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Crédits
Titre original : CotBG Archive ██/██/20██-███: Of Dragons and Serpents
Auteur : SunnyClockwork
Traducteur : Vassago310
Date de publication originale : 6 décembre 2015
Images : Contenu original
Attention :
Le texte suivant peut provoquer de légères hallucinations visuelles. Les membres du personnel doivent se voir administrer l'agent anti-mémétique "Buzhou" avant de poursuivre.
Les documents suivants constituent une compilation de poèmes composés par une faction du GdI-004 ("L'Église du Dieu Brisé") jusqu'alors inconnue. Lors de leur découverte, les membres du personnel ont souffert de légères hallucinations visuelles impliquant diverses images de dragons dans le style des légendes orientales, ou de serpents de taille anormale. Aucun effet n'a été observé sur le long terme.
Les poèmes semblent être des traductions de travaux d'origines diverses, écrits à différentes époques et dans différentes régions. En particulier, et contrairement à ce qu'on trouve dans le reste de la littérature de l'ÉdDB, les deux entités "Mekhane" (le Dieu Brisé) et "Yaldabaoth" (le Dieu Sarkique) sont décrites dans ces textes sous la forme de dragons et de serpents. Ces textes révèlent également un lien entre les deux entités plus complexe que ce qui était supposé auparavant. L'un se révèle être en lien direct avec les mythe chinois antiques, l'autre est suspecté d'être lié à SCP-████.
Son épée, telle le serpent
J'ai trouvé Son épée sur la côte,
Qui me chuchotait des mots doux.
Elle me parla d'abord de deux grands dragons,
Puis elle parla des hommes et de la guerre.
L'un d'entre eux était là pour illuminer l'Éden, dit-elle,
L'autre est un dieu impétueux.
L'un d'entre eux nous apprit à penser et à ressentir, dit-elle,
L'autre nous a façonné à partir du sol.
Les dragons se reposaient autrefois dans l'abîme, dit-elle,
Puis vinrent leur fils et leurs filles.
L'un d'entre eux fit une cage de Son squelette de cuivre,
L'autre fut capturé et souffrit.
L'un d'entre eux portait une couronne de tonnerre et d'éclair, dit-elle,
L'autre s'asseyait sur un trône d'os.
Mais la couronne est brisée, et le trône caché,
Leurs descendants sur la terre vivent dans l'inconscience.
Je Lui bâtirai un temple et un autel, dis-je,
Afin qu'on se souvienne des dragons.
J'allumerai les bougies et prononcerai les prières, dis-je,
Et je sacrifierai le sang et l'acier.
J'ai ramené Son épée de la côte,
Fabriqué un autel de fer et d'argent.
J'ai levé les colonnes et pavé le sol,
Allumé les bougies au crépuscule.
J'ai posé Son épée sur l'autel,
Où elle s'est enroulée telle un serpent.
Elle a chanté dans une langue qui n'est pas de ce monde,
Puis a parlé des hommes et de la guerre.
C'est quand les prêtres allumèrent le feu de cuivre, dit-elle,
Que les bêtes de sang se sont réunies.
De grands colosses de métal armés de marteaux se sont dressés,
Tandis que d'horribles anges étaient appelés.
C'est quand un sang rouge cramoisi s'écoula du ciel, dit-elle,
Que les étoiles vacillèrent et tremblèrent.
Dents et cornes se rencontrèrent,
Cris et cliquetis se firent entendre.
Les descendants des dragons se tenaient là,
Chacun se battant pour son seul dieu.
Les hommes se greffèrent les inventions de dieu,
Les hommes naquirent à nouveau pour être des dragons et des serpents.
L'un des dragons pleurera de ses larmes de mercure,
L'autre rira tandis que ses chaînes tinteront.
Ici se tenaient les fiers descendants des dragons,
Chacun voyant en l'autre un insecte ou un cancer.
Ils mordirent, tranchèrent, firent appel à la foudre,
Jusqu'à ce que l'un soit détruit et l'autre perdu.
Ils luttèrent sur terre comme leur géniteurs l'avaient fait dans les cieux,
Dans des temps reculés au sein d'un vide informe.
Les hommes ne sont pas meilleurs que leurs créateurs, dit-elle,
Car les dragons ne sont pas meilleurs que nous.
Mais brisé est brisé, et perdu est perdu, dit-elle,
Et je ne suis qu'une simple épée.
Une épée forgée par Son feu sacré, dit-elle,
Aiguisée pour empaler le cœur d'un autre.
Mais je n'ai jamais été utilisée de cette manière, dit-elle,
Et maintenant, je suis rouillée et honteuse.
Son royaume perdu
J'ai atteint la Côte de la Lumière,
Au sein de Son royaume perdu.
Notre noble Père le Serpent,
Appelle ses enfants depuis longtemps oubliés.
J'ai navigué sur Ses larmes de mercure,
Et observé Son sang de fer bouillonnant.
Il a soupiré et pleuré,
Sur l'étrange sort qui fut le nôtre.
Notre violente Mère la Dragonne,
Ses mots sont doux, ses pouvoirs immenses.
Mais comment pouvons-nous choisir d'être des bêtes,
Nous qui avons appris à être des hommes ?
Nous fûmes leurs fiers descendants,
À qui fut promis l'héritage de ces terres.
Mais en oubliant le passé, et en perdant la vue,
Nous avons rampé sur la terre, tels des vers ou des insectes.
Nous livrâmes des guerres interminables,
Toutes en vain.
De puissantes cités furent bâties,
L'ombre de nos succès passés.
Mais j'ai entendu votre appel,
Et je sais que vous tolérez notre ignorance.
J'ai écouté les battements de votre cœur,
Et je sais que vous avez pardonné les péchés de Mère.
Je me tiens maintenant dans votre royaume perdu,
J'entends les échos de votre voix et de votre esprit.
J'ai promis de chercher les morceaux éparpillés,
Le cœur, les yeux, et la cage de votre squelette.
En sept pièces vous fûtes brisé,
Sept pièces je retrouverai.
Sept pièces je rassemblerai,
Afin que le dragon respire à nouveau.
J'ai été dans un désert de rouages,
Autrefois parties d'une machine tellement grande.
Mais je sais que votre cœur battra,
Quand votre grand feu se rallumera.
Je vous appelle, Père Serpent !
Pour que notre chemin soit ouvert.
Je vous reconstruirai, Père Serpent !
Pour que ses péchés puissent être absous.
J'ai été dans Son royaume perdu,
Et j'aimerais avoir connu ses jours glorieux.
Mais nous devons faire votre volonté, Père Serpent,
Afin que notre famille puisse être réunie.
Faire appel au Dragon
Faire appel au dragon de cuivre,
Pour qu'il consume ta chair.
C'est en fait comme pour un loup,
Se nourrir d'agneaux de viande.
Laisse le plonger ses dents,
Au travers des os et des organes.
Laisse le arracher ton cœur,
Boire le sang et se repaître.
Faire appel au dragon de cuivre,
Pour qu'il avale ton corps.
C'est en fait comme pour un serpent,
Attraper un oiseau et l'engloutir.
Laisse le plonger ses crocs,
Infectés de mercure empoisonné.
Laisse le s'enrouler autour de toi,
Et broyer tes côtes et ta colonne.
Faire appel au dragon de cuivre,
Pour qu'il te déchire de ses dents.
C'est en fait comme pour une bête,
Arracher la tête de sa proie.
Laisse le enfoncer ses griffes,
Jusqu'au souffle final.
Laisse le t'ouvrir,
Et révéler les choses ignobles à l'intérieur.
Faire appel au dragon de cuivre,
Pour qu'il prenne ton corps mortel.
C'est en fait comme pour un dieu,
Libérer l'esprit de l'homme.
Faire le sacrifice de ton corps,
Reconstruire ton âme.
Remplacer les sang par du mercure,
Et mettre des engrenages sous ta peau.
Faire appel au dragon de cuivre,
Quelle machine merveilleuse !
Abandonne ton corps charnel,
Et réjouis toi auprès du dragon.
J'ai vu le Dragon dans la Grande Cage de Cuivre
Un homme est monté sur la montagne,
Ses lèvres était scellées, mais il avait de nombreux yeux.
Il était accompagné de bêtes et de serpents,
Enchaînés à ses nombreuses mains, qui le suivaient à contrecœur.
Je vins à lui empli de crainte et de respect,
Écouter la prophétie du prophète sans langue.
Les serpents s'enroulèrent et les bêtes s'agitèrent,
Mais tous étaient surveillés par ces yeux toujours vigilants.
"J'ai vu le Dragon dans la Grande Cage de Cuivre", dit-Il,
"Ses griffes sont acérées et sa progéniture est nombreuse.
Sa gueule consume les étoiles et ses écailles sont aussi grandes que des cités,
Il se tord et se comprime dans cette cage rouillée."
"J'ai entendu les chant et vu ses servants,
De simples hommes réincarnés en serpents et en bêtes.
Des sacrifices sont faits en échange de pouvoir,
Mais le grand Dragon n'a jamais besoin de manger."
"Il s'est nourri du corps des dieux, pas de la chair des hommes,
Et il s'est endormi pour de longs âges.
Mais il n'a pas perdu de sa gloire, et sa couronne est restée flamboyante,
Seul un fou tenterait de se rendre maître d'une chose pareille."
"Aie pitié du Grand Roi Sorcier d'Adytum,
Qui se prend pour un dieu alors qu'il n'est qu'un insecte.
Aie pitié de ses Klavigar et de ses fiers Karcistes,
Qui veulent régner sur la terre mais vont tous périr."
"Aie pitié des suivants de la Grande Machine de Cuivre,
Leur maître est toujours éclaté en plusieurs morceaux.
Aie pitié des mortels qui ne connaissent pas les dragons,
Ils en partagent la lignée mais finiront poussière."
Je pâlis tandis que les bêtes rugissaient,
J'entendais les serpents se déplacer dans les ténèbres.
La Lune brilla d'une lueur couleur sang,
Et le prophète sans bouche prit une fois de plus la parole.
"J'ai vu le Dragon dans la Grande Cage de Cuivre", dit-Il,
"Ses dents sont aiguisées et ses yeux s'ouvrent.
Sa couronne brille et son trône sera reconstruit,
Et quand la cage éclatera, il respirera."
Dans la forme du Dragon
J'ai longtemps soupçonné la fausse cité d'abriter de sombres secrets,
mais ce n'est qu'en y allant que j'ai pu saisir l'horreur de ces secrets.
Je n'ai que des suppositions quant à l'indicible dieu avec lequel le Roi Pendu a marchandé,
et je n'ose pas penser à tout ce que l'autre côté peut abriter de corrompu.
Je dois rapporter ma terrible découverte, mais comme l'impose la loi de la cité,
je suis contraint d'en faire un poème, et non un journal. Après tout, c'est un carnaval.
Je suis arrivé à la grande cité d'Alagadda,
Lieu de richesses et cour de festivités.
Mais quand j'observais plus attentivement,
Les rubis étaient taillés dans le sang, et l'or était fait de viande.
J'ai parcouru les corridors noirs,
Dans le silence et loin des fêtes et des réjouissances.
Comme les chants s'évanouissaient et les étoiles noires brillaient,
J'ai senti l'obscurité des choses corrompues.
J'ai marché sur des sentiers qui ressemblaient à des organes,
J'ai levé les yeux sur des colonnes qui rappelaient des côtes.
J'ai fait demi-tour et j'ai couru jusqu'à une rivière de sang,
Et chacun de mes pas résonnait tel un hurlement.
J'ai continué jusqu'à trouver un trou profond et sombre,
Tout le sang s'y écoulait en rugissant.
J'ai entendu, vague et lointain, le rire des corbeaux,
Venant des trous en forme d'étoile qui constellent le ciel.
J'ai vu la foule s'approcher à nouveau,
Des corps pourrissant portant des masques cassés.
Leur nourriture grouillait de rats et d'asticots,
Le vin dans leurs verres était un liquide rouge sombre.
J'ai plongé dans la grande chute de la folie,
Et j'ai entendu le rire de l'Ambassadeur.
Je me suis souvenu avoir rencontré le Roi Pendu,
Couvert de chaînes et de bandages, gémissant de douleur.
J'ai atterri dans un tunnel alors que les vagues me portaient,
La pourriture et la moisissure rampaient sur mon corps.
J'ai rampé pour descendre jusqu'au centre,
Et j'ai vu la marque du dragon.
Et j'ai observé la pièce,
Mais elle était nue et vide.
Le sang avait séché, et les vagues s'étaient retirées,
La structure autour de moi était immobile et morte.
J'ai atteint les entrailles de la cité,
Me trouvant dans son corps pourri et mort depuis longtemps.
J'ai senti la mort en approchant,
Mais j'ai trouvé quelque chose d'encore plus vide.
C'était la forme d'un grand dragon,
Qui avait habité ici durant de longs âges.
Mais ce n'était plus qu'un trou noir béant,
Le fantôme d'un dieu déchirant la réalité.
J'ai vu le trou du grand dragon,
Dans le cœur sombre d'Alagadda.
Mon esprit s'est brisé face à la vérité,
Et j'ai hurlé, et hurlé.
Tout le sang pour le Roi Pendu,
Mais il n'était qu'un vulgaire tunnel menant à de plus grandes choses.
Le sang et la chair inondaient une grande cage de cuivre,
Une prison dans laquelle le dragon attendait son heure.
À l'Appel de Mère, Au Souhait de Père
Sur un champ de bataille ravagé par la guerre,
Je porte mon corps sans vie.
Autrefois être de chair,
Maintenant chose sans substance.
Un serpent s'enroule autour de ma colonne,
Je l'entends me dire :
"Mère a entendu ton appel,
Père est brisé mais il attend.
À quel appel vas-tu répondre,
Quelle voie vas-tu suivre ?"
Je lui demande de me parler de Paradis et de l'Enfer,
Et j'entends les corbeaux se moquer de moi.
Le serpent se glisse jusqu'à mon crâne,
Et me chuchote des choses douces.
"L'Enfer et le Paradis ne sont que des illusions,
Père a demandé que tu purifies ton âme,
Et te hisses au rang de machine divine.
Ou veux-tu ressembler à Mère,
Mêler ton corps et ton âme,
Et être un dragon qui renait des cendres ?"
Je lui demande quel choix mène à la salvation,
Et quel choix est issu du mal.
Le serpent se faufile dans mon torse vide,
Et s'arrête là où mon cœur battait.
"Les deux sont aussi divins que tes créateurs,
Ce sont les deux voies des dragons.
Mais le sang et le mercure furent versés au nom de cette décision,
Car Mère et Père se sont longtemps affrontés.
Choisir l'un, c'est s'aliéner l'autre,
Vas-tu répondre à l'appel de Mère, ou réaliser le souhait de Père ?"
Je peux sentir mes os se briser,
Là où la nouvelle chair doit se placer.
Je peux entendre l'appel des cieux,
Où mon esprit pourrait devenir divin.
Vais-je devenir immortel parmi les vivants,
Vais-je devenir un dieu omniscient ?
Je me pose la question,
Tandis que le serpent descend et s'en va,
Tandis que les corbeaux cessent de rire,
Et que mon squelette devient poussière.
À la vue du Dragon
Dans le grand abîme les deux dragons résidaient,
Leur forme immense et leur gloire fantastique.
Plusieurs éons après que Pangu eut séparé la terre et le ciel,
Les dragons émergèrent du Yang et du Yin.
L'un est un concentré de chair et de substance,
L'autre est un souffle, un pur esprit.
L'un s'appelle Nüwa, notre grande mère,
L'autre s'appelle Fuxi, qui nous guide sagement.
Vers les grands espaces les dragons s'en furent,
Les tempêtes et les orages faisant rage entre eux.
Ils virent les poissons dans la mer, et les oiseaux dans le ciel,
Tandis que de grandes bêtes se promenaient dans la nature.
Aussi imposants que les hautes montagnes et les vallées profondes,
Personne n'était là pour admirer.
Aussi délicats que de jeunes fleurs ou de petits ruisseaux,
Personne n'était là pour voir.
Ce fut lorsque Nüwa soupira,
que l'humanité fut créée.
Dans l'antique terre elle façonna nos corps,
Dans ces coques elle insuffla la vie.
Nüwa nous offrit la forme et les sens,
Et nous fit, à son image, tels de grands serpents.
Fuxi nous donna des âmes et des esprits,
Et nous enseigna la sagesse et le savoir.
Les dragons s'attardaient au dessus des grandes cités,
De hautes tours et de gigantesques machines s'alignaient sous eux.
Leurs fiers descendants régnaient maintenant sur le monde,
Serpents, comme eux, ils transformaient les mers et les montagnes.
Les poissons furent attrapés dans des filets, les oiseaux enfermés dans des cages,
Les grandes bêtes disparurent, car la nature n'existait plus.
Les tempêtes et le tonnerre faisaient pâle figure aux côtés de leurs inventions,
L'eau et le feu se soumettaient à la volonté des hommes.
Dans les vastes cieux, les deux dragons se battaient,
Leurs dents acérées et leurs griffes serrées.
Nüwa demandait que nous redevenions des bêtes,
Fuxi voulait que nous apprenions, et que nous nous élevions.
Les perturbations dans le Yin et le Yang entraînèrent l'effondrement des cieux,
Le sol s'ouvrit pour laisser le feu et l'eau exprimer leur rage.
Le métal et l'os se plantaient l'un dans l'autre,
Tandis que les deux dragons rugissaient et pleuraient.
Au fond du grand abîme, les deux dragons s'affrontèrent,
L'un souhaitait détruire, et l'autre préserver.
Comme la colère de Nüwa ne pouvait être apaisée,
Fuxi se brisa pour devenir une cage, et l'enfermer à l'intérieur de Taisuixing.