La balle siffla près de son oreille et brisa la vitre derrière elle. Cynthia, qui lisait tranquillement son journal, nonchalamment assise sur le banc d’un abri-bus dans une rue déserte, leva des yeux affolés vers le toit d’en face. Une montée d’adrénaline la poussa à se lever et à courir vers une rue perpendiculaire, cherchant désespérément à se protéger du tireur.
Ce dernier était en train de pousser tous les jurons qu’il connaissait. Ses mains, engourdies par le froid hivernal renforcé par un fort vent d’ouest, n’avaient pas été assez précises. Et maintenant, sa proie lui avait échappé.
Cynthia courait à perdre haleine dans les rues de Lyon. Son souffle se faisait court et un début d’asthme ainsi qu’un point de côté l’empêchèrent de s’éloigner autant qu’elle l’aurait voulu. Elle bifurqua alors, se prit plusieurs personnes de plein fouet, n’eut même pas la force ni la lucidité pour s’excuser, et se réfugia dans un café. Lorsqu’elle fit irruption dans la petite salle presque vide, les rares clients la regardèrent avec surprise et désapprobation. Ils étaient tous des habitués et n’appréciaient guère qu’une nouvelle personne, qui plus est, apparemment complètement folle, trouble la paix de ces lieux.
En effet, elle paraissait sortir d’un hôpital psychiatrique, ses cheveux courts, malmenés par la course, étaient en pétard. Ayant des mèches de toutes les couleurs, cela donnait l’impression d’avoir en face de soi un lion arc-en-ciel, à ceci près, qu’un lion ne pouvait pas être aussi terrorisé. Tremblante, elle se dirigea vers le bar, derrière lequel le gérant du café la regardait avec suspicion. Elle voulut lui expliquer, lui hurler qu’on avait essayé de la tuer mais les mots moururent dans sa gorge lorsqu’elle vit son regard courroucé.
Il n’allait pas la croire. Il la prenait même déjà pour une folle.
Elle tenta de rassembler ses maigres forces et quelques neurones pour se souvenir où était le poste de police le plus proche mais d’autres pensées la hantèrent.
Qui avait essayé de la tuer ? Pour quels motifs ?
Elle ne comprenait pas. Elle n’était qu’une simple secrétaire chez un médecin. Elle n’avait aucun ennemi, aucun passé. Le barman, voyant ses jambes sur le point de se rompre, daigna tout de même lui demander si ça allait.
« Il faut que… que… je…, commença à balbutier Cynthia. »
Le gérant soupira à en faire trembler les murs puis fit le tour du bar et la conduisit jusqu’à une chaise :
« Un petit remontant vous fera pas de mal, mademoiselle. Vous avez de quoi payer ? »
Évidemment, il était peut-être gentil mais les affaires surpassaient le reste, il n’allait pas donner à boire à une personne sans le sou, fallait pas non plus pousser le bouchon. Cynthia eut la force d’acquiescer, les larmes aux yeux. Elle changea cependant de place et se mit au fond du café, le plus loin possible des vitres. Il revint finalement avec un petit verre qu’elle but d’un trait, lui arrachant une grimace de dégoût. Sa gorge était en feu mais cela eut l'avantage de lui causer un électrochoc.
« Merci, murmura-t-elle.
- Pas de quoi. Vous en voulez un autre ?
- Euh… Oui. »
Cynthia s’enfonça dans le siège, se demandant ce qu’elle allait bien pouvoir faire quand son téléphone vibra. Cela la fit sursauter et pousser un petit cri de frayeur. Tous se retournèrent, le regard noir. Elle se tut et sortit son téléphone le plus calmement possible. Les autres finirent par se détourner d’elle et reprirent leur conversation.
Elle avait reçu un message, d’un numéro masqué. Elle l’ouvrit avec appréhension, pensant que c’était le tueur. Il était simplement marqué :
« Souviens-toi. Tara. »
Le message était accompagné d’une photo d’elle-même avec une jeune femme qu’elle ne reconnut pas. Elles souriaient et semblaient être proches. Peut-être même amies. La photo n’était pas très vieille à en juger par son visage. Peut-être datait-elle d’il y a un ou deux ans, pas plus. Cependant, ce qui perturba grandement Cynthia, c’était qu’elle ne se souvenait pas du tout de cette photo, ni de cette personne. Affolée, elle fourra le téléphone dans sa poche, finit son deuxième verre, paya et voulut sortir. Malheureusement, elle n’en eut pas le courage, peut-être que le tireur l’attendait dehors ? Peut-être que cette Tara voulait l’aider ? Peut-être était-elle le tireur ?
Elle retourna à sa place, reprit le téléphone et observa la photo à nouveau. Il n’y avait pas de nouveau message de cette personne, elle devait s’attendre à ce que Cynthia se… souvienne ?
Elle chercha dans sa mémoire, se rappelant des années précédentes. Elle avait été embauchée il y a deux ans par ce médecin généraliste, elle n’avait croisé aucune Tara. Elle s’en souviendrait. Même si cette prétendue Tara n’était pas assez mignonne pour la marquer, il était très rare qu’elle oublie un visage. Surtout un visage de ce qui devrait être une amie.
Soudain, un nouveau message apparu :
« Souviens-toi d’elle. Tara. »
Il y avait une nouvelle photo. Cette fois-ci, Cynthia avait été prise en photo, les yeux brillants et joyeux, avec une fille dans ses bras qui se cachait du photographe en enfouissant son visage dans le creux de son épaule. Elle était blonde, assez petite, chétive et était de toute évidence très timide. L’exact opposé d’elle-même. Cependant, le problème subsistait : elle ne se souvenait pas d’elle non plus.
« Elle s’appelait Léa. » Expliqua l’inconnue dans un troisième message.
Cynthia fit tourner en boucle ce prénom dans son esprit mais rien ne lui vint. Elle regrettait de ne pas voir son visage afin d’avoir une chance réelle de se souvenir d’elle mais l’inconnue ne devait avoir aucune autre photo. Cynthia faisait l’aller-retour entre les deux photos, perdue. Elle recherchait un détail, n’importe quoi, mais rien ne semblait vouloir lui indiquer ce dont elle devait se rappeler.
« Merde, je suis Cynthia Anderman, secrétaire du docteur Retz depuis deux ans, je n’ai rien fait d’autre. Rien. » Murmura-t-elle en se lamentant.
Elle avait l’impression d’être dans un cauchemar. Elle allait bientôt se réveiller, c’était certain.
Elle continua de faire l’aller-retour entre les deux photos, perdue, quand soudain, un détail attira son attention. C’était le décor en fond. Outre elle-même, il y avait un autre point commun entre les deux photos. Il y avait des tables, des chaises, elle pouvait même percevoir au loin une sorte de self de cantine et une machine à café. C’était le même endroit. Une cafétéria, non ?
Elle zooma un peu plus pour pouvoir mieux détailler l’arrière-plan quand elle tomba sur une sorte de papier collé au mur, comme un règlement intérieur. La résolution était assez bonne et elle put voir nettement un symbole en bas de la page, près de la signature du règlement.
Soudain, ce fut comme si un barrage sombrait sous les assauts d’une mer déchaînée et tous les souvenirs déferlèrent dans son esprit, les uns après les autres.
Elle était Cynthia Anderman, était en couple avec Léa Dubois, technicienne de laboratoire, et surtout, elle assurait la couverture de l’agent Tara Lucy en étant la réelle secrétaire du professeur Kendrick au sein de la Fondation SCP. Elle avait été amnésiée et licenciée pour restriction budgétaire.
Ce fut comme si tout s’éclaircissait, le tueur devait soit être la Fondation, soit être un groupe d’intérêt. Et Tara l’avait retrouvée à temps.
Elle se détendit. Se souvenant qu’elle avait côtoyé le danger pendant trois ans à la Fondation, cela lui permit de relativiser. Un peu.
Elle lui envoya alors, empressée :
« J’ai besoin de ton aide, je suis poursuivie par un sniper. »
Le message arriva presque instantanément. Il y avait une adresse et les mots :
« Ne t’en fais pas, j’arrive. Ce sniper ne va pas t’embêter longtemps. »
Se rappelant alors qu’elle pourrait être en contact avec un ennemi se faisant passer pour elle, Cynthia envoya un simple :
« Orchidée. »
La réponse ne tarda pas :
« Il fait beau en cette saison. »
C’était donc bien elle. Cynthia se leva et demanda au gérant du bar où se trouvait le lieu que Tara lui avait indiqué. Le barman lui expliqua la route à suivre. Ce n’était pas très loin, à quelques minutes de marche.
Arrivée à destination, Cynthia se retrouva en face d’une résidence d’immeubles. Elle sonna à l’interphone, ce fut bien la voix de Tara qui lui répondit :
« Je te fais entrer. »
Cynthia poussa un soupir de soulagement. La porte se déverrouilla. Elle l’ouvrit à la volée et entra dans une petit cour entourée d’immeubles. Elle la traversa et se dirigea vers la porte du fond. Elle appuya sur l’interphone.
Le sniper était de nouveau en position, il n’allait pas la louper cette fois. Ce qu’il ignorait, c’était qu’une ombre menaçante se dressait derrière lui. Un tir silencieux survint.
Neuf mois plus tôt :
« Et Kendrick ?
- Ne t’inquiète pas pour lui. Concentre-toi sur ta mission. »
Tara déglutit tout en fixant l’agent Curt. La route était mauvaise et la camionnette banalisée de la Fondation était secouée au rythme des cahots, ce qui accentuait l’envie qu’avait Tara de vomir depuis un quart d’heure.
Tout pris. Ils avaient tout pris. En quelques heures, il n’y avait plus rien. Plus de Samech, plus d’Aleph. Et surtout, plus d’amis.
Koop, Nephandi, Haures… Qui aurait cru qu’ils allaient autant lui manquer ? D’autant plus que dans le cadre de sa mission, on lui avait formellement interdit de s’attacher à quiconque. Mais elle n’avait pu s’en empêcher, de tels liens ne pouvant être évités en claquant des doigts. Et maintenant, elle regrettait. Son cœur se serra tandis qu’elle confinait ses amitiés dans un endroit reculé de son esprit, telles des anomalies qui ne devaient pas la tourmenter. Elle refoula ses larmes et s’appliqua à réduire son envie de dégueuler sur le pantalon impeccable de l’agent de niveau quatre qui avait été accessoirement son formateur pendant dix longues années.
Ce n’était vraiment pas le moment de craquer.
« Et donc, je suis en roue libre, c’est ça ? Demanda-t-elle, le plus froidement possible.
- Oui. Ton but reste le même, infiltrer l’Insurrection jusqu’à atteindre les plus hautes sphères possibles. Et quand je dis « haute sphère »… Je pense notamment au plus haut.
- Le Haut-Commandement ? »
Tara n’en croyait pas ses oreilles. La pensaient-ils réellement capable d’un tel miracle ?
« Si tu le peux, oui. Tu n’as plus aucune limite.
- D’accord… »
Son « D’accord » ne devait pas être bien convaincant car il fut suivi d’un regard inquiet de la part de l’agent :
« Tu vas bien ?
- Bien sûr. Je vais toujours bien. Prête à servir la Fondation et à la protéger de ses ennemis. Peu importe lesquels. »
Beaucoup trop de sentiments en elle. Beaucoup trop. Un torrent tourbillonnait dans son esprit et tentait de sortir mais Tara les musela. Comme toujours.
« Tu emmagasines trop. J’ai peur que tu n’arrives plus à te contrôler plus tard.
- Mes tests psychologiques se sont toujours révélés excellents, Curt. Riposta-t-elle d’une voix toujours aussi froide. »
L’agent soupira puis rétorqua :
« Cela fait bien longtemps que les psys d’Aleph ou de Samech ne savent plus faire la différence entre la vérité et tes mensonges. Je te connais bien, je sais que tu ne dis rien, que tu encaisses sans broncher mais que tu n’en ressens pas moins. Ce n’est pas bon de tout garder pour soi. Tu sais, cet épisode est difficile pour nous tous, crois-moi. Alors, si tu as besoin de craquer, je suis là, on a encore dix minutes devant nous. »
Tara baissa la tête pour masquer sa surprise et sa terreur. Il n’avait jamais autant parlé de sa vie et comme à son habitude, il avait visé juste. Il la connaissait bien. Trop même. L’envie de se laisser aller à ses émotions l’effleura quelques secondes mais rien de bon ne semblait vouloir sortir. Il n’y avait que de mauvais sentiments qui, à force d’être refoulés à la sortie, avaient gagné en force et en intensité. Cela ne pouvait pas durer dix minutes. Non. Cela durerait une éternité et finirait par la consumer.
Difficilement, contenant au mieux les sentiments qui l’assaillaient, elle répondit :
« Tant que je suis loyale à la Fondation, tout va bien. »
Cette phrase devint alors une clef qui lui permit de fermer à double tour la porte de la cellule mentale contenant tous les autres sentiments.
Il ne devait y avoir rien d’autre hormis de la froideur, de l’implacabilité, de la détermination et de la loyauté.
Surtout, de la loyauté.
L’agent Curt la regarda avec une vive inquiétude tandis qu’il voyait le tourment qui pouvait se lire de manière fugace sur son visage disparaître au profit d’une expression qu’il connaissait tant : celle de l’agent prêt à tout pour accomplir sa mission.
Non… Ce n’était définitivement pas bon. Malgré tous les dires des psychologues, Tara n’était pas apte à retourner sur le terrain. Pas apte du tout.
Malheureusement, les dix minutes s’écoulèrent et ils durent se séparer, au grand dam de Curt qui voyait là les prémices d’une catastrophe dont il ne pouvait qu’entrevoir les conséquences désastreuses.
Le mal de crâne était lancinant et le sang battait dans ses tempes. Un son tenant du gargouillis sortit de sa bouche tandis qu’elle s’efforçait à ouvrir les yeux.
Curt y allait toujours fort quand il s’agissait d’assommer. Il n’y allait pas avec le dos de la cuill-
Un éclair de lumière éblouit ses yeux, elle posa une main rapide sur eux afin de ne pas avoir la rétine aussi cuite qu’un steak à la cantine d’Aleph.
« Dure soirée, hein ? »
La voix criarde qui venait de prononcer ces mots résonna dans sa boîte crânienne. Tara s’obligea à se concentrer et ouvrit un œil, puis l’autre. Une femme de ménage se tenait devant elle alors qu’elle venait d’ouvrir les rideaux d’une fenêtre qui devait être celle d’une chambre d’hôtel. Elle-même était allongée sur un lit peu confortable. Elle se redressa… pour retomber aussi sec, le mal de crâne s’intensifiant.
La femme de ménage rangea ses gants en caoutchouc rose dans la poche de son tablier bleu et la regarda émerger avec une expression mi-agacée mi-amusée sur le visage.
« Soirée trop arrosée ? »
Tara lui jeta un regard noir puis se redressa une nouvelle fois, lui arrachant une grimace. Elle reprit cependant ses esprits, détailla la femme devant elle et décida de jouer les écervelées.
« Oh. Mon. Dieu. Je crois que j’ai embrassé Dylan en étant bourrée ! Me dites pas que j’ai couché avec lui ? Demanda-t-elle d’une voix affolée. »
L’amusement que Tara pouvait lire sur le visage de l’inconnue se dissipa pour ne laisser place qu’à une mine sombre et taciturne :
« Arrêtez avec vos mensonges, je n’ai pas de temps à perdre. Exfiltration dans deux minutes. »
L’agent se leva d’un bond. Elle comprit tout de suite que c’était une mauvaise idée lorsqu’un haut-le-cœur la secoua. Elle vomit aux pieds de la femme qui se recula, la laissant faire. Elle continua d’une voix morne bien que son visage transpirait d’un mépris soudain :
« Heureusement qu’un autre de nos agents infiltrés a pu faire en sorte que vous sortiez sans être amnésiée. Un vrai coup de chance. Malheureusement, ces enfoirés de la Fondation l’ont attrapé. Il n’a pas été amnésié, non. Ils ont préféré le mettre en classe-D. Et les classes-D d’Aleph n’ont pas eu une très bonne nuit. J’espère que cela en valait la peine de sacrifier l’un de nos meilleurs éléments pour vous. »
Tara, pliée en deux et secouée de spasmes, ne pouvait s’empêcher de continuer à vomir. La femme conclut :
« Ce que vous avez est un trauma crânien. Pas très agréable mais pour le coup, je trouve que ce n’est que justice.
- Ça va, j’ai compris, rétorqua-t-elle d’une voix sèche. A votre place, je ne parlerai pas ainsi à votre supérieur. Est-ce clair ? »
Tara se redressa lentement et la fixa, des menaces non-dites planant dans les airs. L’insurgée se dressa comme un pic, au garde-à-vous, et s’excusa :
« Mes excuses, commandant. Vous n’êtes juste pas ce à quoi je m’attendais et je pensais que le sacrifice de notre infiltré n’avait servi à rien. »
Il était vrai que Tara ressemblait plus à une adolescente lors d’un lendemain de soirée qu’à un gradé de l’Insurrection du Chaos. Elle lui lança un énième regard noir et répondit :
« Ne vous fiez jamais aux apparences, agent… ?
- Agent Ribard.
- Je ne vous connais pas. Nouvelle recrue ?
- Je suis arrivée il y a un mois.
- Ça se voit, conclut Tara d’une voix aussi tranchante qu’un couperet. »
La discussion close, elles quittèrent la chambre. Elles laissèrent derrière elles l’hôtel, une voiture les attendant non loin de là. Finalement, après une heure de route, Tara reconnut les abords de la seule base digne de ce nom présente sur le territoire français, une base souterraine qui ne lui avait pas du tout manquée. La Base-02 de l’Insurrection du Chaos.
« Home sweet home, ironisa-t-elle. »
De nos jours :
Le sang coulait sur le sol, la victime avait été touchée en pleine tête.
« J’ai cru que la mission allait échouer, déclara froidement Tara.
- Je l’ai cru aussi.
- La prochaine fois que tu te loupes, j’en réfère au Haut-Commandement. Je n’aime pas perdre mon temps. Notre cible a failli recevoir l'aide de Léa, j'ai dû me dévoiler à elle par ta faute. »
Tara se tourna vers l’insurgé qui rangeait son matériel dans une valise de civil :
« Je n’aime vraiment pas perdre mon temps. » Répéta-t-elle.
L’agent de l’Insurrection leva les yeux vers elle… pour les baisser aussi sec :
« Ok, je ferai plus attention la prochaine fois… Agent Lucy ?
- Quoi ? Rétorqua-t-elle, amère.
- Pourquoi… »
Le tireur hésitait. Tara le fixa intensément :
« On doit partir avant que quelqu’un ne découvre le corps. Dépêche-toi.
- Pourquoi êtes-vous venue aujourd’hui ? D’habitude, vous laissez l’EIT se débrouiller seule pour les éliminer.
- A croire que j’ai eu raison de vous accompagner, alors. »
L’insurgé finit de remballer ses affaires et descendit l’escalier de service, une voiture banalisée l’attendait en-bas. Tara resta un moment sur le toit, regardant Cynthia se vider de son sang, le visage ne laissant rien paraître hormis son habituelle froideur. Finalement, après une minute d’un silence aussi lourd que le plomb, elle s’enfuit, ne laissant derrière elle que la mort. L'Insurrection du Chaos l'ignorait mais elle venait d'éliminer sans le savoir un ancien membre de la Fondation qui n'était non pas loyal envers cette dernière mais qui aurait pu se retourner contre elle.
Alors que le corps sans vie de Cynthia devenait de plus en plus froid, son téléphone, qui était tombé dans sa chute, se mit à vibrer. Un numéro inconnu lui avait envoyé un message :
« Des personnes veulent ta mort, il faut que tu me fasses confiance, Cynthia. Léa. »