Là-bas…
On doit aller là-bas, droit devant. L'horizon nous montre une terre ruinée, sans dessus dessous, la terre a été labourée par une force de la nature, mais pas n'importe laquelle.
Celle-là peut être arrêtée, nous y allons pour ça. Nous allons la stopper maintenant en y mettant toutes nos forces.
À mes côtés se trouvent mes amis et mes compagnons de guerre. Y a Paul, qui allume puis éteint frénétiquement son briquet, Jean qui vérifie son matériel, Nick qui regarde par la fenêtre et notre chef, Tom, qui donne les quelques instructions qu'il a reçu avant le départ. On avait pas besoin de le regarder pour savoir qu'il n'avait lui non plus pas beaucoup d'espoir.
Mais on y allait, et l'esprit de combat qui nous restait était suffisant pour pouvoir aller affronter cette immense force de destruction. C'était notre devoir, nous qui étions le dernier rempart pour protéger ce qui était appelé "l'humanité".
Nous rassemblons le reste de notre courage et de nos forces pour affronter cette ultime épreuve.
Et tandis que l'hélico file à toute allure avec mes camarades, je mets mes écouteurs pour me calmer. On ne s'en sortira pas vivant.
There is no God in Heaven,
You need to run for cover.
No one will be forgiven,
Till everything is over.
Ah, nous arrivons, je vois une grande tempête de poussière au loin. La bataille va bientôt démarrer, l'hélicoptère commence à descendre. Cette fois ça y est, le combat final arrive, et ça sera notre dernière chance de pouvoir mettre en application tout ce que l'on a appris. On était la dernière chance.
Je commence à charger mon arme et je vérifie une dernière fois le matériel avant qu'on passe à l'action. Tout était prêt, mais c'était sans compter sur l'autre.
Till everything is over.
Notre moyen de transport commence à monter brusquement, nous avons évité de justesse un gigantesque coup de la part de cet enfoiré. Il nous a vu. Ceux qui sont croyant vont vite devoir faire leurs prières. Ce monstre va nous tuer.
Finalement, il a réussi à nous avoir, nous tombons depuis les cieux jusqu'aux terres arides que nous surplombions quelques instants auparavant. Je suis encore en vie apparemment. Je rassemble mes dernières forces et avec mes deux compagnons qui ont survécus, nous fonçons droit sur la menace. Pour que tout cela cesse.
L'hélico vient d'exploser, mais on est assez loin. Mes deux camarades sont alors tout ce qui me reste pour l'instant.
On fonce dans le tas de sable et de roches en espérant pouvoir mener à bien notre mission, ce pour quoi nous avons accepté de nous engager. Être prêt à y rester pour permettre aux autres de vivre un peu plus longtemps.
Pendant que nous nous enfoncions dans la brume de sable, il y en a un qui est happé par une force mystérieuse. Nous courons jusqu'à ce que nous soyons hors de porté. On contourne actuellement la menace. Mais c'était mort dès le départ.
Cet immense amas bouge de plus belle et envoie valser mon dernier compagnon au-delà de ce que cette tempête me permet de voir. Je suis projeté quelques mètres en arrière et commence à fermer les yeux.
Je me souviens… Ma famille, mes amis, mes collègues… Tout cela n'a plus d'importance pour l'instant, mais je dois le faire, pour eux, pour leur mémoire. Ma musique continue dans mes écouteurs… J'écoute ces paroles, sûrement les dernières que j'entendrais.
There is no God in Heaven,
You need to run for cover.
No one will be forgiven,
Till everything is ov…
C'était de justesse, ce connard a encore de l'énergie à revendre malgré qu'il n'en reste plus grand chose.
Till everything is over.
La tempête s'est arrêtée, je peux le voir clairement. Mais pas le temps de l'admirer, je dois en finir, mort ou vif.
Till everything is over.
J'évalue rapidement le terrain, mes armes, et je me lance. Il faut en finir. Quitte à en crever, il ne doit pas m'échapper, pas après tout ceux qui sont morts pour ça.
"Hey le tas de merde !"
Ce con arrive encore à entendre.
"Oui toi ! Oui tas de merde, toi !"
Il ne lui a pas fallut longtemps pour comprendre, mais ce salopard commence à se reconstruire. Et c'est mon rôle de l'en empêcher. Je clique sur un petit bouton à ma droite et je lui présente mon lance-grenade à ma gauche.
"Prend-toi ça fumier."
"Rrrrr"
Il n'a pas le temps de savourer la première que j'enchaîne avec une autre.
"Rrrrrrrré"
Il tient à la vie celui-là.
"Rrrrrrrrrrrrrré"
Mais moi je n'y tiens plus, je donne tout ce qu'il me reste, même avec mon corps en miette.
"Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrréééééé"
Il a encore de la force, mais je vais l'anéantir.
"Prend encore ça !"
*clik* *clik*
Et merde.
"Rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrépugnant"
À ce moment là je me faisais embrocher. La vache, ça fait mal. Mais aucun de nous deux ne pouvait en réchapper depuis le début de toute façon.
"Tu vois ça ? C'est la manette qui demande le largage de Napalm. Adios le lézard."
Et la dernière chose que j'ai entendu avant de tomber dans les bras de Morphée sont les bombes qui fusaient. Pas besoin de prières, je ne crois en rien.
There is no God in Heaven.
Note du 17/05/2029 à tout le personnel de la Fondation :
SCP-682 reconfiné avec succès.
Bilan de l'opération : 127 membres du personnel et 1534 civils décédés, traque de deux semaines au Sahara.
L'Étoile de la Fondation a été décernée à l'agent Wrath, dernier membre de la FIM Delta-3 ("Les Dragons") pour avoir permis la capture.
Nous Sécurisons, nous Confinons, nous Protégeons.