Je glisse ces doux mots en pièce jointe en espérant qu’ils vous atteignent sans souci.
Car si cette rencontre m'a permis de faire la connaissance de vos équipes et de visiter votre studio, l'élément qui m’a marqué, profondément, c’est vous.
C’est vous oui, qui êtes apparue dans toute la gloire qu’une patronne peut s’offrir, et avec la splendeur que peu peuvent se permettre…
Si pour vous et tout le reste des personnes de notre univers vous vous êtes simplement extraite du mur comme tout Nano©, je n’ai de mon côté vu qu’une succube suprême s’incarner devant moi.
Votre silhouette se dessinant doucement sur la surface obsidienne du mur, les lignes de vos courbes parfaites enflant pour se muer en un bas-relief où votre svelte poitrine et vos lèvres enchanteresses, émergeant en premier, ont extrait le reste de votre galbe de cette surface obscure, pour achever votre incarnation devant moi.
Je dois confesser que j’ai dû lutter pour ne pas tomber à genoux à vos pieds, un frisson électrique s'étant mis à me ravager partant ma poitrine jusqu'à mes cuisses que je parvenais à retenir tout juste de trembler, et qui n'épargna en rien mon bas-ventre… Un sentiment qui m'agita d’autant plus qu'il est rare que dans ma profession, et même dans ma vie, que je me retrouve à devoir lever la tête pour regarder quelqu'un dans les yeux…
Mais ce qui a ancré ce sentiment profondément dans mon cœur, c’est votre regard sur vos employés, quand nous sommes arrivées dans le grand open-space, ceux qui se sont permis de lever la tête de leur poste de travail ont posé sur vous un regard de crainte et d'appréhension, rebaissant tout de suite la tête retournant plus fort et plus vite encore à leurs tâches… Par votre simple présence, ils se sont assagis, courbant l'échine plus encore, obéissant à un ordre tacite et muet…
Et quand ce travailleur, un client régulier de notre club je l'admets, nous a surpris en venant nous aborder, s'adressant à moi de façon fort cavalière et que vous l'avez saisi par les cheveux, lui faisant plier le genou en geignant et s'excusant de façon lamentable, avant que vous l’envoyiez au sol, rejoignant sa station de travail presque rampant à quatre pattes… Vous avez pris ma défense, vous m'avez protégé de ce qui n'est qu'un insecte à vos yeux, je l'ai vue dans vos yeux de verre et de silice, cet éclat de supériorité, de divinité presque en comparaison d'eux…et eux vous respectent d'une façon au moins réciproque…
Si j'ai tenu des hommes par des laisses qui les étouffaient, trop serré à la gorge, votre laisse enserre directement leur cerveau, leur esprit, chacune de leurs actions étant dictées par votre existence, ils sont dépendants de vous, si vous n'étiez pas là, sans votre présence omnipotente, ils seraient comme des soumis bâillonnés perdus dans le noir de leur cagoule sans personne pour les sangler…
Quand nous avons repris la visite, notre balade dans le reste du bâtiment, nous avons traversé des pièces, des bureaux, des salles de réunions et tant d'autres choses que je n'ai pas retenues, car mes yeux ne pouvaient que se poser sur vous… Votre plastique qui a dû demander le travail de dizaines, voire centaines d'Hommes ! Et un travail encore plus titanesque encore de machines herculéennes, tels des serviteurs s'affairant à l'érection d'une statue de leur Déesse…
Enfin à la fin de la visite, lorsque vous m'avez montré, après ma supplication que j'ai tenté de garder la plus respectueuse possible, là où vous vous incarniez réellement parmi nous vous m'avez emmené dans les étages inférieurs du bâtiment, et m'avez laissé observer et même entrer dans la salle où se trouve les serveurs qui contiennent votre esprit bouillonnant, j'ai réellement senti que je me trouvais au milieu de quelque chose de puissant, de grand, de divin… Et vous vous souvenez que ça a été si intense pour moi que vous avez dû m'aider à me redresser et à marcher jusqu'aux toilettes.
J'espère sincèrement que nous aurons l'occasion de nous revoir…Car voyez-vous, j'ai déposé un dossier afin de devenir un habitant d'Eurtec à long terme… Et je veux bien prier tous les dieux, mais surtout vous, pour que je puisse passer un peu plus de temps encore à vos côtés…
Votre dévouée et parfaitement obéissante, Anne.