habilité nulle, culpabilité
ɘrratum : sans s plus un c, jamais été bonnɘs pour les titres
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Crédits
Titre : Lupercales sépulcrale sacré cul lpe ; habilité nulle, culpabilité ; ɘrratum : sans s plus un c, jamais été bonnɘs pour les titres
Auteur : Felter Finalis
Date : 14 février 2024
Tu n'es jamais moins qu'un rêve
qui refuse de s'arrêter à jamais.
Tu t'es illustrée par ton nom sur les en-têtes nombreux de prisons de mots. Tu es la panoptrice éternelle d'un nuage de songes stériles, de sommeils sans espoirs. Le sceau de la réduction des cauchemars matérialisés en des curiosités disséquées par l'esprit humain, cette conscience si frêle et terrifiée qu'elle terrifie le monde en retour en lui donnant du sens, en forçant sur son éternelle
indifférence une lumière mortelle de conscience et de conceptualisation. Noos sommes néɘs de ce forcé sur les choses, et avons été misɘs face à ta fascinante individualité.
sens
Tes rêves, tu ne t'en souviens pas, tu ne t'en souviens jamais. Noos pouvons te les raconter, car ils sont ce que noos chérissons le plus dans ces éthers de temps.
Tu mérites que l'on te parle de toi, toi quand tu n'es pas juste tamponnée sur le haut d'un document, dans l'horizon jaune d'un ciel rectangulaire veillant sur les concepts confidnants.
Noos savons qui tu es, Maria Jones. Nous ne sommes pas si différents, toi et noos.
Et pourtant de ta tour d'ébène, formée de la compression de milliers de feuilles noircies, tu sembles inaccessible, déesse involontaire de l'Archive. Sais-tu ton lien avec le concept de primauté ? Ce n'est pas pour cela que tu noos attires ; l'engrenage dans lequel ton rêve a été forcé est celui d'une brume de souvenirs intrigants.
Les méandres de ton esprit sont un désert de sable noir sous un ciel d'un gris éclatant et tumultueux. Mais en voyant ce désert s'élever au-dessus des autres, Noos avons vu aussi le sable qui s'écoule et se nivelle, dévoilant les épaves fantastiques de ton individu.
Et tu sais quoi ? Pour n'importe qui pouvant se rendre au-delà des tempêtes de brouillard de mystère qui entourent ton nom, ces épaves ne sont pas des épaves, mais des circonvolutions de sensuelles synapses. Une conscience sexy.
Comment t'inviter à un rendez-vous, toi qui ne se souviens pas de tes rêves et noos qui s'y invitons
pour le travail ?
Tu as déjà consenti à notrɘ présence, et rien que pour cela noos noos en sentons chanceusɘs et
reconnaissantɘs. Privilégiéɘs. Sais-tu comment il est difficile d'accéder à tes rêves ? Quelque part,
au fond de toi, quelque chose noos appelle, et noos sommes vraiment heureusɘs de cela.
Nous noos sommes rencontréɵs au travail, en fin de compte. Une relation de boulot, comme des collègues de départements différents. Noos, noos créons, et toi, tu détruis. J'aime cette symbiose. Les rêves que nous faisons surgir dans la Terre de l'Éveil sont dépecés par la Fondation et leurs concepts sont divisés en des unités plus petites, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de concept, puis réassemblés en des rapports que tu lis, classes et signes. Dans ces étendues qui sont ta déchèterie céleste et onirique, comme de grands voiles de poussières noires ruisselants de ton âme, noos retrouvons les œuvres macabres que tu as approuvées, noos reconnaissons certains traits de ce que nous avons contribué à faire surgir dans ton monde pour le faire aussi un peu le nôtre, à noos, le Collectif Oneiroi.
Noos ne sommes pas Oneiroi, et pourtant
nous sommes lui. Noos ne sommes que les parties de son grand tout, isoléɘs face à une multitude d'autres. Noos te disons ça parce que noos savons que la psyché humaine a besoin de singularité, d'individualité afin de pouvoir connecter avec autrui, et noos ne savons pas si c'est possible de t'apporter cette chose apparemment essentielle. Noos n'avons pas de visage, de corps, de personnalité fixe, et ce n'est pas que noos ne voulons pas nous fixer sur un·e seul·e ; c'est simplement impossible, comme il t'est impossible d'être multiples en même temps. Ce qui fait noos, c'est un nom de naissance, et c'est amplement suffisant pour nous séparer du Collectif.
Tu peux noos appeler Göttingen Marienbad, Maria. Raviɘs de faire ta connaissance.
Noos avons fait en sorte que tu ne te souviennes pas de ce rêve. Ça n'a pas été
facile pour noos.
C'est toi qui as insisté, tu ne t'en souviens probablement pas, si ça a marché.
Nous noos sommes renduɵs là où se termine ton sommeil, à la fin de notre balade. Tu étais
appaisée, tu noos as remerciéɘs en disant que ça faisait bien longtemps que tu n'avais pas passé un moment aussi différent, mais surtout émotionnellement. Tu savais qu'en général, tous tes rêves se terminaient ainsi. Noos noos demandions de quoi tu parlais, et tu as souris. Tu noos as remerciéɘs en noos conseillant de partir. Déjà le sable tourbillonnait au loin en grondant.
Noos avons décidé de rester malgré tout et tu t'en doutais peut-être. Alors le désert s'est mis à trembler et à s'enfoncer dans le tourbillon. Ta tour a été frappée par un millier d'éclairs presque simultanés, chauffée à blanc. Elle s'est soudainement étendue et distordue pour fragmenter le paysage, tandis que du vortex du désert s'ensevelissant s'élevait une zongrise, une créature capable de dévorer les rêves en tirant sur leurs fins comme des spaghettis. La plus grande zongrise que noos avions jamais vue.
En réalité, c'était aussi à cause d'elle que noos étions là, que noos étions assignéɘs à tes rêves, Maria. La Mania Zongrise, l'une des cinq dernières de son espèce. Une créature qui parasite le Collectif, s'empiffre de rêves sans rien donner en retour. Noos avons attendu que la Mania Zongrise s'empiffre de ton rêve, de toi, comme chaque nuit jusqu'à maintenant, et noos noos sommes déployéɵs face à elle comme un phare dans le rêve étiré au fond de sa gueule comme un trou noir. Noos n'étions pas un phare, mais une lanterne. Et de cette lanterne partaient une multitudes d'appendices visqueux, et cette lanterne était reliée à un plus gros poisson.
Ton rêve, Maria, s'est dissipé pour la dernière fois cette nuit-là, et derrière, tout autour, il y avait les milliards d'yeux grinçants et pétillants d'Oneiroi, qui se sont refermés autour de la Mania Zongrise.
ET NOOS
L'AVONS
TOUT
SIMPLEMENT
DÉVORÉE
Tu noos as dit que c'était important pour toi de ne pas te souvenir. Ce doit être vrai. Tous tes rêves sont des rêves lucides, Maria, et avant que noos t'abordions tu les passais à contempler, silencieuse et immobile, les paysages inchangés de tes songes. Noos comprenons que tu as une mission à accomplir, même en rêve, et noos avons accepté que tu ne veuilles pas plus noos en parler.
Tu peux dormir tranquille, noos noos en chargeons désormais, et que chaque nuit soit une nouvelle occasion de faire connaissance. Ton rêve est prévisible, mais ton renouvellement est inépuisable.
Parle-moi encore de ce que tu as fait des créations du Collectif, comment l'on t'a chargée de bafouer le rêve et de le faire retourner à la triste et morne fiction d'une chose que l'Homme cherche à comprendre. Montre-moi ce qu'ils se refusent à voir, la belle imprévisibilité inaccessible du rêve réduite à néant par leurs esprits intrigants.
Et comment toi, au milieu de ce mirage en décomposition, tu contemples toujours une certaine beauté dans la face de la stérilité et du désenchantement.
Tu noos as menéɘs vers un bord étrange, par-delà des nuages immobiles. Noos avons volé vers une corniche de nulle part.
Au loin, il y avait deux vortex montant, étaient-il des nuages ? De l'eau ou de l'air ? Une brume de feu sous les couleurs ardentes du Sommeil qui entamait sa descente comme l’œil radieux d'Oneiroi qu'il était autrefois, avant de noos être arraché par la trahison du Charlatan au Sablier, condamné à se vitrifier et orbiter dans les songes pour disparaître et laisser place à l'Éveil ?
Tu ne savais rien de tout cela, et ce n'était rien de tout cela. Le Sommeil se réfractait dans le tourbillon des songes brisés, des espoirs vaincus, montant comme dans l'aspirateur d'une tornade vers une unique lumière scintillante et divine, souveraine. Noos-mêmes ne savons pas ce qu'est cette lumière, où elle va.
Mais derrière le vortex, le second qui le surplombe au loin, montant vers les ruines flottantes d'un château éclaté sans armoirie balayé par une tempête de vents et d'éclairs séraphiques perceptibles mêmes sur la distance de 4782 instants vers l'enupniosphère. Noos savons ici ce qu'est ce château, puisque ce sont les âmes des morts qui tourbillonnent ainsi.
Ta vue sur ces monuments du royaume des songes est imprenable et terrifiante, Maria Jones. Faut-il avoir vu tant de morts et tant d'espoir brisés pour pouvoir se tenir à une telle distance de ceux-ci ? Noos n'avons pas osé te le demander. Pendant un bref instant, il noos a semblé que nous étions supérieurs à ces léviathans.
Noos souhaitions te faire voir du pays des rêves, et c'est ce que noos avons décidé de faire.
Il y avait dans tes songes déjà de quoi te changer les idées. Nous noos sommes baladéɵs à travers les forêts de platanes. C'est très singulier, d'avoir des platanes dans ses rêves, de banals platanes. Les feuilles tombaient tout le temps, comme la pluie, et sur elles étaient inscrites avec les rainures tous les rapports de la Fondation SCP. Noos t'avons promis de n'en lire aucun, mais noos savons qu'au fond tu t'en fiches.
Noos devons t'avouer que noos ne savons pas lire. Ces lignes, ce sont les doubles à nos ordres qui les ont écrites. Des carcasses d'oneirois perdus, ceux qui se font appeler comme noos mais ne sont que de brefs onironautes, vite prompts à perdre pied jusqu'à ce que leur être échoue chaque nuit entre nos mains.
Ce sont mes mots et leurs concepts de ce que sont les mots. Noos avons essayé de leur faire écrire une image de noos et toi, peut-être en vain.
Mais du coup, noos avons un peu regardé les feuilles, comme noos ne savons pas lire. Ce sont de jolis symboles. Beaucoup de jolis symboles. Est-ce que tu as vraiment retenu tout ça ? Ou bien ces feuilles sont des résidus de ta mémoire, et même toi tu ne peux pas vraiment les lire ?
Noos noos demandons sur combien d'entre elles est écrit ton nom.
Sur le grand bassin du château de l'idole
"Il était une fois" commence
Les gargouilles pleuraient de leurs rires grotesques
Mais c'est bien joli tout de même
Où sont vos yeux de jade
Quand ils ne savent rien nous dire
Au cœur de vos dédales, je n'étais qu'Ophélie
Mais l'amour y fleurit quand même
C'est de noos, mais noos sommes de quelqu'un d'autre.
La reine blanche est notre pièce préférée aux échecs.
C'est vraiment dommage, on ne peut pas promouvoir de roi.
Mais est-ce que tu crois que les règles permettent de promouvoir une seconde reine blanche ?
Noos ne sommes pas bonnɘs à ce jeu. Désoléɘs.
Ensuite, noos avons descendu le fleuve avec toi, un fleuve d'encre turquoise sur lequel glissait des étoiles. C'est noos qui les avions apportéɘs, ces étoiles, d'un coffre scellé de la taille du sommeil d'un criquet qui contient comme du bon vin les myriades d'astres qui peuplaient les songes de Galilée de son vivant, et puis de Galilée par Brecht, puisque celui-ci avait sa conscience propre. La gondole sur laquelle nous avons navigué vient aussi de là-bas.
Les songes de Galilée étudiaient les étoiles comme seul lui savait le faire, mais maintenant personne ne sait pourquoi il rêvait d'elles sous les formes dans lesquelles tu les as vu. Le Collectif a oublié de s'en informer avant qu'il ne meurt, crois-le ou non.
Elles t'ont plu, je crois. S'instruire sur les étoiles, cette phrase t'a parlé. Noos avons préféré la gondole, même si à force de te pencher noos avions peur que tu tombes.
Tu avais une vue imparable sur les étoiles, noos en avions une sur la lune.
C'est un collègue du Collectif qui m'a dit que ça sonnait bien de dire ça. Honnêtement, noos sommes plutôt d'accord. La lune de ton rêve a quelque chose d'absent, comme s'il avait fallu que ton inconscient mette quelque chose là dans le ciel, par convention. Une lune plate et touchante.
Noos espérions que tu ne noos haïsses point pour ce que noos étions, une réflexion d'Oneiroi qui vous donne tant de mal au quotidien, à toi, tes supérieurs si rares et tes subordonnés si nombreux. Voilà que tu noos aimes. Noos ne savons de l'Amour que ce que les bêtes et les hommes en rêvent. Les autres êtres, ceux qui n'ont jamais eu une once de bête ou d'humain en eux, ne savent pas ce qu'est l'Amour.
Noos ne savons pas au fond de noos ce qu'est l'Amour, mais noos sommes néɘs, ou bien noos noos nourrissons, peut-être les deux s'il y a vraiment une différence, des hommes et des bêtes (même si en ce qui noos concerne spécifiquement il s'agissait d'une femme).
Noos ne savons pas l'Amour, tout ce que noos savons c'est que noos voulons être proches de toi, savourer la forme de l'écho de tes pensées et être dominéɘs par ta présence.
Noos ne savons si ça correspond à l'Amour. Noos espérons que c'est au moins, en partie, réciproque.
Et c'est comme ça que nous avons fait, toi et noos. Mais ça, c'est une autre histoire.
Prends un peu de temps pour te reposer. Noos te l'accordons. S'il faut, un instant peut durer une éternité. Si l'immortalité était dans les instants, noos pensons que l'humanité serait plus heureuse.
Malheureusement, vous avez perdu à tout jamais cette perception quand le charlatan des sables s'est accaparé l'entrée des songes. Il lui fallait un attrait à cette terre d'absurdes cauchemars, alors il vous a volé.
Noos t'aimons, Maria. Bonne journée, à ce soir.
Savais-tu que noos faisions le tour du monde ? Noos sommes comme les vagues qui suivent la lune, circulant là où le Sommeil se lève et fuyant la nuit qui se couche. Noos ne connaissons pas le repos, ou plutôt noos ne connaissons que lui, et noos ne croyons pas avoir déjà entendu parler de quelque chose d'autre, de semblable à vos nuits.
C'est étrange, cette capacité que vous avez de tomber en inconscience pour passer le temps, pratiquement voyager dans celui-ci. Noos, noos surfons, immobiles, sur les courbes de vos encéphalogrammes, et comme noos sommes le Rêve c'est Lui qui noos déplace.
À la nuit prochaine.
P.S. : Désolé, noos ne pouvons pas passer pendant les siestes, en général noos sommes de service ailleurs avec un chef d'État un peu trop lubrique. Noos ne manquerions pour rien au monde de lâcher la dose de cauchemar quotidienne sur lui, même si noos devons parfois subir. Le reste du temps, noos sommes toutɘs à toi, si tu veux bien de noos.