SCP-1215 en confinement ; les effets de l'objet ne sont pas transférables par le biais de photographies.
Objet no : SCP-1215
Classe : Euclide
Procédures de Confinement Spéciales : SCP-1215 doit être confiné dans une pièce verrouillée suivant les Protocoles d'Altération de l'Esprit de Niveau 2 (Menace Modérée), Type 3 (Stimuli Visuels). L’accès nécessite une autorisation écrite.
En raison de son âge et de sa nature fragile, SCP-1215 doit être maintenu dans une chambre hermétiquement scellée composée de gaz inerte, avec une très faible humidité et une température de dix degrés Celsius. SCP-1215 ne doit pas être exposé au rayonnement ultraviolet pour une durée plus longue que nécessaire. Une inspection de routine, et de la maintenance si nécessaire, doivent être effectuées deux fois par mois par des Classes-D religieux habilités à la prise en charge de livres et de manuscrits rares (la coopération de ces membres du personnel de Classe D est un motif de suspension indéfinie de leur exécution). Le non-respect de ces mesures résultera en d’importants dommages et/ou en la destruction de l’objet.
Le personnel ayant été exposé à SCP-1215 doit être placé en isolation pour sa propre sécurité et celle des autres membres du personnel. Une confession sincère et une repentance de ses péchés à un prêtre qualifié de la religion du membre du personnel affecté, même si la religion n’inclut pas de rite confessionnel, ont démontré causer la disparition des effets de SCP-1215 dans les 24 à 48 heures suivantes. Pour les membres du personnel non-religieux, les confessions à un individu possédant un doctorat en philosophie ont démontré leur efficacité dans approximativement 60 % des cas. Les membres du personnel pleurant pendant la confession guérissent généralement plus vite et (si non-religieux) ont une plus forte probabilité de guérir. Les membres du personnel n'étant pas de la Classe D et étant asymptomatiques après quatorze jours peuvent reprendre leurs précédentes tâches, après avoir passé avec succès un examen psychiatrique.
Description : SCP-1215 est un manuscrit enluminé du IVe siècle, écrit en grec médiéval sur du vélin. Il a été récupéré dans une mine archéologique d’un monastère byzantin à ███████████, en Turquie. Les illustrations sont décorées avec de l’or et de l’argent. Le manuscrit est une version du Peri Logismon, apparemment une copie originale écrite par l'auteur de l'œuvre, Evagrius "Le Solitaire" Ponticus (345-399 après J.C.) un moine et ascète chrétien. Le Peri Logismon est un traité sur la tentation et les "Huit Esprits de Malice", les prédécesseurs des "Sept Péchés Capitaux" modernes. Le texte du SCP diffère sensiblement des autres copies de l’œuvre.
Les individus exposés au texte ou aux illustrations de SCP-1215 verront leurs comportements altérés, bien que ces altérations ne se manifestent pas tant que l’individu ne quitte pas la proximité immédiate de l’objet. Les sujets présentent un comportement cohérent avec l’un des "huit esprits de malice" décrits à l'intérieur du manuscrit. L'analyse de membres du personnel et de Classes-D sous l’influence de SCP-1215 suggère que l’altération de leurs comportements est fondée sur leur ancienne personnalité ; des tests additionnels sur un échantillon statistiquement représentatif sont en cours.
Les effets de SCP-1215 varient, non seulement en fonction du vice qui se manifeste dans le comportement du personnel exposé, mais aussi en fonction de la gravité du comportement. Actuellement, les symptômes sont divisés en trois phases.
Les symptômes de la Phase I (Initiale) se manifestent immédiatement après avoir quitté les environs de SCP-1215, et sont suffisamment légers pour qu’ils puissent passer inaperçus.
Les symptômes de la Phase II (Intermédiaire) se manifestent approximativement 12 à 36 heures après avoir quitté les environs de l’objet et, bien que perceptibles et potentiellement dangereux, ils sont peu probables de provoquer des blessures permanentes au sujet ou à d'autres individus.
Les symptômes de la Phase III (Terminale) se manifestent 48 à 96 heures après avoir quitté les environs de l’objet. Les symptômes de la Phase III résultent souvent en des blessures sévères au sujet et aux membres du personnel à proximité.
Les effets observés de SCP-1215 sont les suivants, bien qu’aucun sujet exposé à SCP-1215 n’ait été connu pour présenter plus d’un de ces effets :
- Gastrimargia (Gourmandise) – Le sujet développe un appétit intense et insatiable. Les symptômes de la Phase I sont des faibles sensations de faim ou de soif, concordant avec un jeûne de plusieurs heures. Durant la Phase II, le sujet mange constamment. Les symptômes de la Phase III sont des tentatives de manger tout ce qui se trouve à proximité, peu importe si l'objet dévoré est normalement considéré comme de la nourriture.
- Porneia (Luxure) – Le sujet développe une augmentation extrême de la libido. Les symptômes de la Phase I sont des sentiments d’excitation sexuelle. À la phase II, les sujets commencent à expérimenter une hypersexualité et une diminution de l’inhibition sexuelle. À la Phase III, le sujet cherchera activement une gratification sexuelle par n’importe quel moyen nécessaire, tout en ignorant les autres besoins de son corps. Bien qu'aucun sujet n’ait survécu assez longtemps dans la Phase III, il est concevable qu'un individu souffrant des effets de la Phase III de Porneia puisse mourir de faim en conséquence directe de ses symptômes.
- Philargiya (Avarice) – Le sujet développe une cupidité excessive. Les symptômes de la Phase I consistent en une augmentation du désir pour la richesse, le statut, et le pouvoir. Les symptômes de la Phase II consistent en des tentatives d'acquérir des biens matériels par le biais du vol, de la corruption ou d’autres moyens. La syllogomanie est fréquente. Les symptômes de la Phase III sont des tentatives extrêmes pour obtenir des richesses, incluant généralement des violences, de la tromperie, et/ou de la manipulation de l’autorité.
- Hyperephania (Orgueil) – Le sujet développe une augmentation extrême de la fierté. Les symptômes de la Phase I sont des faibles sentiments de fierté. Les symptômes de la Phase II incluent une tendance à faire honte aux autres en les considérant inférieurs et un sentiment de gratification pour cette action. Les symptômes de la Phase III incluent une manifestation plus extrême des symptômes de la Phase I et II ainsi que de l’insolence, du mépris et une tendance violente envers toute personne étant perçue par le sujet comme l'ayant dénigré.
- Lype (Jalousie) – Le sujet développe des émotions extrêmement négatives envers la chance des autres. Les symptômes de la Phase I sont des sentiments de jalousie. Les symptômes de la Phase II comprennent des tentatives sournoises d'assassinat des individus dont le sujet est jaloux. Les symptômes de la Phase III sont caractérisés par un comportement extrêmement négatif, incluant des tentatives fortes et répétées de causer du malheur aux objets de sa jalousie, et parfois de la violence.
- Orge (Colère) – Le sujet présente une rage intense et irrépressible. Les symptômes de la Phase I sont de faibles sensations d'agacement et d’irritation. Lors de la Phase II, le sujet devient pugnace, même si les altercations physiques sont rares. Une fois la Phase III atteinte, le sujet répond à la moindre contrariété avec une fureur extrême, qui peut résulter en une tentative de tuer les individus à proximité.
- Kenodoxia (Vanité) – Le sujet détient une confiance excessive en ses propres capacités et/ou en son charme. Les symptômes de la Phase I incluent un sentiment de supériorité. La phase II implique une vantardise injustifiée. À la Phase III, le sujet tombe dans une extrême idolâtrie de lui-même. Note : Bien que les sujets présentant Kenodoxia n’aient pas tendance à blesser les autres ou eux-mêmes, ils ont tendance à causer suffisamment d’irritation dans leur entourage pour qu’il ne soit pas rare que les autres leur fassent du mal.
- Akedia (Paresse/Tristesse) – Le sujet souffre d'une paresse et d'un désespoir extrêmes. Les symptômes de la Phase I incluent de la procrastination et un sentiment de tristesse. Les symptômes de la Phase II sont semblables à des cas extrêmes de dépression ; le sujet a une extrême difficulté à rassembler l’énergie nécessaire pour effectuer des tâches non-essentielles. À la Phase III, le sujet tombe en état catatonique.
Histoire : Evagrius a écrit le Peri Logismon comme un guide pour comprendre et apprendre à surmonter ses tentations. Des traces écrites récupérées du site de fouilles (voir [SUPPRIMÉ]) suggèrent que SCP-1215 était une tentative d'Evagrius de créer un outil de moralité à l’usage du grand public majoritairement analphabète. Bien que SCP-1215 ait démontré son efficacité pour remplir son objectif, des traces trouvées aux côtés du manuscrit suggèrent qu’il a été écrit avant (approximativement en 373 après J.C.) la version largement plus connue du Peri Logismon (écrit en 375 après J.C.).
Selon les traces trouvées aux côtés de SCP-1215, Evagrius (encore étudiant à Neocaesarea et disciple de Basil de Caesarea) créa SCP-1215 et le présenta à Basil. Basil (329 ou 330 après J.C. – 1 janvier 379 après J.C.), un influent théologien canonisé plus tard sous le nom de St Basil le Grand, a apparemment rejeté la création de son élève, ordonnant qu'elle soit mise sous scellés et que toutes les versions suivantes de celle-ci soient substantiellement censurées. Les preuves de cette censure peuvent être clairement observées dans le Chapitre 16 du Peri Logismon, où Evagrius écrit "Je ne peux écrire à propos de toutes les méchancetés des démons ; et je me sens honteux de parler d’eux en longueur et détail, de peur de nuire aux plus simples d’esprit de mes lecteurs." Après la mort de Basil en 379 après J.C. et le déménagement de Evagrius à Constantinople en 380, il apparaît que SCP-1215 a été oublié jusqu'à sa redécouverte à l’époque moderne.
SCP-1215, ainsi que l’histoire qui l’entoure, renforcent les théories affirmant que l'église chrétienne primitive a été impliquée dans le confinement d’objets paranormaux et surnaturels. St Basil de Caesarea, qui possède une place très importante dans l’histoire de la liturgie chrétienne et est considéré comme le père du monachisme dans le christianisme oriental (ainsi qu’une influence majeure sur St Benoît dans le christianisme occidental), est crédité pour avoir écrit pas moins de trois Prières d’Exorcisme. Evagrius, au-delà du fait d’être l’auteur original de ce qui deviendra un pilier majeur du catholicisme (les Sept Péchés Capitaux) et une influence majeure de nombreuses figures ultérieures de l'Église, a été accusé d’hérésie plus tard dans sa vie pour ses spéculations ésotériques concernant la préexistence de l’âme humaine. L'étendue à laquelle les potentiels efforts de l'église chrétienne primitive visant à confiner des objets de nature paranormale et surnaturelle ont affecté le développement de l'éthique, des pratiques et des croyances chrétiennes, ainsi que la culture occidentale en général, est à ce jour inconnue.