SCP-296-FR

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  Titre : SCP-296-FR - Coucher de Soleil sur Mars
  Auteur : Reyas
  Date : 26 janvier 2018
  Image : Informations manquantes

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Instance célèbre de SCP-296-FR-V, photographiée lors du passage de la sonde Viking 1 au dessus d'un rocher affecté par le phénomène.

En-dehors des épisodes de SCP-296-FR, cette région de la planète rouge est parfaitement normale.

Objet n^o : SCP-296-FR

Niveau de Menace : Vert ●

Classe : Keter

Procédures de Confinement Spéciales : Après la découverte du phénomène par la NASA en 1976, de multiple accords de dissimulation ont été conclus avec des agences spatiales nationales et internationales. Les images de la surface de la planète Mars sous l'influence de SCP-296-FR ne doivent en aucun cas être dévoilées au grand public et doivent être transmises en priorité aux chercheurs du Site-Lamedh. Toute mission habitée vers la planète Mars planifiée par une autre organisation que la Fondation et ses alliés doit être sabotée par tous les moyens possibles.

Depuis quelques années, un nombre croissant de soupçons de l'existence de SCP-296-FR est remarqué dans des communautés conspirationnistes anti-NASA ou liées à la Société de la Terre Plate, ayant nécessité dans plusieurs cas la dissolution par la force du groupe conspirationniste en question et l'amnésie des membres. Afin de freiner ces fuites d'information et de les éviter à l'avenir, des accords de désinformation ont été conclus avec des scientifiques civils populaires tels que C███ S████ ou S██████ H██████.

Jusqu'à présent, SCP-296-FR n'a pas influencé la recherche non-anormale de vie sur Mars ; cet état de faits devrait être maintenu le plus longtemps possible.

Description : SCP-296-FR est une série d'événements se produisant de manière quotidienne sur la planète Mars, quelques minutes avant le crépuscule solaire. Son éloignement le rend quasi-indétectable depuis la Terre, mais pas depuis les divers objets technologiques présents dans cette région du système solaire, ce qui constitue le principal obstacle à sa dissimulation. Durant environ six minutes, des éléments du relief martien existants ou apparus pendant l'événement (crevasses, dunes, cratères…) se déplacent de manière autonome sur la surface de la planète afin de créer des formes évocatrices de visages humains ou animaux (instances désignées "SCP-296-FR-V"). Cela résulte également en la formation, là où se trouveraient des orifices sur un véritable visage, de cavernes et galeries dont l'étendue n'a pas encore été évaluée (voir rapports d'exploration).

Les instances de SCP-296-FR-V s'étendent typiquement sur cinquante mètres (50m) à vingt-cinq kilomètres (25km), et représentent dans 55% des cas des visages masculins, dans 35% des cas des visages féminins, et d'autres animaux le reste du temps (des chiens et chats de races moyen-orientales, des lions, plusieurs espèces de singes, et des espèces confinées par la Fondation telles que [DONNÉES SUPPRIMÉES]). Les visages humains n'ont en général pas de signes distinctifs si ce n'est dans quelques rares cas des tatouages similaires à ceux arborés par les habitants de SCP-2688, par ailleurs courants dans l'antique Arabie. Le glissement anormal du relief n'affecte pas le sol ni le sous-sol, contrairement à ce que les modèles géologiques prédisent pour le déplacement de masses rocheuses aussi imposantes à une telle vitesse ; les creux et renflements de la surface migrent sans créer de fissures, et le sol semble se comporter comme un fluide extrêmement visqueux lors de la formation des instances.

À la fin de SCP-296-FR, tous les objets déplacés par le mouvement des instances sont transportés par un procédé inconnu à leur emplacement originel, et les instances de SCP-296-FR-V disparaissent. Tous les éléments du relief déplacés rejoignent alors leur situation d'origine, et aucune trace détectable de SCP-296-FR n'est conservée.

Le déplacement du relief crée parfois une impression de mouvement facial, voire de parole (sans qu'il y ait production de sons). Il arrive que les instances fixent les sondes et Rovers¹ martiens du regard, pour une raison inconnue.

+ Découverte et catégorisation

Le 25 Juillet 1976, la sonde spatiale Viking 1 survole la région martienne de Cydonia Mensae pendant SCP-296-FR, alors qu'une instance de SCP-296-FR-V s'était formée sur un des rochers de la zone. La sonde capture 18 images, toutes d'excellente résolution et avec un taux exceptionnellement bas de perte de données, montrant clairement le visage féminin dans plusieurs poses comprenant un sourire et un clin d’œil.

James C. Fletcher, l'administrateur de la NASA à l'époque, contacte la Fondation, suite à quoi il est décidé qu'aucune photographie de cette région de la planète rouge ne sera publiée avant que le phénomène soit mieux compris.

Malgré cet accord, plusieurs des photographies sont retrouvées en possession d'individus célèbres aux États-Unis dans la journée suivante. L'administration de la Fondation a jugé Fletcher responsable de cette brèche, aboutissant à son départ forcé de la NASA en 1977, bien qu'aucune enquête menée depuis n'ait pu confirmer ces accusations. L'affaire Fletcher se termine définitivement en 1991 avec l'assassinat de ce dernier par les membres d'un groupuscule anti-anormal. Officiellement, Fletcher est décédé de cancer du poumon.

La crise de panique imminente causée par la diffusion des photographies est amorcée par un rapide protocole du protocole du Département de la Censure et de la Désinformation ; les onze images les plus évocatrices sont effacées de la mémoire publique, et remplacées par des copies altérées de faible qualité, permettant d'expliquer aisément toute ressemblance avec un visage humain par la paréidolie². Les onze images originales sont disponibles au bâtiment des archives du Site-Lamedh ou sur demande au Dr Gris.

Addendum 1 : SCP-296-FR-O est un objet céleste sphérique uniquement observable depuis la surface de la planète Mars durant SCP-296-FR. La distance entre SCP-296-FR-O et la planète rouge a été estimée par la méthode des parallaxes à cent mille kilomètres (100 000 km), pour un diamètre moyen de mille kilomètres (1000 km). Un objet de cette taille aurait normalement une influence gravitationnelle significative sur Mars et ses satellites, non détectée à ce jour. Quand SCP-296-FR-O est visible, les instances de SCP-296-FR-V le fixent continuellement en articulant une même suite de sons non déchiffrée à ce jour (voir rapports d'exploration).

Addendum 2 : Missions d'exploration

Accréditation 2 requise

L'objectif de la mission est l'exploration approfondie des cavités formées au niveau des oreilles, narines, bouches et iris des instances de SCP-296-FR-V à l'aide du Rover martien de la Fondation Oddity, spécialisé dans l'exploration en terrain accidenté.

L'exploration ne peut être menée que pendant la courte durée couverte par la manifestation de SCP-296-FR, et doit donc obligatoirement être conduite à l'aide d'un Rover piloté en temps réel, chose normalement impossible du fait du temps de voyage des ondes électromagnétiques entre la Terre et Mars. Afin de contourner le problème, le Site-Lamedh s'est doté d'un dispositif de transmission utilisant des tunnels temporels pour réduire le temps de voyage des ondes radio. Aucune modification du Rover lui-même n'est nécessaire.

Les retranscriptions des missions d'exploration sont incluses ci-dessous. Les détails techniques sont disponibles auprès du Dr Gris, ou du secrétariat du Site-Lamedh.

n°1

Une instance de SCP-296-FR-V se forme à proximité du Rover. Ce dernier est déplacé en direction du visage afin d'atteindre l'orifice le plus proche. Une minute et trente secondes plus tard, et malgré les secousses causées par le mouvement du visage, le flux vidéo du robot montre une large cavité identifiée comme la narine gauche. Les deux narines débouchent visiblement sur le même espace ; un tunnel en pente douce est visible à l'arrière plan. Le Rover est précautionneusement dirigé vers l'intérieur de la cavité.

Pendant la minute suivante, le robot progresse en ligne droite à l'intérieur du tunnel. La roche qui constitue les parois est visuellement identique à celle abondant en-dehors de la galerie, à la différence qu'elle comporte des petites rainures dispersées sur les murs et le plafond. Un échantillon des gaz présents dans la grotte est réalisé, puis le Rover se remet en route.

Au fur et à mesure que le robot s'enfonce dans l'obscurité, les rainures se multiplient, désormais rassemblées en petits groupements. Sur le sol, les rochers semblent répartis d'une manière trop organisée pour être mise sur le compte de l'illusion des séries³ (bien que cette illusion sera sans doute utilisée pour expliquer le phénomène en cas de fuite d'informations). Après une autre minute de voyage, le Rover s'arrête pour réaliser deux photographies en haute qualité, puis continue son chemin. Ultérieurement, les chercheurs ont observé qu'entre la prise des deux images, les groupements de pierres au sol s'étaient déplacés.

Deux minutes plus tard, le robot s'arrête de nouveau. La galerie est maintenant plus large, et suit un léger virage vers la droite. Le mouvement des cailloux au sol est ostensible, et le Rover commence à être gêné dans ses déplacements. Il est désormais clair que les rainures forment des symboles, dont certains ressemblent à des lettres d'alphabets terrestres. La raison de la halte du robot est la découverte, par son flux vidéo, d'un artéfact en métal. Le robot est rapproché de l'objet ; désormais clairement visible, la roue dentée est photographiée sous plusieurs angles puis fermement agrippée par la pince amovible du Rover. À cet instant, les microphones du robot captent l'écho parasité d'une voix humanoïde.

Le robot continue son trajet vers les profondeurs du tunnel. La voix humaine est de plus en plus audible, et les inscriptions sur les parois sont identifiées comme un alphabet de type proto-cananéen terrestre. L'image transmise par le Rover commence à clignoter et se flouter, annonçant de la fin proche de SCP-296-FR. Le robot poursuit tant bien que mal son chemin dans la grotte ; les inscriptions sont clairement identifiables, les cercles de rochers au sol foncent en ligne droite vers le fond de la caverne. La voix est de plus en plus forte. L'image commence à se fondre dans une masse de parasites, des roues dentées sont encore visibles. Le Rover approche de la source de la voix, et les mots peuvent presque être distingués. À cet instant, le signal est perdu.

Dix secondes plus tard, l'image revient, de nouveau claire et nette. Le robot se situe devant la dune qui constituait le nez du visage, et sa pince, toujours serrée, ne détient plus l'artéfact récupéré. Les échantillons prélevés dans la caverne sont bel et bien scellés, mais ne contiennent aucun gaz.

De toute l'exploration, le Rover aura réussi à capter avec une qualité suffisante une unique suite de sons, non-identifiée mais présentant une ressemblance non-négligeable avec une expression de racine sémitique utilisée pour désigner les habitants de la Terre par opposition à d'éventuels visiteurs.

n°2

Monsieur le directeur,

De toute évidence, les grottes créées par le crépuscule martien recèlent bien plus d'anomalies que ce qu'il nous a été donné d'apercevoir. Des anomalies actuellement tenues hors de notre portée par la faible vitesse d'Oddity, associée à l'éphémérité du phénomène. Je soumets donc une requête d'utilisation d'un dispositif plus adapté à notre situation, le Rover Singularity, dont la grande rapidité n'a nul besoin d'être démontrée.

Je suis bien évidemment consciente des conséquences déplorables qu'auraient d'éventuels dommages à ce dispositif sur le Projet Aryabhata ; je peux néanmoins certifier que ce risque est bien négligeable devant les découvertes sans doutes majeures qui nous attendent dans ces grottes.

Humblement vôtre,
Docteure Jeanne Gris

n°3

Madame la docteure,

J'ai longuement considéré votre requête, et à la lumière de vos arguments respectables, j'autorise l'usage de Singularity pour l'exploration de SCP-296-FR-V.

Vous devrez cependant garder à l'esprit que les propriétés antigravitationnelles du Rover doivent être exploitées avec parcimonie, étant donné tous les incidents passés dus au Projet Aryabhata. Cela ne veut pas dire pour autant que j'en interdis l'utilisation.

Humblement vôtre,
Directeur André Montnoir

n°4

Date : 23/11/20██

Déroulement : Une instance imposante de SCP-296-FR-V se forme à l'emplacement du Rover. L'orifice choisi pour l'exploration est la cavité buccale. Le flux vidéo montre une large faille, sans dents ni langue, avec un tunnel en pente douce visible à l'arrière plan. Le robot est prudemment conduit vers l'intérieur de la crevasse.

À partir de cet instant et jusqu'à la moitié du voyage, la progression est similaire à la mission précédente, si ce n'est que le tunnel vire vers la gauche et non la droite. Alors que le Rover continue à s'enfoncer dans l'obscurité et qu'une voix humanoïde devient audible, le Dr Gris décrète l'utilisation des propriétés antigravitationnelles du Rover pour le piloter sur les parois de la grotte et non sur le sol, évitant ainsi le problème des pierres mouvantes gênant son passage.

D'autres artéfacts humains sont découverts, comprenant non seulement des roues dentées mais également des tiges métalliques, des pièces perforées en de multiples endroits et d'autres objets potentiellement mécaniques et ostensiblement humains.

Après une minute de voyage supplémentaire, le Rover atteint l'extrémité de la caverne, qui se trouve être également l'origine de la voix. Sur la paroi, une petite instance de SCP-296-FR-V fixe le robot des yeux. Cette instance-ci est douée de parole, possède une voix féminine et s'exprime dans un dialecte d'arabe ancien. Aucun linguiste de la Fondation n'est alors présent pour retranscrire la parole du visage, partiellement traduites ultérieurement :

Inconnu, vous [INAUDIBLE] Passage.

[Pour/dans le but de] [INAUDIBLE], sang [racine du verbe prouver, démontrer] Terrien.

Après trois minutes de communication, l'instance interrompt subitement son monologue, cesse de fixer le Rover, et porte son regard vers l'autre extrémité de la grotte. Elle recommence à parler :

Maison. [INAUDIBLE] nos [Lit. membres d'un troupeau/pairs] restés sur Alilahat. Maison.

Ces paroles sont répétées jusqu'à la fin du phénomène et le retour du Rover à la surface. Après traduction, les chercheurs n'ont d'abord pas compris l'interruption soudaine du monologue, ni le sens du mot Alilahat, pourtant clairement audible.

Par la suite, les relevés des sondes en orbite autour de Mars ont révélé que l'interruption coïncidait avec l'apparition de SCP-296-FR-O au dessus de la zone d'exploration. L'instance a alors prononcé les mêmes sons que les autres instances de SCP-296-FR-V, désormais compris. Il est supposé que le mot Alilahat désigne SCP-296-FR-O.

n°5

Notre mission avance à grands pas. Nous enchaînons découverte sur découverte, et la rapidité de Singularity associée à ses avantages techniques a permis de repousser les limites de l'explorable. Mais nous nous devons d'aller plus loin.

La présence de linguistes durant l'exploration même, que je pensais superflue jusque là, se révèle nécessaire si nous venions à rencontrer dans les tunnels une autre instance miniature de SCP-296-FR-V (que nous appelons SCP-296-FR-W pour plus de commodité). J'ai également demandé à l'équipe technique du Site d'activer des hauts parleurs de Singularity (sachant SCP-296-FR-W doué de parole, lui prêter un sens de l'audition n'est pas absurde).

J'insiste encore une fois sur l'importance capitale de la poursuite de l'exploration. Ces crevasses, ces inscriptions, ces artéfacts, et même les motifs des cailloux sur le sol des tunnels, même si tous ces objets n'existent que périodiquement, ils sont fondamentalement humains. Cependant, un détail m'intrigue : en supposant que tous les humains sont originaires de la Terre, pourquoi les instances désignent-elles "Alilahat" comme leur maison ? - Dr Jeanne Gris

n°6

SCP-296-FR-O ("Alilahat") photographié par la sonde de la Fondation Kervran 1. L'image est en vraies couleurs.

n°7

Date : 06/12/20██

Déroulement : Une instance de petite taille de SCP-296-FR-V se forme non loin du Rover. L'orifice le plus proche est l'oreille gauche. Par la suite, le trajet se déroule comme précédemment. Après trois minutes d'avancée, le robot arrive à portée de voix d'une instance de SCP-296-FR-W, comme prévu par le Dr Gris. Le Rover est positionné de manière à maximiser la qualité du signal audio. L'entité prononce les mêmes mots que lors de l'exploration précédente. Ci-dessous, la retranscription des interactions réalisées entre les linguistes et l'instance par l'intermédiaire du Rover, en arabe ancien.

SCP-296-FR-W : Inconnu, vous vous trouvez devant le Grand Passage. Pour le franchir, prouvez que vous portez en vous du sang terrien.

Linguistes : Qu'est-ce que le Grand Passage ?

SCP-296-FR-W : Vous vous trouvez devant le Grand Passage vers Alilahat. Pour le franchir, prouvez que vous portez en vous du sang terrien.

Linguistes : Qui êtes vous ?

SCP-296-FR-W : Vous vous trouvez devant le Grand Passage vers Alilahat.

Linguistes : Qu'est-ce qu'Alilahat ?

SCP-296-FR-W : Vous vous trouvez devant le Grand Passage vers Alilahat, la verte, la bleue, [INAUDIBLE], la fertile.

Linguistes : Y a-t-il des terriens à Alilahat ?

SCP-296-FR-W : Vous vous trouvez devant le Grand Passage. Pour le franchir, prouvez que vous portez en vous du sang terrien.

Jugeant l'interrogatoire stérile, l'équipe de chercheurs décide de se concentrer sur les instructions données par SCP-296-FR-W.

Linguistes : Comment doit-on le faire ?

Les pierres au sol s'assemblent en un petit tas entre le Rover et l'instance.

SCP-296-FR-W : Seul l'esprit supérieur d'un Terrien sait [Lit. démêler] une énigme.

Le tas se divise en huit groupes de pierres plus petits, alignés en face du Rover. Ils sont équidistants, sauf deux qui sont plus espacés. Les chercheurs identifient la situation comme une énigme mathématique, visant à deviner le nombre de cailloux du tas manquant en utilisant celui des autres tas. L'énigme est rapidement résolue, et le résultat annoncé à l'instance.

Linguistes : Sept pierres.

L'instance disparaît immédiatement, sans attendre la fin de SCP-296-FR. Devant le Rover, la paroi rocheuse gagne en transparence, puis finit par disparaître, révélant une galerie continue, avec à son extrémité une source de lumière. Le robot est dirigé vers la suite du tunnel, mais les premiers signes de la fin de SCP-296-FR commencent à se manifester.

Le Rover voyage à pleine vitesse. Les artéfacts dans le tunnel ne ressemblent plus à des pièces mécaniques mais à des objets plus complexes (épées, boucliers, pièces d'armures ou de scaphandres ; le flux vidéo est trop parasité pour pouvoir les décrire avec précision). Alors que le Rover s'approche de l'extrémité du tunnel, les pierres au sol sont de moins en moins agitées, et les inscriptions, mieux éclairées par la source de lumière plus proche, peuvent être facilement déchiffrées. Le Rover progresse désormais dans du gravier sablonneux. La puissance du signal diminue, et la possibilité de rejoindre le bout du tunnel avant la fin de SCP-296-FR est incertaine. À une dizaine de mètres de l'embouchure de la galerie, le signal est perdu ; SCP-296-FR est terminé, et le tunnel disparu.

Dix secondes plus tard, le signal est retrouvé. Le Rover a visiblement réussi à franchir l'extrémité du tunnel avant sa disparition. Il se trouve dans un environnement totalement différent, présentant un sol sablonneux et un ciel clair. Au loin, on peut apercevoir une structure de pierres, et, gravé dans la roche, un visage humain.

Il s'agit des dernières images transmises par le dispositif Singularity ; après quelques secondes, le signal du Rover est perdu définitivement. En dépit de toutes les recherches menées sur la planète Mars, le Rover n'a pas encore été retrouvé.

n°8

VAINCRE

COURAGE

PATRIE

ENNEMIS

FRÈRES

MAISON

n°9

Addendum 3 : SCP-296-FR-G est une grotte rectiligne située non loin du village de ████████, dans le désert Rub al-Khali au Nord du Yémen, d'une longueur de quatre-vingt-treize mètres (93m) et principalement constituée de roches calcaires. SCP-296-FR-G est accessible depuis une unique entrée, et se situe à une distance de cent cinq mètres (105m) de vestiges de pierre, sans doute un ancien temple. Un visage humain a été gravé sur l'un des murs intacts ; l'inscription n'a pas pu être datée.

Le 09/12/20██, le Rover de la Fondation Singularity, disparu trois jours plus tôt, est retrouvé à quelques mètres devant l'entrée de la grotte, à l'arrêt. Il est supposé que le Rover, conçu pour résister aux températures martiennes basses, a cessé de fonctionner sous l'effet de la chaleur de l'environnement une fois émergé de la cavité.

L'examen approfondi de la grotte n'a révélé aucune instance de SCP-296-FR-W à un quelconque instant de la journée, ni de passage vers la planète Mars. Cependant, de nombreux artéfacts antiques de style sémite furent récupérés, ainsi que des pièces métalliques d'origine inconnue, et il fut observé plus tard que le paysage environnant, en vue aérienne, formait l'image fortement érodée d'un visage humain où l'entrée de SCP-296-FR-G serait située au niveau de l'un des yeux.

La recherche d'autres instances inactives potentielles de SCP-296-FR-V est en cours dans la péninsule Arabique.

n°10

Avertissement : Consultation du document réservée au niveau d'accréditation 3 et supérieur.

Je crains que dissimuler uniquement les instances de SCP-296-FR-V ne soit pas suffisant pour confiner SCP-296-FR, en raison de nombreuses références à ce dernier sur Terre même. Certains sites archéologiques d'Arabie du Sud mentionnent l'existence d'une guerre sur Mars, entre une alliance de peuples moyen-orientaux (nommés "Alilahis" à de nombreuses reprises), et un mystérieux peuple présent sur place, sur lequel nous n'avons pas plus d'informations. Une différence majeure entre ce que décrivent ces représentations et ce que nous observons est que les passages entre la Terre et Mars, aujourd'hui éphémères et visiblement à sens unique, sont décrits comme permanents et à double sens.

Autre élément important, dans ces sites archéologiques a également été retrouvé le nom Alilahat ; non pas pour désigner SCP-296-FR-O, apparemment inconnu des Alilahis, mais la Terre. Sachant que SCP-296-FR-O est visuellement similaire à cette dernière, cela expliquerait pourquoi les instances de SCP-296-FR-V le désignent comme leur maison et l'appellent "Alilahat".

Contre qui a été menée cette guerre reste un mystère. Peut-être était-ce des humains. Toujours est-il qu'ils avaient une technologie suffisamment avancée pour construire un mécanisme de la taille d'un astéroïde (voir les études réalisées sur Deimos en 2013). Un modèle primitif et peu puissant d'ancre à réalité de Scranton, selon les dernières analyses, mais conçue pour fonctionner en sens inverse ; c'est à dire, dans le but de déstabiliser la réalité plutôt que la stabiliser. Une telle arme aurait été d'une grande aide contre un envahisseur. Pourquoi tuer quelqu'un quand on peut tout simplement l'effacer de la réalité ?

Mais nous avons retrouvé des pièces cassées de cette machine dans les tunnels martiens. Un incident s'est donc produit, visiblement. Un incident survenu avant l'effacement complet des passages entre les deux planètes, qui sont devenus… ce qu'ils sont maintenant : des tunnels éphémères, jonchés des armes de ceux qui les empruntaient, et gardés par ce que la machine a bien voulu laisser d'eux, les instances de SCP-296-FR-V. Beaucoup d'éléments corroborent cette théorie : notamment, les animaux couramment employés par les armées d'Arabie du Sud à cette époque, qui peuvent être reconnus dans les instances de SCP-296-FR-V.

Ces découvertes ont amené plus de questions qu'elles en ont résolu. Si les adversaires des Alilahis avaient une technologie aussi avancée, pourquoi n'ont-ils pas envahi la Terre ? L'ont-ils fait et ne l'avons-nous juste pas encore découvert ? Continuer les recherches est primordial pour comprendre ce phénomène. Examiner plus de sites arabes anciens, mener plus d'explorations. Peut-être même une mission astronomique vers SCP-296-FR-O, que je détaillerai dans le document suivant. Un nouveau pan de l'histoire humaine attend sa découverte.

Directeur André Montnoir.

n°11

Footnotes

1. Véhicule motorisé commandé à distance utilisé pour l'exploration de surfaces extra-terrestres.

2. Tendance naturelle du cerveau humain à identifier des formes familières là où il n'y en a pas (par exemple, voir des formes dans les nuages).

3. Tendance du cerveau humain à percevoir parmi un ensemble d'objets des groupements alors que les objets en questions sont répartis aléatoirement.