La conclusion est évidemment chère à mon coeur, mais c'est toujours un plaisir de te voir jouer avec l'histoire et la géopolitique pour mettre en scène des personnages charmants, des personnages qui sont presque des événements.
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Bouffée d'Indochine / Discussion
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La narration sent la sueur et a de bonnes effluves de cynisme de mercenaire ; on est dedans, et le développement sur le background historique donne l'impression de regarder un film. Les personnages sont bien campés, et même si j'ai l'impression que le point de vue interne compense à peine la relative discrétion du personnage principal, qui intervient relativement peu dans les événements, c'est une bonne présentation de deux personnages principaux dont la dynamique serait vraiment intéressante à voir dans une suite.
En revanche, je trouve que pour un "épisode pilote", le pétard mouillé du "ben, en fait, ça a déjà été volé" suivi d'une annulation complète des enjeux des événements du conte (Primordial ayant l'air d'être passé complètement à autre chose, surtout que rien ne laisse présager que les parasites seront finalement utilisés à mauvais escient), j'ai ressenti un relâchement dans mon implication vers le dernier tiers du conte, vers le moment où ils se sont fait capturer et qu'on leur a basiquement dit que même s'ils sont des persos principaux, ils n'ont servi à rien.
En d'autres termes, la forme fait de mon vote un no-vote plutôt positif, mais son fond n'a pas réussi à m'emporter dans son avion militaire qui sent le tabac. Mais je suis tout de même curieux de voir à nouveau ces personnages !
Salut Holt et merci d'avoir pris le temps de lire et critiquer ce conte.
Comme souvent avec, moi c'est écrire sur l'Histoire plutôt qu'une histoire qui m'intéresse, et je suis conscient que ça n'a pas forcément un impact positif sur mes écrits. La fin en eau de boudin de la mission des protagonistes était d'ailleurs plus destinée à faire écho aux échecs des opérations-miracles successives de la guerre d'Indochine et du Vietnam dont les Occidentaux espéraient qu'elles mettraient les combattants vietnamiens à genoux (et j'avoue en avoir profité pour faire du développement d'univers personnel). J'aime aussi déconstruire l'idée que les "héros" devraient toujours réussir d'une façon ou d'une autre.
Pour ce qui est de leur désintérêt pour le futur des événements, j'aime à voir cela comme un trait caractéristique des mercenaires de Primordial : ils font ce pour quoi ils sont payés et ils ne sont pas encouragés à pousser plus loin, ça n'est tout simplement pas leur rôle ni leur état d'esprit.
Quant au manque de développement du narrateur, j'ai fait comme si on se trouvait face à un journal ou à des mémoires qu'il aurait pu écrire, et je le vois comme quelqu'un qui ne parle pas beaucoup de lui, tout simplement.
Voilà, ces explications n'enlèvent rien à la légitimité de tes remarques mais elles résultent généralement de choix conscients, même si le résultat n'est pas forcément excellent j'en conviens.
J'aime aussi déconstruire l'idée que les "héros" devraient toujours réussir d'une façon ou d'une autre.
ils font ce pour quoi ils sont payés et ils ne sont pas encouragés à pousser plus loin, ça n'est tout simplement pas leur rôle ni leur état d'esprit.
Oh, ces intentions ne sont pas forcément en contradiction avec ma critique ! L'idée n'était pas de te dire qu'une histoire que je juge bonne fait forcément réussir ses héros, ou que Primordial doit forcément chercher à poursuivre l'affaire, mais plutôt que les événements présentés dans le conte n'ont pas l'impact dramatique qu'ils auraient pu avoir. Que les héros réussissent ou non, leur action n'a pas eu d'impact sur le déroulement des choses et ils n'ont pas souffert de conséquences. Que Primordial s'y intéresse ou non, les parasites n'ont pas l'air de prendre une importance particulière pour la suite (s'il y en a une) ou d'avoir impacté réellement le monde (ils ont juste… été pris).
Tout ça donne une impression générale de "à quoi bon ?". On a suivi des personnages pour qu'ils répondent à une tension dramatique, et finalement, ça retombe comme un flan : on apprend qu'ils ont fait ça pour rien d'une part, et de l'autre, que les enjeux supposés dramatiques de la mission ne sont en fait que du vent !
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