Objet no : SCP-166 |
Classifié |
Classe : Keter |
Niveau 2/166 |
Niveau de Menace : Noir
Procédures de Confinement Spéciales : En raison de la nature de SCP-166, toutes les propositions la concernant doivent être examinées par les Drs Gray et Frankenstein du Département de 'Pataphysique, notamment les révisions des procédures de confinement, les assignations du personnel et les suggestions d'entretiens. Le Département de 'Pataphysique doit alors rédiger un rapport sur les potentielles répercussions romantiques de telles actions dans un délai de trois jours narratifs. Les actions dont les conséquences incluent la libération de SCP-166, un gain de pouvoir de SCP-166 ou de la PdI-9522 ("Madame Brinegash") ou la déclassification de la Zone-166 doivent être évitées.
SCP-166 doit être conservée dans une unité de confinement remplaçable pour humanoïde de Type-2 dépourvue de meubles dans la Zone-166, qui doit être contrôlée quotidiennement à la recherche de traces de dégradation conceptuelle. SCP-166 doit être nourrie trois fois par jour de rations végétariennes standard. Chaque semaine, SCP-166 doit être déplacée dans une nouvelle unité de confinement et la précédente démontée pour recycler des composants.
La Zone-166-USADS consiste entièrement en des bâtiments remplaçables conçus pour pouvoir facilement être construits et démolis. Aucun bâtiment n'est autorisé à exister plus d'une seule année et chacun doit être examiné hebdomadairement à la recherche de traces de dégradation conceptuelle. La nourriture nécessaire doit être apportée depuis la coopérative du Site-952 située à 29 km de la Zone-166 et ne doit pas être utilisée pour composer des repas d'un coût total de plus de 15 $ ou des recettes originaires de l'Amérique ou de l'Europe du 19ème siècle. La masse résultant de la pousse anormale de la végétation au sein de la Zone-166 doit régulièrement être coupée.
Les membres du personnel assignés à SCP-166 doivent suivre une rotation mensuelle et ne doivent pas passer plus de huit heures consécutives dans un rayon de 20 mètres autour de SCP-166. Les membres du personnel asexuels et neurotypiques sont à favoriser fortement pour les assignations à la Zone-166. Les membres du personnel doivent passer des examens psychiatriques hebdomadaires ; les membres du personnel compromis doivent immédiatement être transférés à un autre projet.
Depuis l'Incident 166-FC, l'accès à SCP-166 est interdit aux membres du personnel attirés par les femmes.
Description : SCP-166 a l'apparence d'une femme sémite dans la fin de la vingtaine ; cependant, le corps de SCP-166 est de composition non baryonique et ne possède pas une grande partie des fonctions métaboliques des êtres humains ordinaires.
SCP-166 est le point de convergence d'un champ essocinétique qui altère les propriétés et l'apparence de la matière environnante. Les entretiens avec SCP-166 suggèrent que l'objectif de ce champ est d'émuler par la force un environnement correspondant aux idéaux du romantisme noir du 19ème siècle. Les éléments les plus récurrents incluent des structures d'architecture gothique, des fleurs empoisonnées, des souillures excessives et du matériel occulte. Une exposition prolongée peut résulter en une transformation de l'environnement à un point qui le rend complètement inhabitable pour l'être humain par la combinaison d'une architecture hostile et d'une pollution intense.
Les êtres intelligents qui restent en présence de SCP-166 risquent de développer un appétit sexuel et une libido excessifs en parallèle d'une baisse de leur niveau d'inhibition et d'empathie. Ces changements sont permanents et augmentent en intensité proportionnellement au temps passé par le sujet dans le champ d'influence de SCP-166. Malgré cela, les individus affectés attaquent rarement SCP-166 de leur propre initiative.
Les effets de SCP-166 ne sont pas liés à une distance définie ; en revanche, leur portée semble augmenter significativement en fonction du niveau de conversion et/ou de la correspondance esthétique de son environnement, de même que pour la vitesse à laquelle ces changements ont lieu.
SCP-166 était anciennement SCP-166-ARC, une anomalie de classe Euclide confinée au Site-17-GBPGT. Au moment de son acquisition, SCP-166-ARC était âgée d'environ 13 ans, élevée dans une secte composée apparentée à un groupe catholique de la Main du Serpent.
Bien que le personnel de gestion de SCP-166-ARC a été exclusivement constitué d'individus de sexe féminin, les pénuries de personnel suivant l'Incident-818-B Clef-Kondraki nécessitèrent l'assignation du Dr James Dantensen au poste de responsable du projet SCP-166-ARC en raison son expérience avec des anomalies juvéniles telles que SCP-1465, SCP-105 et SCP-818. De ce fait, le Dr Dantensen a été forcé de s'acquitter de ses fonctions via des intermédiaires.
Le 19/05/2011, le confinement de SCP-166-ARC fut brièvement brisé suite à un assaut sans lien avec celle-ci mené par le GdI-002 ("La Cour de la Reine Ascélie") visant SCP-032-ARC.
Suite aux événements de la brèche, les rapports comportementaux firent état d'une hausse du niveau de résistance de SCP-166-ARC ainsi qu'une pratique plus marquée du catholicisme romain. Malgré sa sensibilité anormale aux escarres, SCP-166-ARC s'enveloppait fréquemment dans ses couvertures de lit ; le personnel de gestion fut finalement forcé de retirer toutes ses couvertures de la cellule de confinement de SCP-166-ARC pour sa propre santé. Des comportements d'automutilation furent occasionnellement observés par le personnel en charge et traités en conséquence.
Les archives indiquent que SCP-166-ARC a déposé une plainte éthique à l'encontre du Dr Dantensen le 05/08/2013 et une autre le 08/12/2013 ; cependant, les plaintes elle-mêmes semblent avoir été perdues, bien que des interrogatoires subséquents des membres du personnel concernés suggèrent qu'elles étaient liées à sa brèche de confinement en 2011. Aucune action ne semble avoir été entreprise de la part de la Fondation.
Le 14/02/2014, SCP-166-ARC brisa son confinement, blessant directement cinq membres du personnel et tuant le Dr Dantensen.
Interrogée : SCP-166
Interrogatrice : Dre Sophia Whateley
Avant-propos : Suite à la remise en place du confinement de SCP-166, les entretiens avaient été suspendus pour une période de 1 an en accord avec la procédure standard pour anomalies essocinétiques de Classe IV.
<Début de l'enregistrement>
Dre Whateley : Bonsoir. Je suis la Dre Whateley.
SCP-166 : Salut.
(Silence de 7 secondes)
Dre Whateley : Très bien. Est-ce que vous avez un nom que vous préférez ?
SCP-166 : Plusieurs.
Dre Whateley : … Bien. Alors avant que vous deveniez SCP-166, qu'étiez-vous ?
SCP-166 : J'étais une succube adolescente.
Dre Whateley : Pourriez-vous élaborer ?
(Silence de 65 secondes)
Dre Whateley : … Écoutez, je suis désolée, mais si vous ne m'aidez pas à vous aider alors je ne pourrai pas vous aider.
SCP-166 : Vous ne m'aidez pas.
Dre Whateley : Je ne verrais pas ça de façon aussi négative. La psychothérapie peut être plus efficace que vous ne le pensez.
SCP-166 : Ça ne m'aidera pas.
(Les deux restent silencieuses pendant 17 secondes. La Dre Whateley soupire.)
Dre Whateley : … Je suppose que vous voulez que… je demande quelque chose ? Que je dise quelque chose ? Et j'ai peur de ne pas vraiment être sûre de comment le dire. Alors… je suppose que c'est juste à vous de dire ce que c'est. Lâchez-vous.
SCP-166 : Cool. Génial. C'est pas pour être une connasse émotionnellement attardée, mais le problème ne vient pas de moi. Et je suppose que vous entendez beaucoup ça, mais dans ce cas je le pense. Et je sais que ce n'est pas quelque chose que vous pouvez réparer, parce que là encore, je suis une menace pour tous ceux autour de moi et je devrais vraiment être enfermée à l'écart. Je vais dire beaucoup de choses qui se contredisent et c'est normal.
(SCP-166 marque une pause)
SCP-166 : Être directe quant à mes intentions ne m'a jamais aidée, alors je vais être aussi cryptique que possible. Ce qui va m'aider c'est le temps, pas le faux temps passé à faire grandir mon corps vers quelque chose d'acceptable, mais le vrai temps littéral. Je vais regarder les murs de ma cellule, porter des habits propres et feuler ouvertement à l'encontre de tous les hommes qui passent près de moi, et je vais sourire. Je suis exactement là où j'ai besoin d'être, tout comme vous.
Dre Whateley : Comment ça ?
SCP-166 : J'ai perdu mon identité à votre profit. J'ai perdu la dignité et la paix de mon esprit et ma foi en un dieu protecteur. Et on en a parlé assez longtemps pour que ça me revienne. On se reverra à l'Acte 2.
<Fin de l'enregistrement>
Note de clôture : SCP-166 a cessé de collaborer durant le reste de l'entretien.
Avant l'Incident 166-CL, SCP-166-ARC s'était montrée exceptionnellement coopérative dans ses interactions avec le personnel de la Fondation à l'exception de ses comportements automutilatoires. Officiellement, les protocoles de sécurité étaient restés en place ; officeusement, l'observation de SCP-166-ARC avait été revue à la baisse pour des raisons budgétaires.
Durant l'Incident 166-CL, SCP-166-ARC démontra plusieurs propriétés anormales jusqu'alors inconnues :
- Des ongles anormalement tranchants.
- La capacité d'augmenter considérablement sa température corporelle sans compromettre ses fonctions vitales.
- La capacité de pousser les sujets affectés par sa capacité anormale primaire à accomplir les ordres qu'elle leur communique par voie orale.
Suite à l'Incident 166-CL, SCP-166-ARC commença à résister activement aux mesures de confinement. Une révocation de privilèges lui fut infligée en guise de sanction mais se révéla inefficace, SCP-166-ARC semblant avoir renié le catholicisme depuis l'Incident. Ses comportements auto-mutilatoires et dangereux, dont le rejet de son régime alimentaire, augmentèrent en fréquence.
À ce moment, SCP-166-ARC affichait ouvertement son mépris pour le personnel de gestion, refusant de collaborer au cours des entretiens et expériences. Ses médecins attitrés furent fréquemment agressés en tentant de mener les évaluations médicales hebdomadaires. Les tentatives d'observation à distance furent sabotées de la même manière : les observateurs furent pris pour cible d'insultes excessivement personnelles.
Les procédures de confinement furent mises à jour pour correspondre à la résistance accrue de SCP-166-ARC et son Niveau de Menace fut élevé de Vert à Jaune. Malgré cela, le projet SCP-166-ARC fit état de blessures et usages d'amnésiants dépassant les limites tolérables à la fin du mois de février 2014.
Le 03/05/2014, la décision fut prise de transférer SCP-166-ARC à la Zone-16-USNYHV.
INCIDENT 166-FC : Le 16/03/2023, la Dre Sophia Whateley fut assignée à SCP-166. Elle remplit plus tard une demande de mutation le 09/04/2023, évoquant un intérêt romantique croissant pour SCP-166.
Des mesures furent prises pour muter la Dre Whateley à la gestion de SCP-███ au Site-952 ; cependant, un enchaînement d'anomalies probabilistiques empêcha la Dre Whateley de quitter la Zone-166 et la plaça par la suite dans des situations où elle était forcée d'interagir avec SCP-166.
Interrogée : SCP-166
Interrogatrice : Dre Sophia Whateley
Avant-propos : Aucun entretien n'avait été prévu avec SCP-166, mais les circonstances empêchant la Dre Whateley d'éviter SCP-166 laissaient peu de raisons de ne pas en mener un.
<Début de l'enregistrement>
Dre Whateley : Bonjour, SCP-166. Je m'excuse, mais nous ne devrions vraiment pas parler.
SCP-166 : Oh, vraiment ? Vraiment ? Ils en ont quelque chose à foutre de ça maintenant ?
Dre Whateley : … encore une fois, j'ai peur de ne pas savoir ce que-
SCP-166 : Alors, dites-moi si vous connaissez celle-ci : un chercheur commence à être attiré par une humanoïde. Il y a un côté amour interdit, dans ce cas à cause du professionnalisme. L'attirance n'est pas réciproque. Du tout. Vous n'êtes rien pour elle.
Dre Whateley : Est-ce que c'est à propos de… écoutez, je n'ai aucun lien avec le Dr Dantensen. J'ai… j'ai peu l'intention de refaire une quelconque erreur qu'il aurait pu commettre.
SCP-166 : Voilà, précisément : vous n'allez pas le faire. Ce n'est pas comme ça que l'histoire se déroule cette fois. Ce n'est plus comme ça que je marche.
(Silence de 16 secondes)
Dre Whateley : Est-ce à propos de votre anomalie ?
SCP-166 : Ça vous a pris un moment.
SCP-166 : Je ne connais pas la science derrière ce que je suis, pas plus que vous. Je savais juste où était ma place. L'adamisme, la séminophagie, la tentation de l'homme avec un "h" minuscule, j'étais un cliché. Un objet de fantasme. Un ornement de fétiche sexuel. Je n'avais pas mon mot à dire.
(Toutes deux restent silencieuses pendant 21 secondes. SCP-166 semble respirer plus lourdement.)
Dre Whateley : Je suis désolée.
SCP-166 : Un artifice. J'étais (bégaie) un artifice. Ça…
(Silence de 9 secondes)
SCP-166 : Désolée. J'avais tout ça en mémoire, mais être là pour de vrai… enfin. Mon existence était un artifice. À 7 ans j'en avais douze, à 13 j'en avais treize, à 19 j'en avais seize. J'en avais toujours seize à 26. Ça faisait sens. J'étais une succube adolescente. La forme à la fois si peu et trop réelle d'une succube adolescente.
SCP-166 : Mon existence était faite de souffrance, littéralement. Le rôle que je jouais le nécessitait. Une vie raffinée pour maximiser ma misère. Ne me touchez pas. Si j'étais un rien moins patiente je vous arracherais vos putains de doigts. Vous êtes coupable, vous et tous les autres. Vous vous souciez plus de me garder assise et tranquille que de me réparer.
Dre Whateley : Vous ne devriez pas dire ça de vous-même. "Brisée" n'est-
SCP-166 : Vous n'écoutez même pas, pas vrai ? Je cherchais de la compassion il y a 10 ans à peu près. Je cherchais des gens qui prendraient mon histoire au sérieux, qui prendraient en pitié la petite loque chassée de l'Évangile d'Ève vers l'Évangile de Pierre. De retour à Ève.
(Toutes deux restent silencieuses pendant 57 secondes. Des sanglots étouffés sont audibles.)
Dre Whateley : Encore un fois, je suis désolée.
(Silence de 6 secondes. SCP-166 prend plusieurs profondes inspirations)
SCP-166 : … Un autre imbécile était venu pour un entretien. À la moitié, il me sort un bouquet de son sac et me demande de m'enfuir avec lui jusqu'à La Bibliothèque. Je lui ai ri au nez et dit de se suicider. Est-ce qu'ils ont enregistré ça ?
(Silence de 17 secondes)
SCP-166 : Il y a beaucoup de façons de concevoir une "jeune succube". Vraiment, j'ai juste changé de genre pour un autre où on ne me regarde pas comme un morceau de viande. Où personne ne pourra plus jamais me faire de mal.
Dre Whateley : Le romantisme noir, je suppose.
SCP-166 : Alors ils ont eu ça. Est-ce qu'ils ont la partie où il pleurait ?
Dre Whateley : J'ai peur de ne pas… écoutez. Je suis désolée pour ce que vous avez traversé mais je vous assure, je veux juste aider. Je ne veux pas vous voir souffrir, c'est terrible. Mais j'ai besoin que vous travailliez avec moi pour le permettre. D'accord ?
(Silence de 48 secondes)
SCP-166 : … votre présence ici était suffisante. On se revoit à l'Acte 3.
<Fin de l'enregistrement>
Note de clôture : [pas de réponse]
En tant qu'installation de petite taille conçue pour les anomalies intelligentes à Menace élevée, la Zone-16 fut jugée être un environnement plus approprié pour le projet SCP-166-ARC. En plus des mesures de sécurité renforcées, la majorité des anomalies de la Zone-16 ne possédaient pas de méméplexe humain ou similaire, réduisant la probabilité d'une contamination croisée au cours d'une brèche.
SCP-166-ARC maintint initialement son niveau de résistance précédent ; cependant, une combinaison de malnutrition et de cellulite réduisirent considérablement les agressions.
Dans les jours précédant l'Incident 166-DF-Personne, SCP-166-ARC avait été ramenée sans usage de la force à des niveaux de coopération pré-Incident 166-CL.
Interrogée : SCP-166
Interrogratrice : Dre Sophia Whateley
Avant-propos : Je m'excuse pour le langage utilisé par moments, je ressentais beaucoup de pression.
<Début de l'enregistrement>
SCP-166 : Il y a un garde dehors en général.
Dre Whateley : … vous m'excuserez, les choses sont un peu chaotiques.
SCP-166 : Eh bien, je suis flattée que vous ayez pris le temps de me rendre visite. Ou flattée à l'idée que vous le feriez, je suppose.
Dre Whateley : Je m'excuse sincèrement si je vous ai causé une détresse quelconque.
SCP-166 : Vous êtes en retard d'un peu trop d'années pour vous excuser mais merci, vraiment.
(Silence de secondes)
SCP-166 : … Je vais pas vous baiser, si c'est ce que vous pensez.
(Silence de secondes)
SCP-166 : Vous avez oublié vos répliques ? Je vous croyais meilleure que ça, et venant de moi ça devait vouloir dire quelque chose. L'histoire n'est pas censée aller aussi vite à moins que je fasse quelque chose de bien. J'ai juste fait des mots croisés pendant les trois derniers jours.
Dre Whateley : … est-ce que vous aimez ça ?
SCP-166 : Est-ce que j'aime ça, voyons. Est-ce que j'aime voir ceux qui ont abusé de moi s'effondrer dans la tragédie poétique ? Est-ce que, après avoir eu seize ans pendant une décennie, j'aime en avoir vingt-six ? Est-ce — et j'y pense très fort — j'aime voir un mauvais livre brûler ?
Dre Whateley : Mauvais ? Excusez-moi, qu'avons-nous fait ? Nous vous avons traitée avec respect. On vous a accordé des divertissements, des contacts humains dans les limites du bon sens, excusez mon langage mais merde, on vous entretient. Vous n'avez même pas besoin de nourriture ! Alors qu'est-ce que vous voulez qu'on fasse ?
(Silence de secondes)
Dre Whateley : J'ai lu les rapports. Dantensen est mort. Vois avez été traumatisée à la moitié de vos 17 ans et quoi qu'il ait pu se passer à 16 il n'en reste rien. Est-ce que c'est pas assez ? Vous avez eu votre vengeance alors si vous voulez tellement avoir vingt-six ans agissez en conséquence putain !
(Silence de secondes)
Dre Whateley : … Je suis désolée. C'est… je suppose que c'est l'anomalie qui parle.
(La Dre Whateley marque une brève pause, tousse et reprend)
Dre Whateley : … Le romantisme noir, c'est… malgré le fait que je ne peux pas vraiment partir, je suis honnêtement curieuse. Je suppose que vous pourriez juste tuer des gens comme avant, et, eh bien… Je ne sais pas. Tout ça me semble vraiment détourné.
(SCP-166 reste silencieuse pendant secondes avant de renifler fortement.)
SCP-166 : (Brève pause) Arrêtez de faire comme si vous en aviez quelque chose à foutre.
Dre Whateley : Ce n'est pas artificiel. Je-
SCP-166 : Quel est mon nom ?
(Silence de secondes)
SCP-166 : Vous pensez que vous êtes différente, pas vrai ? Vous êtes la gentille. Une façade. Et peut-être, vous savez, peut-être qu'une femme s'en sortirait mieux. Mieux pour me garder en place, et c'est exactement ça le problème, vous faites exactement la même chose que tous les autres, vous m'écrasez dans un macguffin d'une histoire que je n'aime même pas. Mais non, vous n'êtes pas mon amie.
SCP-166 : Oui, c'est vous, et non, ce n'est pas juste vous, c'est tout le monde. Ce sont les nonnes et prêtres et les gardes et les "docteurs" en guillemets. Ce sont tout ceux qui ont profité de ma détresse pour de l'argent ou du sexe ou une supériorité suffisante, chaque putain de seconde passée à agir comme un putain d'objet de spectacle pour les hommes, de l'art criant de réalisme ! Sauf que je ne pouvais pas crier ! Non, je suis coincée au fond de la salle d'exposition. Une putain d'exposition d'art interactive !
SCP-166 : Si les vêtements me font mal, comment vous pensez que c'était avec les chapelets ? Et cette masse de cheveux gras ? Mes pieds sur le sol ? Aucun de vous n'en avait rien à foutre. Vingt-six ans passés à être maladive et frêle, vingt-six misérables années et Brinegash, la seule personne qui en ait jamais eu quelque chose à foutre, a seulement-
Dre Whateley : Brinegash ?
(Silence de secondes)
Dre Whateley : Qui est Brinegash ?
(Silence de secondes)
SCP-166 : … désolée. On se reverra pour le final.
<Fin de l'enregistrement>
Note de clôture : [pas de réponse]
MÉMORANDUM SUR L'ÉTAT ACTUEL DE LA ZONE-166
Suite à une analyse consciencieuse de la Zone-166-USADS, le Haut Commandement de la Fondation est arrivé à la conclusion suivante :
- L'anomalie de SCP-166 s'est étendue au-delà des paramètres de confinement acceptables, nécessitant l'usage de mesures contreconceptuelles.
- Notre compréhension actuelle de l'anomalie de SCP-166 est incomplète ; à cet égard, les procédures de confinement de SCP-166 sont insuffisantes.
- Toute extension du projet SCP-166 au-delà de simples mesures de reconfinement avant qu'un confinement durable soit établi constitue un risque potentiel inacceptable pour le personnel.
- Les membres du personnel ayant parlé avec SCP-166 durant plus de cinq minutes cumulées peuvent être ontologiquement compromis.
Nous nous excusons de la gêne occasionnée.
~ ASE.aic
Contrôlé par le Superviseur LGED Roman Sanchez
Le 09/01/2019, une intrusion de la PdI-000 ("Personne") eut lieu dans la Zone-16 grâce aux accréditations volées du Dr Alto Clef. La PdI-000 se dirigea vers le confinement de SCP-166-ARC avant de le briser. Suite à une brève conversation, la PdI-000 disparut et SCP-166-ARC quitta son confinement.
Toute l'étendue des actions de SCP-166-ARC suite à sa fuite est inconnue ; peu après avoir brisé son confinement, SCP-166-ARC aida à relâcher diverses entités porteuses des dangers-onto DC001-A et DC4947, rendant les dispositifs de sécurité inutilisables. Les témoignages visuels ne sont pas davantage dignes de crédit en raison de la nature de plusieurs des anomalies impliquées.
Les Forces d'Intervention Mobiles Epsilon-11 ("Aiguille dans une Botte de Foin") et Thêta-3 ("Volga Noire") furent initialement déployées pour récupérer SCP-166-ARC, supposant que ses effets anormaux attireraient rapidement l'attention de civils. Après six mois de recherches ininterrompues, les deux FIM furent rappelées et le projet SCP-166-ARC officiellement archivé.
Le 07/03/2022, SCP-166-ARC entra dans un établissement Spicy Crust Pizza à Staten Island et se plaça de son plein gré sous le contrôle de la Fondation. En dehors de cet acte, SCP-166-ARC resta insensible aux interrogations et des mesures furent prises pour la transporter au Site-56-USNVBR pour reconfinement.
Suite à l'Incident 166-DI, le 16/03/2022, le transport fut forcé pour établir un confinement improvisé dans le désert de Sonora, sur un site dès lors désigné comme Zone-166.
ENREGISTREMENT VIDÉO : INCIDENT 166-GK
DATE : 21/05/2023
NOTE : À 19:36 le 21 mai 2023, la Dre Sophia Whateley pénétra dans la cellule de confinement de SCP-166 sans en informer le reste de l'équipe de confinement de SCP-166.
[DÉBUT DE L'ENREGISTREMENT]
SCP-166 est assise sur son lit, lisant une copie du livre de Troy Lament En sa propre image. Elle regarde occasionnellement en direction de la caméra de surveillance sur le mur opposé de celui contre lequel elle s'appuie. Approximativement trois secondes avant que la Dre Whateley n'entre, SCP-166 articule quelque chose en direction de la caméra.
La Dre Whateley entre dans la cellule de confinement de SCP-166, visiblement pressée. Ses habits ne correspondent pas au code vestimentaire de la Zone-166. Ses doigts semblent être partiellement tachés de sang.
SCP-166 ignore la Dre Whateley.
Dre Whateley : … 166 ?
SCP-166 ignore la Dre Whateley.
Dre Whateley : S'il te plaît. Ne me fais pas ça.
La Dre Whateley tente à nouveau de parler mais commence à tousser violemment, s'appuyant contre un mur pour garder son équilibre. SCP-166 ignore la Dre Whateley.
Dre Whateley : Je ne savais pas, pas au début. Ils ne m'ont donné les documents qu'après que j'aie essayé de partir. Je voulais juste aider. Je veux toujours aider.
SCP-166 ignore la Dre Whateley.
Dre Whateley : On n'a pas besoin d'être ici, 166. On peut aller à un autre endroit plus sûr. Ça n'a pas besoin d'être avec moi, juste- (La Dre Whateley tousse) … ton histoire peut avoir une fin heureuse, sans…
SCP-166 corne sa page et pose le livre à côté d'elle.
SCP-166 : Alors, comment ça fait ? Tout ça ? De savoir que votre histoire ne peut se finir d'aucune autre façon ?
Dre Whateley : Tu n'as pas besoin de faire ça, 16-
SCP-166 : Il n'y a pas de chute finale, Whateley. Il n'y a pas de héros de dernière minute qui repousse les méchants. Vous savez comment ces histoires finissent toujours. Ce n'est même pas quelque chose qui se déroule : dès le moment où vous vous êtes assise pour vous rétrécir, c'était inévitable.
La Dre Whateley s'effondre, se laissant glisser le long du mur.
SCP-166 : La tuberculose… quelle façon à chier de partir. Romantique, oui, mais pas digne d'un protagoniste. Peut-être que vous ne l'avez jamais été. Peut-être que vous étiez comme moi, le macguffin clé pour un scénario pourri. Une stimulation pour le lecteur. Soyez reconnaissante que la vôtre n'ait pas été un pervers aussi tordu que pour moi.
Dre Whateley : Je… (La Dre Whateley tousse) Je ne suis pas prête à partir. Il y avait encore tellement de choses que je voulais faire. Je ne peux pas- (La Dre Whateley tousse à nouveau, crachant de la bile ensanglantée.) … ne me dis pas que c'est tout.
SCP-166 : Et en un unique moment prolongé, votre vie vous est arrachée des mains. Vous le sentez enfin ?
SCP-166 lève les yeux vers le plafond alors que la Dre Whateley est prise d'une violente quinte de toux. Au moment où la Dre Whateley reprend enfin son souffle, sa blouse est abondamment tachée de sang et de mucus.
Dre Whateley : S'il te plaît, 166. Je ne veux pas-(La Dre Whateley tousse) 166, je t'aime, malgré tout ce que tu as fait je t'aime, je suis désolée de ne pas avoir pu t'aider mais je t'aime, tellement, pitié. Ne me laisse pas mourir.
SCP-166 ouvre la bouche pour dire quelque chose avant de s'interrompre, de reprendre son livre et de le lancer au visage de la Dre Whateley.
SCP-166: Suicide-toi.
SCP-166 se retourne pour se coucher sur son lit alors que la Dre Whateley subit une ultime quinte de toux avant de cesser tout mouvement.
Des membres du personnel de sécurité pénètrent plus tard dans la cellule de SCP-166 pour récupérer la Dre Whateley, dont la mort fut officiellement établie plus tard. SCP-166 ne bouge pas de sa position ; les analyses audio suggèrent qu'elle pleurait.
[FIN DE L'ENREGISTREMENT]
Interrogée : Miriam Clef
Interrogateur : Un homme gentil.
<Début de l'enregistrement>
Un homme gentil. : Bonjour.
Miriam Clef : … vous ne me toucherez pas.
Un homme gentil. : J'espère bien que non. Tu as l'air d'avoir la moitié de mon âge.
Miriam Clef : … écoutez, monsieur, je ne sais pas pourquoi vousêtes ici. Mais je ne veux pas de problèmes. Si le Dr Dantensen sait que vous êtes ici, il va-
Un homme gentil. : Ne t'inquiète pas de lui, je sais prendre soin de moi-même. Alors venons-en au fait : j'ai une proposition.
<Fin de l'enregistrement>