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Crédits
Titre original : SCP-2474 - Irnini Mons
Auteur : Kalinin
Traducteur : Alwaid
Date de publication originale : 10 février 2016
Image(s) : irnini.jpg par Kalinin, Maat Mons on Venus.jpg est une image de la NASA (NASA - Jet Propulsion Laboratory) dans le domaine public
Image d'Irnini Mons au radar à synthèse d'ouverture. SCP-2474 a été obscurci selon les protocoles des dangers-sensitifs A3
Objet no : SCP-2474
Classe : Keter
Procédures de Confinement Spéciales : Toutes les communications électroniques provenant de la station spatiale Divine Unity 3 doivent être contrôlées afin de détecter d'éventuels signes de l'influence de SCP-2474. Toutes les missions au voisinage de Vénus entreprises par des agences spatiales internationales, des consortiums à but non lucratif ou des firmes interplanétaires privées doivent faire l'objet d'une enquête quant à leurs chances de rencontre de SCP-2474, particulièrement celles pouvant générer des données concernant l'hémisphère nord de la planète.
Toutes les personnes suspectées d'avoir été exposées à SCP-2474 doivent être mises en quarantaine selon les protocoles de Désignation A3. Les contacts avec les sujets de recherche et le personnel exposé à SCP-2474 sont exclusivement limités au système Manu Treize.
En raison du risque élevé d'exposition résultant de l'expédition de colonisation de la Nouvelle Shambhala, les agents de la Force d'Intervention Mobile Rhô-19 ("Les Cythéréens") ont été placés au sein du groupe des Mille Premiers, les spécialistes chargés d'établir une base opérationnelle complète dans l'atmosphère vénusienne. La FIM Rhô-19 doit conduire une mission d'exploration vers SCP-2474 lors de l'arrivée de l'expédition en mars 2153.
Les envois du Dr Richard Simonis documentant SCP-2474 à la fin du 20ème siècle ont été supprimés des archives de cette période.
Description : SCP-2474 est une structure artificielle complexe située au sommet d'Irnini Mons, un volcan bouclier sur le continent d'Ishtar Terra sur Vénus, à l'apparence de motif géométrique orné. Bien que la composition de SCP-2474 n'ait pas pu être déterminée à l'heure actuelle, les observations ont permis de conclure que les matériaux composant SCP-2474 ne correspondent pas à des matériaux existant en quantité suffisante à la surface de Vénus. La hauteur de la structure formant SCP-2474 est de 6,8 m en moyenne et varie entre 2,6 et 18,3 m. L'anomalie s'étend sur une surface d'approximativement 30 km2 occupant les plus hautes régions d'Irnini Mons. DESCRIPTION TRONQUÉE AFIN DE PROTÉGER LES LECTEURS
SCP-2474 est un danger-sensitif de Désignation A3 (observation indirecte). Le premier humain connu à avoir été exposé à l'anomalie est le Dr Richard Simonis, référent en topographie de la mission d'observation de Vénus Magellan, conduite par la désormais défunte Administration nationale de l'aéronautique et de l'espace (NASA) en 1992. SCP-2474 a été décrit pour la première fois par le Dr Simonis en utilisant un radar à synthèse d'ouverture pendant le cycle 3 de la mission Magellan. Les travaux subséquents de cartographie radar examinant la surface de Vénus ont confirmé l'existence de SCP-2474.
SCP-2474 présente des effets neurologiques et psychologiques prononcés sur les humains l'observant par des moyens indirects, tels que la lecture de comptes-rendus détaillés de l'anomalie ou la visualisation d'archives photographiques. Ces effets varient dans leur forme et intensité, comme l'a mis en évidence l'Incident 2474.1.
SCP-2474 est supposée être habitée par une espèce d'entités jusqu'alors non connue. La nature précise de ces entités est inconnue. En se basant sur les archives de l'Incident 2474.1 et des évènements ultérieurs, ces entités sont présumées être hostiles jusqu'à nouvel ordre.
Les archives de l'Incident 2474.1 ainsi que des archives saisies du GdI-004B, ont mené à la théorie actuellement prédominante : la structure formant SCP-2474 serait d'origine humaine. Les moyens par lesquels SCP-2474 a été construit au moins 150 ans avant la viabilité de l'exploration planétaire restent inconnus.
Addendum 2474.1 - Confinement initial
La connaissance publique de SCP-2474 avant son confinement par la Fondation était limitée grâce à la conviction erronée du Dr Simonis, qui était alors l'opérateur en charge des données visuelles de la mission Magellan, que l'anomalie était un artefact digital issu d'une erreur dans le logiciel convertissant les données radar en cartes de la surface vénusienne. Cela a causé la suppression de SCP-2474 au cours d'un processus général de lissage des erreurs graphiques sur les cartes de la surface de Vénus.
Après les évènements de l'Incident 2474.1, les archives personnelles du Dr Simonis ont été saisies et examinées par les chercheurs de la Fondation. La documentation montre que le Dr Simonis a continué à travailler dans l'industrie aérospatiale pendant plusieurs années suite à la découverte de SCP-2474 avant de démissionner soudainement de l'équipe de la mission du lancement du satellite GPS USA-88. La correspondance personnelle du Dr Simonis montre un changement marqué de personnalité à cette époque, et des fichiers du personnel notent un comportement erratique non spécifié. Cela est supposé être imputable en partie à l'exposition à SCP-2474.
Les archives publiques concernant le Dr Simonis indiquent qu'il a divorcé en 1995 et acheté un terrain de plusieurs hectares dans la campagne du Michigan plus tard cette même année. Après l'achat du terrain, la seule documentation reliée au Dr Simonis est la correspondance de diverses maisons d'édition et services littéraires en ligne. Pendant ces années, le Dr Simonis a tenté de nombreuses fois de publier une histoire courte intitulée Le Seuil et les Dix-Neuf et Ainsi de suite, qui a toujours été refusée par tous les destinataires. Le Dr Simonis a lui-même publié cette histoire à plusieurs occasions sous plusieurs formes différentes de médias électroniques. Aucune preuve n'indique que l'histoire ait été lue par quiconque excepté le Dr Simonis. L'accès à Le Seuil et les Dix-Neuf et Ainsi de suite est actuellement exclusif à Manu Treize en vertu du protocole A3.
Le Dr Simonis a été déclaré décédé par le Bureau de l'état civil de l'État du Michigan en 2037 suite à des demandes de fonctionnaires du comté pour transmettre son patrimoine à ses héritiers légaux. Le certificat de décès ne mentionne aucune cause de décès, car aucun corps n'a été trouvé après une enquête à sa résidence du Comté de Schoolcraft au Michigan et dans les alentours.
Addendum 2474.2 - Incident 2474.1
RAPPORT D'INCIDENT
DATE : 23 novembre 2142
ANOMALIE IMPLIQUÉE : SCP-2474
VICTIMES : Six membres du personnel blessés :
- Chercheur senior Seung Jae Rim
- Chercheur Jens Halvorsen
- Chercheuse Anjali Mannava
- Chercheur Jacob Fenton
- Technicien Leonard Gryboski
- Technicien Ishii Kiemon
PERTE DE PROPRIÉTÉ : Aucune
RÉSUMÉ DE L'INCIDENT : L'équipe de recherche analysant les résultats d'imagerie de la récente mission du satellite clandestin Harbinger 3 en orbite basse de Vénus tombe sur une image d'une structure inconnue et supposée anormale présente dans l'hémisphère nord de Vénus. Approximativement trois heures après avoir soumis un rapport pour classification SCP initiale, tous les membres de l'équipe de recherche commencent à présenter des signes d'angoisse. Le chercheur senior Seung ne répond plus à aucun stimulus tandis que le chercheur Fenton et le technicien Kiemon rapportent des hallucinations visuelles et auditives. Les autres membres de l'équipe rapportent des sensations intenses de pensées intrusives. Tous ces membres du personnel sont immédiatement mis en quarantaine selon les protocoles de réponse d'urgence aux dangers-sensitifs.
RÉPONSE : SCP-2474 reçoit une classification officielle et est listé en tant que danger-sensitif de Désignation A3. Le chercheur en chef Seung est diagnostiqué être dans un état végétatif permanent et est transféré dans un établissement de soins intensifs de longue durée. Le chercheur Fenton et le technicien Kiemon reçoivent actuellement un traitement de sédatifs et d'antipsychotiques pour contrôler les symptômes anormaux. Tous les membres du personnel affectés sont actuellement évalués afin de déterminer leurs besoins de soins et de psychothérapie après la fin de la quarantaine A3.
Addendum 2474.3 - Rapport de recherche 2474.17 : Observations du personnel
Avant-propos : L'exposition à SCP-2474 est supposée avoir fourni au personnel affecté de l'équipe de recherche une relation inconnue à une espèce d'entités jusqu'ici non définie que l'on pense résider au site de l'anomalie. Des tentatives pour déterminer la nature de ces entités sont en cours.
Dans le cadre de recherches sur la nature de l'anomalie, des entretiens des membres du personnel en état de répondre suite de l'Incident 2474.1 ont été menés entre le 8 janvier et le 17 mars 2143 par le Système d'Intelligence Artificielle Manu Treize, le système ayant montré son immunité aux effets de danger-sensitif de SCP-2474. De nombreux entretiens individuels ou en groupe ont été menés afin de déterminer la nature de SCP-2474. Ci-dessous se trouvent les transcriptions des entretiens qui ont fourni des données importantes concernant SCP-2474. Des portions de ces transcriptions ont été altérées par Manu Treize afin de supprimer de potentiels dangers-sensitifs et ont été notées comme telles.
Manu Treize : Vous avez décrit une sensation comme si l'on vous forçait à penser d'une façon étrangère à votre conscience, Anjali. Pourriez-vous en dire plus à propos de ces pensées ?
Chercheuse Mannava : Vous pourriez faire le truc avec l'hologramme ? Je n'aime pas parler à une pièce vide.
Manu Treize : Bien sûr, Anjali. [MANU TREIZE PROJETTE UN AVATAR HOLOGRAPHIQUE DANS LA CHAISE FACE À LA CHERCHEUSE] Pourriez-vous en dire plus à propos de ces pensées ?
Chercheuse Mannava : C'était… ce n'était pas quelque chose de précisément définissable. Pas comme des images ou des phrases claires ou quoi que ce soit de précis. C'était plutôt tout ça en pagaille en même temps, mais c'était comme si je ne contrôlais rien de tout ça. Est-ce que ça a du sens ?
Manu Treize : Non.
Chercheuse Mannava : Euh, eh bien…
Manu Treize : Je blaguais. Oui. Continuez, je vous en prie.
Chercheuse Mannava : …bref, ce serait comme un ensemble de sensations, ou le souvenir de sensations, et il y aurait des mots là-dedans, quelques-uns. Par exemple, je serais consciente que je ressens une chaleur intense sur mon visage, et je penserais à la distance entre deux lignes parallèles, et le mot "foomu" résonnerait autour de ça.
[LA CHERCHEUSE MANNAVA S'INTERROMPT UN MOMENT]
Chercheuse Mannava : C'était un sentiment surpuissant. Il ne pouvait rien y avoir d'autre dans ma tête pendant que cela arrivait. Je ne savais pas être effrayée, ou penser que mon esprit était violé d'une façon ou d'une autre. Et vous savez ce qui est bizarre ?
Manu Treize : Qu'est-ce qui est bizarre ?
Chercheuse Mannava : En y repensant, ça… ça ne se reproduit pas quand je me le remémore, mais je ressens certaines des mêmes choses. Enfin, je ne les ressens pas, mais je les sens presque, comme on se souvient de quelque chose qui vient de nous arriver.
Manu Treize : C'est étrange. C'est cohérent avec ce qu'ont rapporté Gryboski et Halvorsen.
Chercheuse Mannava : Ça… ça devient différent, maintenant. Rien qu'à en parler. C'est TRANSCRIPTION TRONQUÉE AFIN DE PROTÉGER LES LECTEURS C'est frustrant. Comme si je me souvenais presque de quelque chose, mais pas tout à fait.
Manu Treize : C'est étrange. Ce n'est pas cohérent avec ce qu'ont rapporté Gryboski et Halvorsen.
Manu Treize : Les images ont-elles disparu ?
Technicien Ishii : C'est comme ça que ça se passe pour les choses de votre genre ? Une erreur de programmation, et vous percevez différemment ?
Manu Treize : Que voulez-vous dire ?
Technicien Ishii : C'est toujours présent. Ça disparaît en partie lorsque je fixe le mur mais quand je ferme les yeux, ça devient clair comme de l'eau de roche.
Manu Treize : L'image du visage blanc, vous voulez dire.
Technicien Ishii : La méditation la brouille. Elle obscurcit mon esprit, mais elle brouille ce visage aussi. Il ne peut plus me regarder dans le blanc des yeux. Un petit soulagement.
Manu Treize : L'équipe d'analyse me dit qu'ils ne pensent pas que ce soit un visage. Que c'est plutôt votre esprit qui le construit comme un visage pour qu'il soit reconnaissable.
Technicien Ishii : Maudits soient-ils et maudit soyez-vous. Je sais ce que je vois. Je sais quelle est la différence entre des choses comme des traînées de lumière noire qui ressemblent au vent lorsque je me focalise sur elles et un visage.
Manu Treize : Voudriez-vous que je demande une augmentation de vos doses de somnifères ? Votre irritabilité est légèrement au-dessus de la normale.
Technicien Ishii : Ça ne sert à rien. Les images sont fixes dans mes rêves également.
Manu Treize : Qu'en est-il de TRANSCRIPTION TRONQUÉE AFIN DE PROTÉGER LES LECTEURS
Technicien Ishii : TRANSCRIPTION TRONQUÉE AFIN DE PROTÉGER LES LECTEURS
Manu Treize : Pensez-vous qu'il s'agisse d'une entité différente, d'une forme de vie, ce que vous voyez à ces moments-là ?
Technicien Ishii : Cette idée de différence. C'est étranger à cette chose. Une plus petite partie de l'ensemble, mais l'ensemble n'est pas en un seul morceau. Ce n'est pas comme la vie telle que nous la connaissons.
Manu Treize : Certains parmi les autres ont décrit des émotions spécifiques associées aux hallucinations. Est-ce que cela a changé pour vous ?
Technician Ishii : Je ressens de l'espoir. Je ressens de l'espoir, mais il s'agit de l'espoir de quelque chose d'autre. Quelque chose qui n'est pas moi. Je trouve ça inquiétant.
Chercheur Halvorsen : Je n'aime pas faire ça simultanément.
Manu Treize : Être en votre présence a causé une diminution marquée des symptômes de Jacob. C'est une avancée potentielle dans la compréhension de SCP-2474.
Chercheur Halvorsen : Ouais, ça je comprends. Je n'aime pas ça pour autant. J'en ai la chair de poule. J'ai l'impression qu'il y a quelqu'un debout derrière moi depuis que je suis entré dans cette pièce.
Manu Treize : On m'a dit que ma présence peut provoquer cet effet.
Chercheur Halvorsen : Non, c'est différent. Psychologique. Là, on dirait que c'est physique.
Chercheur Fenton : [CHANTONNANT UNE MÉLODIE INCONNUE] Pi crochet thêta prime sur gamma… Pi crochet thêta prime sur quinze virgule huit trois huit… Pi crochet thêta prime sur quinze virgule huit trois huit à la huitième puissance…
Manu Treize : Jacob n'a jamais été aussi intelligible depuis l'incident initial.
Chercheur Halvorsen : Ce n'est pas intelligible. Ce ne sont même pas des maths.
[LE CHERCHEUR FENTON CONTINUE À CHANTONNER EN FOND]
Manu Treize : Ça reste à déterminer. Laissez-moi m'occuper des maths, Jens. [RIT]
Chercheur Halvorsen : Oui, vous avez raison. Jacob. Jacob, c'est moi Jens, tu me reconnais ?
Chercheur Fenton : [SURSAUTE VIOLEMMENT DANS LA DIRECTION OPPOSÉE, CONTINUE À CHANTONNER] Pi crochet thêta prime sur pi crochet égale trois… Pi crochet thêta prime sur pi crochet égale deux…
Manu Treize : Jacob n'a pas essayé de fuir un stimulus non-existant pendant trois heures consécutives. C'est vraiment un écart notable.
Chercheur Halvorsen : [MET SES MAINS SUR SON VISAGE] Ah mon dieu, c'est brillant tout d'un coup, attendez, il va dire-
Chercheur Fenton : Un… un deux un… un trois un deux…
Chercheur Halvorsen : …oui, ça. Et maintenant, il va dire "un trois un sur thêta prime".
Chercheur Fenton : Un quatre un deux… un trois un sur thêta prime… un trois un sur pi…
Manu Treize : Fascinant.
Chercheur Halvorsen : Ce n'est pas ce que je dirais.
Manu Treize : C'est à nouveau vous qui parlez au nom du groupe, Anjali ?
Chercheuse Mannava : Oui.
Manu Treize : Vous parlez au nom du groupe, Anjali. Comme la dernière fois, je vais vous demander de repenser aux influences que vous avez ressenties pendant l'incident. Et comme la dernière fois, je vais demander à Anjali de décrire les points communs qui se développent au cours de votre réflexion.
Technicien Gryboski : Bien reçu.
[QUARANTE-SEPT SECONDES DE SILENCE]
Chercheuse Mannava : On dirait que c'est environ vingt minutes dans le passé. Est-ce que ça a du sens ?
[LE TECHNICIEN ISHII ET LE TECHNICIEN GRYBOSKI ACQUIESCENT]
Chercheuse Mannava : Mais nous n'attendons pas dans l'antichambre que l'expérience commence. Nous faisons autre chose.
[COURT INSTANT DE SILENCE]
Chercheuse Mannava : Nous sommes… dans quelque chose qui ressemble à un cercle, je ne comprends pas-
Technicien Ishii : C'est une autre langue. Nous parlons en quelque chose qui a l'air… pas très loin de l'Ainu. C'est sans doute quelque chose d'oriental.
Chercheuse Mannava : En effet, et nous sommes… une douzaine, peut-être plus, je nous reconnais mais nous ne sommes pas vraiment là.
Technicien Gryboski : Au moins une douzaine. Peut-être plus.
Manu Treize : Y a-t-il des concepts unificateurs ? Des points communs ?
Chercheuse Mannava : Non, non… étrangement, non. Comme si c'était fait pour ça, presque. Tout le monde est un peu éparpillé. Je me sens comme si on me mettait dans un sac. Je sens que la notion de distance cesse de s'appliquer. La personne à côté de moi est à trois années-lumière de moi.
Manu Treize : [RIT]
Technicien Ishii : Non, non c'est ainsi. Quelque chose part. Nous partons-
Chercheuse Mannava : Nous partons mais nous restons. Des parties de nous partent.
Technicien Gryboski : Vénus.
Manu Treize : Pouvez-vous répéter, Leon ?
Technicien Gryboski : Vénus. C'est Vénus. La distance s'étend jusqu'à Vénus et maintenant ça revient d'un coup.
Chercheuse Mannava : Oui. Je sens que c'est maintenant, le temps présent. Je veux dire, ici dans la pièce.
Manu Treize : Quelles sont vos impressions dominantes à l'instant ?
Technicien Gryboski : Soulagement.
Chercheuse Mannava : Chagrin.
Technicien Gryboski : Oui. Oui c'est aussi vrai.
Technicien Ishii : Diminution. Nous nous sommes écartés du seuil. Nous avons choisi d'être moindres.
Manu Treize : Anjali.
Chercheuse Mannava : Oui. Tout cela. Je désire voir la machinerie du futur. J'ai peur de la tombe dans laquelle elle se trouve. Je ne veux pas être enfermée pour mourir, mais je suis laissée derrière. [PLEURS RÉPRIMÉS] Mon dieu, ça me fait pleurer.
Manu Treize : Techniciens ?
[LE TECHNICIEN ISHII ET LE TECHNICIEN GRYBOSKI ACQUIESCENT]
Manu Treize : Ce sera tout pour le moment.
Manu Treize : Le temps écoulé depuis votre dernière administration de drogues thérapeutiques est de cinq heures et trente-huit minutes. Êtes-vous certain de vouloir commencer, Jacob ?
Chercheur Fenton : …oui. Je l'ai vu. Je l'avais vu auparavant, mais je ne savais pas ce que c'était. Mais désormais, je le vois vraiment. Vous devez mettre ce truc dans le dossier.
Manu Treize : De toute évidence, ça a l'air de vous inquiéter.
Chercheur Fenton : Aucune importance. Nous devons faire ça maintenant tant que c'est encore frais. Puis redonnez-moi mes tasses pleines de pilules.
Manu Treize : Vous avez dit que vous avez vu "ça". Qu'avez-vous vu ?
Chercheur Fenton : Le skip ! J'étais à l'intérieur !
Manu Treize : Les enregistrements de sécurité montrent que vous étiez dans le site pendant l'intégralité de la durée de-
Chercheur Fenton : Non ! Pas de cette façon. Ces choses, elles voyagent. Pas à des endroits. Pas comme ça. Puis vous pensez, puis elles vous attrapent. Elles ne sont pas ici, pas encore. Mais vous pouvez toujours partir un peu avec elles. Elles s'infiltrent, autour de ce qui devrait être.
Manu Treize : Je ne comprends pas, Jacob. Parlez-moi de l'endroit TRANSCRIPTION TRONQUÉE AFIN DE PROTÉGER LES LECTEURS
Chercheur Fenton : Comment est-ce que Mannava l'avait appelé quand nous l'avons vu, encore. Un mandala, je pense. Moi, je pensais que c'était un labyrinthe. Mais le truc des labyrinthes, c'est que le chemin qui y rentre et le chemin qui en ressort reste le même tant que vous êtes à l'intérieur.
Manu Treize : Donc SCP-2474 change sa structure physique ?
Chercheur Fenton : Non, vous pensez toujours comme l'un des nôtres ! Vous devez penser comme eux. Mais alors vous devez les laisser entrer. Oh la vache, vous ne voudriez pas les laisser entrer. Non, en fait, ne pensez pas comme eux.
Manu Treize : Je ne vous suis pas.
Chercheur Fenton : Il y a des gens là-dedans ! Je les ai vus. 'N'y a pas que des gens, cela dit. Non. Il y a des machines, de grandes tours de métal luisantes dont nous ne pouvons pas comprendre le but. Des gouffres plongeant loin sous la surface, des fils, des lumières. Ils ont des putains de trucs qui peuvent moudre des pensées là-dedans, Manu. Je ne pense même pas qu'ils sont censés faire ça. C'est juste un effet secondaire. Ce genre de trucs arrive quand vous forcez des choses dans des états d'existence qui ne sont pas les leurs. Vous pouvez le voir à l'intérieur. De l'acier qui flotte sous forme de gaz à travers les salles, le courant électrique rendu solide. Pouvez-vous vous imaginer être enfermé dans quelque chose comme ça ?
Manu Treize : Il y a des personnes ? Comment se fait-il ?
Chercheur Fenton : Certains sont allés avec eux. Ce ne sont plus des personnes, évidemment. Comment pourraient-elles l'être ? Les choses ne se sont pas faites aussi proprement que prévu quand les treize ont expulsé ces choses. Des pensées sans corps. C'est plus sexy que vous ne pourriez vous l'imaginer.
Manu Treize : Expulsés. Que voulez-vous dire par là ?
Chercheur Fenton : Éjectés. Contraints de nous quitter bien longtemps avant que quiconque puisse coucher ces trucs sur le papier. Dieu merci. Des dossiers permanents sur ces trucs ? Que ça aille bien se faire foutre.
Manu Treize : Y a-t-il une entrée physique à SCP-2474, Jacob ?
Chercheur Fenton : TRANSCRIPTION TRONQUÉE AFIN DE PROTÉGER LES LECTEURS J'espère que quiconque se retrouve là-bas ne la trouve pas.
Manu Treize : Cela compromettrait sérieusement toute mission de recherche planifiée.
Chercheur Fenton : Bien.
Manu Treize : Le responsable de la sécurité du site m'informe que tous les systèmes sont prêts à être déployés. Nous allons commencer.
[HUIT SECONDES DE SILENCE. LE CHERCHEUR FENTON CHANTONNE EN FOND. BIPS ÉLECTRONIQUES CONSTANTS DU MONITEUR CARDIAQUE FIXÉ AU LIT DU CHERCHEUR SENIOR SEUNG]
Manu Treize : C'est comme ce dont nous avons parlé. Anjali va méditer sur son expérience de SCP-2474. Elle va prononcer un mantra. Répondez comme bon vous semble. Technicien Ishii, je me dois de vous reposer la question. Vous vous portez volontaire pour être le receveur du contact ?
Technicien Ishii : Oui.
Manu Treize : Veuillez commencer, Anjali.
[TROIS MINUTES DIX-HUIT SECONDES DE SILENCE ET DE BRUITS DE FOND]
Chercheuse Mannava : Exil.
Chercheur Halvorsen : Non. J'ai besoin de ces êtres.
[UNE MINUTE NEUF SECONDES DE SILENCE ET DE BRUITS DE FOND]
Chercheuse Mannava : Exil.
Chercheur Halvorsen : Ils l'appellent Nouvelle Shambhala. Ça a toujours été en vous. Vous nous voulez.
[CINQ MINUTES TRENTE-TROIS SECONDES DE SILENCE ET DE BRUITS DE FOND]
Chercheuse Mannava : Naissance.
Chercheur Fenton : [GÉMISSEMENT ANXIEUX ET AIGU]
Chercheuse Mannava : Naissance.
Chercheur Fenton : [CONTINUE À FAIRE UN GÉMISSEMENT ANXIEUX ET AIGU]
Chercheuse Mannava : Vie.
[LE BRUIT DE PLEURS CESSE. DEUX MINUTES DIX-HUIT SECONDES DE SILENCE]
Technicien Gryboski : C'est pas la vie. Ça ne peut pas être vivant.
Chercheuse Mannava : Entre.
Chercheur senior Seung : Non. [PANIQUE VISIBLE DE PLUSIEURS MEMBRES DE L'ÉQUIPE]
Chercheuse Mannava : Entre.
Technicien Ishii : TRANSCRIPTION TRONQUÉE AFIN DE PROTÉGER LES LECTEURS
DIX-HUIT MINUTES ET QUARANTE-SEPT SECONDES SUPPRIMÉES AFIN DE PROTÉGER LES LECTEURS
Manu Treize : [SONS DE SIRÈNES D'ALARME EN FOND] Veuillez vidanger le système CVC maintenant, l'aérosol d'amnésique s'approche de niveaux néfastes. Immédiatement.
Manu Treize : [SONS DE SIRÈNES D'ALARME EN FOND] Dites aux médecins de se dépêcher, Kiemon n'en a plus pour très longtemps.
Manu Treize : Pourquoi était-ce lié à une personne ? Les recherches suggéraient que les entités ne font aucune différence entre les individus.
Chercheuse Mannava : Je ne sais pas, Manu. Je pense que c'est au-delà de notre compréhension.
Manu Treize : C'est un sentiment bien étrange pour quelqu'un comme vous.
[TRENTE-HUIT SECONDES DE SILENCE]
Chercheuse Mannava : Nous avons entendu parler du lancement, Manu. Même dans un environnement A3 scellé nous avons entendu parler de ça. Des Mille Premiers. La plus grande réussite de l'humanité et c'est ça qui les attend.
Manu Treize : Il s'écoulera approximativement un an avant que la mission atteigne Vénus. Le commandement travaille sur le confinement. C'est pour ça que l'on vous a tous poussés aussi loin. Les données sont très précieuses.
Chercheuse Mannava : Pauvre Kiemon.
[DIX-SEPT SECONDES DE SILENCE]
Chercheuse Mannava : Ils devraient nous laisser les briefer.
Manu Treize : De qui voulez-vous parler ?
Chercheuse Mannava : Vous êtes encore pire pour les conneries que les humains. Je sais qu'ils envoient une force d'intervention. Ils doivent le faire. Ils auraient dû nous laisser leur parler.
Manu Treize : Vous savez pourquoi c'est impossible.
Chercheuse Mannava : Ouais, je sais. Et alors. Ce n'est pas quelque chose qu'on peut lire sur un rapport. Ils doivent ressentir ça. Aller là-dedans. Ils-
Manu Treize : …Anjali ?
Chercheuse Mannava : …ils vous envoient aussi, n'est-ce pas ?
Manu Treize : Oui.
Chercheuse Mannava : …ouais. C'est vrai, comment pouvaient-ils ne pas le faire.
[TRENTE-DEUX SECONDES DE SILENCE]
Chercheuse Mannava : Manu, je… j'ai une information, je pense.
Manu Treize : Veuillez la partager.
Chercheuse Mannava : Quand Kiemon… quand cette chose est passée au travers, des amnésiques. Je ne pense pas qu'elle ait simplement disparu et qu'elle soit retournée à l'espace dans lequel elle réside.
Manu Treize : Non ?
Chercheuse Mannava : Je pense que nous l'avons tuée.
Manu Treize : …oh.
Chercheuse Mannava : Peu importe ce qui vit dans l'anomalie, je ne pense pas qu'ils comprennent ce que c'est d'être lié à l'espace physique. Mais en tuer un ? Je pense que nous… les avons instruits, d'une certaine façon. Je pense que nous les avons aidés à nous comprendre un peu plus.
Manu Treize : Peut-être que la compréhension est un résultat positif.
Chercheuse Mannava : …Seigneur. Faites attention à vous là-haut, Manu.
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