NOTE DE L'ADMINISTRATION DE LA SÉCURITÉ DES INFORMATIONS ET ARCHIVES
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Le document que vous consultez actuellement est obsolète et a été archivé pour la raison suivante : Apparition d'une nouvelle anomalie majeure, dénomination SCP-132-FR réattribuée. Merci de consulter l'actuel fichier SCP-132-FR pour le rapport mis à jour. Il reste néanmoins conseillé aux membres du personnel assignés à SCP-132-FR de prendre connaissance du présent document pour une compréhension optimale du contexte. |
— Élise Schaffner, Directrice, ASIA (FR) |
Objet no : SCP-132-FR
Niveau de Menace : Vert ●1
Classe : Sûr (Euclide si porté par un sujet humain)
Procédures de Confinement Spéciales : SCP-132-FR doit être conservé dans un casier sécurisé de Niveau 2 dans le Secteur de Stockage du Site Mayim-VS. Selon le résultat des expérimentations initiales, l'objet pourra y être conservé ou être envoyé dans le Centre de Stockage de la région helvétique, au Site Mayim-VD.
Description : SCP-132-FR est un ensemble composé de SCP-132-FR-A, une paire de gants de velours, et SCP-132-FR-B, une paire de bottes en cuir2. Tous semblent passablement usés et tachés, et leur ancienneté a été estimée à un millier d'années environ. Il est à noter néanmoins que, malgré leur état, les objets sont anormalement bien conservés au vu de cette ancienneté apparente.
Lorsqu'un sujet humain enfile les deux instances de SCP-132-FR-A ou -B, il perdra le contrôle de ses mains ou pieds qui commenceront à agir indépendamment de sa volonté pour accomplir une série d'actions visant apparemment à l'emmener en un lieu précis non déterminé à ce jour3.
Si les gants sont enfilés en premier, ils forceront le sujet à enfiler les bottes, et si les bottes sont les premières elles entameront directement le trajet vers l'objectif. Il est à noter que dans ce dernier cas le sujet gardera le contrôle de ses mains et pourra effectuer toutes les manipulations désirées, bien que logiquement entravées par sa marche automatique et inarrêtable. SCP-132-FR-A et -B ne pourront, dès leur utilisation par le sujet, être retirés que par une amputation des pieds et/ou mains de celui-ci.
Les hypothèses émises selon lesquelles les objets auraient été créés par une entité intelligente dans un but précis sont considérées comme plausibles, et des expérimentations dans ce sens sont prévues (voir Addendum 2).
Addendum 1 — Contexte et Chronologie :Date | Événement |
---|---|
11/09/2017 | Billie Elliott, un jeune garçon de 10 ans, est porté disparu par ses parents à 20:09 dans le village de Nendaz (Valais, Suisse) après n'être pas rentré à son domicile. Selon la déposition de sa mère, Billie devait aller jouer avec des camarades de classe après l'école. Un interrogatoire des enfants de la classe par un agent de police révéle qu'aucun d'entre eux n'est resté avec lui. Selon certains, il aurait quitté l'établissement comme de coutume, prenant la direction de son domicile. |
12/09/2017 | L'agent Nicolas Favre de la police locale est chargé de mener des recherches dans les environs du village dans le but de retrouver l'enfant disparu. Il interroge plusieurs habitants proches de l'enfant et décide finalement de pousser ses recherches jusque dans la forêt entourant Nendaz. La dernière trace de l'agent Favre vivant est un enregistrement de conversation à 16:34 dans laquelle il fait part de cette intention à son supérieur et reçoit son aval. |
13/09/2017 | En l'absence de réponse de sa part à plusieurs appels4, la police de Nendaz communique au siège de la Police Cantonale Valaisanne la nouvelle de la disparition de l'agent Nicolas Favre entre la veille et le jour même. Un agent de renseignement du Site Mayim-VS-1 attire l'attention du Département des Affaires Suspectes de la Fondation sur le cas. |
14/09/2017 | Les agents Luca Esposito et Théo Varone de la Fondation se rendent sur place pour obtenir la confirmation ou infirmation des hypothèses d'activité anormale sur les lieux. Voir Document 1.1 pour plus d'informations. |
Document 1.1 :
Rapport d'investigation
Date : 14 septembre 2017
Membre(s) du personnel impliqué(s) : Agent Luca Esposito, Classe C, Niveau 2
Sujet de l'investigation : Potentielle activité anormale dans la Région de Nendaz (SM|VS/CH)
En arrivant sur place, je suis directement allé dans la forêt au sud de Nendaz, là où on m'avait indiqué que les deux disparus étaient partis, et j'ai commencé à inspecter la zone, d'abord près du village puis de plus en plus loin. Il n'y avait aucune anomalie visible, et après environ une heure de recherches j'ai commencé à accepter peu à peu l'idée qu'il devait s'agir d'une affaire criminelle classique, ou même d'un bête accident de montagne comme on s'en est déjà rendu compte sur d'anciennes affaires jugées suspectes.
J'ai continué de monter encore un peu, pour la forme, et j'ai fini par tomber sur quelque chose. Il y avait une sorte de cabane ou d'abri en ruine, et ça m'avait l'air d'être l'endroit idéal pour quelqu'un qui voudrait se cacher dans ces bois. Je me suis rapproché et j'ai demandé à voix haute s'il y avait quelqu'un à l'intérieur, mais personne ne m'a répondu alors je me suis placé en face de la grille qui servait de porte et j'ai regardé dedans. Il y avait un cercle de bougies avec un corps à l'intérieur, et une petite silhouette recroquevillée dans un coin.
J'ai pris mon talkie-walkie pour tenir au courant mon binôme resté au village, j'ai poussé la grille et je suis rentré. J'ai commencé par examiner l'enfant à la recherche de toute trace d'anomalie, mais il ne portait que quelques coupures apparemment superficielles au niveau du dos, de l'abdomen et des mains, et s'est avéré parfaitement normal. Il m'a dit s'appeler Billie Elliott quand je l'ai interrogé. Il a raconté qu'un "petit homme étrange et très noir" l'avait attrapé et enfermé dans cette maison avant de partir en le laissant seul la grille verrouillée, et que le lendemain soir il était revenu avec le corps d'un homme inconscient en uniforme.
Après l'avoir rassuré et lui avoir dit qu'on partirait bientôt, j'ai examiné le corps qui se trouvait au centre de la petite pièce. Il portait des marques bleues luminescentes — probablement des symboles rituels — et des incisions ou coutures à plusieurs endroits du corps. Il portait un manteau gris, des gants de soie [sic]5 et des bottes, tous tachés de boue. Il semblait mort, n'avait pas de pouls ni aucun signe vital primaire. J'ai rappelé l'agent Varone et l'ai informé des nouveaux éléments, puis j'ai attendu son retour en inspectant les lieux à la recherche d'objets dignes d'intérêt. Je n'ai rien trouvé et me suis contenté de prendre une trentaine de photographies des lieux, puis il est arrivé dans la camionnette que nous avions utilisée pour venir. J'en ai tiré une couverture pour envelopper le corps et l'y installer sans risque de chocs, et me suis assis avec le jeune Elliott sur la banquette arrière.
Nous avons roulé jusqu'au Site Mayim-VS-1 où je suis allé informer le Lieutenant-colonel Crock des derniers développements avant de rédiger le présent rapport.
Informations complémentaires : Suite à ces événements, Billie Elliott est confié aux soins de la Cellule de Soutien Psychologique du Site Mayim-VS-1 pour minimiser les dégâts psychologiques causés par l'événement avant l'administration d'amnésiques, et le corps rapporté par les agents Esposito et Varone examiné. L'absence de signes vitaux est confirmée, et l'individu est formellement identifié comme l'agent Nicolas Favre de la police cantonale valaisanne. Provisoirement renommé SCP-132-FR-TP6, il est placé dans une cellule de confinement renforcée dans l'attente d'une manifestation anormale ou d'un examen poussé par des membres du personnel de Classe D.
Addendum 2 — Journal d'Expérimentation :
Expérience 132-FR-1
Date : 15 septembre 2017
Lieu d'expérimentation : Site Mayim-VS-1
Personnel impliqué : Dr Aloïs Bertrand (Référent), Dr Marc Sermier, D-2538
Objectif : Déterminer la nature exacte des propriétés anormales de SCP-132-FR-TP.
[DÉBUT DE L'EXPÉRIMENTATION]
Le Dr Bertrand demande à D-2538 de s'approcher de SCP-132-FR-TP et de le toucher. D-2538 obtempère, sans résultat notable.
Le Dr Bertrand demande à D-2538 de frapper légèrement l'objet. D-2538 obtempère, sans résultat immédiat. Après 6 secondes, un mouvement est observé au niveau de la main droite de l'objet, dont les doigts remuent. D-2538 frappe à nouveau, plus fort, sur ordre du Dr Bertrand. Les doigts des deux mains de l'objet remuent, et un léger mouvement est également constatable au niveau de ses pieds.
Le Dr Bertrand demande à D-2538 de retirer les gants de l'objet. D-2538 essaie, sans résultat. Il déclare tirer de toutes ses forces mais être incapable de les arracher. Le même résultat est obtenu avec les bottes.
Le Dr Sermier est envoyé au Bloc de Chirurgie pour chercher une scie circulaire qui est passée à D-2538 avec l'instruction de sectionner les mains de SCP-132-FR-TP au-dessus des poignets.
D-2538 obtempère avec réticence. Les deux mains sectionnées sont ensuite déposées dans un bac de liquide aseptisé pour être examinées plus tard. Sur une suggestion du Dr Sermier, la même opération est répétée avec les bottes (et pieds) du sujet.
[FIN DE L'EXPÉRIMENTATION]
Conclusion : En attente de plus d'éléments, la dénomination SCP-132-FR est réattribuée aux gants et bottes retrouvés sur SCP-132-FR-TP.
Expérience 132-FR-2
Date : 15 septembre 2017
Lieu d'expérimentation : Site Mayim-VS-1
Personnel impliqué : Dr Aloïs Bertrand (Référent), Dr Marc Sermier, D-2538
Objectif : Déterminer la nature exacte des propriétés anormales de SCP-132-FR-TP-A et -B, les gants et bottes prélevés sur l'objet.
Note supplémentaire : Depuis la dernière expérimentation, les objets prélevés ont été vidés de la chair et des os de leur précédent porteur. Ceux-ci, fortement collés aux parois intérieures des gants et des bottes, ont dû être raclés à l'aide d'instruments chirurgicaux.
[DÉBUT DE L'EXPÉRIMENTATION]
Le Dr Bertrand demande à D-2538 d'enfiler les deux instances de SCP-132-FR-TP-A. D-2538 obtempère. 4 secondes s'écoulent, puis D-2538 se saisit des bottes au sol et commence à les enfiler. Interrogé, D-2538 déclare que ses mains agissent contre sa volonté.
D-2538 se laisse tomber au sol et étend les jambes dans une tentative d'éloigner ses pieds de ses mains, les empêchant d'enfiler les bottes. Sa main droite saisit sa jambe gauche sous le genou et la tire vers lui tandis que l'autre main enfile la botte de force. Malgré les efforts de résistance de D-2538, les deux bottes finissent rapidement enfilées à ses pieds et leurs lacets se nouent spontanément. Le Dr Bertrand demande à D-2538 d'essayer d'arracher un des gants, mais il déclare être entièrement incapable de bouger les mains et les pieds.
D-2538 se dirige vers la porte de la salle d'expérimentation et s'arrête devant. Après 10 minutes d'attente sans aucune manifestation anormale supplémentaire, le Dr Bertrand reçoit l'autorisation du Chercheur en Chef Hazélius pour laisser sortir le sujet afin d'étudier son hypothétique objectif.
La porte est ouverte et D-2538 quitte la salle d'expérimentation. Le sujet exprime un stress intense d'origine non anormale et son buste s'agite, tentant de reprendre le contrôle de ses membres. D-2538 continue néanmoins d'avancer, suivant les couloirs en direction de la sortie du Site.
Avec l'autorisation du Chercheur en Chef Hazélius, les gardes de sécurité laissent D-2538 franchir les barrières de sécurité jusqu'à la sortie du site où il est arrêté dans sa marche. Le Dr Bertrand décide de reporter la sortie du site à une expérience ultérieure, accompagnée cette fois-ci d'agents de terrain pour suivre le sujet. D-2538 est ramené de force dans la salle d'expérimentation, se débattant contre sa volonté pour échapper aux gardes.
[FIN DE L'EXPÉRIMENTATION]
Addendum 3 — Incident 132-FR-1 :
Rapport d'Incident 132-FR-1
Date : 15 septembre 2017
Lieu de l'incident : Site Mayim-VS-1
Personnel impliqué : Dr Marc Sermier, Agent André Luy, D-2538
Conséquences : Destruction de SCP-132-FR-TP et déconfinement de SCP-132-FR.
À 21:24, soit 43 minutes après l'Expérience 132-FR-2, SCP-132-FR-TP est pris de spasmes légers et l'intensité de la lumière émanant des symboles sur son épiderme augmente considérablement. Le Dr Sermier, resté en surveillance de routine, constate ce fait via les caméras de surveillance de la salle d'expérimentation et en informe le Chercheur en Chef Hazélius et le Lieutenant Jacq. Les 6 agents de réserve assignés à l'objet 132-FR sont envoyés devant la salle d'expérimentation en cas de déconfinement de l'anomalie.
À 21:28, les agents appelés sont en poste. Au même moment, l'abdomen de SCP-132-FR-TP semble se distendre et ses spasmes s'intensifient. Ceux-ci se poursuivent au cours des 7 minutes suivantes, et l'épiderme de SCP-132-FR-TP ondule et gonfle par endroits, des bulles se formant et éclatant sur sa peau. À 21:35, SCP-132-FR-TP explose, endommageant fortement les murs renforcés de la salle d'expérimentation. Après cet événement, plus aucune anomalie n'est observable. Les agents sont chargés d'inspecter les restes de SCP-132-FR-TP à la recherche d'éléments inhabituels.
À 21:43, le Pr Jacques Masquet est retrouvé mort par strangulation dans une chambre de la Cellule de Soutien Psychologique du site. Son assistant en informe la sécurité du site et rapporte également la disparition du jeune Billie Elliott. Une reconstitution des faits à l'aide de données collectées sur les caméras de surveillance du site et par les témoignages de plusieurs membres du personnel a établi qu'il a étranglé le Pr Masquet avant de se diriger vers la trappe de sortie de secours n°12 en évitant toutes les patrouilles de sécurité. Le garde chargé de la surveillance de celle-ci a également été retrouvé mort étranglé, bien que les circonstances de son décès ne puissent être établies avec la même certitude que le premier en raison de l'absence de dispositif de vidéosurveillance à l'emplacement exact où il se trouvait au moment des faits.
Note du Dr Abu-Nijmeh : Il semble qu'on est passés à côté du problème. La nouvelle théorie à privilégier maintenant est que Billie Elliott est mort le jour où il a disparu et qu'il n'est jamais entré au Site Mayim. Ce que nous avons ramené à la CSP était anormal, quoi que ça ait pu être. SCP-132-FR-TP était selon toute vraisemblance une sorte de leurre, ce qui pose des questions quant aux intentions de l'entité. Est-ce qu'elle a volontairement orchestré ceci pour être amenée dans l'enceinte du site, ou est-ce qu'elle s'est contentée de nous échapper quand nous l'avons capturée ?
Avec l'autorisation de M. Hazélius, je prends la tête d'une équipe pour retrouver cette anomalie, quelle qu'elle soit. Beaucoup de pièces manquent encore au puzzle mais j'ai déjà quelques éléments dignes d'intérêt. Un nouveau rapport sera créé quand l'entité sera connue, celui-ci va être archivé en attendant.