À : Inspection générale de la Gendastrerie nationale
Objet : Accusation de vol
Madame, Monsieur,
Je vous écris cette lettre pour accuser la Gendastrerie nationale de vol. Le 13 février dernier, j'ai pu remarquer que le dossier B-38, contenant de nombreuses informations sensibles relatives à plusieurs procédés thaumaturgiques, avait été subtilisé à l'hôtel particulier de Castagnery-de-Châteauneuf, situé 22, rue Croix d'Or. L'objet avait été laissé à cet endroit par mes soins la veille, afin que je pusse l'emmener à un ami et estimé collègue de travail ce jour-même. Mais il semblerait que je ne puisse aujourd'hui accéder à sa requête : j'ai fouillé sous chaque meuble de la maison, vérifié auprès de tout le personnel de l'établissement, demandé au lunetier de la rue adjacente et personne n'a admis l'avoir pris. Pire que cela : sans s'être concertés avant, chacun a pointé une intervention de votre part, ce 13 février au matin.
En effet, j'ai de nombreux témoins pouvant affirmer que certains de vos agents ont pénétré l'hôtel aux alentours de 9 h 30, soit près d'une heure avant que nos chemins se croisent. Les caméras de vidéosurveillance corroborent ces témoignages, et me fournissent même la preuve que l'un d'entre eux s'est emparé du dossier en question. J'accuse donc formellement la Gendastrerie nationale de m'avoir volé un bien.
Sans rentrer dans de futiles débats sur la question de la propriété, il s'agit ici d'une grave entrave au progrès humain. Comme dit précédemment, ce dossier contient des informations de la plus haute importance : sans celles-ci, il nous sera impossible d'effectuer des rituels d'une nécessité capitale, et de prouver aux sceptiques que nous, Gentilshommes Humanistes, sommes les véritables amoureux du genre humain.
C'est pourquoi je vous demande de me rendre l'objet volé. Si vous refusez, je serai obligée de porter plainte contre vous auprès de vos supérieurs, voire à moi-même entreprendre une opération de récupération afin de me rendre justice. Vous avez jusqu'à ce soir afin de réparer cette faute.
Je vous prie de bien vouloir m'accorder une réponse à ce sujet.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l'expression de mes plus sincères salutations.
Une Gentilhomme
