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Crédits
Titre : SCP-062-FR - Le Prédateur Parfait
Auteur : Dr Grym
Date : 13 avril 2015
Objet no : SCP-062-FR
Niveau de Menace : Orange ●
Classe : Keter
Procédures de Confinement Spéciales : SCP-062-FR doit être confiné dans une cellule pour humanoïde du Site-Yod de 5 m × 5 m × 5 m, avec des murs en acier de 40 cm d'épaisseur. La cellule doit rester constamment à une température de 7°C.
SCP-062-FR doit être nourri trois fois par jour de façon régulière.
Afin d'éviter un scénario d'évolution imprévisible, l'environnement quotidien de l'entité doit éviter tout changement inutile. Sa nourriture doit rester la même (en ce moment, 3 kg de viande de bœuf) et doit toujours lui être amenée de la même façon (par une trappe au plafond de 5 cm sur 10 cm). Tout changement de l'environnement de l'entité doit être au préalable étudié puis validé par le Directeur du Site-Yod. En aucun cas l'entité ne doit apercevoir les membres du personnel. Si jamais l'entité aperçoit un membre du personnel, des amnésiques de Classe A devront être dissimulés dans sa nourriture. Les amnésiques ne doivent jamais être les mêmes afin d’éviter que l’entité ne développe une immunité à ceux-ci.
Description : SCP-062-FR est un être vivant qui présente actuellement des caractéristiques semblables à celle d'un humanoïde. Néanmoins il est difficile de faire une description fixe de l'entité. L’entité fut capturée en pleine jungle amazonienne par la Fondation, suite à de nombreux témoignages d’autochtones témoignant de l’apparition d’un "démon".
SCP-062-FR est capable de muter son ADN de façon extrêmement rapide pour s'adapter à son environnement. Suite à sa capture et aux changements observés sur la créature depuis, il a été estimé grâce aux données récoltées que SCP-062-FR pouvait autant évoluer en un jour que n'importe quelle espèce en un million d'années.
À l'heure actuelle, SCP-062-FR présente les caractéristiques suivantes :
- Bipédie quasi-parfaite. Le sujet se déplace cependant très souvent à quatre pattes. Attribut acquis avant capture de l’entité.
- Deux membres inférieurs de 1m40 de long, terminés par ce qui ressemble à des serres. Attributs acquis avant capture de l’entité.
- Deux membres supérieurs de 1m30 de long, terminés par 5 doigts (dont un pouce opposable) au bout desquels se trouvent des formations osseuses extrêmement résistantes de 5 cm de long. Seul le pouce opposable a été acquis en captivité, ce qui laisse penser que l’entité essaye de trouver un moyen autre que la force brute de s’évader.
- Camouflage par pigmentation de la peau et des écailles (à la manière d'un caméléon). Attribut acquis lors de l’Incident 062-01-FR
- Nyctalopie. Attribut acquis pendant l'Incident 062-01-FR)
- Épiderme couvert d'écailles au niveau du torse, des cuisses, du visage et des biceps. Attribut acquis en captivité.
- Deux cœurs. Attribut acquis pendant l'Incident 062-01-FR).
- [DONNÉES CENSURÉES], apparemment, cet attribut est le seul fixe chez l’entité.
- Dos recouvert de pics osseux de 10 cm de long en moyenne. Les pics sont apparemment éjectables et venimeux. Le venin possède une DL50 de [DONNÉES CENSURÉES] ce qui le rend plus mortel que la plupart des venins connus. Attributs acquis lorsque SCP-062-FR a été capturé, probablement à des fins défensives, l'entité s'étant sentie en danger une fois capturée)
- 72 dents, divisées en deux rangées, chacune faisant 3 cm de long. Attribut acquis avant capture de l’entité.
- Mâchoire disjointe et proéminente afin de faciliter les morsures. Attribut acquis avant capture de l’entité
- Une hauteur totale de 2,30 m. Attribut modifié durant le confinement de l’entité.
- Une vitesse de pointe pouvant atteindre 50 km/h. Attribut acquis avant capture de l’entité.
- Un visage vaguement humain. Les yeux de la créature sont relativement petits, et recouverts par deux épaisseurs de paupières, la première étant transparente, et la deuxième extrêmement solide. Le sujet ne semble pas posséder de nez, à la façon de certains reptiles. Néanmoins, lors des quelques tests ayant pu être faits sur le sujet, il a été révélé que le nez de l’entité possédait des ampoules de Lorenzini, tout comme les requins, ce qui lui permet de détecter les champs électromagnétiques ainsi que les gradients de température. Attribut acquis avant la capture de l’entité. La présence des ampoules de Lorenzini mène à supposer que l’entité était au départ une créature ne vivant que dans l’eau, ce qui expliquerait également sa découverte relativement récente par la Fondation.
Le sujet ne semble pas être à l'origine de ces changements : si son environnement reste inchangé, celui-ci n'évoluera pas.
Dans les premiers jours suivant l'arrivée de SCP-062-FR à la Fondation, certains éléments de son environnement ont été modifiés afin de comprendre comment SCP-062-FR s'adaptait.
Les éléments modifiés ont été les suivants :
- La taille de la cellule (augmentée)
- La quantité de nourriture (diminuée)
- La température de la pièce (diminuée)
SCP-062-FR a réagi en adaptant sa taille à celle de la pièce, en grandissant de 20cm en quelques jours. De plus, il a adopté des écailles sur les zones contenant ses organes vitaux pour le protéger du froid. Les prélèvements faits sur les écailles ont montré qu'elles étaient [DONNÉES SUPPRIMÉES], l'utilisation de ces résultats pour améliorer l'équipement des FIM est en cours.
L'entité a également modifié son métabolisme lorsque les quantités de nourritures ont diminué pour consommer moins d'énergie. Le sujet est même entré dans un état comateux qualifiable d'hibernation.
Arrêtez vos conneries tout de suite. Qui a lancé ces expériences sans m’en parler ? Si vous le privez de nourriture, vous pensez vraiment qu’il va rester sans rien faire ? Bougez-vous de lui remettre sa ration quotidienne de viande comme au début, avant qu’on se mange une brèche d’ici la fin du mois. - Dr Grym
Suite à une décision provenant du Dr Grym, l’entité doit être nourrie à nouveau comme indiqué au préalable dans les Procédures de Confinement Spéciales. Néanmoins la température et la taille de la pièce ne doivent plus changer.
Jusqu'ici, tous les changements adoptés par SCP-062-FR ont été faits pour garantir sa survie, et notamment son efficacité pour tuer d'éventuelles proies.
Sérieusement, ce truc s'adapte en fonction de sa cible et de son environnement. Heureusement, il ne tue que pour s'alimenter, on peut le piéger grâce à ça. Cela dit, c'est son seul point faible pour le moment. Apparemment ces changements sont involontaires : Il n'est pas conscient de ce qu'il peut faire et son intelligence est du niveau d'un grand singe. Il ne faut surtout pas qu'il fréquente les êtres humains, si il venait à se comporter comme eux, ça serait le prédateur parfait. C'est à nous de l'empêcher de le devenir. - Dr Benji
Quelques prélèvements ont pu être effectués sur l'entité afin de comprendre ce qui augmentait sa vitesse d'adaptation. Ces prélèvements sont toujours en cours d'étude.
Néanmoins, il est désormais impossible d'obtenir des prélèvements supplémentaires. Voir Incident 062-01-FR.
Incident 062-01-FR : Lors des différents prélèvements effectués sur SCP-062-FR, des somnifères ont été utilisés pour permettre aux expériences de se dérouler en toute sécurité.
Lors de l'Expérience n°13, le 13/██/████, alors que l'entité venait de s'endormir, deux Classes-D pénétrèrent dans la cellule.
Avant même qu'ils n'aient eu le temps de fermer la porte, SCP-062-FR bondit sur un des Classes-D lui [DONNÉES SUPPRIMÉES], et passa par la porte laissée ouverte, provoquant une brèche de son confinement.
L'ensemble de l'aile Est du Site-Yod fut fermée et plongée dans le noir, afin de désorienter SCP-062-FR et de le repérer plus facilement grâce aux capteurs de la FIM Delta-4 « Safari Time ! ».
L'entité profita de ces nouvelles conditions pour développer sa nyctalopie actuelle.
Après 3 jours de traque et ██ pertes, l'entité fut neutralisée car diminuée suite à une blessure infligée au niveau du cœur survenue lors du deuxième jour. L'entité fut considérée comme morte avant qu'il ne soit remarqué que celle-ci s'était créé un second cœur pour pallier au manque d'efficacité du premier.
Lors du débriefing, il fut avéré que l'entité avait développé une résistance aux somnifères lors des différents prélèvements, et en avait profité pour s'échapper.
Le document suivant est un entretien avec le Commandant Soho, chef de la FIM Delta-4 par le responsable des affaires internes du Site-Yod, Andrick Ermeht .
Andrick Ermeht : Commandant Soho pour Andrick Ermeht à propos de l'Incident 062-01-FR. Racontez-nous comment vous avez neutralisé l'entité.
Commandant Soho : Le premier jour, le temps d'arriver sur place, cette saloperie avait déjà buté une dizaine de personnes. Notre première tâche a d'abord été de sécuriser les autres SCP présents à proximités, puis de boucler la zone dans laquelle se trouvait Charlie.
Andrick Ermeht : Charlie ?
Commandant Soho : Le nom de code que nous utilisons pour nos cibles. Une fois le secteur bouclé, on a commencé à lancer des opérations de détection, afin de savoir où se trouvait ce truc, et on a été briefés sur son fonctionnement et son comportement. On a compris qu'il fallait faire vite avant qu'il s'adapte.
Le deuxième jour, on l'a localisé, et on a pris de la viande avec nous pour l’appâter.
On a placé la viande au milieu d'une grande salle, et on s'est planqué dans les coins.
Andrick Ermeht : Et il est arrivé ?
Commandant Soho : Oui. Une minute après qu'on se soit mis en position, ce truc est arrivé. La plupart des prédateurs qu'on croise sont silencieux. Ce truc était silencieux ET invisible. Il a dû adapter sa température corporelle, ou sa peau, du coup, nos lunettes thermiques n'y ont vu que du feu. C'est que quand on a vu la viande disparaître aux infrarouges qu'on a compris.
Andrick Ermeht : Vous lui avez tiré dessus ?
Commandant Soho : Avec toute notre force de frappe. Et ce truc s'en est tiré. Mais on a pu le suivre grâce aux traces de sang qu'il laissait derrière lui. Et les cadavres aussi. L'équipe B qui était censé lui couper la route au cas où s'est faite décimer peu après qu'on ait perdu le contact avec l'entité.
Andrick Ermeht : Vous dites l'avoir lourdement blessée. Pourtant, vous avez échoué avec une deuxième embuscade similaire.
Commandant Soho : Oui. Cette saloperie a… compris. On nous avait prévenus qu'elle s'adaptait physiquement, mais on ne nous a jamais dit qu'elle évoluait également rapidement psychologiquement.
Andrick Ermeht : C'est à dire ?
Commandant Soho : On a, avec mon équipe, traqué de nombreuses bestioles, animales et SCP, le plus souvent. C’est nous qui avons capturé cette saloperie la première fois, en Amazonie. Pourtant je n’ai jamais vu une entité survivre à un piège, pour ensuite nous prendre à notre propre piège un jour plus tard alors qu'on essayait de la prendre en embuscade.
Andrick Ermeht : Expliquez-vous.
Commandant Soho : On a reçu un appel d'un des types de l'équipe B quelques heures après. Il était en vie et avait localisé le truc. On a donc retenté le même piège, dans une zone similaire où se trouvait le machin.
Andrick Ermeht : Et ?
Commandant Soho : Et au moment où on a posé l'appât, on a entendu des suppliques venant d'un couloir à côté. Deux de mes gars y sont allés pendant qu'on gardait le piège. On les a entendus mourir. Et quelques secondes plus tard, le truc nous est venu dessus par le côté opposé au couloir. On l'a blessé à nouveau avec une balle traceuse. Mais on a perdu 50% de notre effectif. Ce monstre nous a appâté avec nos propres gars, de la même putain de façon, et a compris comment esquiver notre piège tout en le retournant contre nous. Heureusement qu'on a réussi à l'avoir en l'électrifiant avec un câble qu'il avait tranché en découpant un de mes hommes en deux. Ce truc ne doit en aucun cas rester près des humains. Il apprend trop vite. S’il commence à penser par lui-même, à devenir intelligent, vous regretterez SCP-682.
Andrick Ermeht : Merci commandant. Ça sera tout.
Après étude des quelques enregistrements obtenus lors de l'Incident, il fut clair que l'entité avait copié les différentes stratégies de la FIM Delta-4. Dorénavant tout contact humain avec SCP-062-FR est interdit.
Quelques recherches furent menées par la FIM Delta-4 dans l’habitat originel de l’entité, afin de déterminer si l’entité était un cas isolé.
Lors de la troisième semaine, un temple précolombien semblable à ceux des mayas fut découvert, contenant plusieurs ossements humains relativement récents à l’intérieur et à ses alentours.
Après avoir scanné et vérifié que l’ensemble de la zone ne contenait pas d’entités semblables à SCP-062-FR, la FIM Delta-4, ainsi que quelques chercheurs, dont les Dr Grym, Heiteira, et Sonitrok, appelés en renfort pour leur expertise dans leurs domaines respectifs (SCP prédateurs, biologie, et anatomie), ont commencé à chercher des indices.
Dans un premier temps, les recherches se concentrèrent sur les alentours du temple, pendant que la FIM Delta-4 inspectait le bâtiment autant que possible. Des traces de sang se dirigeant vers l’entrée du temple furent vite mises à jour.
Il apparut rapidement que les différents cadavres menaient une expédition afin de découvrir les vestiges d’une civilisation précolombienne. Malheureusement, il n’y avait aucune preuve intéressante sur SCP-062-FR à l’extérieur du temple. Au bout de la cinquième semaine, le temple fut exploré.
Il s’avéra que le temple était l’entrée d’un gigantesque labyrinthe souterrain. Après quelques minutes de marche, les équipes de la Fondation atteignirent ce qui semblait être une immense porte monolithique fracassée, ainsi que des restes de charges explosives. Après la porte commençait un véritable dédale truffé de pièges, et dont les murs étaient remplis d’inscriptions précolombiennes, et de traces de sang récentes.
Après plusieurs jours et trois membres de l’expédition blessés par des pièges divers, une immense caverne souterraine fut découverte.
La caverne contenait un lac dont le fond était intégralement recouvert de centaines de squelettes. Lors de l’inspection de celle-ci, un journal, probablement celui du directeur de l’expédition, fut découvert à côté d’un squelette coupé en deux. Malheureusement, le journal était recouvert de sang, ce qui rendit sa lecture complexe.
Journal du Professeur Grant. 58ème jour d’expédition.
Nos guides ont parlé d’une zone inexplorée à plus à l’est. Selon eux, l’un des affluents de l’Amazone aurait coulé vers là-bas, des centaines d’années auparavant. Parfait. Si le lit de la rivière a changé, cela expliquerait la chute de cette civilisation que je cherche encore.
Journal du Professeur Grant. 78ème jour d’expédition.
Nous l’avons trouvé. Un temple qui semble être le père de tous ceux qui suivront, notamment chez les mayas. C’est une découverte de premier ordre. Nous allons nous établir et inspecter dans un premier temps l’extérieur du temple. Mais j’ai hâte de voir l’intérieur, d’ici quelques jours.
Journal du Professeur Grant. 81ème jour d’expédition.
Nous rentrons enfin dans le temple, avec quelques-uns des nôtres. Très vite, nous finissons par tomber sur une porte monolithique extrêmement imposante. Ce que nous cherchons est sûrement derrière. Pourquoi défendre aussi bien quelque chose sans valeur ? Ces gens ne voulaient pas qu’on aille derrière cette porte. Mais c’est ce que nous allons faire. Nous avons assez de dynamite pour la faire exploser. Demain, nous passerons de l’autre côté.
Journal du Professeur Grant. 82ème jour d’expédition.
[TACHES DE SANG] explosée ! Ça nous a pris la journée. Qui eut cru qu’elle résisterait aussi bien à la dynamite ? Heureusement, nous avons fini le travail avec des pioches. Nous partons dormir. Demain, nous verrons ce qu’il y a derrière la porte, et ce premier couloir que nous avons pu voir à travers la poussière.
Mais cela m’intrigues. Qu’est-ce que cette civilisation aurait bien voulu cacher aussi bien ? L’or ? L’argent ? Impossible. Pas de cette façon. Ça doit toucher à leur mythologie, j’en suis sûr. Une statue de leurs dieux, peut-être ? Ou… leurs dieux en personne ?
Journal du Professeur Grant. 83ème jour d’expédition.
[TACHES DE SANG] carnage. [TACHES DE SANG] réveillé. Couru jusque dans le temple, à couvert, avec Smith et deux des guides. Qu’est-ce que c’était que ça ? [TACHES DE SANG] Smith blessé. Saigne beaucoup. Nous allons nous cacher au fond du temple le temps que la créature s’en aille.
[TACHES DE SANG]
Ça nous suit. On l’a entendu, tous ces couloirs font écho. Ça nous traque.
[TACHES DE SANG] se méfie. Smith commence à pourrir. Il me faut de la viande fraîche. La créature, elle, guette toujours. On l’entend des fois. Faut tenter quelque chose.
Journal du Professeur Grant. Dieu sait quand.
J’ai disposé le cadavre du guide au milieu de la caverne du lac, la bête l’a trouvé. Elle a changé par rapport à la dernière fois, elle n’avait pas ces serres aux membres inférieurs. Et elle n’était pas si grande.
Je vais tenter de la passer et d’atteindre les couloirs à l’opposé de la grotte.
Journal du Professeur Grant. Dernière entrée.
C’est fini. J’ai tenté de passer la bête, mais sans succès. Elle ne m’a pas attaqué. Juste repoussé. Elle ne doit plus avoir faim, après son récent festin. Plus rien ne sert de courir. Prions pour que quelqu’un referme la porte.
Elle me garde comme garde-manger. C’est fini. On n’aurait jamais dû ouvrir cette satanée porte. J’ai commencé à déchiffrer les textes trouvés sur les murs. Ils parlent d’une créature que les mayas nommaient [TACHES DE SANG].
Mesdames et Messieurs les O5,
Suite à l’expédition menée conjointement avec la FIM Delta-4 en Amazonie afin de déterminer l’origine de SCP-062-FR, voici, comme vous me l’avez demandé, mes conclusions.
Il semble que la civilisation précolombienne qu’étudiait le Professeur Grant avait réussi à confiner plus ou moins bien l’entité. Les changements constant des lits des rivières en Amazonie auraient pu conduire la bête jusqu’à la caverne, avant que l’affluent l’ayant amenée ici ne s’assèche, ou change de trajet.
Le plus probable est que l’entité ait pu être à l’époque une créature exclusivement marine, et que les membres de ladite civilisation l’aient vénéré, en lui offrant régulièrement des sacrifices humains.
L’entité étant nourrie alors, elle n’avait aucune raison d’évoluer.
Toutefois, lorsque la civilisation en question a commencé à décroître, à cause des changements des points d’eau, ou des maladies, ses membres n’ont plus été en mesure d’honorer leur dieu, qui a commencé à sortir de l’eau.
Ils ont alors décidé de sceller hermétiquement le temple. Jusqu’à ce que le Professeur Grant et son expédition ne le rouvrent, quelques siècles plus tard. Ce qui explique la découverte récente de l’entité.
Toutefois, un point m’inquiète fortement.
Lors de sa confrontation avec la créature, le Professeur Grant n’a pas été immédiatement attaquée par celle-ci. Était-elle déjà repue ? Sûrement. Mais là n’est pas ce qui nous intéresse.
Lors de l’Incident 062-01-FR, l’entité, bien que nourrie, a continué d’attaquer les membres du personnel.
Je pense que cela doit être considéré comme un changement profond de sa nature, et doit être pris extrêmement au sérieux.
Pour ce qui est des véritables origines de l’entité, le mystère demeure. Il est impossible de savoir ce que le Professeur Grant a pu lire sur ces murs, et trouver un autre spécialiste de cette civilisation, et décoder l’ensemble des écrits prendra du temps. Mais cela nous mènerai peut-être sur des pistes plus intéressantes.
En attendant, nous devons nous assurer que le confinement de SCP-062-FR soit assuré de la même manière autant que possible afin de ne pas faire face à de possibles évolutions de l’entité qui la rendrait plus complexe à contenir. De plus le fait que l'entité ait tenu des siècles sans nourriture ou presque est extrêmement préoccupant. Je propose de former le personnel s'occupant de l'entité au protocole 113-B, au cas où.
Nous sécurisons, nous confinons, nous protégeons.
Cordialement.
Dr Grym
BALISE-ZERO-CINQ
Interrogé : Agent Malowne
Interrogateur : Agent Rook
Avant-propos : L’Agent Rook n’a pas connaissance des propriétés des instances de SCP-000,5-FR. Il lui a été demandé de poser des questions génériques pré-écrites, et d’abattre l’Agent Malowne en cas de mention d’un quelconque objet anormal. Cette entrée a été réalisée par des membres du personnel sous le protocole Balisage-Zero.
Agent Rook : Retranscription 71027003, je suis l’Agent Rook, et je questionne aujourd’hui l’Agent Malowne sur la brèche de confinement du ██/██/████ au Site-██. Agent Malowne, bonjour.
Agent Malowne : Bonjour.
Agent Rook : Comme pré-mentionné, vous n’êtes pas autorisé à parler d’un quelconque objet anormal. L’intérêt de cet entretien est double. Premièrement, nous voulons savoir ce qu’il s’est passé. Uniquement ce qu’il s’est passé. Nous ne voulons pas savoir ce qui l’a causé, mais uniquement les conséquences. Deuxièmement, nous sommes également curieux de savoir comment vous avez résolu une brèche de confinement, alors que vous vous trouviez à son épicentre et que les deux cents kilomètres aux alentours se sont transformé en gravier. Nous sommes bien clairs, Agent Malowne ?
Agent Malowne : Oui.
Agent Rook : Bien. Premièrement, décrivez nous l’incident. Souvenez-vous. Pas de mention d’objets anormaux spécifiques.
Agent Malowne : J’étais chargé de vérifier qu’il n’y avait bien qu’une seule personne dans des cellules, certaines fois. Ce jour là c’était le cas. J’observais l’ensemble, tout était normal et d’un coup…
[Silence]
Agent Rook : Agent Malowne ?
Agent Malowne : Je cherche comment le formuler. Je peux dire… imaginons que je sois dans un bar et qu’il y ait qu’une personne au début. Et d’un coup, là il y a huit autres personnes dans le bar. Impossible de dire comment elles ont passé le videur. Et là le bar commence à se fissurer. De partout.
[L’Agent Rook reçoit des instructions à l’oreillette. Il enlève sa main de son holster]
Agent Rook : Bien. Et ?
Agent Malowne : C’était comme si le bar était en train de… se dédoubler ? Il y avait plusieurs moi. Il y en avait un que j’ai suivi, dans un des bars. Les bars se multipliaient, certains se fragmentaient, d’autres commençaient à peine. C’était comme si le temps agissait différemment. J’ai suivi un des moi à travers les bars, et je l’ai vu séparer les… les personnes qui sont apparues dans le bar. J’ai fait pareil. Quand j’ai réussi à les séparer, tout s’est arrêté. Je ne sais pas combien de temps ça a duré. Peut-être mille ans. Je saurais pas dire. Tout ce que je sais c’est…
[L’Agent Malowne déglutit profondément]
Agent Malowne : … c’est que la personne que j’ai suivi je l’ai vue ici. Elle sort dans quelques minutes, parce qu’elle a tout dit. Et elle finit dans une cellule.
[L’Agent Rook repose la main sur son holster]
Agent Malowne : Vous allez le brandir et…
[L’Agent Rook se lève et tiens en joue l’Agent Malowne]
Agent Malowne : et vous allez oublier la…
[L’Agent Malowne se lève alors qu’il prononce ses mots. Face à ce mouvement, l’Agent Rook presse la gachêtte. Rien ne se passe]
Agent Malowne : … sécurité du flingue.
[La porte claque, et l’Agent Malowne sort en marchant]
L’Agent Malowne fut par la suite classé comme SCP, son état étant permanent. Il est désormais certains que les instances de SCP-000,5-FR peuvent fragmenter bien plus que la matière. L’état de l’Agent Malowne et son discours mènent à penser que les instances de SCP-000,5-FR fractionnent également le temps et l’espace d’une façon encore mal connue de la Fondation, mais il semble que le rayon d’action de cette fragmentation n’est pas le même que celui de la fragmentation purement matérielle, compte tenu que seul l’Agent Malowne a été affecté. Ce dernier s’est évadé quelques jours après cet entretien.