La première aventure colorée de Victor Salendro.
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Titre original : La première aventure colorée de Victor Salendro.
Auteur : Dr Hinault
Date de publication originale : 3 février 2018
Tu aimes Pokémon ? Pas moi. Et après ce conte, tu vas encore moins m’aimer. Brisage d’enfance en cours, veuillez mettre les femmes et les enfants dans les placards et vous défenestrez dans les plus brefs délais. Merci de votre attention.
Le 3 Mars 2077, Bourg-Palette, la maison bleue.
12H00.
Victor Salendro était énervé.
Tout en claquant la porte d’entrée, il jeta son sac sur le sol recouvert de poils de chacripan, avant de se diriger à grands pas vers sa chambre située à l’étage, non sans laisser échapper une insulte de sa bouche gercée par le froid.
La chambre était bien rangée, dans le plus pur style palettien. Il s’installa sur son lit et regarda à travers la fenêtre ce qui le mettait autant en colère : un énorme pokémon bloquant le chemin menant à l’école.
Il avait prévenu sa mère au téléphone, lui indiquant qu’il ne pouvait attendre les flûtistes, et il ne voulait pas et ne pouvait pas enlever ce ronflex de la route.
Le meurtre ou la capture de ronflex avaient été prohibés depuis plusieurs années déjà.
Alors, il attendit.
Il attendit qu’ils arrivent, et ils prenaient souvent leur temps. Ce n’était pas complexe de jouer de la flûte, mais les ronflex n’étaient sensibles qu’à certaines mélodies, les autres les rendaient agressifs. Et mieux valait ne pas contrarier un pokémon de 460 kilos.
Alors Victor attendit, comme d’habitude, dans sa chambre. Zappant les chaînes sur la politique à Azuria, les combats de rues par les motards ayant provoqué plusieurs morts, la ville attaquée par un leviator désormais mort et transformé en sushis par la Fondation, et s’arrêta finalement sur un épisode de Yu-Gi-Ho-Ho qu’il ne regarda que d’un seul oeil. Louper une heure de dressage pour regarder ça ? Victor commença à fulminer en tapant du pied en rythme sans s’en rendre compte.
Ne s’intéressant pas vraiment à l’émission pour enfants, il commença à regarder par la fenêtre le ventre du ronflex endormi, s’abaissant puis se relevant doucement. Ne se souciant aucunement de la population qu’il gênait ainsi.
Ils en mettaient du temps ! Les ronflex se multipliaient en même temps, et les pokécologistes ne pourront pas longtemps retarder la saison de chasse. Malgré son amour pour les pokémons, Victor ne pouvait supporter ceux qui se croyaient être le centre du monde.
Tout en soupirant, il continua de regarder par la fenêtre : des cornèbres tournaient en rond autour de l’étang à côté de chez lui, sûrement un autre magicarpe de mort.
Il était habitué à ce genre de spectacles, il était la première génération à avoir connu les pokémons. Ils s’étaient brutalement imposés dans la vie des Hommes, en à peine une décennie, éclipsant totalement les animaux qu’on ne pouvait plus voir que sur des clichés, ou aux côtés d’une célébrité. Et sa mère devait chercher un moyen de rendre le monde plus sûr, nous protéger des pokémons trop dangereux.
Victor était fier de sa mère. Du haut de ses dix-huit ans, il n’avait pas honte de courir la serrer dans ses bras chaque soir lorsqu’elle rentrait de son travail, éreintée mais heureuse de le voir.
Car le Dr Élisa Salendro travaillait à la Fondation $SCP$. Un travail gouvernemental extrêmement important dans la situation géopolitique actuelle. Le temps où les pokémons étaient des animaux usuels comme des chiens, des chats, était révolu. Ils se reproduisaient et, par sélection naturelle, les ont tout simplement remplacés.
Que pouvait faire un lion contre un lézard pouvant le carboniser ? Que pouvait faire une ville contre un rocher pouvant provoquer un séisme dans le seul but de tuer un chien sur sa route ?
Les médias étaient enthousiastes au début, mais les pokémons devenaient de plus en plus nombreux, de plus en plus dangereux. Et des mesures furent prises par les différents gouvernements du monde. Notamment concernant plusieurs de ses installations militaires officielles et secrètes. Et la Fondation $SCP$ était l’une d’entre elles. Enfin une installation administrative pour être exact, rien de bien important.
Mais Victor n’était pas très bon en histoire. Il préférait les jeux vidéos, le foot, passer du temps avec ses amis et surtout avec son chacripan, le seul pokémon en sa possession. Sûrement le seul d’ailleurs, il n’était pas pistonné pour intégrer l’école de dressage malgré ses bons résultats et sa connaissance approfondie de l’anatomie des pokémons. Enfin grâce à des livres, le seul exemplaire de pokémon qu’il eut est encore et toujours son chacripan. D’ailleurs, celui-ci venait quémander des caresses à son dresseur, ce qui le sortit de sa torpeur.
-Qu’est-ce que fais là toi ?
-Chaaaaaaaaacripan !
Victor sourit.
Il était mignon avec son pelage violet et ses pupilles vertes. Ce qui l’était un peu moins, c’était la montagne de travail qui l’attendait. Il devait réviser pour son concours d’admission en fac de biologie des pokémons, et ce n’était pas son chacripan qui allait passer le contrôle à sa place. Il n’était pas plus motivé que cela pour intégrer cette fac, mais c’était le seul choix disponible où il ne fallait pas avoir un père champion d’arène pour avoir une chance, rien qu'une seule, de réussir ses examens.
Tout en soupirant, il descendit l’escalier avant de reprendre le sac qu’il avait laissé dans l’entrée. Au même moment, un bruit sourd se fit entendre : l’alarme de danger biologique.
Victor saisit donc son sac et son chacripan, avant de se diriger vers la cave de la maison bleue de Bourg-Palette, le tout avec une alarme sourde en fond, car il savait que l’alerte concernait sa ville.
C’était la sixième fois en trois jours que cette alarme retentissait.
La cause ?
Un grotadmorv sauvage dans les environs.
Et il était beaucoup trop puissant pour que les villages comme le sien puissent faire appel à des dresseurs qualifiés. Lui pourrait protéger son village s’il en devenait un !
ALERTE, DANGER BIOLOGIQUE.
COMMUNIQUÉ À DESTINATION DES HABITANTS DU BOURG-PALETTE, UN GROTADMORV A ÉTÉ REPÉRÉ SUR LA ROUTE 3.
VEUILLEZ VOUS RENDRE DANS LE BÂTIMENT DISPOSANT D’UNE INSTALLATION D’AIR FILTRÉ LE PLUS PROCHE.
LE GAZ TOXIK DE CE POKÉMON PEUT PROVOQUER DES VERTIGES, DES NAUSÉES, DES VOMISSEMENTS AINSI QU’UN ARRÊT RESPIRATOIRE DANS LE CAS D’UNE EXPOSITION PROLONGÉE.
ÉTANT PARTICULIÈREMENT AGRESSIF DEPUIS PLUSIEURS JOURS ET AYANT PROVOQUÉ LA MORT DE CINQ PERSONNES, UN DRESSEUR A ÉTÉ APPELÉ POUR ÉRADIQUER LA MENACE.
VEUILLEZ VOUS RÉFÉRER À LA PATROUILLE DU POSTE SUD-EST POUR PLUS D’INFORMATION.
MERCI DE VOTRE ATTENTION.
Enfin. Ils en mettaient du temps à l'appeler ce foutu dresseur.
Au début, c’était drôle d’en être un. De voir du monde, de le parcourir. Puis les pokémons se sont multipliés, certains plus que d’autres, et des frontières furent mises en place sous la forme de petits bâtiments entre deux routes. Dans ce bâtiment, un soldat derrière un comptoir veillait à ce que les pokémons de la zone ne se baladent pas partout. Ce bâtiment était en général petit, les jeunes garçons passant en courant sans regarder les actualités sur le petit écran en face du comptoir. Sans même dire bonjour au garde.
Et c’était le boulot de son père.
En général, les pokémons près des petits villages étaient assez communs… et peu dangereux.
Mais plus on s’approchait des grandes villes, des plaines du centre, du QG de la Fondation, et plus ils devenaient puissants, rares et dangereux.
Certains se plaignaient de rencontrer toujours les mêmes pokémons dans leur zone géographique, toujours les mêmes rattatas, poichigeons, et chrysaciers faiblards et nuisibles. Mais c’était illogique de penser ainsi. Tout avait une cause.
Les pokémons sont les mêmes dans un espace géographique pour conserver le même écosystème, la même sécurité, les mêmes risques et intervenir rapidement en conséquence.
Tous les pokémons d’une zone doivent être à peu près du même acabit, justement pour qu’aucun d’entre eux ne tue les autres et s’accapare un espace. Que les pokémons d’une zone se battent entre eux sans aucune forme de domination, pour que l’écosystème reste le même sans grossir ou diminuer. Une mesure parfaitement logique.
Car si les postes entre les routes n’existaient pas, les pokémons se baladeraient partout, les menaces seraient présentes partout, certains pokémons disparaissant complètement car tués par un pokémon d’un type dominant, qui serait alors présent partout. Et personne ne voulait avoir à revivre l’avènement des dracolosses.
Alors Victor soupira et prit son sac, tandis qu’une fumée verdâtre rampait vers sa maison, inexorablement.
Une fumée verdâtre qui ne serait pas là si les gardes-postes avaient fait leur boulot. S’ils n’avaient pas laissé la frontière protégée uniquement par un garde de seconde zone.
Ce grotadmorv serait resté dans sa zone si son père n’avait pas été muté à la frontière supérieure, sans qu’un remplaçant compétent ne s’occupe à sa place du poste sud-est.
La paperasserie… les pokémons s’en fichaient complètement.
Ils continuaient à vouloir passer la frontière et les armes des Hommes n’avaient aucun effet bizarrement.
Si Victor avait appris sa leçon d’histoire, il aurait su que les pokémons étaient des êtres invincibles car insensible aux armes des Hommes. Il aurait su que ces mêmes pokémons se sont reproduits, et ont finalement décidé que la faune locale était nuisible. Enfin certains étaient moins dangereux que d’autres, certains maîtrisaient la glace, le feu, l’air… et Victor connaissait le nom de chacun d’eux ainsi que les tactiques pour les vaincre. Il ne connaissait en revanche, absolument rien sur l’histoire des pokémons en détail, juste les grandes parties.
Mais il savait une chose. Il savait que les soldats ne pouvaient vaincre les pokémons avec des fusils mitrailleurs, des bazookas, des bombes nucléaires. Car les pokémons ne pouvaient être tués que par d’autres pokémons. Et c’est ainsi que naquirent les dresseurs des pocket monsters. Que naquit le rêve de Victor.
Celui-ci claqua la porte de la cave alors que le système de filtrage d’air ronronnait doucement dans celle-ci. Tout en descendant les escaliers, il veilla à ne pas marcher sur la queue du chacripan, celui-ci toujours entre ses jambes, à miauler son espèce encore et encore.
-Chaaaaaaaacripaan !
-Oui oui, c’est ça…
Victor savait également que c’était une manœuvre commerciale qui avait subsisté dans les gènes des pokémons que de répéter inlassablement leur nom. Pourquoi retenir les noms lorsque chaque pokémon avait comme cri son espèce ? Astucieux pour les petits trous de mémoire, et Wondertainment ne se fatiguait ainsi pas à inventer un cri, une humanité à ses créations. Mais elles en avaient une après tout. Sur ces pensées positives, Victor reprit la descente de l’escalier, avant de s’arrêter brusquement, son chacripan se cognant contre ses chevilles en feulant doucement.
-Oh non, l’ampoule a encore grillé.
Ne bougeant pas d’un pouce, il attendit que le système d’éclairage auxiliaire se soit mis en route, avant de finir de descendre les marches menant au sol dur et froid de la cave.
Prenant une couverture et un coussin dans le coin de la pièce, il s’assit sur le matelas qu’il avait installé la veille, prit sa console, et alluma sa simulation de vie sans pokémons : les Sims 7. Un jeu rétro qui était revenu à la mode depuis que les gens ne se rappellaient plus ce que c’était que de vivre sans les pokémons. Que de vivre sans animaux.
Après une heure, il perçut le son caractéristique d’un combat, un torterra d’après ce qu’il entendit. Et le combat était assez intense d’après les tremblements qui secouèrent sa maison.
Encore un dresseur stupide mais puissant. Quelle idée d’utiliser séisme à côté d’un village ! Il était complètement stupide ou juste inconscient ? N’importe qui vous dira qu’utiliser des attaques de type insecte était plus efficace que des attaques de type sol lorsque des civils sont à moins de cent mètres ! Vraiment, il allait peut-être tuer le grotadmorv, mais au prix de la destruction de la route et peut-être même une ou deux maisons. Vraiment aucun sens des responsabilités. Si seulement il avait été à sa place, il aurait… et Victor replongea dans un silence pesant. Il savait qu’il se faisait du mal à parler avec des “si”, mais il ne pouvait faire autrement.
Puis, alors que sa batterie à photons tombait à plat, le jeune homme décida que, quitte à s’ennuyer, autant s’ennuyer utilement. Et sur ces pensées raisonnables, il sortit son livre d’histoire du 21e siècle, la notion quatre concernant les pokémons dans l’histoire. Enfin la naissance de ceux-ci.
Soudian Harbi et Edouard Tapet furent les éléments moteurs de l’économie-monde américaine durant le milieu des années 20 jusqu'à l’affaire du HaremGate. Après de multiples recherches sur le commerce occidental ainsi que sur la génétique, ils parvinrent à s’associer à de grands groupes pharmaceutiques pour développer en 2025, une substance mutagène conçue à base de cellules souches d'embryons et de bromure d'éthidium, entre autre. Cette substance “miracle” eut pour effet de modifier le génome des individus avec pour fonction centrale la suppression des effets néfastes et additifs des produits de consommation usuels tel que le tabac, l’alcool, ou les drogues dures. Elle fut nommée Somiental©.
Document 1 : Extrait de la conférence de l’historien Louis Strouber, le 12 mars 2051.
Durant le vingt-et-unième siècle, nous avons commis deux erreurs majeures qui auraient pu marquer la fin de l’Humanité telle que nous la connaissons. La première fut de prétendre que les terroristes n’avaient pas accès à Internet. La seconde fut de considérer les pokémons comme un produit de consommation, et non comme une race à part entière. […] L’appât du gain et la promesse d’une consommation sans point noir a conduit à détourner la population du point qui grossissait à vue d’oeil. Cet agglutinement de moutons préféra regarder nos premiers pas sur une planète inconnue, plutôt que sur la faune et la flore qui étaient en train de dépérir sur la leur. […] Nous n’avons pas compris. Je n’ai pas compris. Mais il l’a fallu à un moment donné. Il a fallu que nous agissions lorsque toutes les espèces animales existantes furent décimées en moins de deux ans par ce qu’on nomma les “pokémons”. Et nous avons survécu. Mais à quel prix ? […]
Extrait tiré de la conférence de Louis Strouber traitant des pokémons à travers notre histoire, version rédigée par Gérard Porg et disponible aux éditions Gallimard Jeunesse désabusée, 2051.
Document 2 : Une boîte de comprimés et gélules de Somiental© standard.
Boîte de comprimés et gélules de Somiental© disponible sans ordonnance depuis la réforme du 29 janvier 2034
Document 3 : Comprimé miracle ou désastre ?
Le Somiental est un miracle. Du moins au milieu des années 2030, il le fut. Un miracle permettant de fumer, boire, se droguer, et cela, sans aucune conséquence, que ce soit vis-à-vis des effets cancérigènes, que des effets psychologiques. Fini le manque, fini les privations, bienvenue dans la société de consommation. […] Consommé massivement, ce “médicament” eut un effet non négligeable sur le génome humain ainsi que sur la future génération dotée, dès lors, de chromosomes en plus, sans qu’un quelconque impact ne soit repéré sur cette génération. Du moins, au début. […] Un médicament bien mystérieux, consommé par une grande majorité de la population des pays riches, comment pouvait-on penser à autre chose qu’à une révolution ? Mais le hic, ce fut bien évidemment cette nouvelle génération des années 40. Dès 2039 en fait, les conséquences apparurent. Mais nous ne les avons pas vues. […] Cette modification génétique affecta la faune et la flore locale également, et le fait que le médicament fut violemment critiqué par la nouvelle génération, ne contribua pas à redorer son blason. Bien entendu, un médicament quel qu’il soit doit être incinéré et non jeté dans la nature. Mais le cerveau des consommateurs n’est pas celui des inventeurs. […] La faune et la flore furent rendus insensibles, au même titre que les humains, aux effets néfastes des éléments cités plus haut, en plus de ne plus avoir un nombre de chromosomes similaire à la génération précédente. Et ce ne fut malheureusement pas le seul changement que l’on put observer sur la nature, plus que sur les humains. Et quelques années plus tard naquit ce qu’on nomma “les pokémons”. […]
Extrait tiré de Le siècle des lupio., un roman de Stéphane Born aux éditions Gallimard Jeunesse désabusée, 2054.
Questions :
1) Doc.1 Que reproche Louis Strober à la population mondiale ? Comment, selon lui, aurions-nous pu empêcher cela ?
2) Doc.2 Quelles sont, selon vous, les conséquences résultants de la réforme du 29 janvier 2034 ? Pourquoi le gouvernement l’a t-il mise en place ?
3) Doc.1 et Doc.2 En quoi le Somiental© constitue t-il un problème dans la société du vingt-et-unième siècle ?
4) Doc.3 Émettez une hypothèse concernant l’apparition des pokémons, en vous appuyant sur les termes de Stéphane Born.
5) En vous appuyant sur vos connaissances et les éléments vus en cours, expliquer ce qu’est le Somiental© et ses conséquences sur la population ainsi que sur l’écosystème mondial.
Suite au succès quasi immédiat du Somiental© dans les foyers, notamment suite à la réforme du 29 janvier 2034, diverses usines à travers le monde furent construites dès février 2034, afin de pallier à la demande de plus en plus grande de la pillule. Cependant, suite à l’affaire des ironicadict (voir notion 3, chapitre 5), la population se révolta contre le produit de consommation et cessa brutalement de l’utiliser. Bien que les stocks furent incinérés pour la plupart, de nombreuses boîtes furent retrouvées dans la nature, à même le sol. Ce désastre sanitaire eut des conséquences directes sur la faune et la flore locale, résultant en une étape supplémentaire à la création du premier pokémon.
Document 1 : La polémique des ironicadict.
Il y a une grande différence entre ce que la demande veut, et ce que le producteur a. Dans la grande majorité des cas, le producteur fait croire que ce qu’il a est ce que le public veut. Ce n’est bien sûr jamais le cas, que ce soit pour le Somiental© ou pour n’importe quel autre produit de consommation. […] Un packaging moins coûteux n’a pas suffi à réduire le budget ? Un substitut est alors le plus souvent utilisé. Ici, il prit l'apparence d’un dérivé du pétrole mélangé à un simple alcool, le tout pour, qu’au final, le coût de production soit moindre. Mais ce que les usines n’avaient pas prévu, c’était qu’avant leur assassinat durant l’affaire du HaremGate, Soudian Harbi et Edouard Tapet connaissaient ce substitut “révolutionnaire”, mais ne l’utilisèrent pas. Car celui-ci rendait dépendant. […] Ironique pour une substance qui se veut résoudre les problèmes d’addiction, que de rendre dépendant le consommateur. Autant dire que c’est à cet instant précis que l’opinion publique se modifia du jour au lendemain, et pas pour le meilleur. Et ce lendemain fut marqué dans les mémoires d’une pierre blanche : le 1er septembre 2036 […]
”Une société de consommation déchue et addicte à un anti-addiction, c’était ironique.”
“L’Homme ne doit pas se rabaisser à consommer sans prendre de risques, ils sont là pour ça, pour nous apprendre à rester bon.”
“Il y a du sang de porc dans le nouveau Somiental©, des mégots de cigarettes, des poulets non consentants et les larmes du peuple.”
Tels furent les termes de la population qui retourna brutalement sa veste contre le grand groupe dirigé alors par Stephen McCornbeaf. Il avait voulu contrer la nature, mais il a oublié que l’Homme sait mieux se contrer lui-même. […]
Extrait tiré de Quelle gélule a choisi l’Homme ?, un roman de Michel Michel aux éditions Gallimard Jeunesse désabusée, 2052.
Document 2 : Fiche informative standard de la société Somiental© concernant le recyclage des déchets. Distribuée à partir du 22 avril 2038.
TRIER VOS MÉDICAMENTS !
Qu’est-ce que c’est ? Ce que vous tenez entre vos mains est un tract qui vous est offert par le groupe Somiental©.
De quoi parle t-il ? Du triage de vos comprimés ou gélules de Somiental©. Ne jetez pas vos médicaments n’importe où !
Pourquoi ? Car il s’agit avant tout d’un médicament, il faut le rapporter à votre pharmacie la plus proche, et non pas le jeter à même le sol. Celui-ci prendrait beaucoup de temps à disparaître, et de nombreux animaux pourraient les avaler par erreur.
Qu’est-ce que j’y gagne ? Pour chaque boîte de gélules ou de comprimés de notre marque déposée chez votre pharmacien, Somiental© vous offre 20% de remise sur un autre de nos produits !
Juste si je dépose une boîte même vide chez mon pharmacien ? Oui ! Le groupe Somiental© lutte pour le tri sélectif depuis 2037, alors n’attendez plus ! Le comprimé Jugonim© contre le rhume est disponible depuis septembre !
Alors je fonce !
Document 3 : L’affaire du “Poisson chat”.
Trois ans jour pour jour après l’affaire des ironicadict, et un an à peine après la diffusion des tracts pour le tri des comprimés et gélules de Somiental©, les premières conséquences sur la faune et la flore apparurent. Celles-ci prirent la forme d’un croisement surréaliste entre un poisson chat bleu et un chat domestique. Bien que cela dépassait toutes les connaissances de l’époque, le spécimen avait bel et bien existé, de plus, il fut confirmé qu’il était fertile. De multiples théories émergèrent quant à ce croisement digne de la mythologie grecque, et quelques unes furent abandonnées. […] La théorie la plus fermement admise fut celle d’une institution gouvernementale située dans le Montana. Le bâtiment était auparavant entouré par une barrière de sécurité standard et par des avertissements écrits, stipulant qu’il s’agissait d’un centre de recherche médicale du gouvernement. Les théories convergèrent souvent vers ce lieu car, selon les habitants de Billings, de multiples coups de feu furent entendus durant la nuit du 6 juin 2039, ainsi qu’une explosion selon cinq témoins. Les témoignages firent état de vaches, moutons et autres, sortant de ladite installation en galopant pour certains, en marchant pour d’autres. Bien que le sérieux des témoignages fut contesté après que l’un d’eux dit avoir vu des hommes emporter dans un camion une vache chat, l’opinion publique se résolut finalement à se tourner vers ce lieu après la découverte du 1er septembre 2039. Les autorités qui arrivèrent sur les lieux ne rencontrèrent rien d’anormal selon leurs dires. Le fait que toute enquête ait été omise concernant l’origine des coups de feu ainsi que celle de l’explosion contribua à renforcer le caractère étrange de cette affaire d’Hybridation. […] Le 1er septembre 2039, un chercheur du Riverfront Park découvrit sur le bord de la rivière, ce qu’on nomma dans le langage populaire par la suite “Dr CF” ou “Da real Cat Fish”. Le fait que le parc se situe à moins d’une centaine de kilomètres de l’affaire de l’Hybridation, a contribué à renforcer le mythe sur la naissance du premier pseudo-pokémon de l’histoire de l’Humanité. […]
Extrait tiré de Coup de pokère, un roman de Picso Sopiqué aux éditions Gallimard Jeunesse désabusée, 2056.
Document 4 : Le croisement entre un poisson chat bleu originaire du Riverfront Park, et un chat domestique de l’espèce Felis Silvestris.
Seul spécimen de ce type retrouvé à ce jour. D’autres croisements furent bien sûr observés au Riverfront Park, comme dans le reste du monde dès décembre 2039.
Questions :
1) Doc.1 Selon vous, pourquoi cette affaire se nomme ironicadict ? Justifiez.
2) Doc.2 Quel est l’objectif de Somiental© ici ?
3) Doc.3 et Doc.4 En quoi les mentalités changèrent durant l’année 2039 ?
4) Doc.1 et Doc.2 Après avoir rappelé votre réponse à la question 1), justifiez l’animosité du public vis-à-vis de Somiental©.
5) En vous basant sur votre cours et sur les documents, résumez en une douzaine de lignes la chute du groupe Somiental© et les conséquences directes de celle-ci.
L’affaire du poisson chat le 1er septembre 2039 fut la première hybridation du vingt-et-unième siècle, mais sûrement pas la dernière. Ce marché prolifique d’espèces rares conduit à un commerce organisé par le grand groupe de jouets Wondertainment sous le nom d’Homybrid©. Malgré les réticences au début du projet, le public fut étonné de la multitudes de choix disponibles pour les hybridations. Le secret de la synthèse est encore aujourd'hui inconnu cependant. L’affaire de la cross-pulp le 7 décembre 2039 a cependant marqué les esprits sur la morale des business man de Wondertainment.
Document 1 : Sixième génération de Homybrid© lancé le 12 janvier 2040, soit un mois après l’affaire de la cross-pulp et un mois avant celle du premier pokémon.
Le Cerfish fut le premier et dernier Homybrid© de Wondertainment. Quelques mois plus tard, la marque se renomma PokeGroup© suite à l’affaire du salamèche.
Document 2 : L’affaire de la cross-pulp.
Avec plus d’un demi-milliard de chiffre d'affaires et environ 10 millions de Homybrid© vendus en à peine une semaine, la firme transnationale Wondertainment réussit à s’accaparer le marché de l’animalerie et le coeur des enfants en un temps record. Son succès se transforma bien vite en une domination des autres usines de jouets et autres domaines du divertissement pour les 5-15 ans. Cependant, en un jour à peine, tout bascula. Ce fut l’affaire de la cross-pulp. Un jeu de mots populaire entre pulp la bouillie, et cross-breed, hybride. Cette bouillie d’hybrides fut découverte le 7 décembre 2039 par le Dr Édouard Sicurgan, l’actuel dirigeant de la Fondation $SCP$ (voir Notion 4, chapitre 4). […] La société Wondertainment ayant toujours gardé sa “recette” secrète, peu de ses employés connaissent actuellement le procédé de fabrication intégral, chacun n’étant assigné qu’à une tâche de la chaîne, tandis que les cadres se chargeaient de leur “insuffler la vie”. […] Quelques jours après son recrutement par la société, le Dr Édouard Sicurgan put avoir accès aux “poubelles” de l’usine de Manhattan qui prirent la forme de tonnes de matière liquide bleuâtre qui était entreposés là. Les analyses permirent d’établir une corrélation entre l’ADN des Homybrid© et cette substance bleuâtre. […] Wondertainment se prononça sur cette découverte en la taxant d’”espionnage industriel” des locaux de son entreprise. Cependant, devant la pression du public cherchant à savoir ce qui se cachait derrière les Homybrid©, Wondertainment se résolut à confirmer les preuves des divers scientifiques ayant étudiés la substance : “la présence du Somiental© dans l’ADN de la faune et de la flore locale permit de créer des hybrides, par un procédé anormal et mystérieux, qui seraient alors fertiles. Cependant, la progéniture, bien que pouvant se reproduire, peut se dégrader au troisième jour après sa naissance dans 56% des cas, résultant en une matière bleuâtre inconnue que l’on ne peut incinérer ou détruire par des moyens artificiels. La société se résolut donc à la conserver en attendant qu’un moyen soit trouvé pour la détruire.” […] Cette affaire eut un impact sur la société qui vit son chiffre d’affaire diminuer suite à des campagnes pour les droits des animaux, ainsi que le Vatican qui avait, dès le début, réprouvé la vente d’hybrides. […]
Extrait tiré de Wondertainment, la naissance du PokeGroup©, un roman de Mamadou Serge aux éditions Gallimard Jeunesse désabusée, 2056.
Document 3 : Un nouveau marché mondial : les pokémons.
Après l’affaire de décembre, il était clair que Wondertainment devait redresser la barre s’il ne voulait pas sombrer dans l’océan remplit des requins du commerce. Et ces requins n'attendaient que ça, pour prendre leur part du gâteau. Mais le dirigeant inconnu de Wondertainment était loin d’être stupide, et ses chercheurs également. Il s’avéra que cette substance bleue était plus utile qu'elle ne le laissait paraître de prime abord. Premièrement, elle se décomposait dans son environnement à une vitesse grand V. Et son taux de mutation par jour était extrêmement élevé. De deux, elle pouvait modifier cet environnement pour les Homybrid©. Ce changement peut-être qualifié de magique, même à notre époque. Car cette substance entrant en contact avec l’environnement puis avec un Homybrid©, produit un nouvel hybride ayant les “caractéristiques” de cet environnement. Et le premier cas de Wondertainment fut une salamandre en contact avec une flamme elle-même mise en contact avec la substance bleu étrange trouvée dans les poubelles de son usine, nouvellement nommé PokeGroup©. Car salamèche fut le premier véritable pokémon a voir le jour le 12 février 2040. […] Le PokeGroup© devint encore plus populaire auprès de la jeunesse, avec des hybrides moins dangereux tels que poichigeon ou chenipan. Il était à noter cependant, que la substance blanche rendit les multiples pokémons insensibles aux armes humaines. Seul un pokémon pouvait combattre un autre pokémon. S’ensuivit alors les premières évolutions : des mutations de la substance qui provoquèrent un changement chez le pokémon plus ou moins prononcé. Et le PokeGroup© ne fut cependant pas le seul à s’intéresser à cela : l’armée ainsi que le gouvernement, les hôpitaux, les associations caritatives, les écoles, la recherche, tous voulaient des pokémons à étudier, tout le monde n’attendait que ça, tout le monde ne parlait que des pokémons. C’était les années d’or, sans qu’aucun ne vit la tempête gigantesque qui allait balayer le monde, sans qu’aucun ne se rende compte que les dracolosses n’étaient pas si loin que ça. […]
Extrait tiré de Un jour, il y eut des animaux., un roman de Myshaile Michayle aux éditions Gallimard Jeunesse désabusée, 2057.
Document 4 : Un salamèche dans son milieu naturel.
Premier croisement naturel connu entre une salamandre et une flamme. L’émergence de cette espèce dans le milieu du vivant, marqua l’avènement d’un nouvel écosystème mondial dès les années 40.
Questions :
1) Doc.1 Selon vous, qu’elle a été le premier public visé par Wondertainment ?
2) Doc.2 Expliquez avec vos propres mots, la raison de la peur du public vis-à-vis de la firme.
3) Doc.3 et Doc.4 En quoi les pokémons constituent-ils une révolution pour l’époque ?
4) En vous basant sur les documents et vos connaissances, établissez une chronologie des événements de septembre 2039 à février 2040.
Entre le début et le milieu des années 40, le phénomène PokeGroup© ne fit que s’intensifier (voir Notion 2). Cependant, dès 2045, deux affaires majeures conduisirent le gouvernement à créer officiellement la Fondation $SCP$ qui était alors un centre des affaires étrangères dans de multiples pays. Ces deux grandes affaires furent celle des pokémons sauvages et des pokémons de niveau supérieur qui conduisirent également à la création de frontières et de postes entre les différentes villes, villages, routes du monde. Des métiers encore communs de nos jours comme garde-poste, dresseur, flûtiste et bien d’autres, naquirent également de cette période que fut le milieu des années 2040, plus communément appelé “les heures les plus sombres de notre histoire”.
Document 1 : Les pokémons sauvages.
Il est un fait important et bien connu, c’est que les choses ne sont pas toujours ce qu’elles nous paraissent.
Cette citation de Douglas Adams résume assez bien ce qu’il s’est passé durant 45. Jusqu'à présent, les pokémons étaient des produits de consommation. On les vendaient comme des petits pains sans se soucier du coeur qu’ils étaient censés avoir. Les divers gouvernements du monde avaient fait pression sur Wondertainment pour la production de pokémons plus “utiles” que des chenilles, chien, chats, singes et autres. Mais celui-ci ne cherchait qu’à toucher un public jeune, et par extension les parents de ces derniers. Soit en somme une grande partie de la population mondiale. Les tanks, dragons, virus commandés par l’armée, ne furent jamais vendus. Et les sanctions que le gouvernement imposait à la société, ne fit qu’augmenter la cadence à laquelle celle-ci vendait les pokémons “faibles”. […] Mais tout changea en mai 2045. Le 8 mai pour être tout à fait exact. Car ce jour marqua la naissance, ou plutôt la découverte, des pokémons sauvages. […] Ces pokémons sauvages étaient, comme leur nom l’indique, trouvés dans la nature. Ils étaient déformés, dangereux, et Wondertainment dût créer des pokémons aussi dangereux pour les combattre. Leur naissance était sujet à débat, mais on estima que la substance bleuâtre n’était pas restée dans l’usine finalement, et que des Homybrid© étaient encore en vie, délaissés par les consommateurs, ou que les hybrides qui restaient depuis le 1er septembre, avaient eu une progéniture qui avait elle-même était en contact avec la substance bleuâtre des poubelles de Wondertainment. Il se trouva d’ailleurs que ces pokémons sauvages étaient “100%” naturels si l’on peut dire. Or la nature est dangereuse de base, et c’est ainsi que des pokémons de la seconde génération virent le jour : osselait, branette, empiflor, oniglali, fantominus, et bien sûr dracolosse. Il se trouva également que ces pokémons de la seconde génération n’aimaient pas être en contact avec la faune et la flore “non affectée”. On dénombra alors dans le monde entier des espèces entièrement décimées par les pokémons. Après tout, que pouvaient faire les plus grands prédateurs contre eux ? […] Des jours ont été nécessaires pour se rendre compte du désastre. Alors que Wondertainment continuait à vendre ses produits au plus offrant, des pokémons se multipliait ici et là. Car, bien que dangereux, les pokémons de la seconde génération étaient fertiles. Ceux de la première ne l’étant pas, bien évidemment pour des raisons économiques. […] Et c’est ainsi que les dresseurs se manifestèrent, ainsi que la Fondation $SCP$. Ce métier, bien que dangereux, put voir le jour grâce aux pokémons de la troisième génération, ceux qui devaient combattre les pokémons sauvages tout en obéissant aux humains. […]
Extrait tiré de Combattre le feu par le feufollet., un roman de Sylvain Dufif aux éditions Gallimard Jeunesse désabusée, 2060.
Document 2 : La Fondation $SCP$.
La sélection naturelle. Un concept vieux comme le monde qui s’est appliqué aux animaux, aussi bien qu’aux pokémons. Devenus extrêmement nombreux avec une période de gestation d’environ dix jours, et une croissance accélérée avec environ un an en une semaine, les pokémons sauvages devinrent bien vite un danger sur la scène mondiale, et les quelques dresseurs qui étaient réquisitionnés étaient peu nombreux à s’en sortir. Avec un taux de mortalité proche des 58% dès le premier jour de service, le métier de dresseur ne faisait pas rêver. Cependant, un dresseur parvint à former un groupe composé d’autres dresseurs, pour former le premier et le plus efficace comité, avant la Fondation, qui ait réussi à supprimer un grand nombre de pokémons sauvages du globe. Cependant, un danger existait tout de même, et celui-ci avait pour origine l’existence de dracolosse. Il était le pokémon qui posa le plus de difficulté aux dresseurs de tout horizon, la substance bleuâtre lui ayant octroyé un pouvoir surpuissant, il était considéré comme un exploit qu’un dresseur réussissait à battre un dracolosse, peu importe qu’il appartienne au conseil des quatres dresseurs ou non. […] Bien que ce pokémon ait été au début plutôt rare, la substance muta jusqu’à ce qu’il atteigne une forme que le public qualifia de “méga-dracolosse”. Cette évolution le rendit plus puissant, mais également beaucoup plus présent, la population mondiale des dracolosses augmentant tandis que celle des animaux diminua. Et celle des humains également. Car ce n’était pas moins de 35% de la population mondiale qui périt sous les assauts répétés des dracolosses, alors de plus en plus nombreux. […] Alors que le massacre continua pendant environ un mois, le gouvernement en fit appel à une institution inconnue à l’époque puisque uniquement chargée des tâches administratives standards : la Fondation $SCP$ ou $Superviser$ et $Combattre$ les $Pokémons$. Cette institution réquisitionna des pokémons inconnus jusqu’alors, et parvint à décimer entièrement les dracolosses. Ces pokémons inconnus furent surnommés légendaires, mais personne jusqu’à présent ne parvint à les voir, la Fondation évacuant systématiquement le lieu à chaque fois qu’elle réquisitionnait un de ses pokémons. Des témoins affirmèrent cependant qu’il ne s’agissait pas de pokémon puisque non hybrides, mais d’un lézard géant, un homme portant des tatouages, une enfant visiblement dans le coma, et bien d’autres encore. Mais toutes ces théories furent bien évidemment oubliées, car seul un pokémon pouvait vaincre un autre pokémon. […] Depuis la disparition totale des dracolosses, la Fondation $SCP$ devint mondialement connue comme la sauveuse de notre monde, les gouvernements décidèrent alors en un temps record, sans qu’aucun ne la connaisse avant, que celle-ci devait contrôler les pokémons dans le monde entier, et agir en conséquence en fonction de chaque espèce nouvelle de pokémon, qui surgirait sur la surface du globe. […]
Extrait tiré de Des sauveurs mystérieux, un roman de Douglam Adas aux éditions Gallimard Jeunesse désabusée, 2060.
Document 3 : Seul cliché connu et réfuté d’un pokémon “légendaire”.
Photo prise par un témoin retrouvé mort, son appareil photo à la main, n’ayant pas suivi les consignes de la Fondation à évacuer. Il s’agit du seul cliché pris pendant l’action d’un pokémon. Aucun montage n’a été découvert et les lieux furent nettoyés par la Fondation dans la semaine, laissant des dracolosses dans toute la ville, mais ne pouvant plus causer le moindre danger.
Questions :
1) Doc.1 En vous aidant du document, expliquez avec vos propres mots la différence entre un pokémon sauvage et un pokémon de la première génération.
2) Doc.2 Qu’est-ce que la Fondation $SCP$ ? En quoi est-elle différente de Wondertainment ? Justifiez.
3) Doc.2 et Doc.3 Selon vous, qu’est-ce que la Fondation $SCP$ utilisa pour lutter contre la crise des dracolosses ?
4) En vous basant sur vos connaissances et sur les documents vus en cours, résumez en une dizaine de lignes le rôle de la Fondation $SCP$ avant et après les années 40.
Lisant rapidement les pages de son livre, il le reposa en soupirant : rien qu’il ne connaisse déjà après tout. Le livre était même un peu vide d’ailleurs. Il avait omis de préciser les cours de dressage, la loi des six pokémons par dresseurs pour éviter les rebelles, les capsules remplies d’un liquide spécial, permettant d’apprendre à son pokémon de nouvelles capacités, les postes et les divers autres entreprises de dressage privés, tant de choses pouvaient être dites dans ce livre, mais seul une petite partie était abordée. C’était peu, trop peu, il espérait qu’il y aurait une suite pour lui apprendre des choses intéressantes cette fois.
Commençant à grelotter sur le sol de la cave, son chacripan frottant doucement sa tête contre ses jambes, Victor entendit une nouvelle fois l’alarme, cette fois-ci pour lui signaler que le dresseur avait réussi, et que le gaz avait été soufflé.
DANGER SUPPRIMÉ.
COMMUNIQUÉ À DESTINATION DES HABITANTS DU BOURG-PALETTE, LE GROTADMORV A ÉTÉ SUPPRIMÉ PAR IGOR VOLOVITCH, DRESSEUR DE NIVEAU 86.
VOUS POUVEZ À NOUVEAU SORTIR À L’AIR LIBRE.
PAR SON ACTION, IGOR VOLOVITCH GAGNE 56 000 POINTS D'EXPÉRIENCE ET PASSE DONC NIVEAU 87.
VEUILLEZ VOUS RÉFÉRER À LA PATROUILLE DU POSTE SUD-EST POUR PLUS D’INFORMATION.
MERCI DE VOTRE ATTENTION.
Ah oui, et aussi les points d’expérience. Car à chaque fois qu’un dresseur réussissait à vaincre un pokémon sauvage, il gagnait de l’expérience par le gouvernement qui lui versait des primes pour des réductions dans certains magasins, des points pour la retraite, ou des services offerts gratuitement. Car après tout, qui voulait exercer un tel métier ? À part Victor qui n’était pas pistonné par son papa, seul Red pouvait le devenir avec son père champion d’arène. C’était un rêve hors de sa portée que de devenir dresseur. Malgré tout, il choisit une filière P car c’était tout de même sa passion que ces petites bêtes.
Sur ces pensées, Victor remonta en portant son sac sur une épaule, tandis que la porte d’entrée claqua, révélant sa mère, les cheveux décoiffés, en train d’enlever son sac et son masque à gaz, qu’elle posa sur le meuble de rangement devant elle.
-Maman !
Abandonnant son sac et le chacripan qui miaulait de frustration en se le prenant sur la queue, il enlaça sa mère qui soupira, non sans lâcher un petit sourire.
-Tu ne crois pas que tu es trop vieux pour m'accueillir comme ça ? Je vais changer d’avis si tu continues !
-… Un avis sur quoi ?
-Sur ton voyage en temps que dresseur pardi ! Tu voulais bien aller à la fac près de Paris, non ? Alors j’ai contacté mes collègues et tu pars en fin de semaine si tout va bien !
-… Je te demande pardon ? Tu as fait quoi ? Mais enfin, je suis pas pistonn…
-Tatata ! Travailler à la Fondation fait de moi un piston comme tu dis. Ce n’est pas parce que Red a son père qui est champion d'arène, qu’il doit être le seul du village à partir ! Tu as une mentalité assez pessimiste je trouve. Red n’est sûrement pas un espèce d’élu qui réussira à sauver le monde ou je ne sais quoi. Et tu es bien plus mature que lui à ce que je sache.
-Mais… mais, je n’ai pas de pokémon de combat !
-Ne t’inquiète pas pour ça, tu vas choisir tes pokémons chez le doc pendant que je reste ici, dans la cuisine. Par contre ne prends pas ton temps, je m’imagine mal t’attendre ici pendant toute ma vie mon petit, je travaille moi !
-Je…
Et sans terminer sa phrase, Victor ouvrit la porte à la volée, se dirigeant d’un pas conquérant vers le laboratoire du professeur Chen, pour recevoir son premier pokémon.
Mais avant d’avoir fait dix pas, il vomit brutalement sur le sol. Il avait oublié que le service de nettoyage laissait à désirer.
-Saloperie de gaz toxik…