Objet no : SCP-142-FR
Classe : Sûr
Niveau de Menace : Blanc ●
Procédures de Confinement Spéciales : SCP-142-FR doit être confiné dans une cellule pour être vivant standard équipée de matériel de surveillance médicale pour grands animaux, d’un système de gavage pour volaille et d’un drain relié au système de traitement des eaux usées du site. L’objet doit être maintenu par des courroies sur une plate-forme surélevée capable de supporter un poids de 500 kg, dans laquelle sont aménagés 12 trous au niveau de chacun de ses cloaques, reliés par des tubes de plastique à une boite de collecte dotée d’un rembourrage.
Une équipe de vétérinaires agréés doit en toutes circonstances être affectée à la surveillance de la santé et du métabolisme de l’objet. Elle devra notamment s’occuper du nettoyage de l’objet et de sa cellule sur une base hebdomadaire.
L’objet doit être nourri d’un minimum de 7 kilos de nourriture broyée par jour, administrée par la gaveuse. Des dispositions pourront être prises par le Site pour rediriger son système de traitement des déchets culinaires dans ce but.
Les œufs produits par SCP-142-FR pourront être utilisés par les cuisines du Site. Tout surplus pourra être envoyé à d’autres sites, ou revendu par des sociétés écran, selon les dispositions prises par le Conseil d’Administration du Site.
SCP-142-FR est confiné depuis sa découverte jusqu’à ce jour sur le Site de Confinement Biologique 66.
Description : SCP-142-FR est un être vivant d’une masse de 458 kg, identifié génétiquement comme un spécimen femelle de Gallus gallus domesticus d’âge indéterminé, porteur cependant de mutations physiologiques inhabituelles voire jamais observées chez un membre de son espèce.
L’abdomen de SCP-142-FR est hypertrophié, et atteint un volume d’environ trois (3) mètres cube, malgré la taille ordinaire de son torse, de son cou et de sa tête. Les analyses radiographiques ont montré que la partie inférieure surdimensionnée de son corps était majoritairement occupée par un appareil reproducteur sur-développé, consistant en douze oviductes contigus reliés à un seul ovaire hypertrophié d’environ 40 centimètres sur 20. Les douze oviductes débouchent sur douze cloaques séparés, placés sous la masse de SCP-142-FR. Ses membres postérieurs et antérieurs sont quant à eux sévèrement atrophiés. L’épiderme de SCP-142-FR est complètement dépourvu de plumage. SCP-142-FR est aveugle et dépourvu de bec - et possède à la place un orifice de deux (2) centimètres de diamètre présentant un contour dentelé en matière calleuse. Enfin, SCP-142-FR présente une excroissance tumorale à la base de son crâne, d’un diamètre d’environ cinq (5) centimètres pour un épaisseur de quatre (4), émettant continuellement une faible chaleur. De fortes concentrations d’aluminium (Al), de cuivre (Cu) et de silicium polycristallin (Si) y ont été détectées. Il est supposé que cette tumeur soit liée à l’état des constantes vitales de l’objet (voir suite). Cette configuration physiologique rend donc l’objet presque incapable de tout déplacement ou mouvement, mais aussi de vocalisation.
Les lectures par électroencéphalogramme ont montré que SCP-142-FR est plongé dans un état proche du sommeil profond, ce qui correspond aux résultats des analyses concernant son métabolisme. Toutes les fonctions métaboliques de SCP-142-FR sont ralenties si ce n’est inactives, exceptées celles concernant son système de reproduction. Toute la consommation d’énergie de son corps semble entièrement dirigée vers une accélération à l’extrême de son cycle ovulatoire et de la formation des œufs. Ainsi, la ponte a lieu toutes les heures et produit douze œufs à chaque fois.
Note : Les lectures thermiques de l’objet ont fait correspondre le début de chaque cycle ovulatoire avec un pic de chaleur produite par sa protubérance tumorale. La nature du lien entre les deux phénomènes est actuellement incomprise.
Note 2 : Les œufs produits par SCP-142-FR sont des œufs non-fécondés, en tous points normaux, et propres à la consommation.
Note 3 : Le métabolisme de SCP-142-FR consomme une grande quantité d’énergie pour fonctionner, et l’objet doit donc être nourri régulièrement et en quantité suffisante. Son système digestif est fonctionnel, et tout comme les spécimens normaux de Gallus gallus domesticus, SCP-142-FR semble être capable de consommer à peu près n’importe quelle matière biologique.
Une marque a été tatouée à l’encre chimique sur le flanc de SCP-142-FR, indiquant :
PowerHenTM
220-00-16587
SmartFarm Inc
Des recherches concernant ces termes ont été confiées aux Agents de Renseignement du Site. Aucune piste n’a pu pour l’instant être découverte. De plus, il est à noter que l’épiderme de SCP-142-FR est marqué par de nombreuses traces d’interventions chirurgicales invasives, laissant supposer une origine artificielle à ses mutations, et suggérant la piste de l’ingénierie biologique, piste appuyée par l’improbabilité et la non-viabilité de ses mutations dans la nature.
Addendum :
1. Expérience 142-FR-SB66-Nguyen-1
Personnel : Pr Nguyen, Drs ███████, ████████, █████
Date : ██/██/20██
Lieu : Laboratoire 4, Aile Animaux & Etres vivants, Site Biologique 66
Avant-propos : Sur une suggestion du Pr Nguyen, l’équipe du Département Scientifique du Site de Confinement Biologique 66 affectée à SCP-142-FR a effectué avec l’approbation de son Comité une série de tests visant à tenter la fécondation des œufs produits par l’objet par un Gallus gallus domesticus mâle.
Protocole : Les cloaques mutés de SCP-142-FR n’étant pas disposés en vue de permettre l’acte reproducteur, il a été décidé que l’objet serait inséminé artificiellement par pipette. Un coq a été emprunté à l’animalerie du Site dans le cadre de l’expérience.
Résultats : Aucun des œufs produits par SCP-142-FR dans les jours suivant la tentative d’insémination n’était fécondé. De plus, le sperme injecté fut restitué par le cloaque deux (2) heures après la tentative.
Notes : L’objet, quelle que soit la raison pour laquelle il ait muté, n’est visiblement pas "prévu" pour la reproduction. Cependant, cela n’explique pas le rejet complet du sperme. Nous supposons pour l’instant qu’il s’agit d’un réflexe de protection ou de défense du métabolisme de SCP-142-FR. – Pr Nguyen
2. Sensibilité aux ondes radio
Au cours de son confinement par la Fondation, SCP-142-FR a montré être extrêmement sensible et réactif aux ondes radios UHF circulant dans les installations à proximité, et en particulier aux fréquences comprises entre 790 et 2700 MHz. Les variations causées par les pannes, modifications ou pics d’utilisation des systèmes fonctionnant sur ces fréquences (télécommunications, liaisons satellites, WiFi,…) ont semblé avoir un effet sur les fonctions physiologiques et métaboliques de SCP-142-FR, causant des accélérations ou des ralentissements dans la production d’œufs, toujours accompagnés par des pics ou des creux de la chaleur émise par la tumeur. L’Expérience SF-142-SB66-Hermelin-1 a été commissionnée par le Comité du Département Scientifique du Site de Confinement Biologique 66 afin d’établir la nature des corrélations entre les variations d’intensité des ondes radios UHF et les variations dans le comportement de SCP-142-FR.
3. Expérience 142-FR-SB66-Hermelin-1
Personnel : Dr Hermelin, Pr Nguyen, Drs ███████, ████████, █████
Date : ██/██/20██
Lieu : Laboratoire 1, Aile Animaux & Etres vivants, Site Biologique 66
Avant-propos : L’expérience a été commissionnée par le Comité du Département Scientifique du Site de Confinement Biologique 66 après le constat de la sensibilité de SCP-142-FR aux ondes radios afin d’établir la nature et les mécanismes de cette sensibilité.
Protocole : SCP-142-FR a été placé dans une cellule en béton doublée de graphite imperméable aux ondes radio UHF, dans laquelle furent disposés un émetteur et un récepteur. Le personnel devait effectuer des transmissions sur une fourchette du spectre hertzien la plus large possible et noter les réactions de l’objet aux différentes fréquences.
Résultats : Le protocole de l’expérience permis de prouver la sensibilité de l’objet aux ondes radio UHF, cependant, aucun motif précis ne put être découvert. Un thermomètre placé sur la tumeur de l’objet enregistra des pics de chaleur lors de ses réactions.
Notes : Je tiens à préciser que l’absence de motif perceptible peut avoir tout un tas de causes différentes : l’inexistence d’un tel motif, certes, mais aussi par exemple la précision des fréquences correspondantes à certains comportements, ou la distribution arbitraire de ces fréquences. Ce sont des pistes qu’il faut garder en tête. – Dr Hermelin.
Cette deuxième expérience tend à confirmer en tout cas une chose : les ondes radios spécifiques stimulent le métabolisme de l’objet. Il est clairement de moins en moins probable que ces mutations aient une cause naturelle. Je pense, et mon équipe de recherche est de cet avis, que l’origine de l’objet est artificielle, et qu’il a été créé ou modifié dans un but particulier par des individus disposant de connaissances poussées en ingénierie biologique. – Pr Nguyen
5. Note
La proposition du Dr Lassimieux concernant la mise en place d’un système d’alimentation par intraveineuse a été rejetée par le Comité du Département Scientifique du Site de Confinement Biologique 66, sur la base de l’utilité indéniable de l’objet pour la réduction du gaspillage et de la production de déchets biologiques du Site.