Bonjour à toutes et tous.
J’aime les exercices de style imposés mais celui du curriculum vitae me fait horreur. Aussi tenterai-je une présentation sur un mode schizophrénique, lequel colle assez bien à l’univers multidimensionnel de SCP qui nous réunit ici. Nous : c’est à dire tous les « vous » de vous, ainsi qu’une portion de moi, autour d’un même monde imaginaire.
Alors appelez l’HP ; je commence…
Je suis né en bordure du solstice d’hiver il y a un peu plus d’un demi siècle. C’était un soir d’élection.
Au lycée, des potes se moquaient des cheveux blancs qui m’arrivaient pour mes quatorze ans. Dès la fac, ces presque chauves ne disaient plus rien et continueraient aujourd’hui à se taire.
J’aime la pluie. Surtout les pluies tropicales ; celles des chubascos qui tombent si fort que, à genoux dans l’herbe grasse au milieu des grenouilles, si tu lèves le visage au ciel tu pourrais presque t’en noyer.
J’ai participé à un concours littéraire, un jour… Les meilleures lettres d’amour et de ruptures étaient lues chaque jour sur France Inter et devaient être publiées par son partenaire en kiosque qu’était l’Autre Journal. J’ai gagné dans la catégorie « lettres de rupture », mais il n’y a jamais eu d’ouvrage. Le magazine est mort juste après.
Les haricots verts que ma mère nous forçait à finir en nous imposant de rester à table dans la cuisine, je les jetais en ninja dans le jardin potager du voisin. Ma petite sœur était complice. Nous avons été jugé coupables bien longtemps après et avons plaidé le doute raisonnable, arguant que, les haricots verts dans un potager étaient plutôt communs. Quand au fait qu’ils soient cuits, l’argument de la mue d’une nouvelle espèce mutante reste encore en débat.
J’adore particulièrement les actes I & III de Siegfried…
Cela ne fait pas de moi un nazi.
J’ai résisté à l’appel de la cigarette pendant toute mon adolescence. Je me suis mis à fumer à 25 ans.
Aujourd’hui je fume toujours un peu et je me demande encore si j’étais alors déjà un peu con, ou si l’uniforme m’avait insidieusement asphyxié le cerveau.
Je fais un super couscous.
Depuis que mes filles sont devenues végétariennes intégristes, j’en travaille une variante poisson avec du mulet (# « la graine et le mulet », film que j’ai découvert sur une certaine chaîne franco-allemande à laquelle je voue un culte passionnel) et aussi du rouget grillé au feu de bois, dont il ne faut pas oublier de récupérer préalablement le foie pour l’écraser et l’ajouter au bouillon. (# Hannibal Fisher)
Je déteste devoir porter une cravate.
Alors je n’en porte jamais.
Je fais mienne la réponse d’Anaxagoras à qui l’on demandait pourquoi il pensait être sur terre, et répondrais volontiers à sa suite « Pour regarder la lune, le soleil et les cieux »…
Je n’écrase jamais les araignées. Je prends un large verre, une carte postale et les rends au jardin.
Une fois pourtant j’en ai aplati une. Par faiblesse envers celle qui me suppliait de le faire, distordant de dégoût un sourire d’ordinaire plus beau que celui de Julia Roberts, et m’en priant gracieusement par tous les seins du paradis.
J’en ai encore des regrets…
Quand Thanos a claqué des doigts, je crois que j’ai souris avec une odieuse sincérité.
Je n’en suis pas fier.
J’ai pleuré à la fin de Mulan (le dessin animé, pas la dernière merde sur écran), quand l’empereur et la foule s’inclinent devant elle… Mais j’étais fatigué d’un long, long voyage.
Un jour ma plus jeune fille sort de la maternelle et se confie immédiatement à moi. « Papa ? Y’a un petit humain qui m’a mordu » ! « Sale bestiole » aurais-je répondu, prenant conscience néanmoins qu’il fallait que je m’interroge pressement sur la distanciation inopportune que je mettais naturellement dans mon langage quand il s’agissait de nommer mes semblables biologiques.
Je faisais des sites web sur Dreamweaver.
Je ne connais pas une seule ligne de code.
Je suis un escroc.
Je ne comprends toujours pas ce qui pousse des gens à hurler de joie ou de désespoir parce que onze gugusses qu’ils ne connaissent pas, sur-payés par une mafia parfaitement identifiée et interchangeables selon la loi du marché, ont joué à la baballe avec onze autres.
J’ai crée un monde, une fois… Le développement devait se faire sur Cassus Belli, un magazine pour rôlistes qui tenait bien son coeur de cible. Mais quelques jours à peine après mon entrevue avec Guiserix, le rédac-chef, la bible de l’imaginaire fermait ses portes et ses pages. Le grand groupe auquel il appartenait en décidait brutalement ainsi.
J’ai travaillé dans la pub, en tant que créa. Je n’ai pas aimé ce monde là.
Je suis photographe.
A une époque je remerciais les quelques copines qui m’accordaient leur temps devant l’objectif en leur offrant une petite sculpture de teush montée en bijou. J’en ai fait l’aveu en double page dans Mad Magazine avec photos à l’appui, mais aucune bimbo du ministère de l’intérieur n’est venu me menotter après la publication… Je ne suis senti bien seul, abandonné par la république.
Quand à Mad Magazine (FR), il est mort quelques mois après…
Je ne porte pas de lunettes. Je n’en ai pas besoin.
Pourtant, dès qu’il y a un peu de soleil, tout ceci n’est plus qu’un grossier mensonge.
Je crois que je suis un animal nocturne.
La mangue et la framboise sont mes fruits préférés.
J’ai vu les fesses et la zigounette de Benoît Poher, le chanteur de Kyo…
Sa mère lui changeait la couche…
C’était avant qu’on passe à l’entrée du déjeuner. Une tentative « sucré/salé » traumatisante, qui pour le coup était bien plus dégueulasse que ce qui venait de partir à la poubelle.
Je suis un truc comme Pantone 127-128… Mais dire que je suis blanc, non. C’est vraiment n’importe quoi ! Quoi ?! Je suis le seul à voir en couleur dans notre espèce ?
J’ai voulu placer une BD, un jour… Mais un éditeur de Quai des Bulles m’a conseillé de contacter des maisons d’éditions anglo-saxonnes. Ce qui était complètement con puisque beaucoup de traits d’humour s’apparentaient à l’histoire politique française, transposée dans un univers lovecraftien satirique. (Bonjour l’alliance de mots !) J’ai donc réalisé et envoyé une plaquette personnalisée à Psychopathe. Ils ont gardé la plaquette et le journal a fermé deux mois après…
J’aime les humains quand je peux, mais je n’en mange pas.
Ce serait éthiquement contestable et, quand on voit ce qu’ils bouffent…
Je vole souvent en rêve. J’ai commencé à la puberté par une brasse maladroite et fatigante pour finir par le faire assis sur une chaise invisible et insensible à l’inertie. Je croyais avoir passé tout les caps de l’apprentissage, y compris celui où je me suis retrouvé à monter un aspirateur bien avant l’invention du quidditch sur balai, et voilà que dernièrement je rame à nouveau…
Je conseillerai diversement en lecture : La fabrique du consentement (Herman/Chomsky) ; les quatrains d’Omar Khayyam ; Chroniques de la haine ordinaire de Pierre Desproges et… « le matin des magiciens » avec en intro les entretiens de Bergier sur YouTube.
Attention néanmoins : ce dernier ouvrage est probablement un SCP.
Nous avons un chat tout gris que nous appelons Ulysse. En fait, c’est lui qui nous a comme humains, mais je ne sais pas comment ils nous appelle. Sauf quand il veut des câlins ou a manger.
Je crois qu’il nous nomme alors « Mwawaouyaouyou », ou quelque chose qui ronronne comme ça…
J’ai adoré Speed Freaks sur la PS one.
Je n’ai en revanche pas connu le chemin de fer à vapeur ou l’invention du télégraphe.
Je mastérise toujours des JdR, mais les joueurs & joueuses sont maintenant diplômés des Mines, profs de physique, chimiste adepte de muscu, étudiantes en Droit ou en fin de cursus à l’école du Louvre. D’eux j’apprends toujours des trucs sympas. Du genre : Ce n’est pas celui qui a le plus de muscles qui réfléchi le moins bien… Ou, que les filles semblent bien plus compétentes que les garçons pour garder mieux et longtemps les petits secrets de leurs persos…
Ah… J’écris aussi un peu…
J’ai dernièrement posé ma candidature à la Fondation…
Espérons qu’elle et le net existeront encore demain.
Bon…
Avons-nous fini, docteur?