Et maintenant je suis mort... II (VF)

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Bienvenue sur la seconde édition du jeu collectif Et maintenant je suis mort !

Règles du jeu :

C'est assez simple. L'idée de ce jeu est de composer une rencontre avec un skip sans ouvertement révéler de quel rapport SCP ou entité il s'agit, et de laisser deviner les autres.


1. Celui qui devine en premier doit écrire le prochain. Si vous n'avez pas envie d'écrire, alors n'essayez pas de deviner. N'hésitez pas à vous asseoir, vous détendre, et dire : "Oh! J'ai deviné !" quand c'est le cas.

2. Si vous écrivez un conte dédié au jeu, essayer de ne pas dépasser 500 mots. C'est un jeu, pas un roman. Essayez également d'écrire votre invention en moins d'une semaine, de sorte que le jeu puisse se poursuivre. Si vous n'arrivez pas à écrire votre entrée assez rapidement, un membre du staff interviendra et l'écrira à votre place.

3. Bien que non requis, quelques indices disséminés sont encouragés.

4. Essayez de laisser du suspens. Quelque chose d'inutilement compliqué rendra le jeu inintéressant et en lassera plus d'un.

5. Le personnage "narrateur" (et c'est la règle la plus importante) doit mourir à la fin.

6. Le rapport en question doit être traduit ou doit être de la liste Française qu'importe sa notation.

7. Veuillez prendre note des précédentes énigmes, les doublons d'un même rapport ne seront pas pris en compte.

8. Proposez vos réponses sur le forum.


  • Si vous avez des questions, ou un besoin de clarification, adressez-vous au DrMarcus.
  • Si vous souhaitez consulter notre premier jeu du même type : cliquez ici.

Les inventions :

Premier Round : Dr Benji

Le jardin est beau en été. Les enfants jouent et le chien court après les papillons. Une chaude journée de juin, c'est tout ce dont j'avais besoin pour me détendre. Un verre à la main je m'amuse de ce que je vois. Le temps passe et le soleil décline. J'appelle les enfants et le chien. Une balade dans la forêt est la plus belle façon de finir cette agréable journée.

***

J'aimais la forêt, lui aussi. Nous y allions souvent ensemble, il trouvait des champignons: il était fort pour ça! Il est dernière moi à présent, je l'entend grogner. Je cours, je ne fais que ça, les enfant ne jouent plus, je n'entends rien d'autre que les grognements et les bruissement de feuilles. Il fait presque noir maintenant, je ne vois plus où je mets les pieds.

La forêt que j'aimais est méconnaissable, je tourne en rond et je m'épuise. Une racine rencontre mes pas, je trébuche et me roule sur le sol. Il n'attendait que ça. Ce n'est plus les papillons qu'il chasse.

Et maintenant je suis mort.

Résolu


Deuxième Round : Dr Holt

Qu'est-ce que j'ai fais pour mériter ça ?
Rien, rien du tout. J'étais juste un adolescent normal qui se baladait dans une rue tranquille et ce mec a déboulé. Je ne sais même pas comment le décrire, je ne suis même pas sûr qu'il était humain. Si j'avais pu passer la prochaine nuit dans mon lit, je me serais pris un horrible cauchemar dans la tronche à coup sûr.
Il avait les mains dans les poches, et une capuche couvrait partiellement son visage monstrueux. A sa posture, on devinait qu'il avait un sérieux problème mental. J'ai décidé de l'ignorer, mais il m'a interpellé. Je ne me rappelle plus tout à fait de ce qu'il a dit, peut-être que c'était une menace, ou un avertissement, je ne sais pas. En tout cas, il était hostile, c'était la seule chose dont j'étais persuadé.
Complètement paniqué, je me suis enfui. Il a hurlé et m'a couru après, comme s'il m'en voulait personnellement. Dieu merci, il était lent, et j'avais une bonne avance sur lui, mais ça ne me donnait pas d'excuses pour ralentir. Totalement abruti par le stress, j'ai foncé sans regarder, et j'ai traversé la route.
La voiture qui est sortie de nulle part, elle, était plus rapide que moi.

Et maintenant, je suis mort.

Résolu1


Troisième round : Xama_

C'était une journée comme les autres pour moi, chercheur responsable des… Bon, vous vous en foutez, c'est ça ?
Ils me prennent tous pour le roi des cons concernant la nature de l'étude que je mène sur l'objet que… J'étudie ? J'ai l'impression de me répéter. Mais je m'en moque, une telle occasion, ça ne se manque pas. Je n'aurai aucun problème à manipuler cela.
Soit, l'objet est là, par terre, devant moi… Il doit bien faire un mètre de haut, et… On dirait… Comme un coeur, entouré de rouages. Ou des engrenages. Sérieusement, quelle est la différence entre un rouage et un engrenage ? Quoiqu'il en soit, ces trucs sont en rotation perpétuelle, et on m'a demandé d'extraire ce muscle de ces boûts de fer… Ce machin bat encore, et… Soyons franc : quel est le malade qui a imaginé et créé ce truc ?
Me voila maintenant avec un tournevis plutôt fait pour virer les boulons depuis le côté (je sais, j'ai fait des études, mais jamais je ne retiens le nom de cet outil) en train de tenter de démonter ce mécanisme. Voila le truc : certains des rouages sont fixés entre eux avec des boulons ou des rivets en leur centre. Il y a des tiges qui fixent les différents éléments entre eux, et… Mon Dieu, il y a même une poulie au centre. Il vaudrait mieux que je prenne une barre à mine, en fait.

Alors que j'avais déjà enlevé huit engrenages, certains autres s'arrêtèrent de tourner, alors que d'autres virent leur vitesse de rotation augmenter de manière accrue, et la machine provoqua un étrange grincement, provoquant quelques jets de cambouis d'origine non déterminée, libérant enfin un épais nuage de fumée. Avais-je brisé le mécanisme ?

Le fait est que je m'étais reçu un jet de cambouis dans les yeux, et j'en avais lâché mon outil par surprise, qui tomba pile entre deux engrenages qui tournaient à une vitesse absolument démente. Mon outil fut éjecté dans ma direction, et alla s'encastrer avec force dans mon lobe frontal, expulsant des petits éclats de crane partout devant moi, ainsi que de matière grise un petit peu partout.

Et maintenant, je suis mort.

Résolu


Quatrième round : Dr Benji

C’est l’heure de la pause…

Il était temps, après une série de tests sur SCP-914 j‘étais exténué ! Comme d’habitude la cafèt' était bondée mais ce n’est pas grave, Rommel et moi on a notre technique… Des sandwichs accumulés dans le frigo de la salle des gardes par nos soins.
Personne ne venait nous déranger, les sandwichs n’étaient plus très frais mais ça allait. On parlait des SCPs, des agents les plus mignonnes et des docteurs qui méritaient le titre de « plus gros connard de la planète », puis Rommel me dit qu’il a besoin d’aller aux chiottes.

-"Bah vas-y ! Je ne vais pas te tenir par la main non plus ! "

J’aurais peut-être dû.

Il quitte la salle et me laisse seul, je rumine mon morceau de pain quand un type entre. Sa tête me disait vaguement quelque chose mais je savais plus où je l’avais vu. Il m’ignore royalement, prend un flingue entreposé dans l’armoire et le brandit.

Et maintenant je suis mort.

Résolu


Cinquième round : Dr Heiteira

Lorsque j’étais enfant, mon père m’avait fabriqué un bateau en bois, il ne s’agissait pas forcément d’une maquette de grande qualité, pour tout dire, il fallait réellement que je plisse les yeux et que je fasse preuve de l’imagination la plus grande pour me dire qu’il s’agissait d’un bateau, cependant, depuis ce jour, je me pris de passion pour tout ce qui touche au naval.
Notamment une simple règle « Le capitaine sombre avec son navire», mes héros d’enfance, loin d’être les mêmes que mes camarades, se nommaient Robin Wallbridge ou Edward Smith, de grands capitaines.

De la même manière que ces hommes, en tant que directeur du site-██, je me dois de mourir aussi dignement qu’eux, je me suis enfermé dans mon bureau, et j’ai calmement attendu, assis sur mon fauteuil.
Des lézardes se forment sur le mur, qui est pourtant construit avec du béton armé, l’alarme nucléaire qui retenti dans tout le bâtiment m’informe de l’imminence de la détonation, j’ai placé la majorité des chercheurs dans des véhicules pour les tenir le plus loin possible du site, mais malheureusement trop tard, j’imagine qu’ils périront tous dans l’explosion.
De manière étrange, j’observe, amusé, la machine à café de mon bureau, déversant son contenu par terre, si j’arrive à survivre à une explosion de 100 mégatonnes, il faudrait que je pense à la faire réparer, tout comme la totalité des machines du site.
Soudain, quelqu’un tourna la poignée, je me demandai rapidement de qui il s’agissait, les Chercheurs et Agents ayant été évacués, et le personnel de Classe D éliminé, avant de me souvenir qu’il restait une personne.
Il s'asseya calmement sur la chaise devant moi, avant de me dire :
« Je suis sincèrement navré de vous l’annoncer, mais il est arrivé. »
Un capitaine sombre toujours avec son navire…

Et maintenant, Je suis mort .

Résolu


Sixième round : Dr Grym

Aujourd'hui, splendide temps dehors, mais la même merde urbaine partout autour.
Des clochards, des bagnoles, des tags, dont un très étrange, écrit avec des majuscules placées n'importe comment, des piafs partout.

Je bouge un peu, histoire de pas finir en bon zonard comme un con sur son banc. Même si je viens du ghetto, j'ai pas forcément envie de finir comme tout mes potes, même si tueur pour ma mafia c'est pas ce qu'il y a de plus clean, mais ça paie. Et c'est là que je vois le pigeon, un blanc. Son ombre semble bizarre.

Et maintenant, je suis mort.

Résolu


Septième round : Dr Heiteira

Journal de l’Agent Namu, 23 Janvier 2003

Cela fais aujourd’hui le 100éme jour depuis que je suis sur cette île, ça se fête. Avec un peu de chance, j’aurai un ou deux cafards à me mettre sous les dents, mais je ne comprends même pas pourquoi le commandement a tant tenu à ce que je vienne sur cette île. La seule chose qu’ils m’ont dit, c’est que le spécimen présent quelque part ici était intelligent, rapide, et était très dangereux pour les groupes humains, raison pour laquelle ils ne peuvent envoyer QU’UN seul agent assez compétent dans ce domaine, mais y’a rien ici : parfois quelques tremblements du sol, mais rien de très dangereux. Ça fait 100 jours qu’il y’a rien, même pas de la nourriture décente, même pas assez d’eau douce pour me laver, dieu que je pue.

Journal de l’Agent Namu, 29 Mars 2003

Je commence à apercevoir des choses la nuit, des hurlements étranges, des empreintes de pattes gigantesques. Je dois vraiment installer une hutte, mais les tremblements de terre s’occupent toujours de démolir quand je vais chercher les rations que la Fondation m’envoie depuis 2 mois.

Journal de l’Agent Namu, 9 Juin 2003

Les empreintes de pas s’approchent de plus en plus de ma hutte. J’ai réussi à en créer une de pierre, plus solide, les séismes et autres trucs du genre de ces derniers jours ne seront pas assez forts pour la détruire, enfin un chez moi !

Journal de l’Agent Namu, 22 Aout 2003

La bête est juste devant moi, on dirait un sanglier gigantesque. Je ne sais pas ce qui l’a poussé à se montrer maintenant après plus d’un an de silence, mais, pour le moment, le feu la tient éloignée de ma hutte, mais je ne sais pas combien de temps ça durera, et les secousses qui deviennent de plus en plus fortes…
Je pense que c’est la fin, le feu est presque éteint, je m’arme de mon canif, on verra bien comment ça se déroulera.
Fin du journal

Il y’a eu une dernière secousse juste avant que la bête n'attaque, beaucoup plus puissante que les dernières. L'animal qui me chargea devint complètement fou, il saccagea ma hutte et se fracassa le crane contre le pilier principal de mon habitation.

Et maintenant, je suis mort.

Résolu


Huitième round : Dr Johannes

Il y en a qui disent que le meilleur moment de l'année, c'est juste après les partiels. Ceux qui pensent ça sont probablement des gros flemmards, ou des gros nuls, ou des gros matheux, rayez les mentions inutiles. Ou des étudiants en droit. Sérieusement, comment peut-on aimer le droit? Attendez, j'ai perdu le fil. Ah oui, le meilleur moment de l'année, c'est les semaines de révision avant les partiels. Parce qu'on est sensés réviser, mais personne n'a précisé où et comment, et si vous êtes quelqu'un de cool, vous allez réviser sur l'herbe du terrain vague juste en face de la Fac. Sérieusement, qui voudrait réviser à la bibliothèque quand il y a un endroit aussi chouette juste à côté ? Il y a des rochers pour s'asseoir, et si vous avez du bol, il y a même un ou deux musicos avec leurs guitares. L'autre jour, je crois même avoir vu un lapin. On devrait mettre un panneau "ici, on révise à la cool".

Eh bien devinez quoi, je viens de voir un de ces affreux panneaux publicitaires immobiliers planté en plein milieu de notre coin de paradis, proclamant en lettres capitales bizarres probablement choisies par un publicitaire qui aurait trop picolé : "DEVENEZ PROPRIÉTAIRE ! PRENEZ VOTRE VIE EN MAIN ! ICI PROCHAINEMENT : CONSTRUCTION D'UN IMMEUBLE GRAND STANDING". En plein devant les bâtiments de la Fac. Tout fout le camp, c'est moi qui vous le dit. Autant en profiter pendant que ça dure, même si aujourd'hui, aucun des musicos n'est de sortie. Par contre, quelqu'un a encore dû faire cramer une voiture dans le secteur, il y a une odeur bizarre. C'est curieux, ça fait plusieurs jours que je viens ici et il n'y a qu'ici qu'on peut sentir cette odeur là. Qu'est-ce que ça peut bien me foutre, remarque. Je m'installe un peu à l'écart et commence à étaler mes cours sur l'herbe. Autant prendre une des meilleures places tant que personne n'est encore arrivé.

Ce n'est qu'au bout d'une heure que je remarque que certains de mes doigts sont comme ankylosés et refusent de bouger normalement. J'ai dû rester trop longtemps assis. J'essaie de me lever pour faciliter la circulation, mais mes jambes ne répondent plus. C'est seulement au moment où je commence à voir des points noirs envahir mon champ de vision et que je sens mon cœur ralentir que je commence à sérieusement paniquer, mais je ne peux plus bouger du tout.

Après tout, réviser à la bibliothèque, c'était pas une si mauvaise idée.

Et maintenant je suis mort.

Résolu


Neuvième round : Dr Caroline

Je déteste l’école , mais je crois que je déteste encore plus les vacances car mes parents m'obligent à aller chez ma tante Berthe… Quand elle fait à manger c'est toujours brûlé et en plus elle habite à 5 km de la ville la plus proche, aller chez elle est un vrai calvaire!
Enfin il y a tout de même une chose bien, c'est Lucie! Ah, Lucie…Elle est tellement belle et intelligente, lorsque je l'ai rencontrée pour la première fois c’était à la sortie de l’église, nous avions fait le chemin du retour ensemble. C'est donc la seul raison pour laquelle je me rendais encore chez tante Berthe.

Après 3 heures de route nous étions arrivés, la maison de ma tante sentait toujours autant le renfermé et après quelque salutations je pris la décision de prendre mon vélo afin de me rendre chez Lucie. Sur la route je remarquai qu'ils avaient installé un nouveau enclos avec des vaches, comme si il n'y en avait pas déjà assez !

Arrivé chez Lucie, je toquai à la porte mais rien… je m’apprêtais à toquer une seconde fois quand j'aperçus un panneau "VENDU" … Je ne réalisai pas tout de suite ce que ça signifiait, fou de colère et de tristesse je partis à toute allure sur mon vélo, tombant épuisé à côté de l'enclos des vaches. Je jetai violemment mon vélo et m'assis avant de finir par m'assoupir en pleurant.

Lorsque je me réveillais il faisait presque nuit, je repris mon vélo me disant que ma tante devait s’inquiéter, cependant je ne pus m’empêcher de me sentir suivi durant le chemin, sûrement mon imagination… Une fois à la maison je ne dînai pas, trop fatigué après toutes ces émotions, et partis directement me coucher. Malgré ma fatigue, je ne trouvai pas le sommeil : une sensation étrange me perturbait.

Au bout de quelques jours la sensation ne me quittait pas, j'étais stressé, devoirs et la reprise des cours n'arrangeait pas les choses… et qui plus est Lucie était partie, je ne la reverrais plus.

Je ne supporte plus cela, ça doit finir ce soir !

Et maintenant je suis mort.

Résolu


Dixième round : Topy

L'atelier d'initiation au théatre, c'est tellement ennuyeux. On nous a fait fabriquer des masques mais franchement, ils sont tous laids. Je me rappelle m'etre endormi en faisant mon masque. A mon reveil, je m'amusais de voir que je pouvais regarder tous les masques et en saboter quelques uns.

J'examinais ceux ci, aussi laids pouvaient ils etres. Un masque d'animal, un masque de comedie. Puis je suis tombé dessus. Il semblait comme mort, on aurait dit une tete d'un cadavre qu'on aurait moulée.

Je me sentais mal, je faiblissais et je me mis a vomir. Une envie foudroyante de l'essayer s' empara de moi. Muis quand je le mis je ne me souvient de rien. Mon dernier souvenir était les cadavres putréfiés de certains de mds amis, de certains profs quand je réussi a enlever ce foutu masque.

Je m'écroulais d'épuisement, les yeux en sang, je sentais mon coeur s' arreter de battre.

Et maintenant je suis mort.

Résolu


Onzième Round : Dr Frog

Aaaah… c'petit bout de terrain… faut pas être un génie pour comprendre pourquoi la patronne aime tant l'utiliser. Isolé, paumé à dix kilomètres au nord de Vostok, caché par une forêt, vallonné et fermé par une rivière (parfait pour retenir les sons), bref, parfait pour ce que la patronne viens y faire.

C'est qui "l'invité" de ce soir déjà ? J'saurais plus dire son nom… encore un pauvre type qui a emprunté à la patronne un max de thunes et qu'a pas pu lui rendre. Héhé… 'a joué, 'a perdu…

Les gars, avec leurs costumes de Men in Black, leur lunettes de soleil yankee à la mode et leur queue de cheval de bouffon le sortent du gros 4 x 4 noir au moteur bourdonnant dont les phares percent la nuit embrumée du vallon et me font plisser les yeux. Je sort une clope, l'allume à l'aide de mon fidèle briquet, avec ses gravures en forme de cerfs et d'ours et sa grosse tête de mort en verre poli, et tire une bouffée.

Le gros Boris rétame "l'invité" dans l'herbe abondante d'un gros coup de tatane dans le dos, et la patronne se met à lui gueuler dessus. La routine, quoi.

Y s'est toujours pas mis à table, ce con. M'est avis qu'y va passer un mauvais quart d'heure. Héhé… v'la le gros Boris qui dégaine son bidon d'essence pour lui faire peur… quelques gouttes s'en échappent et tombent, leurs reflets ambrés projetés aux alentours par les puissants phares de nos bagnoles de luxe.

C'est en fini pour lui. Il m'aurait presque fait pitié, avec ses hurlement effrayés de petit chien à sa mèmère. Dommage. Enfin… la patronne pourrait se contenter de lui coller une balle dans la tête… Bah… c'est comme ça, c'est comme ça, Piotr… c'est pas comme si c'était ta première fois…

Boris, sourit de toutes ses dents, donnant l'impression de bien s'amuser, dévisse le bouchon de son bidon d'essence, puis vide son contenu sur le pauvre gars en pleurs.

Les gars, toujours avec leurs costumes de Men in Black, leur lunettes de soleil yankee à la mode et leur queue de cheval de bouffon, retournent aux voitures, dont les moteurs avaient été éteints entre-temps, et ramènent chacun un extincteur plein.

Ah ! La patronne m'appelle. Il est temps pour le vieux Piotr de faire son office. Allez.. courage, t'aura droit à une tournée de retour au casino.

Je m'approche de « l'invité », roulé en boule sur le sol humide d'essence, et sors mon briquet de ma poche, mon fidèle briquet, avec ses gravures en forme de cerfs et d'ours et sa grosse tête de mort en verre poli.

Je n'ai même pas le temps de l’allumer qu'une vague d'un orange éclatant venue de nulle part parcours le fond du petit vallon, embrasant son air saturé de vapeurs d'essence, balayant et consumant tout sur son passage. Je me sens emporté en arrière, les vêtements déchirés et la chair mise à nue par la vague de chaleur, et j'ai à peine le temps de voir les gars et la patronne s'enflammer d'un coup et nos bagnoles de luxe exploser, que mes globes oculaires fondent dans leurs orbites.

Et maintenant je suis mort.

Résolu


Douzième Round : Dr Holt

La nuit est calme, trop calme.
Je déteste ce genre de nuits, où le silence est tellement oppressant qu'on se sent comme dans un étau, et que pour se protéger de notre peur, on brûle d'envie d'appeler nos parents, bien qu'ils ne soient plus là, et que l'heure des berceuses est déjà passé depuis longtemps.
Ils me manquent, putain, si j'étais pas autant un cœur de pierre, je verserais une larme. J'en ai marre d'être seul, dans une chambre vide, dans un lit vide. Je veux de la compagnie, et pas seulement celles de ces saloperies de figurines qui pullulent dans ma chambre.

J’entends un bruit, et j'aime franchement pas ça.
Je me redresse péniblement sur mon oreiller, et tend l'oreille, à moitié endormi et le crâne lourd. Si ce sifflement était arrivé une trentaine de secondes plus tard, je serais sûrement en train de pioncer. Il ne me semble pas très familier, et l'hypothèse de l'avion de chasse qui fait du rase-mottes après l'heure du crime s'éloigne peu à peu. C'est assez difficile à expliquer, je n'ai jamais entendu ce genre de trucs avant… C'est continu en tout cas, et je ne pense pas que ce soit l'antivol d'une voiture, ni la machine à laver qui pète son câble.

Le volume augmente, de plus en plus vite.
Je gémis, je suis facilement impressionnable. Je me met à m'agiter sur mon lit, complètement paniqué par mes tympans qui me hurlent des messages de douleur.

Une vive lumière apparaît brusquement à ma fenêtre, puis ma chambre vole en éclats.

Et maintenant je suis mort.

Résolu


Treizième round : Xama_

Le salon international aérospatial de Moscou est toujours une bonne occasion de faire des démonstrations de machines d'enfers.

Je suis un membre de l'armée de l'air russe depuis quelques années, déjà, et là, je fais une magnifique prestation avec le prototype du Soukhoï Su-47.
J'ai bien fait de passer de nombreuses heures sur un simulateur de vol, car l'engin en lui-même me rendait assez anxieux. Un truc avec des ailes inversées, quoi.

Mais putain, qu'est-ce-que ça vole bien !
Mach 2 vient d'être dépassé, et je vole haut pour la démonstration du plafonnage. Putain, que ça va vite.

Rien à dire, j'aime trop mon métier. J'ai bien fait d'y consacrer ma vie.

Plus haut ! Plus loin ! Plus vite, hell, yeah !

Les douze mille mètres étaient déjà dépassés que je reçois un appel du poste de contrôle. Encore un autre, en fait : ils me disaient depuis le début qu'il fallait que je fasse gaffe, que c'était le seul prototype de cet avion, qu'il fallait que j'y aille mollo, tout ça. Mais putain, ma prestation, je la connais par cœur, alors laissez moi un peu de liberté ! Enfin bref, je n'écoute pas ce que le mec dit. Peut-être aurais-je dû…

Me voilà maintenant si haut… Les gens ne doivent plus me voir d'en bas. Mais ici, c'est tellement beau. La mer de nuages est tellement splendide, et le soleil m'éclaire de rayons froids et distants… Le ciel est si bleu, ici.

Je commence un peu à ralentir pour bientôt redescendre. Pas de looping, ce coup-ci. J'ai promis.

Putain, c'est si beau… Et alors que je profitais du moment, le poste de contrôle me hurle dessus quelque chose que je ne comprends pas à cause des grésillements de la radio. Alors que j'allais leur demander ce qu'il se passait, je vis ce missile me foncer dessus par la gauche.

En une seconde, je réalisa que je ne pouvais rien faire. En un instant, en un fragment de temps, tout se figea… Putain, ce que le ciel peut être magnifique, ici.

Mon hurlement de surprise fut recouvert par le bruit que provoqua l'explosion de l'avion, ce qui ne me laissa guère le temps de m'éjecter.

Et maintenant, je suis mort.

Résolu


Quatorzième round : Dr Goupil

D-101… Sérieux ? Ils vont vraiment m'appeler comme ça tout du long ? Ils me font participer à une "expérience" et en plus ils se fichent de moi. Vivement que ça se finisse.

-"Ouvrez la porte et avancez." Allez c'est parti.

Okay… D'accord… Ils me font faire un fichu test psychologique. Combien de fric ça leur à coûté ce truc ?

-"Vous avez une remarque à faire D-101 ?

Allez, ça fera que la troisième fois que tu me pose cette question.

-"Non, non, rien. Faut que je fasse ça jusqu'à quand au juste ?"

-"Jusqu'à ce que nous le décidions"

Bien chef, merci chef, je vous fais les pompes aussi ? Qu'ils aillent se faire voir.

-"Tiens, elle est pas mal fichue celle-là."

Qu'est-ce qu'ils ont à s'exciter comme ça ? Je fait une remarque sur une jolie fille et ils prennent tous des notes, vérifient leurs ordis; ça doit leur prouver que je veux coucher avec ma mère ou un truc comme ça.

Pom, pom, pom, j'me fais chier; je je, me me, fait fait, chier, oh yeah !!! Si la prochaine fois on me demande de choisir entre ça et trier des trombones par taille et par couleur, je choisis les trombones. Allez, c'est reparti… Tiens, c'est bizarre c'est qui ce typ… Il m'a tiré dessus !!! Mais c'est qui ça ? C'était prévu ? Je crois pas, les autres sont là, y a plein de sang … La fille aussi est là … Elle avait les cheveux roux ? … Et puis je m'en fous.

Et maintenant, je suis mort.

Résolu


Quinzième round : Dr Benji

J'ai toujours aimé l'aventure…Rob aussi, c'est ça qui nous a rapproché! On est du genre casse-cou tout les deux: parachute ascensionnel, base-jump, escalade…On a déjà pratiqués ensemble tous les sports dits "extrêmes" !

Ce matin j'ai reçu un SMS de sa part. Il voulait qu'on se retrouve à la vielle décharge à l'autre bout de la ville. "Quelque chose d'incroyable à te montrer" qu'il disait. Je me méfie un peu des surprises de Rob depuis qu'il a organisé mon enterrement de vie de garçon, mais bon, de toute façon je suis trop curieux pou ignorer cette mystérieuse invitation.

Je pense que la curiosité devrait faire partie de la liste des défauts fatales.

Il est quinze heures de l'après midi, ça fait une demi-heure que je poireaute et aucune nouvelle de Rob. Celui-là alors…Je m’apprêtais à rentrer quand j'ai entendu ce bruit. Le bruit caractéristique du 4 x 4 de cet abruti. Je me retourne juste à temps pour voir la bagnole dévaler la pente de déchets en tout genre, des flammes au niveau des pneus.

Et maintenant je suis mort.

Résolu


Seizième round : Dr Goupil

C'était une belle journée, mais bon, ça a pas duré, il y a de l'orage à l'horizon.

- "Allez, on se presse de terminer tout ça avant que la pluie ne se ramène. Will, tu t'occupes des vaches; tu regarderas au passage si Emma est revenu, moi je vais m'occuper des poules."

Vu le vent qu'il y a la pluie sera là dans moins d'une demi-heure. Enfin bon, plus qu'à finir ça et ce sera bon; par contre Emma a intérêt à se presser si elle veut pas se prendre la saucée.

Ouah… Ça c'était un bel éclair, et un proche en plus, 500 mètres peut-être ? Tiens encore un coup de tonnerre ? … Non, ça c'est pas le tonnerre, c'était quoi ? Un hurlement… Ou une explosion ? ça venait de l'autre côté de la ferme, J'espère que Will a pas de problème. Mais c'est quoi ce bruit ? On dirait… Les vaches sont en train de charger ou quoi ?

La ferme part en morceaux, il y a quelque chose qui la traverse;c'est pas les vaches, c'est trop grand, même le toit explose. Faut que je me tire, allez ! Allez ! Allez, allez, allez !!! …

Ça devrait pas exister. Ça a combien d'yeux cette merde ? C'est pas une mâchoire, c'est un gouffre ; et ça gueule, ça gueule, ça hurle trop, bien trop fort pour que je comprenne.
J'espère qu'Emma est encore très loin.

Et maintenant je suis mort.

Résolu


Dix-septième round : Agent Neremsa

On fait pas un métier facile. Mais c'est assez gratifiant de se dire qu'on sauve le monde, qu'on découvre des dimensions parallèles, des matériaux inconnus ou des phénomènes qui violent allègrement les lois de la physique. Non sérieusement, moi je trouve ça gratifiant.
Après, c'est vrai qu'on risque notre vie tout les jours. Comme je m'apprête à le faire maintenant en fait. Mais bon, je ne vais pas me plaindre, après tout je me suis porté volontaire.

- "Allez les mecs, on se revoit à mon retour !"

J'dis ça, mais en fait j'ai la nette impression que je reviendrais pas.
Ma bouteille d'oxygène est remplie, j'ai mis ma combinaison. Il est temps de plonger.
Je vérifie une dernière fois mon matériel puis je salue mes collègues.
J'inspire un grand coup puis je saute…

Et maintenant je suis mort.

Résolu


Dix-huitième round : Dr Johannes

Dieu que c'était beau.

J'entends encore ce grondement sourd dans mes oreilles. Il se répète en écho, encore et encore. La voix de Dieu. La voix de Dieu lorsqu'il nage dans les profondeurs infinies et qu'il nous accorde sa bénédiction glaciale. Aidé par ses milliers d'anges et leurs millions de couteaux. Leurs yeux emplis d'une innocence totale.

J'avais froid. Un froid absolu et extraordinaire, éblouissant, anesthésiant. Je me sentais bien, merveilleusement bien. Comme si je m'étais soudainement découvert une nouvelle mère primordiale, qui m'aurait bercé dans ses bras rassurants, en me disant qu'enfin, j'étais rentré à la maison. Là où je suis sensé être. Là où j'aurais toujours dû être.

Mais ils m'ont ramené. De force. Et je suis assis sur cette chaise, et je souffre, et mon Dieu, je veux retourner là-bas. Ne m'obligez pas à rester. Je vous en supplie. Vous n'avez pas le droit.

Si vous ne me laissez pas y retourner, j'y retournerai moi-même.

Et maintenant je suis mort.

Résolu


Dix-neuvième round : Dr Goupil

C'est ce soir qu'il est censé arriver, ça faisait longtemps que je ne l'avais pas vu ; faut dire que jusqu'ici il n'avait pas vraiment eu de raison de revenir au village. Mais voilà, il est amoureux, amoureux fou même; et il veut déclarer sa flamme à celle qu'il aime dans la même maison qui l'a vu grandir.

Et lui qui disait que j'étais un sentimental, trop attaché au passé, et que c'était pour cette raison que je m'étais plongé dans la sculpture sur bois, comme papa.

Alors petit frère, qui c'est le plus sentimental finalement ?

Bon sang, où est-ce que j'ai mis ce ciseau ? Ah, le voilà ! En plus il disait tout le temps que mes sculptures n'avaient aucune utilité, alors qu'il adorait les regarder quand il croyait que je n'étais pas là. Eh bien tu vas pouvoir admirer tout ton soûl ; cette petite merveille va te montrer que du bois bien utilisé peut surpasser n'importe quelle machine, tu ne pourra pas dire le contraire, ni ta femme.

Enfin, la dernière pièce est fini, avec ça c'est complet, plus qu'à refermer le couvercle. Prendre la corde. Parfait, quelle surprise ce sera.

Et maintenant je suis mort. Pour de bon, cette fois.

Non Résolu

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