Le Sang des sorcières

« Infiltration, exécution | Le sang des sorcières | Maruta 87 »

Please, don't let this feeling
Destroy my mind.
Don't let this hunger
Eat me away.
Please, don't let this power
Be a snake in my hand.
Please, unmark me.
Like a newborn baby.

Don't let me drown
For the witch that I am
Don't let me burn
For the witch that I am
Don't let me drown
For the witch that I am
Don't let me burn
For the witch
The witch that I am
Witch that I am

And I draw the circle
Around my feet
And I draw this line
Don't cross it
Don't cross it
And I draw the circle
Around my feet
And you cross this line
Don't cross it
Don't cross it

Shireen - UNMARKED


Zone de confinement Ansuz-9, Salle de débriefing 2, Site-Ansuz. Dimension Driscoll - 18/03/2010, 12h16.

La salle de débriefing ressemblait à une banale salle de réunion. Une table ovale au milieu d'une pièce de la taille d'une salle de classe, un projecteur au plafond, un tableau blanc, des prises dans la table, le matériel standard. Deux personnes étaient entrées il y a moins de dix minutes.
William et Sébastien attendaient le capitaine de l'équipe de capture pour le débriefing. Cela faisait un peu plus de douze ans que l'un était le superviseur de l'autre. Ils formaient une bonne équipe. Par certains aspects, ils formaient même une meilleure équipe que lorsque Léonard, l'ancien superviseur, était encore en service actif. Ce dernier coulait des jours paisibles dans une zone d'habitation du site et recevait la visite de Sébastien de temps en temps pour jouer aux échecs et boire une tasse de thé.

William était très différent de Léonard. Grand, large d'épaule, les cheveux bruns coupés courts, des yeux bruns. Un nez qui avait visiblement été cassé, sans doute plusieurs fois, et une mâchoire carrée achevaient de lui donner un air de brute épaisse, masquant sa véritable intelligence. C'était un soldat à la base et non un érudit comme l'avait été son prédécesseur. Si ses connaissances mystiques étaient parfois lacunaires, il apprenait vite et montrait une adaptabilité quasi sans faille sur le terrain. Il n'était pas un très bon joueur d'échec, mais s'était révélé être de bonne compagnie. Ses longues discussion avec Sébastien portaient souvent sur la stratégie militaire incluant des unités anormales, en ennemis comme en alliés. Des discussions très intéressantes pour l'avenir.

Sébastien portait un costard gris, comme à son habitude. William avait opté pour une tenue utilitaire décontractée, un pantalon noir avec genouillères et un t-shirt gris. Il avait son holster avec un glock 17 à la hanche. Hors de question d'être désarmé dans une zone de confinement.
Enfin, le capitaine Jean Decoup fit son entrée, encore en tenue d'intervention. Il les salua et leur serra la main avant de s'installer à la table. William entra immédiatement dans le vif du sujet.

- Comment s'est déroulée la capture ?

Le capitaine sourit.

- Comme une lettre à la poste.

Conscient que les compte-rendus écrits de débriefing pouvaient se révéler lacunaires, il poursuivit :

- On l'a pistée pendant deux jours avant d'avoir un créneau. Elle s'est arrêtée dans un café, j'ai envoyé un homme dans les cuisines mettre un sédatif dans sa commande. Elle a perdu connaissance relativement vite, on l'a embarquée, administré des amnésiques de classe A1 aux personnes présentes et on a filé directement ici en hélico. Honnêtement, si toutes les missions se déroulaient aussi bien, j'aurais peur que mes hommes se relâchent.

Sébastien posa une question, l'air soucieux.

- Comment avez-vous calculé la dose de sédatif ?

- On a eu accès à son dossier médical. Il n'était daté que de deux ans, compte tenu de son train de vie et de son apparence, notre médecin a pu estimer son poids. Elle devrait être HS pour au moins encore huit heures. On en a profité pour lui faire une prise de sang. Le labo l'a reçue dès notre arrivée, les analyses devraient être en court ou débuter sous peu.

William se remémora rapidement ce qu'il savait sur leur captive. Elle s'appelait Pauline Liona, née le 27 janvier 1993. Dès l'âge de deux ans, elle avait démontré des capacités anormales variées. Télékinésie, électrokinésie, communication avec des animaux. C'était peu étonnant car la Fondation avait mené des recherches généalogiques et découvert qu'elle appartenait à une ancienne lignée de sorcières apparues en Normandie, les Greyja, dont la découverte remontait à l'époque de l'inquisition. La Fondation avait dès lors contacté les parents : c'était là que les choses s'étaient gâtées. Sa mère, dotée de capacités surnaturelles dans une moindre mesure, avait disparu avec sa fille. Lorsque la Fondation l'avait retrouvée, pas loin de six ans plus tard, la localisation de Pauline était inconnue. Sa mère était morte des suites des blessures qu'elle avait encaissées durant sa capture, laissant peu d'espoir à la Fondation de retrouver sa fille. Jusqu'à une série d'incidents curieux ayant eu lieu environ deux mois auparavant. Des anomalies de natures variées. Très variées, en fait. Les analystes de la Fondation avaient d'abord cru qu'il n'y avait pas de lien entre les évènements, qu'ils étaient du fait de différents plieurs de réalités. Jusqu'à ce que l'un d'eux, à force de recouper les données, repère un point commun : une jeune femme sans tuteurs légaux, qui ne restait jamais longtemps au même endroit. Son âge correspondait à celui qu'aurait eu Pauline Liona. Il n'en fallut pas plus à la Fondation pour lancer une opération de capture.
Il se tourna vers Sébastien.

- Elle va probablement être paniquée, en colère ou les deux à son réveil. On ne devrait pas lui injecter un inhibiteur ?

- Les effets secondaires ne vont pas la mettre dans de bonnes dispositions pour nous écouter. Et puis avec le sédatif dans le sang, le mélange ne sera pas des plus plaisant. On devrait simplement…

Les lumières clignotèrent. Une fluctuation de courant dans le réseau.
Les trois hommes se regardèrent. Les sites étaient dotés de générateurs de secours ultra performants et de deux à quatre réseaux secondaires. Une panne de courant aurait entraîné une baisse de la luminosité pour une demi seconde, pas un clignotement. William adressa un léger hochement de tête à Sébastien. Ce dernier ferma les yeux et éveilla la partie de lui qui dormait. Il étendit sa perception au delà des sens humains. Ses yeux avaient la couleur du sable lorsqu'il les rouvrit. Sa voix était légèrement altérée, un peu plus éraillée, lorsqu'il reprit la parole.

- Elle s'éveille.

Decoup fronça les sourcils.

- Mon médecin était certain de ses estimations.

Sébastien secoua la légèrement la tête en signe de dénégation.

- Je doute que votre médecin se soit trompé. Son organisme a dû métaboliser le sédatif plus vite que prévu. Elle est puissante, je ne serais pas étonné que son corps utilise ses pouvoirs sans qu'elle en ait pleinement conscience, c'est un mécanisme de défense.

Les lumières clignotèrent à nouveau. Plus longtemps. Decoup porta la main à son laryngophone.

- Équipe Beta, notre cible s'éveille plus tôt que prévu, préparez-vous à un combat potentiel en intérieur.

Une secousse fit trembler le sol. De toute évidence, Pauline était pleinement éveillée.

- Annulez cet ordre, fit William, inutile de mettre vos hommes en danger. Algiz-5 prend le relai.

Decoup ne discuta pas et relaya immédiatement l'annulation dans sa radio. Sébastien jeta un regard interrogatif à son superviseur, un petit sourire en coin. Ses yeux n'avaient pas encore repris leur teinte brune naturelle. Il savait ce qui allait suivre. Ce n'était pas pour lui déplaire. William lui rendit son sourire.

- Et si tu allais calmer notre invitée ?

- Avec plaisir, ça me fera de l'exercice.

- Ne la secoue pas trop, sauf si nécessaire.

- Aye aye sir.

Sébastien avait tendance à repasser inconsciemment à l'anglais quand il se concentrait intensément.


Zone de confinement Ansuz-9, Abords des Cellules provisoires. Dimension Driscoll - 18/03/2010, 12h32.

Le temps que Sébastien arrive dans la zone où il percevait Pauline, le bâtiment avait été presque entièrement évacué. Il avait étendu sa conscience à travers les couloirs, sans même essayer de masquer sa présence, et l'avait vite repérée. Il l'intercepta au détour d'un couloir. Elle faisait un mètre soixante-cinq et était maigre. Clairement mal nourrie, elle avait le visage émacié. Ses cheveux châtains étaient mi-longs et ses yeux étaient intégralement noirs. Elle semblait plus en colère qu'effrayée. Son pouvoir, à peine contenu, crépitait littéralement autour d'elle. Sébastien afficha un sourire en coin.

- Bonjour Pauline.

Elle sourit à son tour et posa la main sur le mur à sa gauche. Un dixième de seconde plus tard, le mur à droite de Sébastien explosa, projetant divers débris et des arcs électriques dans sa direction. Il fut projeté sur le mur opposé. Il se redressa, fumant, comme si de rien était. Au lieu de sang, ce fut du sable jaune qui s'écoula de ses plaies avant qu'elles ne se referment.

- C'est très inventif de votre part d'utiliser les circuits électriques du bâtiment pour diriger de l'électricité sur un ennemi, mais je préférerais qu'on n'en arrive pas à de telles mesures. On peut juste discuter vous et moi.

Elle n'avait pas enlevé sa main du mur. Une seconde décharge, plus puissante, traversa à nouveau les parois du couloir. Cette fois, Sébastien se contenta de lever le bras droit en direction du trou dans le mur. Il ne quitta pas Pauline du regard et ses yeux se mirent à briller. Les arcs électriques s'écrasèrent contre une barrière invisible.

- Si vous insistez, il est temps pour vous de recevoir une leçon.

Il fit un pas dans sa direction et sembla parcourir la moitié du couloir. Pauline plissa instinctivement les yeux et eut un mouvement de recul. La vague de chaleur qui venait de la frapper lui donnait l'impression d'être devant un four. Se sentant prise au piège, elle opta pour la seule stratégie qui lui semblait viable. Ses cheveux se soulevèrent tandis que l'air l'entourant se chargeait d'électricité statique. De petits arcs électriques prirent naissance autour de son corps pour se dissiper dans le sol autour de ses pieds. Elle ne prit pas la peine d'utiliser les circuits électriques des murs et libéra la foudre au milieu du couloir. Sébastien n'eut pas le temps d'esquiver et fut frappé de plein fouet. Il était à peine projeté en arrière et plaqué contre une paroi que Pauline intensifia l'attaque. L'aveuglante lumière de l'arc électrique s'intensifia et masqua temporairement la forme de Sébastien avant de s'estomper, ne laissant de lui qu'une trace sombre sur le mur.
Prise de vertiges, la jeune femme s'adossa à la paroi la plus proche. Elle venait peut-être de désintégrer son adversaire mais elle n'était pas encore sortie d'affaire. Et ses réserves d'énergies étaient dangereusement basses. Elle ferma les yeux et inspira profondément, essayant de chasser les vertiges, puis toussa. Quelque chose lui avait irrité la gorge. Elle se passa la main sur le visage et sentit quelque chose de granuleux sous ses doigts.

Du sable.

- Impressionnant, mais la force brute sans technique n'est efficace que lorsque l'on surclasse son adversaire de plusieurs magnitudes.

La voix de Sébastien semblait venir de partout autour d'elle. Elle le chercha frénétiquement du regard.
Un souffle brûlant dans son dos fut le seul signe avant coureur qu'elle perçu avant d'être projetée au sol avec un cri de douleur, de surprise et de panique. Une colonne de sable s'était dressée dans son dos et prenait rapidement forme humaine. Le temps que Pauline commence à se relever, il s'était complètement reformé, jusqu'aux vêtements. Il leva la main gauche dans sa direction et étendit ses doigts. Une force invisible la plaqua au sol. Elle tenta de se protéger en créant une force télékinétique opposée, mais ce fut sans succès. Elle était trop affaiblie. Sans relâcher la pression, Sébastien s'approcha pour se placer dans son champ de vision. Il s'agenouilla près d'elle et produisit une flamme jaune dans sa main droite.

- Est-ce que, maintenant, vous êtes disposée à écouter ma proposition ou est-ce que je dois faire preuve de plus de persuasion ?

Elle cessa de lutter.


Zone de confinement Ansuz-9, Cellule provisoire 7. Dimension Driscoll - 18/03/2010, 12h48.

Sébastien s'assit devant Pauline, croisant les doigts sur la table qui les séparait. Il la regarda dans les yeux en conservant le silence, jaugeant sa patience et attendant qu'elle réagisse. Maintenant qu'elle ne faisait plus appel à ses pouvoirs, ses yeux avaient repris leur couleur naturelle : elle avait les yeux gris. Elle tint quarante secondes avant de craquer.

- Quoi ?! Vous allez me regarder comme ça encore longtemps ?

Elle conservait une attitude de défi, mais la démonstration de force effectuée dans le couloir peu de temps auparavant l'avait marquée. Elle avait peur et doutait de sa puissance. Cela pouvait se révéler utile mais également la braquer.
Sébastien inspira et sortit deux petites fioles en verre brun. Elles contenaient des pilules. De la première fiole, il sortit une pilule rosâtre en forme de losange et la déposa sur sa droite. De la seconde fiole, il sortit une pilule blanche de forme ronde et la déposa sur sa gauche. Il désigna les pilules d'un geste de la main droite avant de prendre la parole.

- Vous avez trois choix devant vous, mademoiselle Liona. Je vous demanderai donc de m'écouter attentivement. Je ne vous ferai pas l'affront de vous expliquer que vous disposez de pouvoirs spécifiques ou que vous ignorez tout du monde qui vous entoure. Je vous crois suffisamment intelligente pour l'avoir compris avant même que nous vous capturions.

Il désigna la pilule rose.

- Vous pouvez prendre une pilule comme ceci chaque jour et vivre comme prisonnière ici le reste de votre vie. Cette pilule est un inhibiteur. Il bloquera complètement vos pouvoirs et vous n'aurez plus jamais à vous en soucier. Mais il s'accompagne d'effets secondaires similaire à une pilule contraceptive surpuissante. Les premières semaines seront pénibles mais vous vous y habituerez. Vous serez logée dans un appartement sécurisé et aurez accès à tout le confort moderne moyen que nous pourrons vous fournir, incluant plusieurs limitations. Aucun contact vers l'extérieur, un intranet limité, etc… Vous serez libre d'aller et venir dans une zone restreinte, mais ce ne sont pas franchement des conditions de détention horribles.

Il posa ensuite un doigt entre les deux pilules.

- Vous pouvez ne pas prendre d'inhibiteur et apprendre à maîtriser vos pouvoirs. Mieux, vous serez amenée à vous en servir. Nous avons une équipe composée de personnes dotées de capacités anormales et nous l'employons régulièrement. Les conditions de détention sont les mêmes que pour ma première proposition, mais vous serez amenée à sortir pour les missions et même avoir quelques vacances en dehors des zones de confinement. Sous surveillance, bien entendu.

Il marqua une pause pour laisser à Pauline le temps d'assimiler ce qu'il disait.

- Dans les deux cas, vous serez entourée de personnes qui vous comprennent, car elles sont anormales tout comme vous. Ce ne peut être que bénéfique pour votre stabilité psychologique.

Pauline renifla et demanda :

- Et la troisième possibilité ?

Sébastien afficha un sourire en coin et haussa les épaules.

- Vous avalez cette pilule de cyanure et plus rien de tout cela ne sera un problème pour vous d'ici environ cinq minutes.

Elle perdit de son assurance. Sébastien continua :

- Vous vous dites sans doute qu'après le mal qu'on s'est donné, il est étonnant qu'on vous laisse vous suicider, n'est-ce pas ?

- Vous lisez dans les pensées ?

- J'en suis capable, mais votre expression était plus révélatrice. Cela dit, si ça peut vous rassurer, je soupçonne que vos capacités vous permettraient, à terme, de rendre votre esprit impénétrable à ce genre d'intrusions.

Comme la jeune femme conservait le silence, il enchaîna :

- Vous faites une erreur dans votre analyse. Il n'a jamais été question de vous, mais plutôt de l'humanité. Des gens normaux. Le but de la Fondation SCP est de vous tenir éloignée de l'humanité et inversement. Que vous viviez ou non nous importe peu. Si vous mourrez, nous effectuerons une autopsie et prélèveront tout ce que nous pouvons pour étudier ce qui vous rend particulière. Honnêtement, ce serait du gâchis.

Elle eut un petit rire sans joie.

- Vous allez me dire que je suis trop jeune pour mourir ? Que j'ai toute la vie devant moi ?

- Si cela n'est pas trop présomptueux de la part de quelqu'un de cent-quarante-huit ans qui ne peut, a priori, pas mourir…

Elle cligna des yeux, surprise.

- Vous êtes plutôt bien conservé pour un centenaire.

- Cela a quelques avantages. Je peux répondre à quelques unes de vos questions avant de vous laisser réfléchir.

Sébastien sentait qu'elle était sur le versant. Elle pouvait autant rejoindre la Fondation que prendre la pilule de cyanure. Les prochaines minutes allaient être déterminantes. La subtilité étant qu'il n'avait dit que la vérité sans rien omettre.
Pauline conserva le silence pendant près de deux minutes, puis se risqua enfin à une question.

- Depuis combien de temps est-ce que vous travaillez pour… Comment vous l'avez appelée ?

- La Fondation SCP, pour Sécuriser, Capturer, Protéger. Quant à votre première question, j'ai été capturé en 1917, mais ce n'est que vers 1937 que la Fondation m'a proposé de leur rendre quelques services en échange de condition de détention plus agréables. J'ai, en quelque sorte, été le précurseur de l'utilisation du personnel anormal.

- Et depuis tout ce temps vous n'avez jamais essayé de vous enfuir ?

Il sourit.

- Une seule fois. Ils m'ont retrouvé et capturé à nouveau en à peine vingt-trois heures. Ne songez même pas à vous enfuir, ils vous retrouveraient. Et ils n'enverront pas des humains normaux à votre poursuite, cette fois.

Elle jeta un regard à la pilule de cyanure. Sébastien conserva un visage impassible. Il n'avait néanmoins pas envie de la laisser prendre ce choix.

- Oui, vous êtes piégée avec des chances d'échappatoires nulles. Mais la Fondation a plus à vous offrir que vous l'imaginez.

Le regard de Pauline revint vers lui. Elle l'écoutait, curieuse.

- Vous devez savoir que chaque personne ici sait que vous êtes anormale. De l'humble concierge au directeur du site. Et vous savez quoi ? La majorité vous traitera comme une personne et non comme un monstre. Vous pouvez avoir des amis ici, des gens qui vous comprennent. Vous ne connaitrez plus la solitude. Vos pouvoirs ne seront plus une anomalie, mais une norme. Ils ne seront plus quelque chose à cacher, à craindre. Mais à utiliser pour que d'autres dans votre situation aient le même choix à faire que vous. La Fondation peut vous offrir un but dans la vie, une raison d'être.

Sébastien se leva, espérant avoir touché la corde sensible.

- Le choix vous appartient, Pauline.

Il sortit et referma la porte derrière lui. Il rejoignit William pour observer Pauline à travers le miroir sans teint.

- Joli discours. Tu penses qu'elle va accepter ?

- Je l'espère. Elle est puissante mais manque clairement d'entraînement et de finesse. Elle pourrait être un atout précieux.

Lorsque Sébastien revint, une dizaine de minutes plus tard, Pauline respirait toujours. Les deux pilules étaient toujours sur la table. Il sourit.

- Bienvenue à la Fondation, Pauline.


Zone de confinement Ansuz-9, Laboratoire d'analyse 1. Dimension Driscoll - 18/03/2010, 14h02.

William et Sébastien entrèrent ensemble. Un technicien les y attendait. Le même qui les avait prévenus que les analyses sanguines étaient terminées. Il serra la main aux deux hommes. William prit la parole en premier :

- Dites-moi qu'on l'a trouvée.

Le technicien sourit et lui tendit une feuille contenant les résultats de l'analyse adn.

- Les génotypes ne sont pas tout à fait ce que l'équipe de génétique avait prédit mais… Elle porte bien le gène des Greyja.

William et Sébastien sourirent au technicien.
Ils l'avaient enfin retrouvée…


« Infiltration, exécution | Le sang des sorcières | Maruta 87 »

Sauf mention contraire, le contenu de cette page est protégé par la licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 License