Gazette d'Aleph : Numéro 43
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Gazette d'Aleph

Mars 2022

leon-camel-de-namur.png



L’Édithaumiel

par Léon Camel de Namur, mystérieux concierge.

La Gazette d'Aleph est soucieuse d'être toujours plus proche de ses lecteurs et, de manière générale, de cette foule populaire dont notre propre équipe est si proche au quotidien. En ces temps difficiles de défiance envers les médias, comment faire pour mieux montrer cette proximité ? Pour une somme modique, nos cabinets de conseils nous ont apporté la réponse : laisser la parole à un homme simple, tel que vous.

Léon Camel n'est pas plus un reptile qu'il n'est un anagramme : c'est avant tout un agent d'entretien dévoué, un auto-entrepreneur investi et un concierge fidèle à la Gazette depuis son arrivée il y a de cela six jours. À la veille de l'échéance présidentielle, il souhaite s'adresser à vous.


« Comme une sensation d'écœurement. »

Françaises, Français,

Ne ressentez-vous pas, vous aussi, ce malaise ? Cette sensation d'écœurement, submergés que nous sommes depuis des mois par l'élection présidentielle, les sondages, les débats, en bref : le matraquage médiatique ?

Vincent a beau leurrer ses lecteurs, Xavier nier l'évidence ou Bernard renauder face à la contestation, sommes-nous vraiment dupes d'une élection déjà jouée d'avance ? En tant que simple concierge représentatif d'une part essentielle de la population française de la classe moyenne/basse, je le pense. Aussi, ce week-end, je n'irais pas voter. Et je vous invite à faire de même.

Il y a plus important dans le monde, ne l'oublions pas. La guerre en Europe, face à laquelle nous maintenons un sang froid phénoménal. Le COVID, que nous n'avons atténué qu'à force d'un investissement collectif sans précédent. Le réchauffement climatique, que je veux dire on se débrouille bien quand même, d'accord on est pas vraiment dans les clous de l'Accord de Paris mais je veux dire les Chinois non plus hein et ils sont vachement plus nombreux que nous.

Avons-nous vraiment envie de risquer de perdre ce que nous avons déjà en changeant de gouvernement ? Je ne crois pas, non.

Alors, tous ensemble, en tant que Français moyens, disons non à la dictature des urnes, comme disaient Coluche et Jean-Paul Sartre, deux égéries de l'art de vivre à la France dont, je suis sûr, vous vous souciez de l'avis.

Ce n'est même pas une question d'abstention, c'est une question de joie de vivre. Vous comptiez voter Le Pen ? Faites une tarte, dimanche matin ! Vous vouliez voter Mélenchon ? Un bon jogging vous déboucherait les bronches ! Laissez ces sornettes aux cadres sups et à tous les rabats-joie en costume-cravate qui ne savent pas profiter de la vie : vous valez mieux que ça.

Aussi, je ne vous dis pas rendez-vous ce week-end — et vous laisse de ce pas apprécier ce numéro de la Gazette d'Aleph, l'un des rares journaux qui soit encore apolitique en France.

Vive la République, vive les trucs que les Français moyens aiment bien. Les crackers Belin, par exemple.

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