Pomeroy : O.K., l'enregistrement est lancé. Capitaine Pomeroy, FIM 668-FR-2, on est le 1er mai 2024, il est 08h30. Début de l'opération d'exploration du manoir [SUPPRIMÉ]. À mon signal…
[Le Capitaine Pomeroy abaisse sa main. Les 5 autres agents forcent la porte d'entrée du manoir et pénètrent dedans, avançant avec leurs fusils pointés vers l'avant.]
[L'entrée donne sur deux portes au fond, deux couloirs sur les côtés et d'un grand escalier en bois menant à l'étage supérieur. L'escalier est partiellement effondré.]
Pomeroy : D'après les plans que nos gars ont récupéré, les couloirs de l'étage mènent tous les deux à une même pièce centrale, donc j'y vais avec Younsi. Feulner et Salvel, vous prenez à droite en bas, et De Schmitz et Madrigal à gauche. Et on reste en contact, on est pas à l'abri qu'il reste des gens ou des anomalies, ou même que les pièces aient été modifiées.
[Les agents se séparent.]
[Les agents Feulner et Salvel inspectent plusieurs pièces vides ou presque vides : une cuisine, une buanderie où quelques vêtements jonchent le sol, une pièce ressemblant à une salle de classe mais uniquement meublée avec des chaises et des bureaux.]
[L'agent Feulner regarde le contenu des placards de la cuisine.]
[L'agent Salvel examine les vêtements.]
[La conversation a été supprimée par manque d'intérêt.]
[Les agents De Schmitz et Madrigal inspectent plusieurs chambres comportant chacune une dizaine de lits simples et dépourvues de toute autre mobilier ou décoration.]
[L'agent Madrigal regarde sous les lits.]
De Schmitz : Est-ce que tu es au courant de ce qui est arrivé à l'équipe 1 ?
Madrigal : L'équipe 1 ?
De Schmitz : On s'appelle FIM-668-2, il y a eu des gens avant nous, forcément.
Madrigal : C'est pas parce qu'on inspecte un objet annexe d'un objet SCP ?
[Un silence. L'agent Madrigal rit, suivi de l'agent Salvel.]
De Schmitz : Oh t'es con.
Madrigal : Nan je sais pas, et je crois que je préfère pas savoir. En plus vu comment c'est glauque ici, on risque d'avoir nos propres problèmes… ou de rencontrer ce qui a libéré des places dans l'équipe.
De Schmitz : J'avoue… Sérieux, qui vivait là ? C'est d'un triste… Même pas une bibliothèque, ou une télé ? C'était quoi, des moines ?
Feulner : On nous a dit "potentielle secte" alors franchement, t'es pas si loin.
De Schmitz : Tiens attends, c'est quoi ça ?
[Madrigal rejoint De Schmitz. Il se tient devant un pan du mur blanc sur lequel sont dessinés des arbres au crayon et au feutre ; les troncs sont en rouge et les feuilles en vert.]
Madrigal : Au moins ils avaient des ateliers d'éveil aux arts plastiques.
[Les deux agents rient.]
[Les agents Younsi et Pomeroy empruntent l'escalier et, une fois à l'étage, avancent dans le couloir de droite. Il est dépourvu de portes et fait un angle droit vers la gauche au fond pour rejoindre l'autre couloir de l'étage. Sur le mur du fond se trouve une porte. Les mêmes arbres que dans les chambres sont visibles sur tous les murs des deux couloirs.]
Younsi : Dites Capitaine, vous n'entendez pas comme un son bizarre ? Une sorte de sirène ?
Pomeroy : Non, rien.
[Un silence.]
Pomeroy : Et le spectre sonore est plat. Tu es sûr que ce n'est pas ta radio ?
Younsi : Non, c'est vraiment un truc régulier qui monte et descend en quelques secondes, puis qui revient.
Pomeroy : Hmm… Faisons attention en entrant.
[L'agent Pomeroy ouvre lentement la porte centrale. La pièce est circulaire et pourvue de bancs comme un amphithéâtre. Une estrade se trouve en contrebas et un objet non-identifiable est posé dessus. La pièce est intégralement couverte de mousse partiellement desséchée.]
Younsi : Bordel…
[Un bruit semblable à une sirène ou un coup de vent monte crescendo en une seconde puis s'estompe aussi vite.]
Pomeroy : Ah oui, le bruit… Ça vient du truc sur l'estrade. Eh les gars, ramenez-vous en haut, on a de l'activité potentielle.
Feulner : On arrive.
De Schmitz : C'est un cri d'oiseau ça, non ?
[Les 6 agents se rassemblent en haut. L'agent Pomeroy ouvre à nouveau la porte de l'amphithéâtre.]
[Le bruit peut à nouveau être entendu en boucle.]
Pomeroy : Doucement, on sait pas ce que c'est.
[Les agents Pomeroy, Feulner, Salvel, Younsi et Madrigal descendent les escaliers centraux de l'amphithéâtre tour à tour. Les agents se rassemblent autour de l'objet au centre de l'estrade.]
Younsi : C'est… une enceinte ?
Pomeroy : Non, c'est un magnétophone. Tu es si jeune que ça ?
[L'agent Salvel stoppe la lecture.]
Pomeroy : Putain ! Et si c'était piégé ? Tu nous aurais tous tués !
Salvel : Désolé mais ça me disait rien qui vaille. On aurait dit un oiseau, non ?
Madrigal : Oui, De Schmitz a dit ça aussi quand on est montés… Moi perso j'entends rien de plus que- Attendez, il est où ?
[Les 5 agents se retournent. L'agent De Schmitz n'est présent sur aucune des caméras. Ils regardent dans l'amphithéâtre. L'agent Salvel remonte les marches.]
Younsi : De Schmitz ?
Madrigal : Chris ?
Pomeroy : Bordel Christoffer, où est-ce que t'es passé…
[L'agent Pomeroy ouvre le magnétophone et en sort une cassette.]
Pomeroy : Putain de merde.
Salvel : Les gars…
[La caméra de l'agent Salvel filme un petit tas de mousse humide à l'entrée de l'amphithéâtre.]