SCP-1836

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  Titre original : SCP-1836 - Mother in the Ice
  Auteur : Vivax
  Traducteur : Charles Magne
  Date de publication originale : 26 novembre 2013
  Image :
  - http://www.antarctica.gov.au/about-antarctica/antarctic-images/parliament-house-exhibitions/2006/icebergs
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SCP-1836 avant son confinement.

Objet n^o : SCP-1836

Classe : Euclide

Procédures de Confinement Spéciales : SCP-1836 doit être reconfiné¹ au Site-641, ce dernier étant camouflé en station active de recherche écologique et de préservation de la faune sauvage située aux coordonnées N 74.13 - W 93.81 et couvrant la totalité de la baie de Cunningham. La station de recherche doit être occupée en permanence par une équipe de recherche et du personnel de support dont un membre du personnel ayant reçu une formation classique d’angakkuq² et un esthéticien certifié³.

Une zone de protection maritime de 50 km de rayon doit être établie autour du site. Cette zone doit être patrouillée par des éléments armés de la Fondation déguisés en scientifiques ou en activistes environnementaux. Les intrus doivent être interrogés et recevoir un amnésique de Classe C avant d’être relâchés dans l’agglomération la plus proche.

Une chaussée d’accès doit être entretenue dans l’une des grottes traversant SCP-1836. L’accès à cette chaussée est restreint au directeur, au chaman et à l’esthéticien du site. L’accès au personnel supplémentaire peut être autorisé moyennant l’approbation favorable de la majorité des membres autorisés ou suite à la demande directe d’un membre concerné du personnel de Niveau 4. En cas d’activité hostile de SCP-1836, le chaman et l’esthéticien du personnel doivent pénétrer dans SCP-1836 via la chaussée d’accès et appliquer le protocole Main Serviable⁴. En cas d’échec, le personnel de la Fondation doit se retirer et garder SCP-1836 sous surveillance jusqu’à ce que celui-ci retourne à son état inactif. À ce moment-là, le personnel doit faire appel à la FIM-89E "Les Remorqueurs de Tomas" pour remorquer SCP-1836 jusqu’au Site-641.

Mise à jour : Le protocole Main Serviable s’est avéré n’être que d’une efficacité variable. À ce jour, le protocole a échoué à de nombreuses reprises à calmer SCP-1836. Les différents incidents ont pour l’heure provoqués 3 décès et 12 blessés, nécessitant ainsi le remplacement de membres-clefs du personnel. Afin de garantir le confinement, un large champ de manœuvre a été accordé au chaman du site concernant les mesures rituelles appropriées à prendre lorsque SCP-1836 se montre hostile⁵. Des ressources supplémentaires ont été rendues disponibles pour faciliter le confinement⁶.

Mise à jour : Suite aux incidents du ██-██-████, aucun oiseau n’est autorisé à proximité de SCP-1836 au cours de l’exécution du protocole Main Serviable. Tous les oiseaux posés sur le banc de gravier, sur SCP-1836 ou dans un rayon de 30 m autour de celui-ci doivent être chassés ou exterminés. Les oiseaux exterminés doivent être récupérés et confiés au chaman du site qui les éliminera selon un rituel approprié.

Description : SCP-1836 est un iceberg pointu non-tabulaire de couleur verte culminant à 90 m au-dessus de la surface et mesurant environ 123 m de long. Son poids supposé est estimé entre 150 000 et 175 000 tonnes métriques et il s’étend environ jusqu’à 450 m en dessous de la surface. Les observations sous-marines de SCP-1836 ont révélées de nombreux tunnels de large diamètre s’enfonçant dans l’objet. Hormis sa couleur, l’objet ne diffère pas d’un iceberg ordinaire. Les échantillons prélevés en son centre ont indiqué qu’il est entièrement composé de glace normale. Les algues piégées dans la glace lui confèrent sa couleur inhabituelle.

SCP-1836-1 est un banc de mammifères de l’ordre des cétacés vivant à l’intérieur de SCP-1836. Le banc est composé de plusieurs espèces différentes dont le nombre et la composition varient⁷. La cause des changements dans la composition du banc est inconnue. À ce jour, le banc a compris des représentants à peu près identifiés de Basilosauridae, d’Ambulocetidae, d’Acrophyseter, et d’Eurhinodelphinidae. Récemment, des spécimens de Lipotes vexillifer ont été aperçu lors des phases d’activité de SCP-1836. Le mécanisme par lequel la communication inter-espèce est possible entre les membres du banc est actuellement étudiée.

Les propriétés anormales de l’objet se manifestent lorsque des mammifères marins sont chassés en mer ou le long des côtes dans un rayon de 50 km autour de l’objet par tout individu n’appartenant pas aux ethnies des Aléoutes, des Yupiks ou des Inupiaks. SCP-1836 commencera à se déplacer vers l’emplacement de la chasse en accélérant jusqu’à atteindre une vitesse de 35 nœuds. À partir de ce moment, le ou les mammifères chassés, désormais désignés SCP-1836-2, modifieront leur trajectoire pour se diriger droit vers SCP-1836. Si la topographie sous-marine ne le permet pas, SCP-1836-2 adoptera la trajectoire la plus efficace pour s’approcher au plus près de SCP-1836. Si SCP-1836-2 atteint SCP-1836 avant d’être pris, SCP-1836-2 se placera derrière l’objet afin que celui-ci se trouve entre lui et ses poursuivants.

SCP-1836 ne pouvant se déplacer que sur l’océan, celui-ci ne peut agir contre les chasseurs agissant depuis le rivage. En revanche, si le ou les chasseurs continuent de poursuivre SCP-1836-2 depuis un navire voguant, SCP-1836 commencera à heurter le navire jusqu’à provoquer une brèche dans la coque. Celui-ci introduira alors un morceau de lui-même à l’intérieur de la brèche qui augmentera jusqu’à agrandir cette dernière. Ce processus se poursuivra jusqu’au naufrage du navire ou jusqu’à ce que sa structure soit suffisamment fragilisée, suite à quoi l’extension de SCP-1836 se rétractera.

Si aucun mammifère marin n’est tué ou blessé au cours de la chasse, SCP-1836 désengagera le navire et s’en ira dériver au loin, cessant toute activité. En revanche, si un mammifère marin est tué ou blessé au cours de la chasse, SCP-1836 restera à proximité du navire en train de sombrer. Lorsque le ou les chasseurs évacueront le navire, entre cinq (5) et trente (30) instances de SCP-1836-1 sortiront de la partie immergée de SCP-1836 et s’attaqueront aux chasseurs pour les entraîner dans les cavernes immergées à l’intérieur de SCP-1836. Le sort de ces individus est actuellement en cours d’investigation. Des demandes d’expéditions à l’intérieur de SCP-1836 sont en attente d’autorisation.

Mise à jour : À la suite d’une brève expédition à l’intérieur de SCP-1836, une petite chambre centrale a été découverte. Entre les murs de cette chambre se trouve le corps gelé et parfaitement conservé d’une jeune femme appartenant à l’ethnie Inupiak. Le cadavre présente les stigmates de plusieurs blessures passées et est amputé des mains a niveau des poignets. La tête est la seule partie du corps exposée à l’air libre. En raison des risques de sécurité, seuls le chaman et l’esthéticien du site peuvent avoir accès à la chambre.

Addendum :

Interrogateur : Agent Scout Fullbrush

Interrogé : Teriaq LeChatelier, chamane du site

Avant-propos : Suite à l’activité hostile manifestée par SCP-1836 le ██-██-████, Teriaq LeChatelier a été convoqué pour exécuter le protocole Main Serviable. SCP-1836 a cessé son activité au bout de quatre-vingt minutes et le LeChatelier est finalement sorti de SCP-1836 en présentant des blessures correspondant à une exposition prolongée aux éléments et à plusieurs marques de morsures correspondant à des mâchoires humaines et de dauphins sur ses extrémités. Après avoir reçu des soins médicaux, celui-ci a pu permettre à l’agent Fullbrush d’établir le compte-rendu suivant.

<Début de l’enregistrement>

Fullbrush : Très bien, ça tourne.

LeChatelier : [soupir]

Fullbrush : On peut commencer. Pour l’enregistrement, ici l’agent Fullbrush interrogeant Tearock LeChatelier.

LeChatelier : C’est Teriaq. On se connait tous les deux depuis plus d’un an maintenant…

Fullbrush : Désolé.

LeChatelier : [étouffé] C’est bon, juste [inaudible]

Fullbrush : Bien, pouvez-vous me dire ce qui s’est passé le ██-██-████ ?

LeChatelier : Quoi ? Hier après-midi ? Elle était juste un peu en colère contre moi hier, c’est tout. Je ne sais pas me débrouiller avec un peigne, j’ai tiré trop fort et elle m’a un peu mordu. C’est sa façon de réagir.

Fullbrush : Pouvez-vous développer ?

LeChatelier : Bien sûr… De temps en temps le peigne d’ivoire se coince après que je l’ai ointe avec les huiles sacrées et brûlé l’encens. Je ne sais pas comment ses cheveux se débrouillent pour s’emmêler autant alors qu’elle se contente de rester assise dans son coin la plupart du temps…

Fullbrush : Quand vous dites se coince…

LeChatelier : Se coince. Du genre, quand je coiffe ses cheveux dans son salon gelé et que je tombe sur un nœud le peigne se bloque. Ça vous arrive de vous brosser les cheveux Fullbrush ? C’est comme ça que ça fonctionne. Si je tire trop fort sur les miens ça ne me gêne pas vraiment, mais je tire sur ses cheveux et parfois je me fais mordre parce que, il faut bien l’avouer, je ne sais pas comment m’y prendre avec autant de cheveux et c’est une dame très sensible.

Fullbrush : Comment faites-vous d’habitude pour gérer SCP-1836 lorsqu’il réagit de cette manière à votre rituel ?

LeChatelier : Eh bien, ça dépend de son humeur. Parfois je m’en vais et j’attends à l’extérieur. Parfois je dois chanter un petit quelque chose, brûler un encens différent, lui offrir un chien de traineau. Parfois elle veut simplement que je m’en aille. Je crois que le fait de me présenter en tant qu’homme dans sa maison la déconcerte. D’habitude lorsque vous la calmez, vous êtes censé ressembler à un poisson ou envoyer un poisson avec le peigne pour prendre votre place.

Fullbrush : D’accord, est-ce qu’il y a quoi que ce soit d’autre que la Fondation puisse faire pour améliorer votre capacité à contrôler SCP-1836 ?

LeChatelier : Non. Il n’y a rien que vous puissiez faire pour améliorer le "contrôle", mais vous autres vous n’aimez pas entendre ce genre de chose.

Fullbrush : Dans ce cas-

LeChatelier : [l’interrompant] Vous pouvez aider en me donnant une autre paire de main pour m’assister, de préférence quelqu’un qui sache s’y prendre avec des longs cheveux de dame. Trouvez-moi un coiffeur. Oh, et laissez-moi agir comme je l’entends avec la préparation des rituels. Aucune de ses crises ne ressemble aux autres. Elle éprouve des sentiments même si elle refuse de vous les montrer à vous autres qallunaat, parce que vous ne vous donnez pas la peine d’apprendre à les comprendre.

Fullbrush : Donc vous souhaiteriez émettre une demande officielle pour que vous soient accordés un assistant avec une expérience en soins capillaires et une plus grande marge de manœuvre opérationnelle ?

LeChatelier : Oui. C’est ce qu’il me faudrait.

Fullbrush : [pause] Je vais m’occuper de la paperasse. On verra ce que ça va donner.

<Fin de l’Enregistrement>

+ Rapport d’Incident : 110-614 Accréditation de Niveau 3 uniquement

Rapport d’Incident : 110-614

Date : ██/██/██13

Emplacement : Site-641

Description : Le ██/██/██13, SCP-1836 a brisé son confinement. Lors d’une application de routine du protocole Main Serviable, le chaman du site, Teriaque LeChatelier, a été interrompu par un tiers parti non-identifié alors qu’il exécutait la procédure. Le document suivant est une synthèse des images de vidéo-surveillance prises depuis le poste d’observation.

<0:00> SCP-1836 est immobile, échoué contre le banc de gravier. La mer est calme et la barrière de protection aviaire est en place.

<0:05> Les eaux autour de SCP-1836 commencent à bouillonner. La couche de glace verte se déforme en motifs tourbillonnants. SCP-1836 entre en état actif.

<0:07> Des déformations structurelles apparaissent à la surface de SCP-1836. SCP-1836 semble essayer de s’éloigner du banc de gravier.

<0:15> Teriaque LeChatelier arrive et commence les préparatifs du rituel accompagné de Lidia O'Foote, l’esthéticienne du site. Après avoir fait brûler de l’encens et s’être préparés pendant dix minutes, tous deux pénètrent à l’intérieur de SCP-1836

<0:32> Une formation nuageuse inhabituelle est détectée par les membres du périmètre de défense. Le Site-641 est placé en état d’alerte climatique. La température ambiante chute de 15 °C à -4 °C. Aucun avertissement n’a été émis par les services météorologiques locaux. Les mouvements de SCP-1836 ralentissent. Le poste d’observation reçoit un bref message radio indiquant que le protocole Main Serviable est en cours d’exécution et permettra de calmer SCP-1836 sous peu.

<0:56> Les hydrophones de secteur de la Fondation détectent des chants de baleines émis à une fréquence élevée. Les analyses effectuées par les biologistes marins du personnel indiquent que les chants ne correspondent à aucun comportement de prédation ou de reproduction.

<1:23> LeChatelier et O'Foote ne sont toujours pas ressortis de SCP-1836. Le contact radio indique que le protocole Main Serviable est toujours en cours.

<1:30> La formation nuageuse inhabituelle occulte l’espace aérien au-dessus du Site-641 et cesse de suivre le flux des vents dominants. Une observation plus approfondie révèle que la formation nuageuse est en réalité un vol de fulmars boréals (Fulmarus glacialis). Le vol descend et commence à s’en prendre au personnel du site. L’importante concentration de fulmars rend impossible toute activité externe. Le personnel reçoit l’ordre de se réfugier à l’intérieur. Les fulmars ne font aucune tentative pour pénétrer à l’intérieur des bâtiments du site, à l’exception de la barrière de protection aviaire qui est pris d’assaut par le vol. SCP-1836 gîte et tangue violemment pendant tout ce temps.

<1:34> Les tentatives répétées pour entrer en contact avec LeChatelier et O'Foote se soldent par des échecs. SCP-1836 montre de plus en plus d’agitation et se déforme de la même manière que lorsqu’il attaque un navire. Il est supposé que SCP-1836 tente de rompre la barrière de protection aviaire afin de s’en prendre aux fulmars. La barrière de protection subit un assaut continu de la part du vol pendant tout ce temps.

<2:19> Les efforts de la sécurité du site pour faire fuir le vol s’avèrent inefficaces. Le personnel de sécurité essaye de dégager la barrière de protection aviaire en utilisant des armes à feu de petit calibre, des fusées de détresse et des moyens sonores. Aucune de ces mesures ne s’avère efficace. L’extermination individuelle des oiseaux du vol reste négligeable vu le nombre total de spécimens.

<2:43> Un trou dans la barrière de protection aviaire permet à une vague de fulmars de rompre le confinement. Ces derniers s’engouffrent à l’intérieur de la barrière. Un unique et massif Pelagornithidae d’espèce inconnue ressemblant à un pélican se pose sur le banc de gravier et se métamorphose en une silhouette humanoïde portant des vêtements locaux traditionnels. On aperçoit brièvement la silhouette se précipiter vers la passerelle d’accès avant que la caméra ne soit occultée par les oiseaux.

<3:17> Un son bruyant faisant penser à un vêlage de glacier est émis par SCP-1836. L’iceberg tremble et s’extirpe du banc de gravier. SCP-1836 commence à enfoncer la barrière de protection aviaire.

<3:20> LeChatelier et O'Foote sont violemment expulsés de la passerelle d’accès. Tous deux sont inconscients et présentent des blessures défensives, des engelures et des marques de morsure.

<3:22> SCP-1836 traverse la barrière de protection aviaire et commence à dériver vers large. La FIM-89E est mobilisée pour reconfiner SCP-1836.

<3:40> SCP-1836 pénètre dans le détroit de Barrow et commence à se diriger vers l’ouest. La FIM-89E se lance à sa poursuite.

<4:50> La FIM-89E est prise à partie par des nuées de fulmars et entre en contact avec des cétacés hostiles. Après qu’un des navires de la FIM-89E ait manqué de chavirer, le directeur de site Park ordonne une retraite pour que les éléments de la FIM puissent se regrouper et se réorganiser.

Avant-propos : Après que SCP-1836 ait rompu son confinement, LeChatelier et O'Foote ont aussitôt été conduits à l’infirmerie. LeChatelier souffrait de plusieurs lésions profondes et perforantes au milieu du torse. Le rapport d’autopsie indique que la poitrine de LeChatelier était ████████████████████ de l’intérieur. O'Foote souffrait de blessures défensives mineures et de petites plaies provoquées par une exposition à des températures négatives extrêmes. Le document suivant est une transcription de son compte-rendu.

Interrogateur : Agent Scout Fullbrush

Interrogé : Lidia O'Foote

Fullbrush : Très bien, commençons. Pouvez-vous s’il vous plaît me décliner pour l’enregistrement votre nom et votre numéro d’identification ?

O'Foote: Lidia O'Foote, 0894-643764-348711-O. [rire nerveux] Coiffeuse des dieux.

Fullbrush : Ah, c’est drôle ça. [pause] Pouvez-vous me décrie ce qui s’est passé hier ?

O'Foote : Je ne sais pas par où commencer.

Fullbrush : Commencez par le commencement. Que s’est-il passé lorsque LeChatelier et vous êtes entrés à l’intérieur ?

O'Foote : Eh bien, T venait juste de terminer ses machins de préparation pour le rituel. Vous savez, l’encens, la graisse de phoque, tous son discours sur la purification. On est entré à l’intérieur et j’ai commencé à peigner ses cheveux comme d’habitude. Puis les choses ont commencé à… se gâter.

Fullbrush : De quelle manière ?

O'Foote : Tout d’abord j’ai juste cru que T commençait à devenir parano. Il n’arrêtait pas de me demander si je faisais quelque chose de différent de d’habitude et je lui ai répondu que je la brossais et la coupais comme je l’avais toujours fait. Je lui ai dit que je ne tirais sur aucun nœud et que ses cheveux était parfaitement en ordre…que ça venait peut-être d’autre chose… [pause]

Fullbrush : Je sais qu’il est difficile de parler de tout ça, mais veuillez continuer s’il vous plaît.

O'Foote : Je ne sais pas trop. Je suis juste une coiffeuse…

Fullbrush : LeChatelier a-t-il dit ou fait quelque chose d’inhabituel avant que vous ne soyez interrompus ?

O'Foote : Je me souviens que T disait quelque chose comme quoi elle n’arrêtait pas de parler de son mari. Son ex-mari. Quelque chose à propos d’une injonction d’éloignement et de droit de visite ? Le temps ne passe pas pareil à l’intérieur. Bref… je me souviens que la pièce a tremblé et qu’elle a poussé un hurlement de colère comme si j’avais tiré trop fort sur ses cheveux. Quelque chose m’a repoussé et j’ai glissé sur la glace. C’est à partir de ce moment que les choses ont vraiment dégénéré.

Fullbrush : Nos vidéos de surveillance indiquent que quelque chose a pénétré à l’intérieur de SCP-1836 pendant l’incident au dehors. C’est de cela que vous parlez ?

O'Foote : Ouais, j’ai vu cette personne portant une parka et des mukluks entrer. Il a projeté, littéralement projeté, T au loin et l’a poignardé avec… des petites pattes d’oiseaux ? des griffes ? Cachées sous ses manches. Il n’y a eu aucune trace de sang, je ne sais pas commence cela se fait, mais T n’a pas saigné. Il est juste tombé là, comme ça. Le type qui… qui a tué T s’est ensuite dirigé vers elle et a commencé à lui parler.

Fullbrush : Que lui a-t-il dit ?

O'Foote : Il lui a dit qu’il savait qu’il n’était plus censé lui parler et qu’il était désolé de la déranger. Il lui a dit quelque chose du genre "Même si nous sommes divorcés, je m’inquiète toujours pour toi" et "Je ne pouvais pas les laisser te tenir loin de tes enfants."

Fullbrush : Que s’est-il passé ensuite ?

O'Foote : Il a dit que T était un "traître à son art". Il m’a un peu secoué. Dit que j’étais bonne dans ce que je faisais. Assez bonne envers elle pour m’éviter ce qu’avait subit T. Il nous a jeté dehors. Ma tête a heurté la passerelle et tout est devenu gris. Je me suis réveillée à l’infirmerie.

Fullbrush : Y a-t-il quoi que ce soit d’autre dont vous puissiez vous rappeler ? Quoi que ce soit d’important ?

O'Foote : Je ne sais pas. Cet homme… cet homme était tellement étrange et tellement en colère. Il n’arrêtait pas de parler de geôliers et d’injustice. Lorsqu’il m’a coupé il a appelé ça une "morsure de serpent" mais il a ajouté quelque chose comme quoi il n’y avait pas de poison. Hum. Je ne saurais franchement pas dire si c’est important ou non. [pause]

Fullbrush : Nous pouvons continuer cet entretien plus tard si vous le désirez. Histoire de vous donner un peu de temps pour récupérer de tout ça ?

O'Foote : Je veux bien. C’est que ça fait beaucoup à encaisser. T était quelqu’un de bien et un bon ami.

<Fin de l’Enregistrement>

Footnotes

1. Voir le Rapport d’Incident 110-614 pour un aperçu détaillé de la brèche de confinement.

2. Chaman des populations Aléoutes, Yupiks ou Inupiaks.

3. Procédure ajoutée à la demande du chaman du site.

4. Voir document joint n° D-H-447.

5. Procédure en cours de révision par le directeur du site, voir Addendum.

6. Merci de consulter le bureau des réquisitions du site pour plus de détails.

7. Jusqu’à présent, toutes les membres du banc se sont avérés appartenir à des espèces éteintes de la famille des odontocètes.