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Crédits
Titre : SCP-523-FR - Tunnel-aquarium
Auteur : Chercheur Joris
Date : 09/07/2022
Image : Dossier de presse mars 2016
Image supprimée / Le Dauphiné
Ancienne photo
Objet no : SCP-523-FR
Niveau de Menace : Jaune ●
Classe : Euclide
Procédures de Confinement Spéciales :
En raison de sa nature, SCP-523-FR ne peut et ne pourra jamais être déplacé.
L'accès à l'anomalie est autorisé à tout membre du personnel de Niveau 2 ou plus, du moment que ces derniers soient accompagnés d'au moins un (1) officier de niveau 2 minimum.
Un poste de douane factice a été construit à proximité directe de chaque entrée, et un (1) garde vêtu en gendarme doit l'occuper en permanence afin de prévenir toute intrusion non-autorisée. Afin de maintenir une surveillance active, un roulement parmi les membres de sécurité habilités à la surveillance de l'entité doit s'effectuer en moyenne toutes les six (6) heures.
L'accès à l'intérieur de la structure de SCP-523-FR ne peut s'effectuer, à compter du premier du mois, sans qu'un évènement de type Asopos ait déjà eu lieu. Si tel n'est pas le cas, il est strictement interdit à tout membre du personnel présent de franchir le seuil du tunnel, sous peine de sanction.
La route qui traversait anciennement SCP-523-FR a été déviée à 150m au nord de sa localisation officielle, et la zone interdite d'accès au public. Depuis le ██/██/1991, une couverture médiatique de type "instabilité géologique" est en vigueur., et ce en dépit de sa véritable nature, pour préserver le secret de son existence.
Tout civil tentant de franchir le périmètre avant l'activation mensuelle de l'évènement Asopos se verra raccompagné de force hors de celui-ci par les agents présents, voire administré un amnésique de Classe B si nécessaire en cas de non-collaboration.
Description : SCP-523-FR est un tunnel routier situé dans les Alpes, le long de la N90, communément désigné comme étant le tunnel du Siaix.
SCP-523-FR est localisé en France, sur la commune de Saint-Marcel dans le département de la Savoie, en région Rhône-Alpes. Il s'agit d'un tunnel bidirectionnel de 1619 mètres de longueur, de 10.60 mètres de largeur et d’approximativement 4,5m de hauteur au plafond : il comporte actuellement deux voies de circulation de 3.50 mètres séparées par une bande centrale de 0.60 mètre et bordées par des bandes cyclables latérales de 1.50 mètre. Bien qu’ayant été conçu en 1990, la structure dispose d’un aménagement de sécurité homologué, incluant diverses sorties de secours, un marquage d’urgence avec panneaux lumineux, un système de surveillance (caméras) et de régulation de l’air (ventilateurs), ainsi que la présence de prolongements assez prononcés et saillants aux deux sorties principales à but protecteur. Des diodes bleues de signalisation sont présentes à intervalle régulier sur la face interne du tunnel, fixées à environ 75 cm au dessus du trottoir interne et distantes de trois (3) mètres chacune.
À intervalle irrégulier, à raison d'un évènement (noté Événement Asopos) par mois, les diodes bleues de signalisations qui courent le long de sa paroi interne deviennent rouges durant toute la durée de l'évènement.
Dix (10) minutes après le changement de coloration, toute entité biologique ou non se trouvant dans l'enceinte du tunnel se retrouve piégée pour une durée pouvant varier entre 60 minutes et 5h, ceci en raison de la formation de chutes de pierres soudaines aux deux extrémités de la structure, les rochers semblant se détacher du sommet de la montagne à l'instant exact où l'évènement va se produire. Les blocs rocheux s'accumulent rapidement et condamnent l'entrée.
Deux (2) minutes après cela, le tunnel commence à se remplir complètement d'eau douce de source. Quand le tunnel en est entièrement rempli, l'eau prend les caractéristiques de l'eau marine aux conditions de pression et de température abyssales, comme en témoignent des capteurs étanches placés après coup dans le tunnel1.
Après une durée variant entre 10 et 15 minutes, les diodes restées rouges jusque-là deviennent blanches phosphorescentes, puis se mettent à bouger lentement dans tout le tunnel suivant un schéma aléatoire présentant souvent un déplacement circulaire ou latéral, pouvant évoquer une forme de vie animale.
À mesure que l'évènement perdure, quelques organismes aquatiques non anormaux sont visibles, et plus le phénomène se prolonge, plus les chances d'apercevoir des entités anormales sont grandes.
Durant sa phase "remplie", SCP-523-FR passe par cinq (5) stades distincts, comme explicité ci-dessous :
De 0' à 10', le tunnel est proprement dénué de vie autre que celle introduite avant le début de l'évènement. L'eau est alors la plus pure à ce stade (aucun organisme présent autre qu'emprisonné).
De 10' à 60', des formes de vie de petite taille propres à l'étage bathypélagique sont observables, dans un premier temps en nombre restreint, à raison d'une dizaine d'individus en moyenne. Aucune corrélation géographique n'a pu être établie entre les différentes espèces observées, sinon leur aire de répartition (-200/-2500m).
Il s'agit d'abord de Haches d'argent diaphanes (Sternoptyx diaphana2), des poissons lanternes du genre Diaphus comme Diaphus dumerilii3, Anomalops katoptron4, une espèce de requin (Etmopterus brachyurus)5, plus rarement des spécimens de la famille des Melanocetidae comme Melanocetus johnsonii6, et plus rarement encore des spécimens de Anoplogaster cornuta7 (poisson-ogre). À noter également que l'apparition de krill8 a aussi été rapportée dans 90% des cas.
Entre 60' à 180' environ, la faune contenue dans SCP-523-FR a une très forte tendance à se diversifier, incluant de manière non-exhaustive, en plus des animaux listés ci-dessus :
Plusieurs espèces récurrentes de céphalopodes (telles que Abralia veranyi9, Loligo vulgaris,10, Spirula spirula,11, Vampyroteuthis infernalis,12, Histioteuthis heteropsis13 et moins souvent Sepia officinalis14), de crustacés (Bathynomus giganteus15, Phronima sedentaria16 et Rimicaris exoculata17), de poissons abyssaux (Alepisaurus ferox18, de nombreux poissons de la famille des Gonostomatidae (comme Margrethia obtusirostra19, Bonapartia pedaliota20, Gonostoma elongatum21, Gonostoma denudatum22 et Cyclothone pallida23), Eustomias obscurus24, Chiasmodon niger25, Aristostomias grimaldii26, Idiacanthus fasciola27, Malacosteus niger28, Chauliodus macouni29, Cryptopsaras couesii30, Thaumatichthys binghami31, Lophius piscatorius32, Astronesthes chrysophekadion33, Coryphaenoides armatus34, Trichiurus lepturus35, Beryx splendens36, Sebastes norvegicus37, Regalecus glesne38, Psychrolutes marcidus39, Eurypharynx pelecanoides40, Avocettina infans41 , Aldrovandia affinis42, Histiobranchus bathybius43, et Bathysaurus mollis44), de poissons cartilagineux et de squales (Chimaera monstrosa45, Etmopterus lucifer46, Pseudocarcharias kamoharai47, Chlamydoselachus anguineus48, Pseudotriakis microdon49, Squalus acanthias50 et Euprotomicrus bispinatus51 ; quelques spécimens de Mitsukurina owstoni52et Centrophorus granulosus53 ont pu être occasionnellement observés).
Il est à noter qu’en général, moins de 30% des espèces citées ci-dessus apparaissent lors d’un Événement Asopos. Ceci est donc un rapport condensé des espèces trouvables dans SCP-523-FR.
Note: Je trouve cela absolument fabuleux d’avoir à portée de main des créatures qui seraient en temps normal difficilement étudiables, ceci en raison du coût des opérations ! -Pr. Vernani
Entre 180’ et 210’, les instances des espèces précédemment observées disparaissent comme si elles s’enfonçaient dans l’océan, pour laisser place à quelques espèces de siphonophores, de cnidaires et de poissons primitifs, à savoir :
Periphylla periphylla54, Aequorea victoria55, Atolla wyvillei56, Colobonema sericeum57, Carybdea alata58, Chrysaora hysoscella59, Aurelia aurita60, Botrynema ellinorae61, Praya dubia62 et Latimeria chalumnae63. Une espèce de céphalopode, Chiroteuthis imperator64, ainsi qu’une espèce de reptile non-pélagique, Amblyrhynchus cristatus65 ont aussi été recensés.
À partir de ce stade, des anomalies notables vont avoir tendance à se manifester. Cela inclut généralement ;
- une forme de bioluminescence encore jamais vu chez les poissons du genre Latimeria : par ailleurs, deux des six spécimens capturés ont été aperçus sécréter une fine couche de mucus blanc brillant aux reflets métalliques pour s’en recouvrir les écailles : après analyse, ce dernier s’est avéré être composé en réalité d’un alliage rhodium/ platine /palladium qui durcissait par hydratation. Ce mucus a notamment, du fait de sa nature, la particularité d’être dur, résistant, bactéricide et particulièrement réfléchissant.
«Je finis par croire que la majorité des Cœlacanthes existants sont anormaux… » -Chercheur Dayne.
«Vous pourrez vérifier, mais avec les gars, on a eu dû mal à leur injecter le sérum hypodermique. La seringue s'est cassée au bout de trois tentatives, et même la mèche de foreuse a ripé dessus à plusieurs reprises. Autant faire une prise de sang à une boule de cristal.» -Agent Clyde.
- des illusions d’optique relatives à la vitesse de déplacement des instances de type Cnidaire, les faisant paraître beaucoup plus rapides ou nettement immobiles, comme figées ;
- une pigmentation inhabituelle chez les siphonophores ;
- Un nombre important d’organes électriques localisés dans les « massues » des « fouets » (extrémités des deux plus longues tentacules) dans le cas de Chiroteuthis imperator , capable de délivrer une puissance de 50 000 V par brèves impulsions, les deux membres du céphalopodes servant d’électrodes. Ce comportement a été attribué comme servant principalement pour la chasse et occasionnellement pour la défense, afin de désorienter voire de tuer la proie.
«Parole d'agent, j'ai bien cru qu'on allait y rester quand ce truc a brouillé les communications radio. On a même perdu un drone comme ça !» -Officier Junior Snierf.
« Une revérification des procédures d'exploration est en cours.» -Directeur Joaquim Meyer.
- la présence d’un Iguane marin des Galapagos (Amblyrhynchus cristatus) à une telle profondeur (l’animal présentait toutes les similitudes morphologiques avec un iguane normal au moment de sa vivisection. La façon dont l’animal n’a pas subi la pression marine n’est pas encore comprise) ;
- un début de narcose, donc les symptômes ont été décrits comme étant « très légers, semblable à une bonne cuite ».
Entre 210’ et 250’ environ, la population des instances du stade 3 diminue de 50% à 75%, et les effets anormaux précédemment perçus s’estompent rapidement.
Durant cette phase, des créatures considérées comme éteintes et potentiellement non adaptées aux conditions de vie abyssales ont été recensées. Comme pour le STADE 1, le nombre d’instances pouvant se manifester durant cette phase est dans 95% des cas inférieur à 10 spécimens toutes espèces confondues.
Ont pu être enregistré à ce jour (sur 34 expéditions):
-Trente-quatre (34) instances d’Entelognathus primordialis66 ;
- Onze (11) instances de Cladoselache fyleri67 ;
-Une (1) instance d’Orthacanthus arcuatus68 ;
-Dix-huit (18) instances de Jamoytius kerwoodi69 ;
-Deux (2) instances de Dunkleosteus terrelli70 ;
-Deux (2) instances de Pistosaurus longaevus71 ;
-Une (1) unique instance de Sismolestes vorax72 ;
-Quatre (4) instances de Platecarpus ictericus.73 ;
-Six (6) instances de Clidastes liodontus74 ;
-Trois (3) instances de Dakosaurus maximus75 ;
-Dix-neuf (19) instances d'Acanthodiscus radiatus7677 ;
-Neuf (9) instances d’Hovasaurus boulei78 ;
-Sept (7) instances de Ceresiosaurus79 ;
-Dix (10) instances d’Ichtyosaurus communis80 ;
-Trente (30) instances de Lepidotes elvensis81 ;
-Soixante-sept (67) instances de Bélemnites (Belemnitella mucronata82) ;
-Deux (2) instances de Metriorhynchus superciliosus83 ;
-Soixante-quatre (64) instances de Myllokunmingia fengjiaoa84 ;
-Vingt-sept (17) instances de Marrella splendens85 ;
- Trois (3) instances de Pterygotus raniceps86 ;
-Deux (2) instances de Promissum pulchrum87 ;
-Une (1) instance de Xiphactinus audax88 ;
-Cinq (5) instances de Megamastax amblyodus8990 ;
-Deux (2) instances de Cretolamna maroccana91 ;
-Dix (10) instances de Knightia eocaena92 ;
-Quatre (4) instances de Cyclobatis major93;
-Deux (2) instances d'Umoonasaurus demoscyllus94
-Une (1) instance de Pikaia gracilens95 ;
-Une (1) instance d’Henodus chelyops96 ;
-Une (1) instance d'Archelon ischyros97.
Entre 250’ et 295’, des entités vaguement similaires à des animaux existants vont se manifester alternativement. Ces entités sont bien distinctes entre elles et par rapport à la faune non-anormale de par leurs capacités. Durant cette phase, l’eau peut se retrouver troublée par des nuages de sédiments, donnant l’impression d’avoir atteint le fond de l’océan.
Occasionnellement, des débris rocheux dont la structure évoque des ruines englouties ont pu être aperçus, mais il n'est pas certain que cela indique l'existence d'une quelconque forme de civilisation antique // l'existence potentielle d'une civilisation antérieure à la nôtre aujourd'hui disparue.
Instance A-1 ; Entité pisciforme partageant une vague ressemblance morphologique avec un Sar commun (Diplodus sargus98), mais entièrement constituée d’une substance flasque et légèrement transparente de couleur jaune pouvant évoquer de la gelée culinaire, bien que l’hypothèse du plasma n’ait pas encore été écartée.
Instance A-2 ; Entité pisciforme ayant comme trait morphologique premier la particularité de n’être composée que de deux têtes de Bonite à dos rayé (Sarda sarda99) accolées ensemble au niveau de la nageoire pectorale. La locomotion s’avère de prime abord impossible, ces instances ont été observées se gêner mutuellement, comme si chaque tête avait sa conscience propre.
Instance A-3 ; Entité pisciforme arborant le corps d’un Esturgeon d'Europe (Acipenser sturio100) mais à la tête semblable à celle du Piranha à ventre rouge (Pygocentrus nattereri101). Le spécimen mesurait un peu plus de deux (2) mètres au moment de sa capture. Conservé dans un caisson étanche en plexiglas de 6x4x3m (soit approximativement 72 m3, ou 72.000 Litres).
«Le spécimen s'est montré particulièrement féroce lors du contact initial. On a ainsi perdu deux membres du personnel de Classe-D, et le chercheur Marthell a perdu une main lors du déplacement de l'entité. Aussi dangereux qu'un piranha affamé.» -Chercheur Andy.
Instance A-5 ; Entité pisciforme ressemblant à une carpe commune (Cyprinus carpio102) présentant comme trait morphologique notable un visage humain.
Instance B-6 ; Entité pisciforme se rapprochant morphologiquement du hareng (Clupea harengus103), à la différence près que les spécimens des instances B-6 possèdent des pupilles rouges et des lames de silice de quatre (4) cm de longueur et deux (2)cm de largeur à leur base, insérées perpendiculairement aux écailles au niveau de la nageoire pelvienne. Ces lames, bien que n’étant pas toutes rigoureusement identiques, se sont toutes avérées extrêmement effilées . Ces lames se sont révélées capables de tourner autour du poisson en utilisant sa colonne vertébrale comme axe de rotation à une vitesse de [DONNÉES SUPPRIMÉES] km/h, endommageant le matériel de mesure et blessant grièvement deux chercheurs au cours d’une manipulation. Les instances B-6 présentent une rotation des lames horaire contre une rotation de la tête antihoraire.
Note : les électroencéphalogrammes des quelques individus anesthésiés ont révélé une activité cérébrale nulle ; l'hypothèse que le contrôle moteur de la nage dépende d'un mouvement réflexe (donc involontaire) et que chaque spécimen soit cliniquement sous une forme de mort cérébrale constante est à l'étude.
Instance E-4 ; Entité pisciforme ayant l’apparence d’un barreleye fish (Macropinna microstoma104). Le gel crânien censé protéger ses yeux tubulaires a été remplacé par du xénon en quantité importante. L’entité est capable, d’une manière encore mal comprise, d’exciter électriquement le xénon stocké sous son «dôme» afin de produire de brefs flashs lumineux d’une intensité pouvant atteindre 1250 lumens. Cet effet éblouissant a été classé parmi les différents types de bioluminescence.
Instance J-1 ; Entité pisciforme ressemblant en tout point à un poisson-lion (Pterois volitans105) capable de générer des motifs colorés hypnotiques sur ses nageoires pectorales se rapprochant des motifs générés par un kaléidoscope. Une exposition prolongée (> 25 minutes) entraînera la baisse progressive de l’énergie de l’observateur, pouvant amener à un état d’épuisement conduisant à la mort.
Instance Y-1 ; Entité serpentiforme, d’un (1) mètre de long, entièrement constitué de « cristal supérieur ». Ce dernier possédant un indice de réfraction identique à celui de l’eau environnante, les rayons lumineux incidents étaient reflétés et l’entité n’était donc pas observable directement par éclairage ; de ce fait, elle avait été catégorisée lors de sa découverte d’«intangible et proprement illusoire» avant que la technologie plus moderne ne permette de démontrer sa véritable existence.
Instance Y-2 ; Entité affiliée au sous-embranchement des crustacés, de forme entièrement sphérique dont le diamètre varie de un (1) à trois (3)cm et qui rayonne d’une douce lumière rose. La présence de carotène n’a pas encore été vérifiée.
Instance Z-X ; [DONNÉES SUPPRIMÉES]
(PS ; faites-moi savoir si des explications supplémentaires pour mieux cerner l’étiquette [D.S] sont nécessaires)
Note : Il est remarquable qu’une telle créature puisse -de prime abord- tenir dans un si petit tunnel.
Pour ceux qui en ressentent le besoin, je mettrais à disposition dans mon bureau des sachets d’Amnésiques de classe B. Je tiens seulement à souligner qu'aussi perturbante soit l'entité, aucune fabulation ne sera tolérée. La Fondation étudie le concret, aussi abstrait soit-il.
Retenez que bien que le risque zéro n’existe pas, cette instance de SCP-523-FR n’a pour le moment jamais fait preuve d’un comportement agressif ou de prédation, et qu’il est pour le moment vain de vouloir se montrer agressif en retour. Gardez en tête cet adage : "Les chiens ne mordent que si ils se sentent agressés".
-Dr. Sarcklay
Cet animal ne correspond à rien de connu…
-Chercheur Junior Samwel.
À noter que dans 5% des évènements observés, la faune contenue dans l'objet ne dépasse jamais le stade I.
Après une durée indéterminée n'ayant jamais excédé 5h, le tunnel se désemplit progressivement comme il s'était rempli, l'eau retrouvant ses propriétés initiales et disparaissant entièrement à la fin du processus, ne laissant aucune trace d'humidité liquide mais occasionnellement des échantillons organiques endémiques à la fosse des Mariannes. (Voir STADE 1).
L'eau s'infiltre dans le sol devenu spongieux avant de passer à l'état gazeux quand il n'en reste que quelques flaques.
Deux (2) minutes après l'évènement, l'intérieur du tunnel est à nouveau accessible de l'extérieur. La pression diminuant, les blocs étanchement serrés se désolidarisent progressivement avant de se morceler pour ne laisser que des gravats, laissant ainsi accès à l'intérieur de l'anomalie ; cinq (5) minutes après, les diodes redeviennent bleues jusqu'à la prochaine manifestation de l'évènement.
Addendum :
La première occurrence d'un évènement Asopos répertoriée remonte à juillet 1991, un an après sa création. La première victime identifiée fut un conducteur alcoolisé, retrouvé mort au volant de son véhicule. Ce dernier avait percuté une des parois du tunnel avant de faire un tête-à-queue. Le médecin légiste releva une importante quantité d'eau douce dans les poumons de la victime, mais du fait de la méconnaissance de l'anomalie, l'enquête passa relativement inaperçue et le décès fut relayé au rang de fait divers, les autorités locales argumentant l'affaire sous couvert de simple accident de la route.
La seconde occurrence mortelle recensée eut lieu en septembre 1991.
L'anomalie débuta à une heure de forte affluence, entraînant dans les premières minutes d'activation █ pertes civiles. Suite à l'embouteillage qui s'ensuivit, une trentaine de véhicules furent immobilisés au sein de SCP-523-FR, entraînant ██ pertes supplémentaires.
Suite à cet accident, l'accès à SCP-523-FR fut définitivement condamné sous couvert d'instabilités géologiques importantes, après que l'affaire se soit ébruitée. La route fut par la suite déviée à 150 m plus au nord (et l'affaire classée).
Note : Les précédents évènements Asopos ne firent aucune victime car se produisant généralement entre 3h et 5h du matin.
Durant les premiers mois de confinement de l'objet, des études de terrain permirent de mettre en évidence la présence résiduelle d'éléments organiques (quelques spécimens de Sternoptyx diaphana notamment) et d'eau de mer.
Après consultation des caméras de vidéosurveillance, il s'est avéré que ces dernières avaient été ennoyé, ce qui intrigua la Fondation. Questionnée à ce sujet, l'entreprise en charge du tunnel nia toute présence de nappe phréatique adjacente, témoignage appuyé par des analyses sismiques. Une étude de la structure permit de mettre en évidence un effondrement rocheux au niveau de l'issue de secours, ce qui expliquerait l'impossibilité d'évacuer le tunnel lors d'un évènement Asopos. Le responsable du tunnel démontra n'avoir jamais été alerté de pareil dysfonctionnement.
Après plusieurs années d'étude du schéma d'apparition des évènements Asopos, il fut décidé d'envoyer un homme en exploration.
Test 523-FR-1 - 30/10/2003
Exploration préliminaire
NOTE : Le sujet D-777 (homme caucasien, 32 ans, ancien moniteur de plongée sous-marine, condamné pour le meurtre d'une élève au cours d'une plongée au large du Portugal) a été préalablement soumis à deux entraînements hebdomadaires dans une piscine municipale en prévision du jour J. À compter du 30/09, le sujet est hébergé à proximité de l'entrée nord de l'entité. Une équipe de deux (2) gardes armés se tient dès lors en permanence à chaque extrémité de la structure, afin de prévenir toute fuite du sujet. Un chercheur de niveau 3 est aussi présent et surveille l'apparition des signes avant-coureurs. Une (1) minute après le changement de diode, le sujet est chargé de s'équiper au plus vite de sa combinaison de plongée en néoprène ainsi que du scaphandre autonome (comprenant entre autres une console avec profondimètre et montre étanche, une bouteille de plongée et un masque de plongée intégral incluant un système de communication vocal et une lampe-torche). Un technicien doit apporter une dizaine de bouteilles de réserve sur chariot roulant dans l'enceinte de SCP-523-FR. Le chercheur informe brièvement le sujet de la possible immersion une fois les sorties condamnées par l'éboulement, suite à quoi le sujet pénètre dans l'enceinte de SCP-523-FR. La conversation qui suit est la retranscription du dialogue entre D-777 et le chercheur en charge de l'expérience.
[DÉBUT DE LA RETRANSCRIPTION]
Chercheur Dayne : Bien. D-777, voilà cinq minutes que vous vous trouvez au sein de SCP-523-FR. Que ressentez-vous ?
D-777 : Dans l'immédiat, rien, si ce n'est le poids de mon matériel. Vous savez, je vous vois toujours.
Chercheur Dayne : Oui, bien sûr. Par mesure de sécurité, je vais vous demander de vous éloigner un peu plus de la sortie et de vous avancer d'une quinzaine de mètres environ dans le tunnel.
(Le sujet s'exécute. Cinq (5) secondes après s'être stoppé, un grand fracas est perçu, et le bruit d'un éboulement couvre la conversation pendant quelques instants. La conversation reprend dès lors que le tunnel est bouché.)
Chercheur Dayne : D-777, est-ce que vous me recevez ?
D-777 :Oui, tout va bien de mon côté. Dis-donc, c'était vachement impressionnant c't'histoire.
Chercheur Dayne : Ne vous focalisez pas sur ça. D'ici quelques minutes, vous rentrerez en immersion. Je reste en contact avec vous minute après minute.
D-777 : Bien reçu.
(SCP-XXX-FR commence à se remplir à une vitesse approximative de 70cm/min.)
Chercheur Dayne : Comment allez-vous, D-777 ? Où en est l'immersion ?
D-777 : On peut dire que ça peut aller. J'ai de l'eau jusqu'aux cuisses.
Chercheur Dayne : Bien. Rien de plus à signaler ?
D-777 : Non, rien. Cette eau, d'où vient-elle ?
Chercheur Dayne : Je ne voudrais pas vous dire de bêtise. Pour l'instant, c'est encore à l'étude, mais probablement des nappes phréatiques.
D-777 : Ah, d'accord. Entendu.
(Trois minutes se sont désormais écoulées.)
Chercheur Dayne : D-777, me recevez-vous ?
D-777 : L'eau m'a dépassé il y a peu. Je n'ai déjà plus pied. Immersion réalisée.
Chercheur Dayne : Parfait. D'ici trois minutes, l'entièreté du tunnel sera rempli. Signalez-nous tout ce qui peut vous paraître suspect.
D-777 : En dehors d'un tunnel qui se rempli d'eau mystérieusement ?
Chercheur Dayne : Pour votre santé, D-777, il serait préférable que vous ne parliez que pour nous dire des choses intéressantes.
(Au bout de six (6) minutes et quarante (40) secondes, le tunnel est pleinement submergé.)
Chercheur Dayne : D-777, me recevez-vous toujours ?
D-777 : Oui, je vous reçois 5/5. L'eau est extrêmement sombre. Je vois toujours les diodes briller.
Chercheur Dayne : Bien. À partir de maintenant, nous voudrions…
(D-777 l'interrompt vivement)
D-777 : Mes oreilles !… Elles me font mal !
Chercheur Dayne : Qu'y a-t-il, D-777 ?
D-777 : MES OREILLES ! MES TYMPANS ! J'ai l'impression qu'ils vont exploser !!
Chercheur Dayne : Calmez-vous, voyons. Utilisez la manœuvre de Valsalva. Ça va passer.
D-777 :Mais BON SANG ! Si je vous dit qu'elles me font mal !
Chercheur Dayne : Écoutez. Nous ne pouvons rien faire pour vous actuellement, et en tant que plongeur professionnel, vous êtes censé connaître les gestes utiles. Il va falloir que vous preniez sur…
(D-777, l'interrompant de nouveau)
D-777 : QUOI ??
Chercheur Dayne : Bon sang, D-777, ressaisissez-vous ! Qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Ne remarquez-vous rien de suspect ?
D-777 : HEIN ??
Chercheur Dayne : (pour lui-même) Ce n'est pas possible, il est sourd… (pour le classe-Delta) Que disent vos appareils ??
D-777 : (après une brève pause) 400 mètres !
Chercheur Dayne : C'est bigrement insensé. 400 mètres !? Revérifiez !
D-777 (ignorant sa demande) : P""", ça caille ici !
(après plusieurs minutes de communication floue, le chercheur Dayne perd le contact avec le sujet D-777)
Analyse : Lors de la réouverture du tunnel, le sujet D-777 fut retrouvé recroquevillé au milieu du passage, les membres crispés, le visage paralysé. La bouteille d'usage se révéla complètement vide après vérification, alors que les bouteilles de rechange ne semblaient pas avoir été utilisée. Le sujet présentait des signes d'un plaquage de masque dû à de fortes pressions : ses yeux étaient exorbités et injectés de sang, et des hématomes s'étaient formés autour de ces derniers. L'autopsie révéla par la suite une dislocation des poumons résultant d'étirements brusques. L'épiderme du sujet présentait des signes d'hypothermie, ainsi que des cloques et des pustules engendrées par une accumulation de bulles dans les capillaires. La salive du sujet présentait une concentration notable de spumes rosés.
Notes : C'est fâcheux, partir de la même manière qu'il était venu, pour une noyade…
-Chercheur Dayne.
[FIN DE LA RETRANSCRIPTION]
Test 523-FR-2 - 25/04/2005
Exploration de SCP-523-FR à l'aide d'un drone.
NOTE : Suite à la précédente exploration, le chercheur Dayne suggéra l'utilisation de capteurs de pression et de température pour évaluer plus précisément les conditions de l'environnement interne de SCP-523-FR. Une étude étendue sur dix-huit (18) mois permit de mettre en lumière les conditions abyssales effectives une fois le tunnel rempli. L'utilisation d'un drone "ROV" ("Remote Operated Vehicle") équipé d'une caméra permit d'établir un premier inventaire de la faune contenue au sein de SCP-523-FR. Ci-joint la retranscription du fichier vidéo obtenu à la fin de l'expérience 523-FR-2.
[DÉBUT DE L’ENREGISTREMENT]
16h01 : Mise en place du ROV dès l'apparition des signes avant-coureurs.
Le câble de contrôle reliant la console de commande à l'appareil est protégé dans un tube en métal de dix (10) centimètres d'épaisseur sur une distance de cinq (5) mètres. Le ROV est positionné à environ dix (10) mètres de l'entrée du tunnel. Une des caméras est dirigée vers l'équipe présente. L'image montre trois techniciens ainsi que le chercheur Dayne à proximité du poste de douane factice.
16h10 : Comme prévu, des blocs rocheux apparaissent à l'écran en tombant directement du sommet de la paroi située hors-champ, et l'éboulis condamne l'entrée du tunnel en moins de dix secondes, plongeant le tunnel dans la pénombre.
16h12 : Durant toute la durée de remplissage, seules les diodes murales sont visibles, et en dépit de la clarté de l'eau douce, la visibilité est estimée à cinq mètres en raison de l'obscurité ambiante. L'éclat des diodes s'atténue rapidement jusqu'à disparaître complètement passé cette distance. Les projecteurs sont allumés par un des techniciens, éclairant dès lors les parois en béton du tunnel et la route goudronnée. Les plafonniers lumineux faiblissent peu à peu jusqu'à n'émettre aucune lumière au bout de dix (10) minutes.
16h34 : Quinze (15) minutes après le début d'immersion, une silhouette rectangulaire se détache du sommet droit de la caméra opposée à la sortie. Les projecteurs dévoilent un spécimen de Hache d'argent diaphane s'avançant à une coudée de l'objectif. Un second spécimen, plus petit, apparaît à sa suite. Les deux poissons nagent un temps, avant de s'enfoncer plus profondément dans le tunnel. Les diodes restées rouges jusqu'à présent se mettent désormais à émettre une lueur plus blanchâtre, comme fantomatique. Quatre (4) minutes s'écoulent sans que rien ne se passe.
16h38 : Après dix-neuf (19) minutes d'immersion, une seconde forme de vie est visible. S'approchant face à l'objectif, l'animal possède un corps sphérique prolongé à l'arrière en une extension plus fine, une large bouche garnie de dents en aiguilles et un leurre frontal suggérant qu'il s'agisse d'une baudroie abyssale de Johnson. Le poisson dérive à deux mètres de l'objectif, semblant observer son reflet, avant de pivoter sur lui-même et de repartir à grands coups de queue énergiques. Un essaim éparse de petits crustacés similaires aux crevettes s'apparentant au krill occupe l'espace, venant et repartant au sein du tunnel.
17h18 : Plus aucun organisme vivant n'est visible pendant quarante (40) minutes. Après une heure d'immersion, un céphalopode d'une vingtaine de centimètres file en direction de la caméra. Après examen, il s'agit d'un spécimen juvénile de calmar commun (Loligo vulgaris). Ce dernier est rapidement suivi d'une dizaine d'autres. Surgissant de la pénombre, une créature allongée, plus tard identifiée comme étant un requin lucifer, attrape un des calmars et l'entraîne hors de vue de la caméra pour le consommer. Les projecteurs éclairent les parois du tunnel. Ces dernières semblent plus lointaines, car la lumière du faisceau lumineux ne parvient pas à se répercuter contre. Quelques minutes après le passage des céphalopodes, une longue silhouette évoquant un ruban est visible à l'écran. Ondulant en travers du tunnel, ce qui s'apparente à un genre d'avocette poursuit sa route perpendiculairement à l'axe du tunnel, dépassant les limites physiques supposées de ce dernier. L'avocette continue d'être visible à l'écran avant de s'estomper avec la distance et de sortir de l'objectif.
18h18 : Après cent-vingt (120) minutes d'immersion, trois spécimens de poisson-sabre commun surgissent depuis l'angle bas gauche, suivit deux minutes plus tard par un 'Alepisaurus ferox'. Après une courte poursuite, les quatre poissons s'enfoncent dans les profondeurs abyssales.
18h33 : Exactement cent trente-cinq (135) minutes après le début de l'évènement, les diodes murales se remirent à briller d'un éclat rougeâtre caractéristique, immédiatement suivies par l'éclaircissement de l'eau environnante. À raison de 70cm/min, l'eau contenue au sein de SCP-523-FR s'évacua, coulant le long de l'objectif. Les plafonniers désormais à l'air libre se remirent à éclairer l'intérieur de la structure, réhaussant fortement la luminosité des lieux. La visibilité accrue affichée par la caméra permet de remarquer le chemin que prend l'eau, c'est-à-dire en s'évacuant via de micro-fissures dans la route. Cinq (5) secondes avant que les rochers ne se désolidarisent, l'eau résiduelle est vu s'évaporer par grands volutes blancs.
Analyse :
Une fois que les diodes deviennent blanches, la paroi du tunnel semble devenir intangible, comme si le tunnel lui-même se dissipe pour laisser place à un vaste océan, ou tout du moins à une grande masse d'eau pour ce que le ROV nous en a donné d'en voir. Reste à savoir si cette impression n'est qu'illusion, ou si la paroi disparaît bien à ce moment-là. D'autres expériences vont être nécessaires pour connaître l'étendue réelle des effets de l'anomalie.
-Chercheur Dayne.
Autorisation accordée. -Directeur Joaquim Meyer.
[FIN DE L’ENREGISTREMENT]
Test 523-FR-3 - 20/06/2005
Exploration avancée de SCP-523-FR à bord d'un sous-marin de poche.
NOTE : Après analyse des séquences vidéos enregistrées durant le test 523-FR-2 pour évaluation du danger intrinsèque de SCP-523-FR, la décision fut prise d'envoyer une équipe de terrain en exploration au sein de l'anomalie. Trois (3) membres du personnel ayant un niveau d'accréditation supérieur ou égal à 2 furent désignés pour embarquer à bord d'un sous-marin de poche océanographique de classe Nautile. Se portèrent volontaires l'officier Junior Snierf, le Pr. Vernani ainsi que le chercheur Dayne, en charge du projet. En prévision de l'évènement Asopos à venir, le sous-marin fut chargé sur une remorque plateau, à col-de-cygne de six essieux, et disposé à proximité directe de l'entrée nord. Au son de l'alarme signalant le changement de couleur des diodes, un technicien est chargé de reculer intégralement la remorque au sein de SCP-523-FR avant de sortir le camion, pendant que l'équipe susmentionnée doit prendre place au plus vite dans l'habitacle étanche. La synthèse qui va suivre découle des observations conjointes de l'équipe et des enregistrements audio/vidéo des appareils embarqués.
[DÉBUT DE L’ENREGISTREMENT]
10h45 : À l'instar des tests précédents, un éboulement rocheux d'une grande violence vient condamner l'entrée visible du tunnel, bloquant toute lumière extérieure. La structure se remplit ensuite rapidement d'eau douce, jusqu'à atteindre les plafonniers. Dès lors, l'obscurité envahit le tunnel inondé, et le capteur de pression enregistre une augmentation subite de quarante-et-un (41) bars. Suite au changement brutal des conditions environnementales, les membres de l'équipe revêtent des anorak pour se maintenir réchauffés. Aucune entité aquatique n'est à signaler pendant les douze (12) premières minutes.
11h05 : Venant de la gauche, une silhouette sombre en forme de larme et de la longueur d'une main s'avance devant le hublot de gauche, éclairée par les projecteurs. Le Pr. Vernani identifie immédiatement l'animal comme étant un spécimen adulte d' Anoplogaster cornuta. Après quelques instants à errer sous la lumière des projecteurs, l'animal prend la fuite. Cinq (5) minutes après cette première apparition, deux silhouettes grises et effilées surgissent à leur tour dans le périmètre du faisceau lumineux. De nouveau, le Pr. Vernani reconnaît en les deux animaux de jeunes requins du genre Etmopterus, mais émet une réserve quant à l'espèce en question. Durant les minutes qui suivirent, de petits bancs de krill furent visibles, que les sagres ne tardèrent pas à prédater. Le chercheur Dayne profita de la présence relativement longue des deux squales pour prendre une série de clichés photographiques à l'aide du Nikon D5200 24mm inclus dans l'inventaire du sous-marin. Après avoir consommé une partie du krill, les deux requins s'en allèrent à allure modérée. Outre plusieurs bancs de krill, aucun organisme aquatique n'est de nouveau visible avant cent trente-huit (138) minutes d'immersion.
13h11 : Un banc important de petits poissons s'apparentant à l'espèce Margrethia obtusirostra surgit soudainement depuis le flanc droit du véhicule, bloquant partiellement la visibilité des hublots. Trois spécimens d'aiguillats communs (Squalus acanthias) apparaissent à leur suite, capturant plusieurs Margrethia. L'eau se teinte de volutes de sang à certains endroits, vite dilués dans la masse d'eau. Sept (7) cyclothones sont aperçus en arrière-plan, nageant calmement parmi les poissons affolés, avant de ressortir sur la gauche du tunnel, disparaissant comme avait disparu l'avocette.
13h23 : Sur demande du chercheur en chef Dayne, le sous-marin quitte le support de la remorque pour s'avancer à allure lente (1,7 nœud, soit 3,15 km/h) au sein de SCP-XXX-FR. Au bout de cinq-cents mètres, le chercheur Dayne demande l'utilisation du sonar panoramique Tritech en direction de la paroi. Les résultats de ce dernier démentant la présence supposée d'une barrière physique, l'équipe engage le sous-marin en direction de la paroi tribord. Sur ordre du chercheur, le cap est maintenu rectiligne jusqu'à un ordre ultérieur.
13h53 : Après cent quatre-vingt (180) minutes d'immersion, une nouvelle créature apparaît en face du submersible. De la taille d'un homme, l'animal présente une morphologie panchronique, et émet de la lumière verte et bleue depuis les interstices de ses écailles. Après analyse rapide, le Pr. Vernani décrit le poisson comme étant un cœlacanthe africain anormal. En raison de l'immobilité du spécimen, l'ordre est donné de procéder à un demi-tour à bâbord pour éviter la collision.
14h13 : Au bout de deux-cents (200) minutes d'immersion, l'équipe aperçoit deux cnidaires qui pourraient appartenir à l'espèce Chrysaora hysoscella. Ces derniers ont été enregistré se déplaçant à des vitesses variant brusquement de 0,5 à 73 km/h selon les dires de l'équipe, bien que de telles vitesses soient dangereuses pour la constitution fragile de ces animaux. Dans le même temps, l'officier junior Snierf a fait preuve d'une gaieté soudaine, riant par moment, tandis que le chercheur Dayne se mit à regarder nerveusement les écrans de contrôle en demandant à plusieurs reprises si tout allait bien.
14h43 : Après trente (30) minutes de navigation, durant lesquelles aucune nouvelle entité n'est recensée, l'officier Snierf remarque du mouvement au travers du hublot central. Peu après, un choc sourd contre la carlingue est perçu, puis une silhouette crocodyliforme sort de sous le sous-marin. L'espace d'un instant, le chercheur Dayne évoque les noms de crocodile marin, puis de gavial, avant de constater que l'animal ne tient d'aucun des deux. Profilé, muni de quatre pattes courtes et palmées, d'un museau droit et fin ainsi que d'une nageoire caudale, l'animal - qui semble en réalité être un reptile - ne ressemble à rien de vivant. Après quelques minutes d'observation, le reptile rôdant autour du véhicule et apparaissant à intervalles réguliers sous les projecteurs, l'officier Snierf fait remarquer l'apparence préhistorique de la créature, remarque aussitôt reprise par le Pr. Vernani, concluant alors qu'il s'agit d'un Metriorhynchus, genre pourtant bel et bien déclaré éteint. Alors que le crocodile tourne autour de véhicule, un banc dense d'une trentaine de petits poissons évoquant de petites lamproies sort de l'obscurité, immédiatement pris en chasse par le crocodile préhistorique. L'ensemble des entités aperçues s'éloigne alors dans le noir. Soudainement, de petites orbes blanches, par dizaines, se mettent à tournoyer et s'avancer depuis les profondeurs sombres jusqu'aux flancs de l'engin, de tressaillir, avant de s'immobiliser suivant deux lignes parallèles inexistantes. Une (1) minute après l'arrivée des orbes, ces dernières se mirent à rougir, engendrant dix (10) minutes exactement après le vidage du tunnel. De manière similaire aux expériences précédentes, le tunnel se désemplit en six (6) minutes et quarante (40) secondes, pour ne laisser que minces flaques résiduelles. Cinq (5) secondes avant que les rochers ne se désolidarisent, l'eau résiduelle est vu s'évaporer par grands panaches vaporeux. Lors de l'extraction du sous-marin, les diodes sont vu changer de couleur cinq (5) minutes après l'ouverture du tunnel.
Analyse :
Mon hypothèse était donc fondée. Une fois l'Asopos activé, les parois deviennent bel et bien intangibles. Preuve à l'appui, nous avons pu passer au travers avec mon équipe. Néanmoins, je refuse de croire que tout ceci s'est déroulé dans ce petit tunnel. La montagne a ses limites volumétriques, et le volume d'eau que nous avons traversé est bien au-deçà de ce que la montagne peut contenir. La question maintenant est de savoir si oui ou non SCP-523-FR est un portail vers l'océan, et si dans ce cas il y a transfert de matière. Pour mes prochaines expériences, je prendrai soin d'apporter un GPS. Une chose est sûre en tout cas : il existe plusieurs phases au sein d'un évènement Asopos. Je ne sais pas encore quand et combien de temps chacune d'entre elles s'active, mais j'en ai vu assez pour différencier un animal normal d'un animal qui ne l'est pas. Affaire à suivre.
-Chercheur Dayne.
[FIN DE L’ENREGISTREMENT]
Test 523-FR-4 - 02/07/2005
Exploration des limites géographiques de SCP-523-FR
NOTE : Le sujet D-6764 (homme caucasien, 27 ans, condamné pour homicide involontaire) est équipé d'un nouveau modèle de scaphandre rigide, l'ADS (Atmospheric Diving System). Un système d'émetteur longue portée type GPS est intégré à son équipement. Le sujet est hébergé à proximité de l'entrée nord à compter du 30/06, et n'a reçu aucune formation spécifique. Le sujet avait pour consigne de procéder à un essayage quotidien de la tenue qui lui avait été attribuée, afin d'accroître sa vitesse d'exécution lorsque le signal sera donné. Le 02/07, le sujet est mobilisé d'urgence par le chercheur Dayne pour procéder à l'exploration de SCP-523-FR. Le sujet disposait dès lors de sept (7) minutes et dix-huit (18) secondes pour s'équiper du scaphandre. Ce dernier était relié à un treuil par un câble en acier de trente (30) mètres de long afin d'assurer la sécurité du sujet. Afin d'affiner l'inventaire faunistique de SCP-523-FR, le chercheur Dayne prit l'initiative de confier une caméra étanche à D-6764, cette dernière étant rattachée au scaphandre par le biais d'une chaîne en métal. Ci-joint la retranscription abrégée du fichier vidéo obtenu à la fin de l'expérience 523-FR-4.
[DÉBUT DE L’ENREGISTREMENT]
8h07 : Le sujet pénètre au sein de l'anomalie une minute avant le déclenchement de la chute de pierres. La caméra balaie l'intérieur du tunnel, encore éclairé, avant de se retourner vers l'équipe technique. Comme prévu, l'effondrement des roches de la paroi susjacente entraîne l'ensevelissement de l'entrée du tunnel. Suivant le schéma précédemment constaté, le tunnel se remplit d'eau douce pendant 6'40'' avant que cette dernière ne prenne des caractéristiques typiquement abyssales.
8h27 : Succinctement, dans l'ordre d'apparition constaté, le sujet rencontra : dix spécimens de Diaphus dumerilii, un couple de Sepia officinalis, quinze spécimens de Gonostoma elongatum, quatre spécimens de Abralia veranyi, un spécimen isolé de Bathynomus giganteus puis, passé cent quatre-vingt (180) minutes, un spécimen de Praya dubia aux couleurs arc-en-ciel.
11h58 : Au bout de deux cent vingt (220) minutes d'immersion, le sujet fut victime d'attaques de la part de six spécimens supposés appartenir au genre Cladoselache, puis d'un spécimen adulte de Clidastes liodontus, qui n'endommagea pas trop sévèrement le scaphandre. Quarante-cinq (45) minutes s'écoulèrent encore avant que le sujet aperçoive un spécimen de Carpe commune arborant un visage de femme.
12h43 : Après deux cent soixante-cinq (265) minutes d'immersion, le processus d'interruption de l'évènement Asopos s'opère, ramenant le sujet au sein de SCP-523-FR après deux cent quatre-vingt trois (283) minutes d'immersion. Le sujet est appréhendé à son retour par les gardes présents sur les lieux pour être reconduit au Site le plus proche. La caméra change dès lors de main avant d'être éteinte manuellement.
Analyse :
SCP-523-FR est un abîme de questions qui n'est bon qu'à en engendrer de nouvelles. Les données GPS sont formelles : D-6764 n'a subi aucun déplacement majeur durant son immersion. Sa localisation est restée inchangée, du début jusqu'à la fin. À aucun moment il n'y a eu transfert de matière en direction de l'océan. Et, sachant cela, je conçois toujours aussi difficilement qu'il ne se soit pas retrouvé dans un autre monde durant tout ce temps. Ce que D-6764 a filmé, là-dedans, me laisse fortement perplexe. Il semblerait que SCP-523-FR soit une porte ouverte sur un océan, voire sur les abysses, mais quelles abysses ? Tout porte à croire que SCP-523-FR donne l'opportunité à quiconque s'y trouvant d'avoir un aperçu d'une faune gardée secrète mais, à mesure que le temps passe, cette faune semble se détériorer. Ou bien il s'agit d'entités provenant d'une dimension alternative dont SCP-523-FR est la clé, ou bien ces chimères grouillent au fond de nos océans. Ou bien - et tout cela reste à démontrer -, il s’agit là d’un effet psychique dû à l’enfermement, auquel cas tout ceci ne serait que mirage. Les empreintes de crocs sur le scaphandre ramené de l'expédition 523-FR-4 pourraient attester de la nature tangible de ces créatures, mais rien n'exclue là encore qu'il s'agisse d'une tromperie mentale jouant sur notre perception des choses. Le mieux reste encore de ramener des échantillons, les derniers datant des années '90, époque où personne n'a cru bon de les plonger dans un bocal de formol.
PS : encore une chose. Je me suis permis de missionner un classe-D car les drones coûtent cher à la maintenance. Il faut entretenir ce qui a un avenir. Cordialement, moi-même. -Chercheur Dayne.
[FIN DE L’ENREGISTREMENT]
Interrogé : Chercheur Arthur Dayne
Interrogateur : Chercheuse Mandy Kreschner
Avant-propos : Le ██/██/2008, le chercheur Arthur Dayne entreprit de découvrir l'origine de l'anomalie désignée sous le matricule SCP-523-FR. Après un nombre important d'essais infructueux, le chercheur Dayne parvint à implanter un traqueur GPS sur un spécimen de Chlamydoselachus anguineus (Requin-lézard) au cours de l'expédition 523-FR-35. À la fin de l'évènement Asopos en cours, le traqueur GPS cessa d'émettre pendant trois mois et douze jours, avant d'être de nouveau perçu au large des côtes chiliennes, aux coordonnées 48° 52′ 32″ S, 123° 23′ 33″ O, au pôle maritime d'inaccessibilité communément appelé "point Nemo". En collaboration avec la FIM Gamma-6 ("Amuse-gueule des Profondeurs"), une expédition fut menée au cœur du Pacifique Sud afin de découvrir d'éventuels indices sur l'origine historique de l'anomalie. Ci-joint l'entretien de routine mené par la chercheuse de niveau 4, Mandy Kreschner.
Chercheuse Kreschner : Bonjour, asseyez-vous je vous prie.
Chercheur Dayne : Bonjour à vous.
Chercheuse Kreschner : Bien. Chercheur Dayne, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette découverte ?
Chercheur Dayne : Oui, oui, bien sûr. Lorsque la FIM γ-6 est arrivé sur les lieux à bord du navire océanographique OSV 190 Le Tabarly, nous ne savions pas du tout à quoi nous attendre. Après que le sous-marin fut mis à l'eau, l'équipe d'exploration procéda à une descente, comment dire, précautionneuse. Et, par 4000 mètres de fond, nous l'avons trouvé.
Chercheuse Kreschner : Je vous en prie, développez.
Chercheur Dayne : Au cœur d'un cimetière sous-marin de débris spatiaux et de modules laissés à l'abandon, l'équipe a identifié un motif circulaire de dix-neuf mètres de diamètres tracé à même le sable. D'après les photos, cela ressemble à une rosace comme en tracent les poissons-globes, vous savez, de la famille des Tetraodontidae. Pas ceux ayant des piquants, qu'on s'entende bien…
Chercheuse Kreschner : J'avais compris.
Chercheur Dayne : … et donc, au centre de cette figure, se trouvait une roche. Planté là, droite comme un menhir au milieu de la plaine abyssale. D'une hauteur de deux mètres, elle était recouverte d'inscriptions dans un dialecte inconnu. Les caractères identifiés étaient constitués d'une succession de carrés et de triangles. La roche… La.. Stèle, pour ce qu'elle nous évoquait, semblait abîmée, pour ainsi dire cassée en deux. Et du fait de son degré d'érosion avancé, l'équipe n'a eu aucun mal à prélever quelques échantillons, la roche s'effritant de manière notable. Nos géologues ont rapidement identifié les échantillons comme appartenant à une serpentinite. Savez-vous ce qu'est une serpentinite, madame ?
Chercheuse Kreschner : Oui. Il s'agit d'une roche métamorphique formée au niveau des dorsales océaniques, où le magma est altéré par des fluides hydrothermaux. Il arrive couramment qu'elles affleurent par filon au sein d'ophiolites alpines. Quelle lien cela a-t-il avec notre anomalie ?
Chercheur Dayne : Comme vous venez de le dire à l'instant, la plupart des gisements retrouvés le sont grâce à la surrection ophiolitique. Vous savez tout comme moi que les ophiolites ne sont rien d'autre que des portions de lithosphère océanique charriées sur un continent lors d'un phénomène de convergence de deux plaques lithosphériques. Et bien, figurez-vous que chemin faisant, nous avons eu l'idée de sonder la structure de SCP-523-FR. Et qu'avons-nous trouvé ?
Chercheuse Kreschner : La deuxième partie de la stèle, j'imagine ?
Chercheur Dayne : Bingo ! Les changements dans les vitesses des ondes sismiques ont montré une certaine discontinuité au sein des roches environnantes, une anomalie de densité que nos ingénieurs ont situé à quelques quinze mètres sous le centre de la structure. Tout ceci nous laissait à penser qu'une roche plus dense au cœur de la croûte continentale devait se situer là, et que cette roche pouvait être d'origine océanique. Bien évidemment, le forage qui a suivi nous donna raison, le sial106 présentant un fragment de sima107 plus dense encastré en son sein. Le carottage permit de confirmer nos soupçons suite à la découverte de résidus de serpentinite.
Chercheuse Kreschner : Vous avez foré à travers l'artéfact ???
Chercheur Dayne : Dieu non ! Nous avons dirigé la mèche de la foreuse de façon à égratigner sans pour autant pulvériser l'objet. Nous ne pouvions pas engager de forage conséquent pour permettre l'extraction de la seule stèle si nous voulions conserver l'intégrité de SCP-523-FR.
Chercheuse Kreschner : Cela se tient. Mais, ensuite, qu'avez-vous entrepris ?
Chercheur Dayne : Sachant cela, nous avons tenté de dater les fragments de serpentinite récupérés dans le Pacifique et ceux récoltés sur place afin d'établir une corrélation. Suivant des méthodes de datation radioactive, nous avons pu mettre en lumière une corrélation entre les deux échantillons. Nous en sommes arrivé à une datation approximative de -650 Ma à -630 Ma, ce qui place l'origine de la roche au Varangien.
Chercheuse Kreschner : Et qu'en est-il des inscriptions cryptiques qui figuraient sur la stèle ?
Chercheur Dayne : Au moment où je vous parle, nos plus éminents épigraphistes se penchent sur le tortueux défi que représente ces inscriptions, mais une donnée m'a déjà été remonté avant notre entrevue : ces gravures dateraient elles aussi du Varangien, soit il y a plus de 630 millions d'années.
Chercheuse Kreschner : Attendez. Vous êtes en train de me dire qu'il y aurait eu une première forme de civilisation si précocement ? Comment cela serait-ce imaginable ? Et pourquoi ne n'en aurions-nous retrouvé aucun vestige ?
Chercheur Dayne : C'est là qu'intervient notre troisième découverte, qui devrait peut-être vous éclairer sur ce mystère historique. Après avoir opéré à un carottage au sein de SCP-523-FR, nous nous sommes rendu compte que le fragment de serpentinite présentait d'infimes résidus d'or pur, ce qui nous a incité à vérifier plus en détail la constitution du fragment océanique. Ce dernier comportait à son tour de l'or en quantité infime. Après datation de l'or présente, nous en sommes parvenu à la conclusion que ce dernier avait été formé au cours de nucléosynthèses stellaires vieilles de près de 10 milliards d'années.
Chercheuse Kreschner : Admettons que cet or soit apparu à une date antédiluvienne. Que l'on retrouve des paillettes d'or dans une stèle vieille comme le monde n'explique pas grand-chose.
Chercheur Dayne : Bien au contraire. Comme je vous le disais un peu avant, la stèle et ses inscriptions ont été datés du Varangien. L'or résiduel date quant à lui de la formation même de notre Voie Lactée ; et malgré cela, quelqu'un - ou quelque chose - a bien dû être à l'origine de cette stèle. Notre théorie est la suivante : cette stèle a été forgée à partir d'une roche océanique où se serait retrouvées prisonnières, longtemps avant la formation de la serpentinite, les "paillettes d'or", à la suite de l'explosion d'une supernova par exemple. Cette même stèle aurait été conçue sur une exoplanète pour l'instant non-identifiée, et aurait été déposée, soit intentionnellement, soit par inadvertance, sur notre bonne vieille Terre.
Chercheuse Kreschner : Tout cela est fort intéressant, mais.. Qu'en est-il de notre anomalie alpine ?
Chercheur Dayne : Excellente transition. Il est clair qu'il existe un lien entre SCP-523-FR et notre fameuse stèle mystère. Et il est également clair que le tunnel n'est pas en lui-même l'origine de l'anomalie. Notre hypothèse est que le tunnel n'est que le moule permettant le déclenchement des phénomènes anormaux. En partant du postulat que la stèle s'est retrouvé en contact avec le sol terrestre bien avant la formation des Alpes, qui est toute récente à l'échelle des temps géologiques, nous pouvons aisément en déduire qu'avant la construction d'un tunnel à proximité directe, l'anomalie ne disposait d'aucune structure adéquate pour se produire. Les raisons de l'activation spécifique de ses effets dans une structure plutôt qu'une autre est encore à l'étude, mais les exemples manquent cruellement pour effectuer une étude comparative.
Chercheuse Kreschner : Vous dites que c'est cette stèle qui serait à l'origine de tout. Avez-vous identifié un élément particulier dans sa composition qui vous a mené sur cette piste ?
Chercheur Dayne : Pour être franc, nous n'avons trouvé qu'un indice, mais qui s'avère d'une importance capitale au vu des effets enregistrés durant un évènement Asopos. Après de nombreux tests de solidité, conductivité et autres, tout laissait à croire que nous avions affaire à un bloc de serpentinite tout à fait banal. Et, dans un sens, c'est presque le cas. Ce n'est qu'après avoir recouru à l'utilisation d'un compteur de Kant que nous avons fait une découverte des plus curieuses : l'artéfact est en effet un émetteur continu de Humes. Le taux mesuré présentait une sinusoïde parfaite. Cependant, l'intensité du signal a été mesuré au triple de la normale les jours de déclenchement d'un évènement Asopos.
Chercheuse Kreschner : Avez-vous identifié la raison de ce changement dans l'intensité du signal ?
Chercheur Dayne : Pas encore, mais nous y travaillons.
Chercheuse Kreschner : Si vous le permettez, j'aurais une dernière question.
Chercheur Dayne : Allez-y.
Chercheuse Kreschner : Si je résume votre exposé, vous affirmez que cette stèle viendrait de l'espace, et qu'il s'agirait d'un puissant émetteur à Humes. Mais qu'en est-il des animaux rencontrés au cours des multiples explorations ?
Chercheur Dayne : Hum. Bonne question. Mes observations personnelles au cours de mes recherches me permettent d'aboutir à certaines hypothèses : soit nous considérons que le seul taux d'Humes importe, et dans ce cas la stèle représente une ancre Trans-dimensionnelle de classe IV ; soit nous considérons l'origine extraterrestre de la stèle comme indice dominant, et devons en déduire que la stèle est une ancre Trans-dimensionnelle de classe VII. Dans le premier cas, la stèle est source de l'anomalie, alors que dans le second, elle engendre une déformation de l'espace-temps permettant à l'anomalie de se déplacer au travers d'un trou de ver.
Chercheuse Kreschner : Vous supposez donc que les créatures identifiées pourraient être endémiques d'une galaxie lointaine encore non répertoriée ?
Chercheur Dayne : Non répertoriée, peut-être pas, mais c'est l'idée.
Chercheuse Kreschner : Bien. Chercheur Dayne, avez-vous quelque chose à rajouter pour l'enregistrement ?
Chercheur Dayne : J'ai effectivement une dernière remarque à faire. Mon équipe et moi-même avons relevé un taux très élevé d'iridium au sein de la rosace. Quoi qui ait pu amener cette stèle à se retrouver sur le plancher océanique terrestre, cela a forcément un lien prononcé avec l'Espace. Nous axons actuellement nos recherches dans cette direction, en parallèle de l'inventaire faunistique de SCP-523-FR.
Chercheuse Kreschner : Très bien. Cela conclue notre entretien de routine à propos de SCP-523-FR. (En aparté) Chercheur Dayne, bonne continuation dans vos recherches.
Discours de clôture : Suite à cet entretien, le chercheur Dayne dirigea encore 48 expéditions au sein de SCP-523-FR, étoffant au mieux le bestiaire relatif à ce dernier, avant de périr lors de l'exploration 523-FR-82 face à un spécimen adulte d'une instance J-1. Le chercheur junior Arthaud lui succéda une semaine après.
Pour ce qui est de la pression et de la température, des conditions similaires à la zone mésopélagique ou bathyale, entre 200 et 2500 mètres, ont pu être observés. Il est à noter que de telles profondeurs possèdent une pression de 200 bar pour une température mesurée à 3-4 degrés Celsius.
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