-
Crédits
Titre : ASIA-EXTINFYA-167-FR (EN COURS DE VÉRIFICATION)
Auteurs : Googoo et Cauchynambour
Date : 31 octobre 2024
Sources : https://www.flickr.com/photos/40911451@N00/11501838586
https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=127799862
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Capri_Italian_Restaurant_-_June_2022_-_Sarah_Stierch_04.jpg
https://pixnio.com/fr/interieurs-et-exterieurs-conception/poissons-ecloserie-reservoirs#
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Capri_Italian_Restaurant_-_June_2022_-_Sarah_Stierch_03.jpg
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Italian_food.JPG
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Picchu_Italian_restaurant,_Sapporo_(2822892444).jpg
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/a/a5/Acqua_Pazza_in_Ebisu.jpg
https://www.flickr.com/photos/33764571@N00/3081650442
https://www.flickr.com/photos/134741223@N04/22391776437
https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=87433600
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Luigi_Cesaro_daticamera_2013.jpg
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Luigi_Gallo_daticamera_2013.jpg
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Waiter_01.jpg
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Waiter_comes_down_the_staircase_in_Cafe_Costes,_1987.jpg
https://www.flickr.com/photos/62811941@N00/8686679532
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Carbonara_of_Italian_Tomato_Cafe_(1).jpg
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Spaghetti_carbonara.jpg
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Pasta_alla_carbonara_(9642168387).jpghttps://freemusicarchive.org/music/jean-toba/frequences-du-coeur/croisiere-piano-et-eau-gazeuse/
NOTE DE L'ADMINISTRATION DE LA SÉCURITÉ DES INFORMATIONS ET DES ARCHIVES DE LA FONDATION
Ce document est une collection d'informations complémentaires apportées par une source extérieure à l'objet SCP-167-FR. En raison de l'origine extérieure des données et en attente d'une décision plus complète, merci de ne tenir aucune information suivante comme avérée.
— Élise Schnaffer, Directrice de l'ASIA (FR)
Le 30/10/2024, suite à une prise de contact du Groupe d'Intérêt "Les Yeux Anonymes" avec la Fondation via son Agence de Renseignement Extérieurs, un pré-accord de transfert de données a pu être réalisé en faveur de la Fondation concernant un objet SCP actuellement confiné. Les informations faisant état d'une brèche de confinement partielle et en cours, les fonds d'échantillon ont été débloqués et un premier contrat signé. Comme prévu par l'article 14 de ce dernier, la Fondation ne disposera de la version complète que lorsque le deuxième paiement sera reçu par le Service Client des Yeux Anonymes. Comme prévu par l'article 21 du contrat, plusieurs informations parcellaires issues du Groupe d'Intérêt ont été mises à disposition afin de prouver la légitimé de la requête. Il est à rappeler qu'en dépit des prétentions des Yeux Anonymes à ne jamais utiliser de moyens anormaux pour obtenir ou traiter des informations, il n'est pas à exclure que ces dernières aient été falsifiés par de tels moyens.
À l'attention de la Fondation SCP
Chère cliente, cher client, encore merci pour votre achat auprès de nos services LES YEUX ANONYMES, LTDA. ou services complémentaires associés. Nous œuvrons dans le milieu du renseignement et de la prise d'informations depuis plus de 30 ans avec une efficacité, qui, nous en sommes convaincus, ne saurait que vous ravir !
Vous avez souscrit à une offre de découverte, basée sur un travail de renseignement préalable. Cela implique donc que vous n'avez pas été à l'origine de la prise d'informations et par conséquent ne devez pas vous acquitter du forfait Recherche et bénéficiez d'une possibilité de paiement en deux temps. Cependant, une telle offre implique également que LES YEUX ANONYMES, LTDA. ne peuvent pas garantir que les services fournis correspondent parfaitement aux informations désirées. Par conséquent, seule l'assurance de catégorie I s'applique sur les présents documents.
Le paiement partiel ayant été réalisé en amont, nous sommes au plaisir de vous communiquer un échantillon représentatif du dossier en notre possession, dont l'accès total pourra être garanti une fois ces pièces analysées de votre côté et le reste du paiement effectué. Nous vous rappelons nos engagements au sein de la communauté à laquelle nous appartenons tous, à savoir l'anonymat complet de nos informateurs et la véracité absolue de toutes les données et des informations obtenues en accord avec l'ensemble du Protocole Voile, notamment via l'absence de moyens paranormaux et/ou paratechnologiques permettant l'accès et le traitement des données. Merci encore de la confiance que vous accordez à notre groupe.
CLASSIFIÉ
Toute divulgation de ce document à des personnes non autorisées à le consulter représente une violation du contrat et vous expose à des poursuites judiciaires.
Les Yeux Anonymes
RAPPORT DE RENSEIGNEMENTS No. 256/FNAL
Cible : "Moi et Moi seul"
Objectif : Amasser des informations autour de la cible et de ses possibles créations culinaires
Date : 16/01/2024
Clients potentiels : La Fondation SCP / ███ ███████████ ███████
Employé Dédié : ██████ █████████
Période d'observation : 15/01/2024- 16/01/2024
Pièces jointes : Retranscription d'un entretien avec un témoin proche de la cible
Introduction
Le 12/01/2024, un de nos contacts présent dans le supermarché "Carrefour" à la Zone Industrielle "Les 3 coteaux" de Vernarey-Les-Laumes (21150), a rapporté une description ressemblant au profil partiel de la cible que notre société a dressée dans sa base de données. Un agent a pu être dépêché sur place trois jours plus tard pour rassembler des informations sur la cible.
Objectifs
Obtenir des informations précises sur la localisation, la description et les habitudes de la cible. Vérifier si la cible n'aurait pas laissé une de ses créations culinaires derrière lui ou aux alentours d'où il a été aperçu.
Résumé
L'examen des bandes vidéos ne permettant pas clairement d'identifier une personne répondant à la description de la cible, notre agent a dû se tourner vers l'interrogation de différents profils suspectés d'avoir pu rentrer en contact avec cette dernière. N'a été retenu que l'entretien le plus probable d'être celui en rapport avec la cible.
Rapport
Le témoin a confirmé les informations présentes dans le profil partiel de la cible, en plus de l'approfondir sur les sujets de l'apparence physique et des habitudes et d'y ajouter des indices quant à sa localisation probable. Le témoin semble indiquer l'existence potentielle d'un objet culinaire anormal ainsi que sa localisation potentielle. Pour plus de détails, lire "RETRANSCRIPTION DE L'ENTRETIEN AVEC LE TÉMOIN" ci-joint.
Notes Finales
Au moment d'écrire ce rapport et au vu des informations collectées par notre agent, il existe une probabilité élevée que la cible ait créé une variante de SCP-167-FR et l'ait transmise à l'établissement du Luigi's Corner. Des recherches supplémentaires peuvent être nécessaires pour confirmer l'existence de cette variante et confirmer si celle-ci se situe toujours à l'intérieur de l'établissement ou si sa localisation a changé.
CLASSIFIÉ
Toute divulgation de ce document à des personnes non autorisées à le consulter représente une violation du contrat et vous expose à des poursuites judiciaires.
CLASSIFIÉ
Toute divulgation de ce document à des personnes non autorisées à le consulter représente une violation du contrat et vous expose à des poursuites judiciaires.
Les Yeux Anonymes
RETRANSCRIPTION DE L'ENTRETIEN AVEC LE TÉMOIN
Date : 15/01/2024
Témoin : Karine ███████
Employé Dédié : ██████ █████████
Contexte
Le 15/01/2024, un de nos agents a été dépêché sur place afin de collecter les informations nécessaires sur la cible. La couverture de notre agent était celle d'un commercial du magasin "Carrefour" envoyé par la franchise pour enquêter sur l'affaire d'un "serial petit vieux" qui volerait de façon très régulière dans chaque magasin "Carrefour" de la région. Après avoir vérifié les enregistrements du magasin et des alentours, notre agent a commencé à interroger plusieurs caissières et membres du personnel présents le jour où le contact a signalé la présence de la cible. De ces entretiens n'a été retenu que le suivant, jugé comme contenant le plus d'informations pertinentes sur la cible.
<Début de L'enregistrement, 17 heures 25 minutes>
Agent : Bonjour, désolé, je vais devoir répéter ce que j'ai dit juste avant, mais c'est la procédure, les gars de la franchise sont très à cheval dessus.
Karine : Y'a pas de soucis.
Agent : Donc, comme je disais et comme a dû vous informer votre manager, j'ai été envoyé par la franchise "Carrefour" dans le cadre d'une enquête. En effet, il est assez courant que les personnes âgées volent dans les supermarchés et certains magasins car, dû à leur âge, ils se sentent un peu… comment dire… protégés ?
Karine : Ouep, intouchable quoi, on nous dit de faire gaffe chaque début de semaine, j'ai l'habitude ! On dirait pas pourtant !
Agent : Comme j'ai dit, c'est juste la procédure, laissez-moi juste dérouler, ça sera plus rapide.
Karine : Oh, pardon ! Vous savez, moi quand je commence j'ai du mal à m'arrêter de parler ! [ Karine rigole ]
Agent : Donc ! D'habitude, ce genre d'incident ne sort pas du cadre du magasin. Cependant, cela fait quelques semaines qu'une personne de cet âge a commencé à voler régulièrement, et cela dans plusieurs magasins "Carrefour" des environs. Sous couvert de ses courses habituelles, cette personne arrivait à voler beaucoup de produits informatiques sans alarmer les portiques de sécurité et sans se faire repérer par les caméras ou les agents de sécurité. Ce n'est que récemment que plusieurs de nos magasins ont vu l'absence assez importante de plusieurs produits aux prix assez élevés. S'en est suivi l'ouverture d'un dossier et d'une enquête afin de retrouver la personne susceptible d'être derrière ces vols. Après avoir examiné les bandes vidéo des différents magasins, nous avons remarqué la présence de plusieurs personnes présentes aux moments où nous supposons que ces vols ont eu lieu dans chaque magasin. En regroupant toutes les bandes vidéo de tous les magasins, nous avons pu exclure quelques profils et nous retrouver avec seulement un seul profil. Il semblerait que le dernier magasin dans lequel il a décidé d'opérer ses manigances est celui dans lequel vous travaillez, donc voilà pourquoi je suis ici. En parlant de profil, le voici. Ah… Je dois aussi préciser à l'oral, vis-à-vis de la procédure, que je viens de donner une fiche contenant une description de ce profil à Karine.
Karine : Oula mais c'est du sérieux [ Karine rigole ]. Désolée, mais j'ai l'impression d'être dans NCIS, vraiment !
Agent : Oui. Du coup, cette description vous dit quelque chose ?
Karine : Oh… Attendez [ Karine inspecte le document ]. Ah oui ! Bien sûr, comment oublier un cas pareil….
Agent : Comme vous pouvez le voir, nous n'avons pas grand-chose sur lui, les caméras n'ont vraiment pas de bonnes résolutions dans les alentours… Est-ce que vous pourriez me le décrire plus précisément ?
Karine : Ah oui, bien sûr, il [ INFORMATIONS CLASSÉES EN ATTENTE PAIEMENT TOTAL ].
Agent : Merci, ça nous aide grandement pour le dossier. Encore désolé de prendre sur votre temps.
Karine : Oh, vous inquiétez pas, le manager a dit qu'il prendrait pas ce temps sur notre temps de pause donc je suis aux anges ! Lui qui est si strict d'habitude, dès que les grandes pontes arrivent, c'est pas la même ! Oh, mais je devrais peut-être pas dire ça devant vous ! Quelle gourde je fais ! [ Karine rigole ]
Agent : Oui, bon hmmm… Et est-ce qu'il vous aurait parlé par hasard là où il habite, même une idée de vague de là où il pourrait vivre ?
Karine : Oula, c'est pas un peu privé tout ça ?
Agent : Ne vous inquiétez pas, toute responsabilité juridique retombe sur nous et votre supérieur hiérarchique, vous n'avez rien à craindre.
Karine : Mouais… De ce qu'il me racontait, il avait l'air d'habiter vers [INFORMATION CLASSÉE EN ATTENTE DU PAIEMENT TOTAL].
Agent : D'accord, je vois. encore merci pour votre coopération.
Karine : Oh, y'a pas de souci, j'ai pas envie d'avoir des emmerdes surtout…
Agent : Je comprends. Est-ce que vous auriez remarqué d'autres habitudes assez étranges chez lui, peut-être au niveau culinaire ?
Karine : Oh bah ça, c'était vraiment un sacré spécimen, ça je peux vous le dire [ Karine rigole ]. Je sais pas trop ce que vous voulez dire par culinaire mais qu'est-ce qu'il nous en fait baver, oh la la ! Disons qu'avant qu'il prenne ses petites habitudes à toujours passer par ma caisse, y a eu quelques petits soucis, quoi. Comment dire… Vis-à-vis des autres caissières, il mâchait pas ses mots. Ça nous valait à chaque fois des emmerdes parce que le ton montait assez souvent, il voulait jamais s'excuser pour les conneries qu'il débitait en boucle. Du coup, à chaque fois le manager devait intervenir car il demandait toujours à parler à notre supérieur ou je sais pas quoi. Je vous passe les détails sur ce qu'il disait exactement, c'était surtout à coup de "j'ai vu ça à la télé", "ils ont dit ça sur BFM !" et "tout fout le camp !". Finalement, il a fini par venir qu'à ma caisse parce qu'il a dû remarquer que je répondais pas trop face à ces ragots. Mon manager était ravi de pas avoir à gérer une crise à chaque fois et perso, j'ai l'habitude de gérer ça avec mes propres parents donc ça soulageait tout le monde et surtout mes collègues. Heureusement que j'ai l'expérience pour gérer ça, sinon je serais vraiment devenue folle [Karine rigole]. Vraiment, c'était un cas ce petit vieux.
Agent : Je vois, mais est-ce qu'il n'aurait pas mentionné des choses concernant la nourriture, la cuisine par exemple ?
Karine : Mmmh, je vois pas trop, il me semble qu'il m'a parlé de sa passion pour la cuisine, la pâtisserie, mais bon j'ai pris l'habitude d'écouter qu'à moitié quand les gens commencent à radoter, ça rend la chose plus facile pour tout le monde. Mais à part ça… Ah si ! Je me souviens qu'il arrêtait pas de se plaindre du restaurant italien à côté ! Il arrêtait pas de dire que "ces ritals faisaient trop de bruits", que ça "en était insupportable". Alors c'est ses mots, pas les miens, j'ai de la famille qui habite à Naples du côté de mon mari ! Surtout qu'il est sympathique ce petit restau, avec les collègues on aime bien aller au Luigi's de temps en temps, quand ils nous donnent un peu plus de temps le midi pour manger. Surtout que bon niveau bruit, à part quand y a des enfants, ça allait. Ils sont incroyables ces petits vieux, ils comprennent pas quand tu leur dis qu'on prend pas les tickets de réduction, mais ça y est, ils arrêtent d'être sourds quand c'est pour se plaindre du bruit !
Agent : Vous avez dit qu'il s'appelait comment ce restaurant ? Le Luigi's ?
Karine : Oui, le Luigi's, il est juste à côté, là. [ Karine pointe son doigt vers la droite ] Z'avez dû passer juste devant en venant. 'Fin son nom entier c'est le Luigi's Corner, mais j'ai arrêté de le dire en entier parce que sinon l'autre fou arrêtait pas de répéter "Ouais le Luigi's CONNARD PLUTÔT ! CONNARD DE LUIGI'S". C'est marrant la première fois que vous l'entendez, mais au bout de la 15ème fois ça vous tape sur les tympans. Vous savez bien hein… À partir d'un certain âge, ils se rendent même plus compte qu'ils gueulent, m'enfin….
Agent : Et du coup, est-ce qu'il s'y est déjà rendu là-bas pour se plaindre du bruit ou autre chose ?
Karine : Oh je pense pas, je pense qu'il aime bien s'entendre râler, c'tout ! Vous verriez par contre la gueule qu'il tire lorsqu'il y passe devant à chaque fois, c'est hilarant, à chaque fois avec les collègues on se penche pour le voir arriver et…
Agent : [ L'interromps ] D'accord, mais du coup, est-ce qu'il avait des produits inhabituels ou étranges dans ses courses ?
Karine : Oh pardon, j'oublie qu'on est dans votre enquête là. Bah, il avait pas vos produits informatiques que vous parliez là, en tout cas pas dans le caddie. Il donnait pas l'impression de s'intéresser à l'informatique en général, peut-être il cachait bien son jeu !
Agent : Et ses courses, c'étaient quoi exactement qu'il venait acheter ? Beaucoup d'ingrédients ?
Karine : Bah, il venait acheter de la nourriture comme tout le monde, si c'est ça la question. Pour moi, ça ressemblait être des courses de n'importe quelle personne appartenant au troisième âge quoi, rien de bien extraordinaire. Quoiqu'ils achetaient quand même plus de nourriture que le reste des gens, il devait bien aimer cuisiner, comme vous disiez.
Agent : Je vois, la nourriture qu'il achetait venait bien de ce magasin, y avait rien d'inhabituel la concernant ?
Karine : Vu que ça bipait au scanner, j'imagine que oui. Je vois pas comment ni pourquoi il aurait ramené de la nourriture d'ailleurs pour la payer ici ? Puis… 'Fin c'était de la bouffe quoi, je vois pas… [ Karine s’interrompt et prend une expression choquée ] Oh mon Dieu… Vous pensez qu'il a caché tous ces produits dans de la nourriture ? Comme les trafiquants de drogue quand ils veulent passer la frontière ? Est-ce que je vais avoir des problèmes pour pas l'avoir remarqué avant ?
Agent : Je… Oui, non, enfin ce n'est pas ce que je voulais…
Karine : Oh mon Dieu, ça fait de moi une complice du coup ? Je vais pas perdre mon job pour c'te vieux truc ! Je veux pas…
Agent : [ L'interrompt ] Karine ! Écoutez-moi ! On s'est peut-être éloigné du sujet, c'est ma faute, ne paniquez pas, vous n'êtes en rien responsable de tout cela !
Karine : Vous êtes sûre parce que…
Agent : Oui ! Maintenant, reprenons calmement… Quand est-ce que vous l'avez vu pour la dernière fois ?
Karine : Je… Je… Ça remonte à quelques jours, je crois. Cette fois-ci, il avait vraiment l'air remonté contre le restau italien d'à côté, j'ai même cru qu'il allait enfin aller les voir et faire sa scène habituelle, appeler le manager… Mais non, il s'est retenu, et je crois qu'il a dû avoir une idée car il a eu un petit rire narquois avant de laisser son caddie en plan devant ma caisse. Je passe sur le bordel qu'il a foutu en laissant son caddie là avec la queue qui s'allonge derrière… Bref, il est revenu après avoir bien pris son temps, avec des spaghettis, des lardons, de la crème fraîche… Je me disais que le restau italien devait lui donner faim et quand je lui ai dit "carbo ce soir ?", il m'a juste répondu qu'il voulait tester une variante d'une de ces recettes. On aurait dit qu'il avait inventé les carbos, c'est assez rigolo.
Agent : Et c'est la dernière fois que vous l'avez aperçu ?
Karine : Oui, je crois… Ah non ! Je crois l'avoir aperçu le lendemain matin, de loin sur le parking, à une heure assez "matinale". Je sais que les vieux se lèvent tôt pour aller acheter leur pain, mais c'était juste avant l'ouverture du magasin donc je comprends pas trop. Surtout qu'en plus, on dirait qu'il avait un plat de spaghettis dans les mains, c'était vraiment bizarre. J'avais commencé à m'approcher pour lui demander ce qu'il faisait là, puis… Je l'ai entendu rire… Un rire vraiment malsain… Et le pire, c'est que j'avais l'impression que… non, laissez tomber, c'est ridicule.
Agent : Continuez, c'est peut-être un détail important !
Karine : Je pense pas que ça soit important, je pense que j'étais mal réveillée ce matin mais… J'avais l'impression que le rire venait pas de lui mais… des pâtes…
<Fin de l'enregistrement, 17 heures 45 minutes>
Conclusion
L'entretien a permis de révéler des détails cruciaux nous permettant d'obtenir des informations capitales quant à une description précise des habitudes, de la localisation et des caractéristiques physiques et mentales de la cible. De plus, la fin de l'entretien nous permet d'établir une piste sur une potentielle nouvelle création culinaire de la part de la cible, ou du moins une variante de ces précédentes recettes déjà répertoriées dans notre base de données. Néanmoins, aucune anomalie ne semble avoir été détectée dans la liste des ingrédients qu'a utilisée la cible.
CLASSIFIÉ
Toute divulgation de ce document à des personnes non autorisées à le consulter représente une violation du contrat et vous expose à des poursuites judiciaires.
Suite à la découverte de la possible existence d'une anomalie au sein du restaurant "Luigi's Corner" (Voir Rapport de renseignements No. 256/FNAL), notre organisation a décidé d'assigner 3 de ses agents à la collecte d'informations entourant ce restaurant. Vous trouverez ci-dessous divers documents vidéos et écrits résumant l'ensemble des informations collectées autour du restaurant "Luigi's Corner".
Vidéo promotionnelle diffusée le 02/03/2024 au cinéma de Vernarey-les-Laumes (origine intraçable)
Émission promotionnelle radiophonique diffusée le 23/05/2024
Contexte : Le 23/05/2024, dans le département de la Côte-d'Or, sur l'antenne locale de la radio "Rire et Chansons" (91,8 Mhz), a été diffusée une émission radio de cuisine présentée par le fondateur du "Luigi's Corner" Louis Girard et son employé Georges Kaplan (que l'on peut entendre en fond périodiquement). L'émission a été jouée durant les spots publicitaires de la radio malgré le fait qu'elle se présente elle-même comme une émission acceptée par l'antenne locale de "Rire et Chansons". Vous trouverez ci-dessous la version entière de l'émission sans les coupures publicitaires qui ont séparé les deux parties de l'émission.
Ces informations, couplées à la disparition de l'un des agents déployés dans le bâtiment abandonné qui constituait autrefois la section de la galerie marchande où était localisé le "Luigi's Corner" ont permis d'affirmer la présence d'un phénomène paranormal dans les locaux. Les pertes matérielles ont quant à elles clôturé le dossier et lancé l'appel d'offre pour l'obtention des données, remporté par la Fondation SCP.
Durant l'enquête menée dans les anciens locaux à l'abandon, un document vidéo endommagé a pu être extrait d'une caméra amateure retrouvée sur place. Une analyse du sang présent sur cette dernière a révélé qu'il appartenait à Arthur [ INFORMATIONS CLASSÉES EN ATTENTE PAIEMENT TOTAL ], qui apparaît brièvement à l'écran durant les premières secondes de la vidéo et qui semble être derrière la caméra durant le reste de l'enregistrement. Les autres protagonistes de la vidéo ont été identifiés comme étant Coraline [ INFORMATIONS CLASSÉES EN ATTENTE PAIEMENT TOTAL ], Amel [ INFORMATIONS CLASSÉES EN ATTENTE PAIEMENT TOTAL ] et Bastien [ INFORMATIONS CLASSÉES EN ATTENTE PAIEMENT TOTAL ]. Tous sont portés disparus depuis le [ INFORMATIONS CLASSÉES EN ATTENTE PAIEMENT TOTAL ] et ont été observés la dernière fois aux abords de l'ancienne zone industrielle. Le document qui suit est une retranscription textuelle de la vidéo, réalisée par nos soins afin d'attester du caractère crucial du document. Les descriptions sont présentées en caractères italiques et entre crochets. Lorsqu'une personne parle, son nom est présenté en caractère gras, sauf si son identité est inconnue auquel cas il est nommé "???". Le support d'origine et une version partiellement réparée serons fournis une fois le paiement total effectué.
- - DÉBUT DE LA VIDÉO - -
[ Arthur tourne la caméra vers lui et affiche un large sourire. Il porte une lampe frontale qui brûle l'objectif. ]
Arthur : Allez on est reparti ! Nouveau petit urbex avec la team ACAB1, dites coucou les potes !
C A B : Saluuuut !
Arthur : Donc voilà, alors cette fois on est parti super loin pour continuer nos enquêtes paranormales et on a décidé d'aller dans un département qu'on a jamais fait : la Côte d'Or ! C'est Bastien qui a trouvé la zone cette fois et-
Bastien : Ouais ouais de fou la zone ! J'ai vu pas mal de témoignages bien flippants bien comme il faut sur l'endroit où on va camper ce soir, askip c'est un restau hanté !
Amel : Ouais fin comme d'hab avec toi c'est beaucoup de "askip" et pas beaucoup de concret hein…
Arthur : Moins fort les geuch ! Je vous rappelle que c'est encore et toujours interdit de rentrer sur une propriété privée hein ! Bon, du coup, le plavon c'est de trouver le restaurant le plus vite possible et d'essayer d'entrer en communication avec quelqu'un dedans. On sait qui hanterait les lieux ?
Bastien : Alors j'ai quand même mené ma petite enquête et
- - VIDÉO ENDOMMAGÉE - -
[ Coraline et Bastien sont visibles à l'écran devant Arthur. Coraline allume plusieurs dispositifs supposés aider à communiquer avec des entités post-mortem2 et aide Bastien à déplier une carte. ]
Coraline : Bien, alors venez par ici. Ça, c'est les anciens plans de construction de la galerie marchande. Elle a été partiellement condamnée pendant la restructuration du centre commercial. On ne peut entrer et sortir d'ici que par 3 endroits alors faites bien attention : la porte de service intérieure, probablement fermée à clef et qui donne directement sur le Carrefour, la porte de service extérieure qu'Amel va ouvrir, et la verrière qui amène au toit. Normalement, pas besoin de passer par la verrière, mais toutes les autres portes ont été condamnées donc si on se retrouve face à une menace, comme ça vous savez.
Arthur : T'inquiète Coco, c'est notre dixième enquête et il nous est jamais rien arrivé, on va pas là maintenant se mettre à faire de la merde, si ?
Amel : Ben déjà le simple fait de ramener Bastien c'est un peu faire de la D…
Arthur : Oh ça va hein Roméo et Juliette, pas la peine d'en faire des caisses !
Amel : Arthur arrête de nous appeler comme ça on est plus ensembles.
Coraline : Oh la ferme derrière ! Allez Amel, viens ouvrir steup.
[ Amel passe devant la caméra et s'approche de la porte. La caméra dézoome et présente le bâtiment désaffecté. ]
Arthur : Alors on s'apprête à entrer dans la zone 2 du centre commercial des 3 coteaux, si j'ai bien compris. Elle a fermé il y a peu, puisque le centre commercial a été racheté à la mi-2024, mais déjà plusieurs rumeurs circulent dans les environs et sur Internet. On dit qu'il s'agit d'un lieu hanté, maudit, certains parlent d'extraterrestres qui auraient envahi les couloirs, bref un peu de tout. En tout cas, c'est l'heure pour la team ACAB de mener l'enquête ! Ah, Amel a réussi à ouvrir la porte de service, on est parti !
[ La caméra entre dans le bâtiment. Les infrastructures sont particulièrement dégradées, cependant il est à noter qu'aucun graffiti ou présence postérieure ne semble apparaître. Un néon clignote faiblement. ]
Arthur : Wow putain c'est incroyable, on en a fait un paquet des endroits abandonnés mais celui ci c'est…
Bastien : Comme s'il avait une aura. Je me sens hyper mal les potes.
Amel : Qu'est-ce qu'il lui arrive à l'autre ? T'es malade ?
Bastien : Non, non, Amel, juste j'ai chaud et je me sens vulnérable de fou. Genre…
Coraline : Chut.
[ On peut entendre un bourdonnement d'origine inconnue. ]
Coraline : Le K2 est en train de péter un plomb les gars, on a une manifestation comme jamais on a vu ça ! Arthur ça filme ?
Arthur : Ça filme ça filme ! Putain les gens, vous imaginez si on rencontre vraiment un truc ? Ça serait absolument-
Bastien : [ hurlements ]
[ Toutes les lumières se coupent, notamment les lampes frontales et la vidéo coupe, puis redémarre après un temps inconnu. 3.50 secondes après ce redémarrage, Amel tente de rallumer la sienne et seule la fonction de lumière rouge fonctionne. Les autres font de même peu de temps après. ]
Amel : C'était quoi ce bordel putain ?
Arthur : Je sais pas mais c'est vraiment ouf ! On vient de filmer un vrai phénomène paranormal en direct !
Amel : Ouais bah c'est terrifiant bordel ! On va se tirer en vitesse d'ici je vous garantis, c'est quoi ce délire merde !
Coraline : Je sais pas, après tout c'est bien pour capter des trucs comme ça qu'on est là, non ? Et puis, on a juste pu être témoin de, je sais pas, une explosion IEM ?
Bastien : Comment c'est possible, Co ? On est pas dans Fallout là.
Coraline : Quand on est arrivé, il y avait un peu de courant. On sait pas, s'il y avait des restaurants ici, ils avaient peut-être des générateurs ou un gros truc électrique qui a explosé et ça a fait merder nos appareils ?
Amel : J'en sais rien, je suis vraiment pas rassuré…
Arthur : Moi en tout cas je suis méga excité ! On est face à un truc de mala-
- - VIDÉO ENDOMMAGÉE - -
[ La caméra filme un mur recouvert de sortes de lianes. Coraline est présente à l'écran, mais ni Amel ni Bastien ne sont présents. ]
Arthur : Mais c'est quoi ce délire… Tu crois que c'est quoi, exactement ?
Coraline : Aucune idée, mais regarde, ces espèces de tentacules cheloues ont l'air de venir d'ici. Tu peux éclairer ? On voit pas grand-chose avec les lampes rouges mais à deux ça devrait aller mieux.
[ La caméra pointe vers un commerce. La devanture est recouverte du même lierre qui provient de l'intérieur du commerce. ]
Arthur : Le Luigi's Corner… On dirait bien que c'est un resto ce truc, ça rejoint ta théorie de tout à l'heure !
Coraline : Je commence à trouver ça vraiment très très bizarre Arthur… On devrait se casser, on a déjà des images exceptionnelles.
Arthur : Tu rigoles ? Il faut qu'on trouve d'où ça vient ! On va chercher Amel et Bastien et ensuite je te jure qu'on va aller voir ce qu'il se passe là-bas.
Coraline : Arthur ?
Arthur : Mmmh ?
Coraline : Le lierre, il… goutte ? Regarde, il y a une espèce de liquide visqueux dessus.
Arthur : Oh meeerde putain ça c'est badant de fou. Touche pas, si ça se trouve c'est super toxique. Bastien ? Amel ? Venez !
??? : Vous êtes où ?
Arthur : À l'étage ! On est près des arbres en plastique, je crois qu'on a trouvé l'origine des câbles bizarres !
??? : Nous on a marché sur l'un d'entre eux par mégarde, c'est tout mou, on dirait de la pâte ! Ça a pas l'air vivant en tout cas. On arrive !
[ La caméra coupe par manque de batterie, puis redémarre après une durée inconnue. Amel, Bastien et Coraline sont visibles à l'écran derrière Arthur, en mode selfie. ]
Arthur : Eeeeet… C'est bon ! J'ai bien fait de prendre une nouvelle caméra. Vous étiez passés où au fait, les deux amoureux ?
Amel : On… Euh on est allé voir si la porte vers la zone 1 était ouverte.
Coraline : Et du coup ?
Bastien : Ben on y est allé.
Coraline : Non mais du coup elle est ouverte ou pas ?
Amel : Euh… Non, je crois pas.
Arthur : Comment ça, tu crois pas ? Vous avez pas vérifié du coup ? Je comprends pas.
Amel : Oh si, si, mais je sais pas, je sais plus j'ai l'impression que je me suis endormie. Enfin pas endormie, mais une sensation un peu du même syle quoi.
Bastien : Du coup on fait quoi ?
Arthur : Je pense qu'on va aller explorer le restaurant, là. Les tentacules ont l'air de venir de là, il faut vraiment qu'on aille enquêter.
??? :3 Excellente idée.
Coraline : Bastien ? Il s'est passé quoi avec ta voix ?
Amel : De quoi tu parles ? Tout va bien ? Vous êtes bizarres les deux, là.
Arthur : Bon bref hein, allez. On va voir ce qu'il se passe là-dedans.
[ Le groupe entre dans le restaurant, recouvert de cette même substance en filaments. Ils émettent des commentaires non-pertinents et avancent jusqu'à ce qui ressemble à un bureau. ]
Arthur : Woaw c'est vraiment… dégueulasse… Y a même des bouts de trucs là, on dirait de la chair. C'est quoi ce bordel, putain.
Coraline : Je sais pas, mais il fait vraiment de plus en plus chaud ici, je comprends même pas comment c'est possible. Bastien, tu peux m'aider ? Avec le harnais pour le matos, j'arrive pas à enlever mon pull.
Bastien : Si tu veux, oui ? Mais ça va, il fait normal je trouve.
[ Bastien apparaît à droite de l'écran et s'approche de Coraline de dos pour lui enlever son pull. Son visage n'apparaît pas. ]
Coraline : Ah mais t'es gelé ! Mais comment c'est possible, j'ai l'impression que t'as trempé tes doigts dans de la glace mec !
Bastien : Pourtant, la température est idéale.
Coraline : Et puis qu'est-ce que tu sens ? On dirait du… parmesan et du porc. Putain mais il se passe quoi merde ? Arthur ! On arrête là, on est au milieu d'un putain de nid d'aliens et ils me font peur !
Arthur : On se calme, ok ? Tout le monde se calme ! Bastien, c'est vrai que t'es bien glauque depuis tout à l'heure, alors on va se poser tranquille et-
[ La caméra zoome sur un document papier sur le bureau, qui disparaît sous l'écran pour qu'Arthur le lise. ]4
Arthur : Attendez attendez pause. C'est… c'est réel ce truc ? C'est des pâtes ?
Coraline : Qu'est-ce que tu- hein ?
Arthur : Ces trucs, là, [ la caméra zoome sur les filaments ] c'est des pâtes. Des… des spaghetti carbonara !
[ Coraline est prise d'un fou rire. Bastien et Amel sont impassibles. ]
Arthur : Non mais Coraline, je rigole pas, le truc parle de spaghettis carbonara tueuses qui s'étirent dans le restaurant ! Et apparement-
Amel : Tout va bien Arthur ? Tu as l'air pâle.
Coraline : Mais je rêve, merde ! Je rêve, je suis sous ecsta je sais pas, j'ai pété une durite c'est pas possible ! Des pâtes ? Des putains de pâtes tueuses dans un restaurant Luigi jesaispasquoi ? Mais tu te fous de moi Arthur, tu te fous de nous.
Arthur : La lettre a l'air de venir du proprio. Il nous dit que les pâtes ont commencé à grandir même dans les clients et qu'il faut absolument fuir ou les détruire. Coraline !
Amel : Je pense que tu es fatigué, Arthur. Tu ne veux pas faire une petite pause ?
Arthur : Lequel d'entre vous m'a dit qu'on pouvait écraser les pâtes ?
Bastien : Personne. Ne fais pas ça.
Arthur : Quand on a gueulé tout à l'heure, l'un d'entre vous a dit que les tentacules étaient en pâte et que vous en aviez écrasé. Qui a dit ça ?
??? :5 Arthur. Stop.
[ La caméra se braque vers le sol, où Arthur écrase violemment des spaghettis qui se mettent à convulser. ]
??? :6 ARRÊTE !
Arthur : Mais vous êtes quoi, bordel ?
[ Des pâtes commencent à sortir de la bouche d'Amel et Bastien, dont les mouvements se font désarticulés. Elles se déplacent d'elles-mêmes et se ruent sur la caméra. L'image n'est plus exploitable. ]
??? : [ Rires préenregistrés. ]
- - VIDÉO ENDOMMAGÉE - -