#page-title { display: none !important; } /* Accessibilité liens */ #page-content .body .yui-content a { text-decoration: underline; transition: .3s; } #page-content .body a:hover, #page-content .body a:focus { text-decoration-thickness: 2px; } #page-content .body .printuser.avatarhover a { text-decoration: none; } .printuser.avatarhover a:hover, .printuser.avatarhover a:focus { text-decoration: underline; } /* Mise en page */ .wrap { border: solid 2px #112211; background: #FEFEFE; padding: 0; margin-bottom: 3px; } .titre { padding: 1em; margin: 1.5em; border: 0px; background-color: darkred; color: white; font-family: "Merriweather, serif"; text-align: center; } .titre p { line-height: 2em; } /* .titre-edito { } @media only screen and (max-width: 600px) { .edito .image-container.floatright { clear: both; float: none; } } */ .body { margin: 0; padding: 25px; } .article { padding: 10px 10px 25px 10px; border: 0 solid #000; border-bottom: 1px solid #000; font-size: 113%; font-family: Merriweather,serif } .merry { font-family: Merriweather, serif; } .blockquote, .yui-content blockquote, .yui-content .code { border: 1px dashed; border-radius: 20px; padding: .3em 1em; margin: .5em } .yui-navset .yui-nav a em { font-family: Merriweather,serif } /* Classes sémantiques */ .aucun-rapport .cadre, .cadre.aucun-rapport { max-width: min(300px, 95%); padding: 1rem; margin: 0.5rem auto; background-color: #f9f7ed; border: double 5px #baa534; text-align: center; } /* Queries */ @media only screen and (max-width: 767px) { .body { padding: 0; } .yui-navset .yui-content { padding-left: 1rem; padding-right: 1rem; } .article ol { padding-inline-start: 1rem; } .chronique p { line-height: 3ch; } }
-
Crédits
Titre original : Gazette d'Aleph : Numéro 25
Auteur : Dr Lekter
Date de publication : 6 octobre 2020
Gazette d'Aleph
Septembre 2020
Concours des 404 ansUn nouvel élément vient de démarrer sur le site ! Le Concours des 404 ans est ouvert depuis ce 5 octobre, sur le thème de l'erreur : les participants devront écrire un rapport traitant d'une erreur, de ses causes ou de ses conséquences avec à l'issue l'emplacement SCP-404-FR pour le gagnant en première place. Les rapports pourront être postés jusqu'au 3 novembre, après quoi deux semaines de votes permettront de départager les différentes participations. Bonne chance à tous les participants ! - Lekter |
|
Nouvelle adresse ?La Branche francophone a récemment envisagé de se doter d'un nouveau domaine pour permettre un accès plus plaisant au site et une migration facilitée de celui-ci en cas de besoin. Malheureusement et malgré les trésors d'ingéniosité mobilisés pour contourner le problème, les limitations de l'hébergeur actuel ne permettent pas de définir un second domaine depuis lequel accéder directement au site. Malgré cela, l'adresse http://fondationscp.fr/ peut désormais être utilisée par tous pour faire des liens plus courts et plus esthétiques renvoyant au site. Par exemple : http://fondationscp.fr/scp-173. La migration du site étant un sujet qui concerne tous nos utilisateurs et fans, n'hésitez pas à nous communiquer vos questions qui feront l'objet d'une FAQ ou d'un reportage futur si suffisamment de personnes sont intéressées par le sujet ! Vous pouvez envoyer vos interrogations par message privé Wikidot ou Discord à — Lekter |
|
Mentorat allemandNouveauté pour la Branche germanophone : leur système de mentorat possède dorénavant sa propre page officielle. Avec des règles claires différant peu des nôtres, les membres Pour l'instant limité à deux apprentis par mentor, le délai de fin est cependant plus large : deux travaux publiés ou un mois de silence radio. Une attention particulière a été portée aux risques de mésentente entre deux personnes (disputes et autres) afin d'y remédier le plus vite possible. — Henry |
Dans la grande famille des SCP, il y a deux types de lecture.
Les incontournables, adulés ou détestés, ces classiques auxquels on n'aura de cesse de faire référence.
Les nouveautés, celles qui défilent dans le fil des publications, que l'on suit pour rester à la page.
Et entre les deux, il n'y a
Aucun rapport
Une chronique sur les rapports de second plan.
Ce mois-ci :
"Taché"
Un spectre hante la Fondation SCP :
Le spectre de la Fondation SCP.
"Aucun Rapport", dans son infinie irrégularité de publication, est de retour telle une apparition ectoplasmique dans votre Gazette — et, en ce mois d'octobre, la voilà placée sous le signe du fantôme. Le principe même de cette chronique — déterrer d'anciens rapports oubliés pour voir ce qu'ils ont à nous dire — tient fondamentalement de la nécromancie. Mais aujourd'hui, je compte faire plus que ça. Aujourd'hui, je vous propose une mise en abîme, au sens figuré, et une mise en Abîme, au sens littéral. Aujourd'hui nous allons contempler l'Abîme, et découvrir avec surprise que l'Abîme se contemple lui-même.
Fi des planches de oui-ja et des apparitions littéraires, je vous descends aux Enfers pour rencontrer un spectre qui est lui-même un nécromancien, le souvenir d'une mémoire, le Tirésias des rapports : j'ai nommé SCP-5832 - "Tâché".
SCP-5832, sans quelques remous en commentaires et ailleurs, aurait sombré dans l'oubli assez rapidement. Disons-le simplement : c'est un mauvais SCP. Et pourtant, c'est un très bon rapport. Ou bien est-ce un mauvais rapport et un très bon SCP ? C'est un paradoxe que j'aimerais explorer et qui, je n'en doute pas, éveillera les passions, notamment de la part de ceux qui trouveront qu'il n'y a pas de paradoxe là-dedans et que SCP-5832 n'est qu'une énième imposture, comme la majorité des créations récentes de la Série VI.
Parce qu'il faut dire ce qui est : SCP-5832 n'a pas d'anomalie.
Enfin, si, il en a plusieurs, toutes mineures, toutes prétextes à le faire figurer dans la liste des SCP. SCP-5832 est un appartement qui étouffe le son de la voix. S'y trouve une cartouche d'un jeu où les voix des personnages n'apparaissent pas non plus. Il y a des taches impossibles à nettoyer dans les toilettes.
C'est strictement tout.
On a ici coutume de ramener des effets aussi basiques à la liste des objets anormaux, mais il y a fort à parier que certains trouveraient ça trop faible pour un objet anormal. Dès lors, que fait SCP-5832 dans la liste des SCP ? Comment se peut-il qu'il ne soit non seulement pas supprimé, mais bien noté ? Eh bien c'est très simple : ce qui compte dans SCP-5832, c'est ce que l'on n'y trouve pas. Les rares traits anormaux de l'appartement sont un prétexte à la description méthodique de son contenu, et quel contenu ! Un roi bestial colorié en rouge, du liquide amniotique, sept bougies : tout ici fait écho à SCP-231 et, plus généralement, à la mythologie qui s'est construite depuis autour du Roi Ecarlate… sans en être. Non seulement rien n'est explicite, mais le rapport, sans ces connexions, est d'une pauvreté totale. Quant à ceux qui au contraire connaissent cette mythologie, les habitués, eh bien, on peut voir SCP-5832 comme un rapport sous perfusion, une poignée de paragraphes paresseux profitant de l'increvable succès d'un classique de Série I pour cumuler les upvotes. Ce ne serait pas la première fois — ni la dernière.
Pourtant, et bien que je sois souvent le premier à faire ce genre de procès d'intention, je vais m'évertuer ici à défendre SCP-5832 — qui est, selon moi, une pépite d'écriture — mais je compte faire bien plus encore, quitte à lui faire un autre procès d'intention, positif cette fois, peut-être naïf, je vous en laisserai juge.
Tout d'abord, je tiens à signaler comme la description est un bijou d'articulation. Déjà, on part d'une progression géographique : on entre dans la chambre où l'on découvre les objets en évidence au sol, puis l'on ouvre la commode au fond de la pièce pour en examiner le contenu, puis l'on accède à la salle de bain où l'on s'intéresse à la baignoire, aux toilettes, et au lavabo sur lequel se trouve un gobelet. Au fil de l'avancée, la description se penche sur les détails de chaque objet, avec un point de vue allant toujours du plus grand au plus petit : on passe de l'armoire, aux t-shirts qu'elle contient, aux taches sur le t-shirt ; on passe de la salle de bain, au lavabo, au gobelet qui y repose, au contenu du gobelet. Cette fluidité assure un véritable sentiment d'exploration et, donc, d'immersion. La description, tout en faisant mine de rien, en restant parfaitement scientifique et froide, permet au lecteur de se projeter à la place du premier agent à avoir mis les pieds dans l'appartement, on se voit gratter la peinture au mur, on se voit allumer la DS, on se voit tirer la chasse — l'ambiance n'en est que plus prenante.
Ensuite, et toujours en faisant mine de rien, la description est également une progression temporelle et émotionnelle. Si, de manière générale, le rapport suinte la décrépitude et le temps passé, certains détails sont une escalade des événements qui se sont déroulés ici. Pour chacun de ces aspects, les qualificatifs jouent un rôle déterminant : l'ambiance délétère, d'une part, est plantée par la peinture écaillée et riche en plomb, les vêtements bas de gamme et tachés, les toilettes sales. L'âge de la confinée est également très fortement appuyé : le rose omniprésent, le bracelet des supposés sept ans, le tabouret, tout rappelle constamment qu'il s'agit d'un enfant et renforce l'horreur de son traitement. Enfin, la mention de marques, des princesses Disney, des Crayola et des Pull-ups (une marque de couches, en fait), comme le faisait la peinture Krylon de SCP-173 en son temps, renforce encore davantage l'immersion.
Mais, et j'y reviens, la véritable horreur vient de ce qui n'est pas présent. Les absences, dans le texte, peuvent aller dans trois sens :
- Elles peuvent sous-entendre directement un problème particulier. L'absence de papier toilettes, le fait qu'il n'y ait eu que trois t-shirts utilisés sur une durée de neuf mois, indiquent par exemple clairement l'absence d'hygiène au sein du confinement. Il n'y a pas de place à l'ambivalence, tout est dit par le non-dit.
- Elles peuvent orienter et enflammer l'interprétation du lecteur sans lui donner de clef de compréhension, ce qui est sans doute pire. La fissure dans l'enduit de la baignoire, notamment, est libre d'interprétations perturbantes. Idem pour l'image du Prince Adam, pour peu que l'on fasse l'effort d'oublier le Roi Écarlate, pour ceux qui le connaissent. Cette source d'horreur par l'inconnu est d'ailleurs la base même du Protocole Montauk original : orienté vers le sexe, mais sans aucune précision.
- Enfin, un élément peut être explicite aux initiés mais, grâce au ton scientifique du rapport, nécessiter que le lecteur se renseigne. Ainsi, la présence du Mifépristone à la toute fin du rapport, force le lecteur à faire la recherche par lui-même : c'est un abortif. Par sa recherche, le lecteur devient un acteur du twist de l'histoire.
On apprend dans l'ordre, au fil des ajouts explicites ou sous-entendus, que l'appartement était occupé par un très jeune enfant, que celui-ci était enceinte, qu'il était dans d'horribles conditions sanitaires, qu'il a accouché, puis qu'il était censé avorter. Chaque nouvel élément remet en perspective les précédents. Une montagne russe émotionnelle, le tout en huit paragraphes.
D'autres éléments, enfin, ne prennent leur sens que lorsque le rapport est mis en parallèle avec SCP-231 : l'appartement bloque les voix humaines pour permettre à la Procédure 110-Montauk d'être moins dérangeante, la substance encroûtée sur la peluche peut aisément être interprétée comme du sperme (ou pire) et le Prince Adam colorié en rouge représente le Roi Écarlate. Cependant, et j'insiste dessus : ce rapport peut, et, à vrai dire, doit, exister indépendamment. Déjà parce que, coupés de SCP-231, ces détails ne deviennent pas des incohérences vides de sens, seulement des questions sans réponses, et donc stimulateurs d'imagination. En fait, un lecteur n'ayant aucune connaissance des SCP tirerait sans doute beaucoup plus d'émotions de SCP-5832 qu'un connaisseur. Ceux qui ont beaucoup lu sur le Roi Écarlate savent qu'il se rapproche au final d'un archétype du grand méchant diable assez basique qui le désenchante totalement, tandis que la simple rencontre des caractéristiques "bestial + rouge" sans plus d'informations est bien plus inquiétante. Ensuite, et bien… parce que SCP-5832 ne peut pas être SCP-231. Relisez-le. Je pinaille certainement trop mais, parmi celles qui ont enfanté, SCP-231-1 l'a fait lors du confinement initial, SCP-231-5 a causé la destruction du site de confinement… et, eh bien, il ne peut pas s'agir de SCP-231-7. Au-delà de ça, il ne peut pas s'agir de SCP-231 car l'anomalie était sous le contrôle du Département des Anormalités, dont la Fondation n'avait pas connaissance.
Le Département des Anormalités est une chose fascinante, car il n'existe pas. Bien sûr, d'autres départements de la Fondation n'existent pas : certaines théories stipulent que le Département de Pataphysique serait une création purement fictive, tandis que le Département des Anomalies Temporelles a lui été effacé de l'espace-temps et que celui des Antimémétiques voit fréquemment son existence être oubliée. Mais le Département des Anormalités, lui, n'existe proprement pas. Aucune explication ne cherche à expliquer son existence ou son inexistence — son simple nom, "Département des Anormalités", est dissonant, d'une part car le vocable de la Fondation préfère le mot "anomalie" et ensuite parce que… eh bien, la Fondation toute entière se consacre aux anormalités. Un département de cette sorte n'a aucun sens.
Voici mon opinion sur le sujet : le Département des Anormalités de la Fondation SCP est… la Fondation SCP. Ou, plus exactement, il est le fantôme de la Fondation SCP originale, la Fondation des débuts, qui revient hanter la Fondation SCP actuelle qui a bien changé de cap depuis ses prémices. Et il est formidablement métaphysique. Car je parle ici non seulement de l'univers et de l'ambiance de l'ancienne Fondation auxquels doit faire face l'actuelle, mais également de son style d'écriture et des mécanismes des premiers rapports.
SCP-5832 peut sembler effroyablement court et simplet au regard des rapports actuels, mais il l'est comme l'ont été les Séries I et II mises au placard. Ces rapports des origines ont des défauts mais également des qualités : ces qualités, j'en ai énumérées quelques-unes plus haut. La brièveté de ce rapport regorge en fait d'une formidable capacité d'immersion et d'implication du lecteur, son ton clinique suffit à être oppressant et il y a tout un sous-texte caché entre les lignes. C'est là le miracle du format scientifique original, et le tour de force, selon moi, des rapports originaux trop souvent conchiés. Parce que soyons clairs : si ce rapport avait été écrit selon les "normes actuelles", la progression de la description aurait été racontée dans un journal d'exploration par un agent monologuant de façon trop explicite, la description se serait arrêtée à l'effet anormal central de l'appartement silencieux, avec un contexte de découverte superflu pour épaissir un peu d'un paragraphe, et l'on aurait surtout eu au moins deux liens hypertextes redirigeant vers SCP-231 et le lore du Roi Écarlate. Or ce n'est pas le cas. La seule redirection est justement celle vers l'un des articles originaux du Département des Anormalités, car c'est la seule information de background qui soit réellement importante pour appréhender SCP-5832.
Tous les rapports du Département des Anormalités que j'ai pu lire jusqu'à présent se présentent comme des coquilles d'œufs vides d'où ont éclos les éternels classiques de la Fondation originale. SCP-5832 est, selon moi, le plus abouti. SCP-3790 est une introduction sympathique mais assez superficielle du Département des Anormalités en général, tandis que SCP-3220 commet l'erreur de rediriger le lecteur vers SCP-173 et que SCP-2678 voit peut-être trop grand, donne l'impression de paraphraser SCP-012. Ils restent néanmoins tous remarquables, comme l'est cet étrange pas de côté que représente le Département des Anormalités en général. Mais SCP-5832 est une véritable réminiscence de la Fondation de 2010 s'immisçant dans celle de 2020, sans bonjour ni merci, un véritable spectre rappelant à tous ce que l'on peut faire sans paillettes en CSS ni kilomètres d'interviews pour la forme, sans technologie pétée ni personnage à la mode dans le fond. Un écho du passé, désolidarisé de la Fondation SCP, l'institution, comme il est désolidarisé des tendances de la Série VI de la Fondation SCP, le site, tout en y figurant dans les deux cas : c'est un SCP-5000, c'est le Département des Anormalités de la Fondation SCP. C'est son injustification totale, permise par l'absence d'introduction, par l'absence de background qui expliquerait son origine ou son but dans l'univers de la Fondation, qui permet au Département des Anormalités de subsister et d'avoir cette aura. Soyez assuré qu'il perdra tout intérêt dès qu'on cherchera à développer quoi que ce soit autour. Et, pour autant, je ne m'en fais pas trop pour ça, je ne pense pas que qui que ce soit tentera de le justifier : c'est que toutes les ficelles qui le permettraient (Fondation d'un univers parallèle, réécriture temporelle…) ont déjà été poncées jusqu'à la corne par le passé.
Après des années passées à étirer la Fondation dans tous les sens, à la pousser dans tous ses retranchements, à expérimenter et abuser, peut-être que la chose la plus méta, voire la plus subversive, qui restait à faire repose ici : insérer la Fondation SCP dans la Fondation SCP.
C'est qu'il s'agirait de ne pas bêtement jeter le passé aux oubliettes en pensant que la marche du Progrès™ est fondamentalement bonne, que tout s'améliore avec le temps et que chaque Série de rapports, plus élaborée que les précédentes, n'en est que meilleure. Si la Fondation SCP a séduit tant de monde dans un premier temps, peut-être est-ce grâce à l'univers sinistrement réaliste et aux phrases bien pensées qui l'ont lancées, bien plus que grâce aux FIMs cyborgs et aux images grossissantes qui se sont elles payé le luxe d'arriver alors que la fête battait déjà son plein.
Je me plains beaucoup de ces derniers (et je ne pense pas m'arrêter de sitôt), mais il est vrai qu'au-delà de la jet set beaucoup trop bien notée et des tendances passagères, en cherchant bien, quelques réussites plus humbles, mais pétries d'un talent bien plus authentique, subsistent. Sont-elles condamnées à disparaître au fur et à mesure que de nouvelles normes s'imposent ? SCP-5832 me fait espérer que non. Après tout, comme nous le disent d'anciennes sagesses :
“La barque du stupide s'immobilise dans la boue. La barque du silencieux vogue avec le vent.” – Aménémopé
— Gémini
Créations du mois
Traductions du mois |
|
Que vous soyez un féru de l’univers de la Fondation ou un simple amateur de passage, il est parfois compliqué de s’y retrouver dans toutes les dernières sorties. Et donc, afin de donner un peu de visibilité à ces contes noyés dans le flot des nouveautés et afin de vous aider à trouver les histoires qui vous intéressent, laissez-moi vous présenter : Le conte est bon Aucun fluide ectoplasmique n'a coulé cette nuit par Commençons donc par un conte de l'ami Kartoffen pour le canon Dos au Mur. Mais de quoi ça parle ? Le conte nous narre la rencontre de Sylvie, une agent de la gendastrerie avec un spectre nommé Clothilde ou "La Dame Blanche", au cours d'un contrôle mensuel. Cette rencontre amènera, contre toute attente, les deux compères à investiguer sur la mort d'un médium connu de tous les spectres de la région. Et du coup, est-ce que c’est bien ? Je dois dire que j'ai trouvé le conte relativement sympa. J'ai notamment particulièrement aimé le traitement de la gendastrerie qui fait ressortir les côtés fatigués et sous équipés de ses agents. Eh bien que les spectres soient initialement abordés de manière un peu cliché, le développement du personnage de Clothilde permet vite de passer outre. Le seul gros bémol que je trouve au conte est au niveau de ça forme… en effet, celui-ci est rempli de phrases utilisant, selon moi, le point-virgule de manière excessive. Du coup, bien que cela ait un certain effet de style, ça m'a personnellement dérangé dans ma lecture à plusieurs occasions. Au delà de ça, le conte reste intéressant à lire et c'est toujours agréable de voir une contribution à la gendarmerie. Par contre (et j'ai l'impression de dire ça de tous les derniers contes d'Henry), assurez-vous d'avoir pas mal de temps libre avant de vous attaquer au conte, celui-ci étant plutôt long à lire, d'autant plus du fait des quelques phrases à rallonge. Et comme d'habitude voilà un petit extrait :
Oculum pro oculo... par Continuons avec un conte écrit par Attano et Cendres lié à Primordial. De quoi ça parle ? Comme dit précédemment, nous suivons l'histoire de Hématite, une mercenaire de Primordial et dotée de compétences "spéciales", alors que sa mission d'assassinat prend un tournant inattendu (On ne va pas trop en dire afin de ne pas spoiler). Et du coup, est-ce que c’est bien ? Eh bien j'ai tout simplement adoré ! Le récit est bien rythmé, les dialogues sur réussis et les scènes d'actions sont dynamiques et vachement détaillés. L'histoire est prenante et transpire d'un certains côté James Bond/Kingsman, rempli de personnages atypiques (mention spéciale à Mr Waltz), de retournements de situation et de trahisons, qui bien que pour la plupart prévisibles, restent plutôt satisfaisants à lire. C'est donc ici un excellent conte qui arrive, malgré sa certaine longueur, à rester très divertissant intéressant à lire. Je vous conseille donc vivement d'y jeter un œil, vous ne risquez pas d'être déçu. Et en voilà un extrait :
...Sanguinem pro sanguine par Continuons avec la suite de Oculum pro oculo. Alors, je vais exceptionnellement ne pas m'attarder sur ce conte-ci pour la simple et bonne raison que je n'ai pas vraiment grand-chose de dire de plus par rapport au conte précédent. Les dialogues sont toujours excellents, Mr Waltz est toujours aussi génial, l'ambiance James Bond est toujours aussi présente (mention spéciale à la scène dans la cave cette fois). Tout ça pour dire que le conte est tout aussi bien que le précédent et qu'il faut donc que vous lisiez celui-ci si vous avez apprécier l'autre. On garde toujours un extrait (en plus il fait écho au précédent) :
Le Droit du sang par On enchaîne avec un conte de Cendres servant de backstory à un personnage prenant notamment part au duo de conte précédent. Mais de quoi ça parle ? Eh bien l'histoire nous narre la backstory du personnage de Hématite, avant que celle-ci ne rejoigne Primordial. Nous suivrons donc ses déboires aux sein d'une société d'hémovores et de sa famille particulièrement violente et inégale, ainsi que les raisons l'ayant amenée à rejoindre l'organisation de mercenaires. Et du coup, est-ce que c’est bien ? J'ai trouvé le conte vraiment bon. Celui-ci apporte un développement plutôt concret au personnage d'Hématite ce qui, après avoir lu les deux contes précédents, est vraiment appréciable. Mais au delà de ça le conte est très bien construit, on s'attache très facilement aux personnages décrits au sein de celui-ci et j'aime beaucoup le concept derrière cette société d'hémovores. Le seul petit bémol du coup, c'est que j'aurais bien aimé en savoir plus sur les rouages de cette société (du coup, j'espère voir un conte supplémentaire décrivant tout ça). Donc je vous recommande encore une fois vivement ce conte, surtout si vous vous êtes attaqués aux 2 contes précédent. J'ai également hâte de revoir le personnage de Hématite et d'en savoir plus sur l'organisation des hémovores. Et voilà l'extrait :
Et on fini avec un petit conte de Shkeil. Mais de quoi ça parle ? Le conte nous fais assister à un entretien improvisé entre le directeur de la sécurité du Site-Yod et un de ces agents, suite à la certitude de celui-ci qu'une brèche de confinement à été passée sous silence à coup d'amnésiques. Et du coup, est-ce que c’est bien ? c'est franchement pas mal. Le conte exploite un concept loin d'être vraiment original et le twist est relativement prévisible, mais pour autant l'exécution et la qualité d'écriture font qu'on ne s'attarde pas vraiment sur ces problèmes. J'ai tout particulièrement apprécié le soin apporté au réalisme que ce soit au niveau des "motivations" de l'antagoniste ou au niveau des procédures de sécurité du Site. Au final, je dirais que c'est un petit conte sympa qui ne prend pas longtemps à lire et qui exploite bien son concept, ce qui le rend parfait à lire si vous avez un peu de temps à tuer. Et en voici un extrait :
- Herolles Maintenant que vous êtes tenus au courant des dernières sorties de ce mois-ci, laissez-moi vous présenter un conte ou une série que je vais analyser pour vos beaux yeux. Qu'il soit ancien ou récent, reconnu ou méconnu, manquants de visibilité pour la plupart mais autant transcendants d'amour et de passion que les rapports, laissez-moi vous décortiquer l’œuvre que nous avons choisi ce mois-ci. Aujourd'hui, je vous présente : Fin du voyage par Henry Von Kartoffen Disclaimer : Spoil qui peut ! Le divulgâchage va être monnaie courante ici donc je ne saurais que vous conseiller d'apprécier l’œuvre avant de lire ce qui va suivre. Personnellement j'analyse ce conte sans la musique bien que je l'ai lu avec, chose que je conseille.
Voilà un bien bel exemple d'une caractérisation efficace. Un homme petit, écrit dans une volonté de ne pas le présenter comme les montagnes de muscles qui servent à la Fondation de gardes habituels. La mention de sa nervosité et du bouquet de fleur pose le suspens de la situation du personnage. Rendez-vous galant peut-être ? Visite à sa fiancée ? Peu importe, tout ce que nous savons c'est qu'il n'est pas la plus grande des détentes et sa caractérisation nous tend invariablement à avoir pitié de ce personnage, ou d'avoir de la compassion pour lui.
Et c'est là que je me rends compte qu'il va falloir que je trie les extraits parce que sinon je vais analyser chaque paragraphe… L'installation de l'ambiance se poursuit. Une situation où le personnage n'ose pas avancer tellement il craint la suite des évènements. Cela ouvre la voie à la suite de sa caractérisation qui vient définitivement rompre avec l'image classique du garde solide, sans peur, rempart de sécurité devant le reste du personnel d'un Site. Encore une fois, soit on s'attache un peu plus au personnage, soit on a de nouveau pitié de lui (bien que l'un puisse aller avec l'autre).
La caractérisation continue : Un personnage qui manque de confiance en lui, chose que l'on pouvait déjà deviner dès le second extrait, qui nous fait de nouveau l'étalage de sa lâcheté, qui n'arrive pas à prendre sa décision seul. Un personnage qui imagine une scène ne s'étant pas encore produite et qui finit de cadrer une situation de plus en plus triste. La mention aux amnésiques ici peut facilement être mis en parallèle avec l'utilisation de la drogue ou l'alcool pour oublier ses problèmes, élément final de l'ambiance maintenant dramatique. On apprend d'ailleurs que le centre de ses problèmes ici est un "elle".
Je suis vraiment en train d'analyser l'entièreté du conte, sauvez-moi T_T. On passe maintenant à la caractérisation de ce "elle" en partant du principe que c'est une femme1. On ne peut que voir cette femme comme quelqu'un de bon. Avec une influence bénéfique sur le manque de confiance de Simon, une gentillesse et une prise en main à l'égard de ce dernier qui n'est pas vraiment à sa place de ce côté du Voile, elle semble être très proche de lui et être son moteur dans ce monde qui ne l'aide pas à se sentir chez lui. Alors enfin le personnage prend son courage à deux mains et s'engage pour toquer à cette porte. Et là deux choses importantes :
Rt si c trist Bon ben si c'était pas assez clair pour tout le monde, c'est un conte tragique hein.
J O I E Je ne peux que tirer ma révérence devant une si violente transition. Un changement brutal, sans doute autant que son accident, qui tire encore un peu plus dans la foule avec les retours au passé contrastant avec ce qu'elle est à présent. Et tout ça en quatre lignes. Les dernières personnes qui voulaient un conte humoristique ou jovial ont du fermer la porte derrière eux.
J'arrive pas à sauter des extraits, aidez-moi… En restant sur la condition de la désormais nommée Sophia, nous passons subtilement sur le lien qui les unit. Deux amis très proches, des antipodes qui se connaissent depuis un bail. Leur lien est d'ailleurs montré comme profond par tout le second paragraphe qui n'est là que pour cela. Témoigner de la solidité de ce qui les unit, la main attrapée qui pleure ce qu'est devenue la main qui lui a été tendue.
Tout en glissant discrètement des bouts de leur passé commun, l'auteur écrit les quelques mots qui vont finir d'achever la caractérisation déjà bien remplie pour si peu de lignes des deux personnages. Simon, petit homme qui n'a pas sa place à la Fondation, empli de démons intérieurs sur sa condition tant physique que psychique, tiré par le haut par Sophia, femme haute en couleur, représentation subjective de l'idéal par l'agent, qui a toujours le cœur ouvert dans lequel Simon à une place privilégiée, et réciproquement pour ce dernier. Ce sont deux personnages clichés, faut pas le cacher, mais superbement présentés si bien que le cliché devient de la complexité, voire du réalisme.
Je vais préventivement sortir mes mouchoirs moi. Cinq minutes et un mouchoir usagé plus tard… Sophia commence un sujet, ce qu'elle veut être le dernier sujet. Qu'est-ce qu'elle retiendra ? Qu'elle a passé de bons moments avec Simon. Et Simon aussi a passé de bons moments avec Sophia et c'est ça qu'elle veut qu'il retienne avant que son nom soit marqué sur une pierre de marbre. Avec juste cette intention, le lecteur aussi bascule dans l'acceptation de l'état de l'agente, en même temps que l'infortuné garde commence à faire de même. Les souvenirs larmoyants et allusions au passé défilent. Les non-dits des premiers jours sont aussi partagés. Jusqu'au retour dans le déni de Simon. Puis…
MAIS C'ÉTAIT SÛR EN FAIT ! Bon c'était un peu évident pour tout le monde, mais y'a de l'eau dans le gaz. D'ailleurs c'est le seul reproche que je ferais au conte c'est le "La réciprocité était donc de mise.". C'est assez mal formulé pour quelque chose qui crève déjà bien les yeux même si c'est le personnage qui se rend compte des faits.
Dernier coup de marteau sur le clou du drama. Une chose que certains se sont déjà peut-être dit : "Un monde sans ___." Pour certains, cette variable connu d'eux seuls est toujours à leur côtés, mais Simon va devoir vivre dans ce monde, un monde sans Sophia. Une perspective qui semble inimaginable mais qui est sur le point de devenir une réalité. Sans compter son impuissance et tout le déni qu'il porte ni changera rien.
Et c'est là que les Athéniens s'atteignirent comme dirait mon père. A noter d’ailleurs que ce changement est impactant seulement car le personnage a été bien caractérisé durant toute la première moitié du conte !
Au final, le dernier non-dit qui reste est celui-ci. Ni la courageuse Sophia ni le nouveau Simon n'osent se le dire, même si y'a pas plus grande évidence pour tout le monde. C'est quelque part d'ailleurs la chose la moins importante de ce conte. Ils se seraient avoués l'un à l'autre leur ressenti et que se serait-il passé ? Tous ce que Simon avait réussi à devenir et Sophia a accepter aurait juste été balayé par une vague renouvelée de désespoir. Et elle meurt dans la nuit. Que retenir de ce conte ? C'est l'un des plus triste que j'ai jamais lu et j'ai tellement sauté de paragraphes, de richesse d'écriture et de tournures narratives que ça me rend malade de ne pas avoir plus rendu compte de cette œuvre. Si ce n'est pas déjà fait, je le répète, allez le lire. C'est pour moi un incontournable du site. Pourquoi ? C'est une histoire d'humains, de tristesse, d'évolution et de réalisme. À la fin du conte, on est triste que les deux personnages soient restés muets sur leurs sentiments, mais cela occulte toute la tristesse de la séparation, d'une scène qui doit pourtant être si commune au sein d'une organisation avec un si grand taux de mortalité comme la Fondation. Et même dans notre réalité. Dans chaque hôpital, il y une multitude de chambres. Et dans chacune d'entre elles, il y a une personne allongée. Et je vais vous livrer ce que ce conte m'a fait penser à la fin. Que nous, qui sommes encore vivants et qui avons des gens à qui nous tenons, n'attendons pas de perdre ces personnes pour nous améliorer en leur nom. Au lecteur qui me lit, visualise la personne à qui tu tiens le plus en ce monde. Allez vas-y, moi je vais pas voir qui c'est. C'est bon ? Maintenant imagine cette personne dans la situation de Sophia, sur un lit d'hôpital, avec juste quelques petites heures avant de quitter ton monde. Qu'est-ce que tu ferais pour cette personne ? Qu'est-ce que tu lui dirais ? Qu'est-ce que tu voudrais être à ses yeux ? Comment tu voudrais être pour cette personne ? Eh bien n'attends pas que le pire n'arrive pour faire tout cela. Personne ne sait de quoi est fait le lendemain et le destin ne t'avertiras jamais. J'espère pour toi que tu suivras mon conseil. — Stanislav |
Rédaction :
DrGemini
Herolles (Présentation des contes)
Dr Lekter
Agent Stanislav (Analyse des contes)
Henry Von Kartoffen
Sélection :
- La communauté (Via la page de vote sur le Filet)
Administration :
« Août 2020 | Septembre 2020 | Octobre 2020 »
| Centre |