveau à pleurer. J'ai essayé de poser ma main sur ta joue, mais tes larmes étaient si chaudes que j'ai pu sentir ta tristesse me brûler la peau.
"J'ai fait une erreur." Est-ce que tu parlais de moi ? Est-ce que j'étais une erreur… à tes yeux ? Je n'ai pas eu de réponse, tu as quitté ta chambre au moment où ces mots se sont échappés de tes lèvres. Je suis rentrée chez moi en pleurant.
Mais je ne t'en veux pas de m'avoir fait pleurer, je t'ai mise en colère la première.
Ce n'était pas de ta faute, mais de la mienne.
Retranscription de SCP-3152-4 :
Je t'ai vue à ma fenêtre. Tu t'en souviens, n'est-ce pas ? Tu me regardais droit dans les yeux, les joues rouges. Pourquoi te tenais-tu dans le froid ? Quand j'ai ouvert la porte d'entrée et que tu as refusé d'entrer, j'ai su que quelque chose clochait. Je t'ai regardée pendant si longtemps que le silence en était pesant.
Tu as pris mon visage, j'en ai presque sursauté. Je ne m'y attendais pas, je n'étais pas prête pour ce que tu allais dire. Je savais ce qui allait se passer… Je savais ce qui allait arriver, mais ça m'a quand même frappée comme un train. Que tu ne pouvais plus me voir. Que c'était la dernière fois que je te verrais.
Nous avons pleuré toutes les deux si longtemps que j'ai pu sentir les larmes geler sur mes joues. Tu m'as regardée dans les yeux et tu m'a dit le mensonge le plus doux que je n'ai jamais entendu. "Ce n'est pas de ta faute." Mais je savais que ce n'était pas vrai. J'ai essayé de t'enlacer, je ne voulais pas te laisser partir. Je pense que tu as pleuré si fort que ça a dû réveiller les voisins. "Je suis désolée ! Ce n'est pas de ta faute, d'accord ?" as-tu hurlé, alors que tu t'éloignais de moi. C'était la dernière fois que je te voyais.
Tu m'a manquée dès que je suis rentrée à l'intérieur.
Pendant des semaines après cet événement, tu m'as manquée.
Tu me manque toujours, je t'ai aimée tellement fort. Peu importe ce que j'ai fait pour te faire partir, je veux savoir.. Je veux savoir pourquoi tes derniers mots étaient un si doux mensonge. Tu savais qu'ils hantaient mes rêves ? Tu savais que ces mots me faisaient agoniser sur chaque chose idiote que j'ai faite ? Je le mérite, je sais.C'était de ma faute, je sais que c'est le cas. Je ne te blâme pas, je me blâme moi-même.
Addendum SCP-3152-A : Rapport d'Interrogatoire
Le supposé destinataire de SCP-3152 a été localisé rapidement après son acquisition. La destinataire a été identifiée comme étant Ellie ██████. Elle a été amenée sous le couvert d'une enquête de police pour être interrogée sur Abigail.