We're more than carbon and chemicals
We are the image of the invisible
Free will is ours and we can't let go
We are the image of the invisible
We can't allow this, the quiet cull
We are the image of the invisible
So we sing out this, our canticle
We are the image of the invisible
We all were lost now we are found
No one can stop us or slow us down
We are the named and we are known
We know that we'll never walk alone
We're more than static and dial tone
We are the image of the invisible
We're emblematic of the unknown
We are the image of the invisible
So raise the banner, bend back your bows
We are the image of the invisible
Remove the cancer, take back your souls
We are the image of the invisible
On nous l'a toujours dit. Martelé. Répété sans cesse. Nous étions le dernier rempart de l'humanité. Si nous tombions, l'humanité tombait ensuite. Et peu importe ce qui nous arrivais dans la gueule, on résistait. Les groupes d'intérêts pouvaient se démener, il pouvait y avoir des ruptures de confinement, on prenait cher, mais on résistait, on tenait. On savait bien que c'était pas un boulot gratifiant. Le plus souvent, on passait pour les méchants plutôt que pour les sauveurs. Des héros anonymes, parce que personne ne parlait de nous dans les média. Et quand ça arrivait, par miracle, on effaçait tout à coup d'amnésique, parfois même en exécutant les témoins. C'était ainsi, on faisait partie de la face sombre du monde. Pour peu, on considérait ceux qui ne travaillaient pas à la Fondation comme des membres d'une autre espèce. Faut dire que la situation nous aidait pas. Vous vous imaginez ne pas pouvoir parler de vos journées de travail à vos amis ? A condition d'encore avoir des amis ou de pouvoir sortir des Sites. C'était pas gratifiant, mais on le faisait quand même, parce qu'il n'y avait personne d'autre pour faire ce boulot à notre place. Et parfois c'était dur. Allez dire à une mère apeurée que vous devez emmener sa fille et qu'elle ne la reverra plus jamais. Pire, qu'elle la croira morte. Allez vous faire passer pour les gentils après ça. A force, on préférait troquer notre humanité contre autre chose, on devenait des machines dénuées de sentiments, on traitait les civils au mieux comme du bétail. C'était le prix à payer pour sauver le monde et on s'y était fait. Bien sûr, on avait des ennemis. Des humains, tout comme nous. Mais eux, avaient décidés de ne pas sauver le monde. Ils avaient leurs motivations égoïstes et ils ne comprenaient pas qu'on se battait pour eux aussi.
C'était comme ça, on ne pouvait pas permettre aux innombrables saloperies en liberté dehors de cueillir les humains pour les bouffer (dans le meilleur des cas).
Nous étions le dernier rempart de l'humanité… Et nous avons échoué.
Ça s'est passé tellement vite qu'on n'a pas su comment tout a commencé. Un groupe d'intérêt inconnu, de nouveaux ennemis pires que les anciens. Les O5, le conseil au complet, ont été balayé en premier par un dispositif inconnu qui avait découpé un cratère parfaitement hémisphérique de deux kilomètres de profondeur. Aucun souffle, aucune déflagration. Ceux qui y avaient assisté ont tous décrit la même chose : tout avait disparu dans un silence assourdissant et une radiance verte. En moins d'une minute, la Fondation avait été privée de sa tête. Bien sûr, on avait des plans d'urgences pour ce cas de figure. On aurait pu y faire face, mais la disparition des O5 nous a temporairement déstabilisé, et nos ennemis en on profité pour nous infiltrer. A moins qu'il n'avaient été dans nos rangs depuis le début. Dans les mois qui on suivit nos installations sont tombées une à une, libérant les horreurs que nous avions capturées avec tant de mal. Les pires saloperies qui avaient nécessité tant de sacrifices pour êtres confinées étaient libre de parcourir à nouveau le monde et semer la destruction.
Avant même qu'Aleph ne tombe, on savait qu'on avait échoué. Jamais rien n'a été plus impressionnant que de voir la totalité du personnel murée dans le silence, ne plus entendre aucun rire ou aucune conversation dans la cantine. Rien n'avait autant ébranlé notre moral que de savoir que nous nous étions battu en vain, que nous avions perdu la guerre. Et pourtant, aussi incroyable que cela puisse paraître, personne n'abandonna son poste. On savait que l'ennemi arrivait, on savait qu'on avait pas assez d'effectifs, même en armant le personnel non combattant, pour vaincre. Cela ne leur suffisait pas de voir le monde brûler, il fallait qu'ils nous anéantissent d'abord.
Selon les relevés des quelques satellites qui nous restaient, l'ennemi était à moins d'une heure du Site Aleph. On avait perdu le contact avec la plupart des autres sites, mais d'autres résistaient encore. Plus personne ne riait. Les croyants marmonnaient des prières à leurs dieux, certains parmi les athées reconsidérait leurs choix religieux, d'autres buvaient un coup pour tenir. Ça allait être le dernier carré, un dernier round pour l'honneur. Dans l'ensemble, c'est l'esprit revanchard qui avait pris le dessus. On savait qu'on allait y passer, alors on a décidé d'emmener un maximum de ces fumiers avec nous. Ils avaient beau être plus nombreux, mieux équipés, soutenus par des anomalies, on s'en foutait. On n'était plus là pour défendre l'humanité, on était là pour la venger.
Le reste du monde n'allait jamais connaitre le nom de l'organisation qui l'avait défendu des années durant, dans le plus grand secret… Ou du moins c'est ce que nous avons cru.
Alors que l'ennemi était en train de faire sauter les portes blindées du site, ils sont arrivés à l'opposé du champ de bataille qu'était devenu notre lieu de travail. Au début on a cru que l'ennemi recevait des renforts et on a redoublé d'efforts. Puis, on s'est rendu compte que ces sois-disant renforts ne nous attaquaient pas, ils n'était pas venus pour nous. Nos ennemis ont du faire la même erreur que nous, car ce retournement de situation les ont totalement prit au dépourvu.
Épuisés par la bataille, l'ennemi en retraite, nous nous sommes alors rendus compte de qui étaient nos sauveurs : des civils, des soldats de différents corps d'armées, de différents pays.
On ne comprenait pas.
L'humanité, qui avait été si ignorante de notre combat, qui nous avais parfois tout simplement haïs pour ce que nous faisions… L'humanité avait fait la dernière chose à laquelle nous nous étions attendus. Prenant conscience de ceux qui les avaient protégés pendant si longtemps, elle avait rejoint le combat au lieu de fuir. Nous avions cru les sauver, mais ce furent eux qui nous sauvèrent…
La Fondation n'était plus, mais de ses cendres s'était levé quelque chose d'infiniment plus fort. Le symbole qu'elle avait laissé, le combat qu'elle avait mené. Tout cela nous avait donné l'arme la plus absolue, l'arme dont nous avions le plus besoin.
Elle nous avait laissé l'unité qui nous avait fait défaut depuis toujours. Longtemps, nous avions été invisible aux yeux du monde. Désormais, nous étions visible. Nous étions devenus l'image de l'invisible.
Nos ennemis avaient échoué, maintenant ils allaient en payer le prix fort.
We all were lost now we are found
No one can stop us or slow us down
We are the named and we are known
We know that we'll never walk alone
Though all the world may hate us, we are named
The shadow overtake us, we are known
We're more than carbon and chemicals
Free will is ours and we can't let go
We are the image of the invisible
We're more than carbon and chemicals
We are the image of the invisible
Free will is ours and we can't let go
We are the image of the invisible
We can't allow this, the quiet cull
We are the image of the invisible
So we sing out this, our canticle
We are the image of the invisible