La première aventure colorée de Victor Salendro.

Le 3 Mars 2077, Bourg-Palette, la maison bleue.

12H00.

Victor Salendro était énervé.

Tout en claquant la porte d’entrée, il jeta son sac sur le sol recouvert de poils de chacripan, avant de se diriger à grands pas vers sa chambre située à l’étage, non sans laisser échapper une insulte de sa bouche gercée par le froid.

La chambre était bien rangée, dans le plus pur style palettien. Il s’installa sur son lit et regarda à travers la fenêtre ce qui le mettait autant en colère : un énorme pokémon bloquant le chemin menant à l’école.

Il avait prévenu sa mère au téléphone, lui indiquant qu’il ne pouvait attendre les flûtistes, et il ne voulait pas et ne pouvait pas enlever ce ronflex de la route.

Le meurtre ou la capture de ronflex avaient été prohibés depuis plusieurs années déjà.

Alors, il attendit.

Il attendit qu’ils arrivent, et ils prenaient souvent leur temps. Ce n’était pas complexe de jouer de la flûte, mais les ronflex n’étaient sensibles qu’à certaines mélodies, les autres les rendaient agressifs. Et mieux valait ne pas contrarier un pokémon de 460 kilos.

Alors Victor attendit, comme d’habitude, dans sa chambre. Zappant les chaînes sur la politique à Azuria, les combats de rues par les motards ayant provoqué plusieurs morts, la ville attaquée par un leviator désormais mort et transformé en sushis par la Fondation, et s’arrêta finalement sur un épisode de Yu-Gi-Ho-Ho qu’il ne regarda que d’un seul oeil. Louper une heure de dressage pour regarder ça ? Victor commença à fulminer en tapant du pied en rythme sans s’en rendre compte.

Ne s’intéressant pas vraiment à l’émission pour enfants, il commença à regarder par la fenêtre le ventre du ronflex endormi, s’abaissant puis se relevant doucement. Ne se souciant aucunement de la population qu’il gênait ainsi.

Ils en mettaient du temps ! Les ronflex se multipliaient en même temps, et les pokécologistes ne pourront pas longtemps retarder la saison de chasse. Malgré son amour pour les pokémons, Victor ne pouvait supporter ceux qui se croyaient être le centre du monde.

Tout en soupirant, il continua de regarder par la fenêtre : des cornèbres tournaient en rond autour de l’étang à côté de chez lui, sûrement un autre magicarpe de mort.

Il était habitué à ce genre de spectacles, il était la première génération à avoir connu les pokémons. Ils s’étaient brutalement imposés dans la vie des Hommes, en à peine une décennie, éclipsant totalement les animaux qu’on ne pouvait plus voir que sur des clichés, ou aux côtés d’une célébrité. Et sa mère devait chercher un moyen de rendre le monde plus sûr, nous protéger des pokémons trop dangereux.

Victor était fier de sa mère. Du haut de ses dix-huit ans, il n’avait pas honte de courir la serrer dans ses bras chaque soir lorsqu’elle rentrait de son travail, éreintée mais heureuse de le voir.

Car le Dr Élisa Salendro travaillait à la Fondation $SCP$. Un travail gouvernemental extrêmement important dans la situation géopolitique actuelle. Le temps où les pokémons étaient des animaux usuels comme des chiens, des chats, était révolu. Ils se reproduisaient et, par sélection naturelle, les ont tout simplement remplacés.

Que pouvait faire un lion contre un lézard pouvant le carboniser ? Que pouvait faire une ville contre un rocher pouvant provoquer un séisme dans le seul but de tuer un chien sur sa route ?

Les médias étaient enthousiastes au début, mais les pokémons devenaient de plus en plus nombreux, de plus en plus dangereux. Et des mesures furent prises par les différents gouvernements du monde. Notamment concernant plusieurs de ses installations militaires officielles et secrètes. Et la Fondation $SCP$ était l’une d’entre elles. Enfin une installation administrative pour être exact, rien de bien important.

Mais Victor n’était pas très bon en histoire. Il préférait les jeux vidéos, le foot, passer du temps avec ses amis et surtout avec son chacripan, le seul pokémon en sa possession. Sûrement le seul d’ailleurs, il n’était pas pistonné pour intégrer l’école de dressage malgré ses bons résultats et sa connaissance approfondie de l’anatomie des pokémons. Enfin grâce à des livres, le seul exemplaire de pokémon qu’il eut est encore et toujours son chacripan. D’ailleurs, celui-ci venait quémander des caresses à son dresseur, ce qui le sortit de sa torpeur.

-Qu’est-ce que fais là toi ?

-Chaaaaaaaaacripan !

Victor sourit.

Il était mignon avec son pelage violet et ses pupilles vertes. Ce qui l’était un peu moins, c’était la montagne de travail qui l’attendait. Il devait réviser pour son concours d’admission en fac de biologie des pokémons, et ce n’était pas son chacripan qui allait passer le contrôle à sa place. Il n’était pas plus motivé que cela pour intégrer cette fac, mais c’était le seul choix disponible où il ne fallait pas avoir un père champion d’arène pour avoir une chance, rien qu'une seule, de réussir ses examens.

Tout en soupirant, il descendit l’escalier avant de reprendre le sac qu’il avait laissé dans l’entrée. Au même moment, un bruit sourd se fit entendre : l’alarme de danger biologique.

Victor saisit donc son sac et son chacripan, avant de se diriger vers la cave de la maison bleue de Bourg-Palette, le tout avec une alarme sourde en fond, car il savait que l’alerte concernait sa ville.

C’était la sixième fois en trois jours que cette alarme retentissait.

La cause ?

Un grotadmorv sauvage dans les environs.

Et il était beaucoup trop puissant pour que les villages comme le sien puissent faire appel à des dresseurs qualifiés. Lui pourrait protéger son village s’il en devenait un !

ALERTE, DANGER BIOLOGIQUE.

COMMUNIQUÉ À DESTINATION DES HABITANTS DU BOURG-PALETTE, UN GROTADMORV A ÉTÉ REPÉRÉ SUR LA ROUTE 3.

VEUILLEZ VOUS RENDRE DANS LE BÂTIMENT DISPOSANT D’UNE INSTALLATION D’AIR FILTRÉ LE PLUS PROCHE.

LE GAZ TOXIK DE CE POKÉMON PEUT PROVOQUER DES VERTIGES, DES NAUSÉES, DES VOMISSEMENTS AINSI QU’UN ARRÊT RESPIRATOIRE DANS LE CAS D’UNE EXPOSITION PROLONGÉE.

ÉTANT PARTICULIÈREMENT AGRESSIF DEPUIS PLUSIEURS JOURS ET AYANT PROVOQUÉ LA MORT DE CINQ PERSONNES, UN DRESSEUR A ÉTÉ APPELÉ POUR ÉRADIQUER LA MENACE.

VEUILLEZ VOUS RÉFÉRER À LA PATROUILLE DU POSTE SUD-EST POUR PLUS D’INFORMATION.


MERCI DE VOTRE ATTENTION.



Enfin. Ils en mettaient du temps à l'appeler ce foutu dresseur.

Au début, c’était drôle d’en être un. De voir du monde, de le parcourir. Puis les pokémons se sont multipliés, certains plus que d’autres, et des frontières furent mises en place sous la forme de petits bâtiments entre deux routes. Dans ce bâtiment, un soldat derrière un comptoir veillait à ce que les pokémons de la zone ne se baladent pas partout. Ce bâtiment était en général petit, les jeunes garçons passant en courant sans regarder les actualités sur le petit écran en face du comptoir. Sans même dire bonjour au garde.

Et c’était le boulot de son père.

En général, les pokémons près des petits villages étaient assez communs… et peu dangereux.

Mais plus on s’approchait des grandes villes, des plaines du centre, du QG de la Fondation, et plus ils devenaient puissants, rares et dangereux.

Certains se plaignaient de rencontrer toujours les mêmes pokémons dans leur zone géographique, toujours les mêmes rattatas, poichigeons, et chrysaciers faiblards et nuisibles. Mais c’était illogique de penser ainsi. Tout avait une cause.

Les pokémons sont les mêmes dans un espace géographique pour conserver le même écosystème, la même sécurité, les mêmes risques et intervenir rapidement en conséquence.

Tous les pokémons d’une zone doivent être à peu près du même acabit, justement pour qu’aucun d’entre eux ne tue les autres et s’accapare un espace. Que les pokémons d’une zone se battent entre eux sans aucune forme de domination, pour que l’écosystème reste le même sans grossir ou diminuer. Une mesure parfaitement logique.

Car si les postes entre les routes n’existaient pas, les pokémons se baladeraient partout, les menaces seraient présentes partout, certains pokémons disparaissant complètement car tués par un pokémon d’un type dominant, qui serait alors présent partout. Et personne ne voulait avoir à revivre l’avènement des dracolosses.

Alors Victor soupira et prit son sac, tandis qu’une fumée verdâtre rampait vers sa maison, inexorablement.

Une fumée verdâtre qui ne serait pas là si les gardes-postes avaient fait leur boulot. S’ils n’avaient pas laissé la frontière protégée uniquement par un garde de seconde zone.

Ce grotadmorv serait resté dans sa zone si son père n’avait pas été muté à la frontière supérieure, sans qu’un remplaçant compétent ne s’occupe à sa place du poste sud-est.

La paperasserie… les pokémons s’en fichaient complètement.

Ils continuaient à vouloir passer la frontière et les armes des Hommes n’avaient aucun effet bizarrement.

Si Victor avait appris sa leçon d’histoire, il aurait su que les pokémons étaient des êtres invincibles car insensible aux armes des Hommes. Il aurait su que ces mêmes pokémons se sont reproduits, et ont finalement décidé que la faune locale était nuisible. Enfin certains étaient moins dangereux que d’autres, certains maîtrisaient la glace, le feu, l’air… et Victor connaissait le nom de chacun d’eux ainsi que les tactiques pour les vaincre. Il ne connaissait en revanche, absolument rien sur l’histoire des pokémons en détail, juste les grandes parties.

Mais il savait une chose. Il savait que les soldats ne pouvaient vaincre les pokémons avec des fusils mitrailleurs, des bazookas, des bombes nucléaires. Car les pokémons ne pouvaient être tués que par d’autres pokémons. Et c’est ainsi que naquirent les dresseurs des pocket monsters. Que naquit le rêve de Victor.

Celui-ci claqua la porte de la cave alors que le système de filtrage d’air ronronnait doucement dans celle-ci. Tout en descendant les escaliers, il veilla à ne pas marcher sur la queue du chacripan, celui-ci toujours entre ses jambes, à miauler son espèce encore et encore.

-Chaaaaaaaacripaan !

-Oui oui, c’est ça…

Victor savait également que c’était une manœuvre commerciale qui avait subsisté dans les gènes des pokémons que de répéter inlassablement leur nom. Pourquoi retenir les noms lorsque chaque pokémon avait comme cri son espèce ? Astucieux pour les petits trous de mémoire, et Wondertainment ne se fatiguait ainsi pas à inventer un cri, une humanité à ses créations. Mais elles en avaient une après tout. Sur ces pensées positives, Victor reprit la descente de l’escalier, avant de s’arrêter brusquement, son chacripan se cognant contre ses chevilles en feulant doucement.

-Oh non, l’ampoule a encore grillé.

Ne bougeant pas d’un pouce, il attendit que le système d’éclairage auxiliaire se soit mis en route, avant de finir de descendre les marches menant au sol dur et froid de la cave.

Prenant une couverture et un coussin dans le coin de la pièce, il s’assit sur le matelas qu’il avait installé la veille, prit sa console, et alluma sa simulation de vie sans pokémons : les Sims 7. Un jeu rétro qui était revenu à la mode depuis que les gens ne se rappellaient plus ce que c’était que de vivre sans les pokémons. Que de vivre sans animaux.

Après une heure, il perçut le son caractéristique d’un combat, un torterra d’après ce qu’il entendit. Et le combat était assez intense d’après les tremblements qui secouèrent sa maison.

Encore un dresseur stupide mais puissant. Quelle idée d’utiliser séisme à côté d’un village ! Il était complètement stupide ou juste inconscient ? N’importe qui vous dira qu’utiliser des attaques de type insecte était plus efficace que des attaques de type sol lorsque des civils sont à moins de cent mètres ! Vraiment, il allait peut-être tuer le grotadmorv, mais au prix de la destruction de la route et peut-être même une ou deux maisons. Vraiment aucun sens des responsabilités. Si seulement il avait été à sa place, il aurait… et Victor replongea dans un silence pesant. Il savait qu’il se faisait du mal à parler avec des “si”, mais il ne pouvait faire autrement.

Puis, alors que sa batterie à photons tombait à plat, le jeune homme décida que, quitte à s’ennuyer, autant s’ennuyer utilement. Et sur ces pensées raisonnables, il sortit son livre d’histoire du 21e siècle, la notion quatre concernant les pokémons dans l’histoire. Enfin la naissance de ceux-ci.


Soudian Harbi et Edouard Tapet furent les éléments moteurs de l’économie-monde américaine durant le milieu des années 20 jusqu'à l’affaire du HaremGate. Après de multiples recherches sur le commerce occidental ainsi que sur la génétique, ils parvinrent à s’associer à de grands groupes pharmaceutiques pour développer en 2025, une substance mutagène conçue à base de cellules souches d'embryons et de bromure d'éthidium, entre autre. Cette substance “miracle” eut pour effet de modifier le génome des individus avec pour fonction centrale la suppression des effets néfastes et additifs des produits de consommation usuels tel que le tabac, l’alcool, ou les drogues dures. Elle fut nommée Somiental©.

Document 1 : Extrait de la conférence de l’historien Louis Strouber, le 12 mars 2051.

Durant le vingt-et-unième siècle, nous avons commis deux erreurs majeures qui auraient pu marquer la fin de l’Humanité telle que nous la connaissons. La première fut de prétendre que les terroristes n’avaient pas accès à Internet. La seconde fut de considérer les pokémons comme un produit de consommation, et non comme une race à part entière. […] L’appât du gain et la promesse d’une consommation sans point noir a conduit à détourner la population du point qui grossissait à vue d’oeil. Cet agglutinement de moutons préféra regarder nos premiers pas sur une planète inconnue, plutôt que sur la faune et la flore qui étaient en train de dépérir sur la leur. […] Nous n’avons pas compris. Je n’ai pas compris. Mais il l’a fallu à un moment donné. Il a fallu que nous agissions lorsque toutes les espèces animales existantes furent décimées en moins de deux ans par ce qu’on nomma les “pokémons”. Et nous avons survécu. Mais à quel prix ? […]

Extrait tiré de la conférence de Louis Strouber traitant des pokémons à travers notre histoire, version rédigée par Gérard Porg et disponible aux éditions Gallimard Jeunesse désabusée, 2051.


Document 2 : Une boîte de comprimés et gélules de Somiental© standard.

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Boîte de comprimés et gélules de Somiental© disponible sans ordonnance depuis la réforme du 29 janvier 2034














Document 3 : Comprimé miracle ou désastre ?

Le Somiental est un miracle. Du moins au milieu des années 2030, il le fut. Un miracle permettant de fumer, boire, se droguer, et cela, sans aucune conséquence, que ce soit vis-à-vis des effets cancérigènes, que des effets psychologiques. Fini le manque, fini les privations, bienvenue dans la société de consommation. […] Consommé massivement, ce “médicament” eut un effet non négligeable sur le génome humain ainsi que sur la future génération dotée, dès lors, de chromosomes en plus, sans qu’un quelconque impact ne soit repéré sur cette génération. Du moins, au début. […] Un médicament bien mystérieux, consommé par une grande majorité de la population des pays riches, comment pouvait-on penser à autre chose qu’à une révolution ? Mais le hic, ce fut bien évidemment cette nouvelle génération des années 40. Dès 2039 en fait, les conséquences apparurent. Mais nous ne les avons pas vues. […] Cette modification génétique affecta la faune et la flore locale également, et le fait que le médicament fut violemment critiqué par la nouvelle génération, ne contribua pas à redorer son blason. Bien entendu, un médicament quel qu’il soit doit être incinéré et non jeté dans la nature. Mais le cerveau des consommateurs n’est pas celui des inventeurs. […] La faune et la flore furent rendus insensibles, au même titre que les humains, aux effets néfastes des éléments cités plus haut, en plus de ne plus avoir un nombre de chromosomes similaire à la génération précédente. Et ce ne fut malheureusement pas le seul changement que l’on put observer sur la nature, plus que sur les humains. Et quelques années plus tard naquit ce qu’on nomma “les pokémons”. […]

Extrait tiré de Le siècle des lupio., un roman de Stéphane Born aux éditions Gallimard Jeunesse désabusée, 2054.


Questions :

1) Doc.1 Que reproche Louis Strober à la population mondiale ? Comment, selon lui, aurions-nous pu empêcher cela ?
2) Doc.2 Quelles sont, selon vous, les conséquences résultants de la réforme du 29 janvier 2034 ? Pourquoi le gouvernement l’a t-il mise en place ?
3) Doc.1 et Doc.2 En quoi le Somiental© constitue t-il un problème dans la société du vingt-et-unième siècle ?
4) Doc.3 Émettez une hypothèse concernant l’apparition des pokémons, en vous appuyant sur les termes de Stéphane Born.
5) En vous appuyant sur vos connaissances et les éléments vus en cours, expliquer ce qu’est le Somiental© et ses conséquences sur la population ainsi que sur l’écosystème mondial.




Lisant rapidement les pages de son livre, il le reposa en soupirant : rien qu’il ne connaisse déjà après tout. Le livre était même un peu vide d’ailleurs. Il avait omis de préciser les cours de dressage, la loi des six pokémons par dresseurs pour éviter les rebelles, les capsules remplies d’un liquide spécial, permettant d’apprendre à son pokémon de nouvelles capacités, les postes et les divers autres entreprises de dressage privés, tant de choses pouvaient être dites dans ce livre, mais seul une petite partie était abordée. C’était peu, trop peu, il espérait qu’il y aurait une suite pour lui apprendre des choses intéressantes cette fois.

Commençant à grelotter sur le sol de la cave, son chacripan frottant doucement sa tête contre ses jambes, Victor entendit une nouvelle fois l’alarme, cette fois-ci pour lui signaler que le dresseur avait réussi, et que le gaz avait été soufflé.

DANGER SUPPRIMÉ.

COMMUNIQUÉ À DESTINATION DES HABITANTS DU BOURG-PALETTE, LE GROTADMORV A ÉTÉ SUPPRIMÉ PAR IGOR VOLOVITCH, DRESSEUR DE NIVEAU 86.

VOUS POUVEZ À NOUVEAU SORTIR À L’AIR LIBRE.

PAR SON ACTION, IGOR VOLOVITCH GAGNE 56 000 POINTS D'EXPÉRIENCE ET PASSE DONC NIVEAU 87.

VEUILLEZ VOUS RÉFÉRER À LA PATROUILLE DU POSTE SUD-EST POUR PLUS D’INFORMATION.


MERCI DE VOTRE ATTENTION.



Ah oui, et aussi les points d’expérience. Car à chaque fois qu’un dresseur réussissait à vaincre un pokémon sauvage, il gagnait de l’expérience par le gouvernement qui lui versait des primes pour des réductions dans certains magasins, des points pour la retraite, ou des services offerts gratuitement. Car après tout, qui voulait exercer un tel métier ? À part Victor qui n’était pas pistonné par son papa, seul Red pouvait le devenir avec son père champion d’arène. C’était un rêve hors de sa portée que de devenir dresseur. Malgré tout, il choisit une filière P car c’était tout de même sa passion que ces petites bêtes.

Sur ces pensées, Victor remonta en portant son sac sur une épaule, tandis que la porte d’entrée claqua, révélant sa mère, les cheveux décoiffés, en train d’enlever son sac et son masque à gaz, qu’elle posa sur le meuble de rangement devant elle.

-Maman !

Abandonnant son sac et le chacripan qui miaulait de frustration en se le prenant sur la queue, il enlaça sa mère qui soupira, non sans lâcher un petit sourire.

-Tu ne crois pas que tu es trop vieux pour m'accueillir comme ça ? Je vais changer d’avis si tu continues !

-… Un avis sur quoi ?

-Sur ton voyage en temps que dresseur pardi ! Tu voulais bien aller à la fac près de Paris, non ? Alors j’ai contacté mes collègues et tu pars en fin de semaine si tout va bien !

-… Je te demande pardon ? Tu as fait quoi ? Mais enfin, je suis pas pistonn…

-Tatata ! Travailler à la Fondation fait de moi un piston comme tu dis. Ce n’est pas parce que Red a son père qui est champion d'arène, qu’il doit être le seul du village à partir ! Tu as une mentalité assez pessimiste je trouve. Red n’est sûrement pas un espèce d’élu qui réussira à sauver le monde ou je ne sais quoi. Et tu es bien plus mature que lui à ce que je sache.

-Mais… mais, je n’ai pas de pokémon de combat !

-Ne t’inquiète pas pour ça, tu vas choisir tes pokémons chez le doc pendant que je reste ici, dans la cuisine. Par contre ne prends pas ton temps, je m’imagine mal t’attendre ici pendant toute ma vie mon petit, je travaille moi !

-Je…

Et sans terminer sa phrase, Victor ouvrit la porte à la volée, se dirigeant d’un pas conquérant vers le laboratoire du professeur Chen, pour recevoir son premier pokémon.

Mais avant d’avoir fait dix pas, il vomit brutalement sur le sol. Il avait oublié que le service de nettoyage laissait à désirer.

-Saloperie de gaz toxik…

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