D'Agents à Agents : Petite blind

BSIA ; Archives ; Dossier EAP21STFM-RO ; Opération de Récupération ; Enregistrements Internes ; Poste d'observation UI95102 ; Suivi audio des Agents C████ "Κ", D█████ "Δ", B████ "Β" et E███ "Ε"

Processus de suppression des données superflues : Suspendu

Δ : — Check.

Ε : — Je passe. Et tu penses que ça serait plus juste ?

Κ : — Je relance de quatre.

Β : — Hmm. Je ne dis pas que c’est plus juste, je dis que c’est ce qu’il faudrait faire en pratique. Je suis. On peut bien leur accorder tous les pseudo-droits qu’ils veulent après, quand tout est réglé. Mais pendant, qu’on nous laisse une marge de manœuvre aussi large que pour le reste.

Ε : — Quand la situation est floue peut-être-

Β : — Mais la situation est toujours floue ! Absolument toutes les opérations de récupérations sont des cas particuliers, même si on tente de mettre tout le monde dans des petites cases après coup.

Δ : — Un pas en avant, trois pas en arrière, deux bonds en avant. Je suis.

Ε : — Oui. On bouge mais on n’avance pas en fait.

Β : — Pour quoi faire ? C’est ce qui se passe sur le terrain. Il y a ceux qui sont dangereux parce qu’ils sont des anomalies, et ceux qui le sont parce qu’il n’y a pas besoin de savoir faire exploser des têtes par la pensée pour être un danger.

Ε : — Là c’est injuste, c’est toi qui met tout le monde dans des petites cases sans laisser aucun choix : il y a toujours des circonstances, des raisons, des causes différentes à ces situations…

Β : — Et la réaction la plus sûre est la même pour toutes ces situations : le contrôle total. Et je ne pense pas qu’il soit juste, comme tu dis, de charger ceux qui y réagissent selon ces circonstances qu’ils ne connaissaient pas. La plupart du temps ça ne changerait même pas le résultat.

Ε : — C’est la porte ouverte aux excès ça. Et c’est au contraire complètement ignorer la situation actuelle. Avec ce genre de politique on permet la sape des fondements mêmes de cette section. On laisse le champ libre à ceux qui s’opposent aux principes qui animent cette mission, et je ne parle pas des campagnes, des discours ou des lettres ouvertes de niveau trois ; je parle de ceux qui agissent réellement contre, et ça prend en compte les profiteurs. Tout ça c’est se tirer une balle dans le pied.

Β : — Personnellement, je ne serais pas contr-

Ε : — Avis personnel. Tu veux qu’on parle en théorie, on y reste.

Β : — Oui, oui. Avis complètement personnel. Mais si l’on veut être logique, même en théorie, il faut prendre en compte la pratique, voilà où c’est juste. En principe, tu peux bien avoir noté noir sur blanc de la répréhensibilité…

Δ : — Mot compte-triple au scrabble, difficile à prononcer.

Β : — … de l’illégalité si tu veux, de ce qu’il faut faire. Mais, dans le même temps, on doit bien reconnaître que la situation sur le terrain est la même pour toutes les sections, rajouter une surcouche de contexte à des situations déjà bien bordéliques de base ça ne sert qu’à pénaliser ceux sur le terrain. Tu peux toujours condamner l’action après coup dans un dossier bien rangé dans son armoire, mais laisse tranquille les agents de terrain.

Ε : — Ne rien changer et tout ignorer, en gros.

Β : — Rendre ça raisonnable.

Ε : — Porte ouverte aux excès, au sentiment d’impunité et au mépris du règlement.

Β : — Mieux vaut ça pour ceux sur terrain plutôt que pour ceux qui prennent les décisions avec un stylo. Dans tous les cas il y aura des risques. Et je préfère grandement le minimiser là où on peut tout bonnement mourir pour chaque seconde sans prise de décision.

Κ : — Il a pas tort.

Β : — Et puis c'est toi qui parlait d’un système parfait, non ? Alors c’est un peu de mauvaise foi de faire rentrer en compte les opposants.

Ε : — Aaaah, c’est toi qui a commencé ça avec le fait de préférer la corruption en bas qu’en haut. Et il n’y a pas que les opposants dans mon histoire, il y a aussi les profiteurs.

Β : — En attendant, c'est mieux de se fixer des limites souples en première ligne, et qu'ils se compliquent la vie plus haut.

Ε : — Un système informel c'est trop de place laissée à la subjectivité, on complique les règles pour les ignorer encore plus. Et puis surtout, on place l’informel au-dessus du formel dans ce cas.

Β : — C’est seulement sur le terrain, t'as qu'à voir ça comme des circonstances atténuantes. Le plus de risques, le plus de libertés.

Ε : — Mais il faut prendre en compte le niveau de menace ! Un type qui tire du dentifrice par les doigts ce n’est pas pareil qu’un Karcique.

Δ : — Karciste.

Ε : — C'est pas sarkique ?

Δ : — Si, mais c'est Karciste tout de même.

Ε : — Ah bon.

Β : — Ça ne marche qu’après coup : avant qu’il ne lève la main on ne sait pas si ça va être du fluor ou des balles d’os qui vont sortir. Et dentifrice ou pas, s’il est armé d’un M16 on ne fait pas la différence.

Κ : — Et il y a aussi les fois où les infos reçues sont légèrement différentes de la réalité. Tu penses te retrouver face à un type qui paralyse avec son cri, tu te ramènes avec la panoplie anti-bruit complète, et tu finis par recevoir un coup dans le bide qui traverse ton gilet et te fait voler sur dix mètres parce que le gus se bat sur la voie du Son Interne.

Δ : — J’avoue que c’est des beaux salauds ceux-là.

Κ : — Parles-en à mes côtes.

Β : — Bref, la situation prend le pas sur tous les bons sentiments possibles, la sécurité avant tout.

Ε : — Niveau de menace tout de même.

Κ : — Niveau de menace potentiel, on ajuste sur place. Comme d’habitude.

Ε : — Donc on est dans le meilleur système possible ?

Β : — Avis personnel.

Δ : — Avantage à droite.

Ε : — D’accord, je retire monsieur le juge.

Κ : — On a juste le temps de finir cette manche je pense. C’est bientôt l’heure.

Δ : — Reçu, je distribue.

Β : — Mais sinon, pour égaliser les chances et le système, il nous faudrait peut-être juste plus d’agents anormaux. Plus question de normaux contre anormaux, au moins sur le papier. Et ça fait toujours un avantage de plus.

Ε : — Hum, pas très convaincu par ça. On rajoute encore une inconnue supplémentaire.

Β : — Alors là c’est un peu fort. Tu vas quand même pas me dire que tu es contre le principe ?

Ε : — Je me méfie des mélanges d’anomalies. On ne sait pas qui de la lance ou du bouclier gagnera.

Δ : — Lélaps et Teumesse…

Ε : — Exactement ! Euh, oui… Sûrement ?

Κ : — J’ai eu un cas comme ça une fois.

Β : — Et c’est qui qui a gagné ?

Κ : — Le bouclier, je crois. Enfin… Est-ce que la lance est obligatoirement celui qui agit ?

Ε : — Ça dépend je présume. C’est quoi l’histoire exactement ?

Κ : — À la base, c’était une affaire de cambriolage : deux banques, des bijouteries, et quelques autres trucs avec des gros coffres. Une belle somme à la fin. Ça doit faire… six ans maintenant. En octobre je crois, l’Automne quoi.

Β : — Les deux étaient dans le coup ?

Κ : — Non, juste le premier. Le second, on l’a rencontré qu’une fois et on ne connaissait même pas son existence avant qu’il ne nous tire dessus.

Ε : — Au moins les intentions étaient claires.

Κ : — Même pas, mais bon. Pour ce qui est du charmeur de coffre : on a commencé à s’intéresser à lui après sa première attaque de bijouterie. Serrure digitale, horaires d’ouverture automatisés et limités, et une épaisseur de métal à en faire rougir nos experts de confinement. Mais le type se ramène en pleine nuit avec trois autres collègues, normaux eux, pour rentrer par effraction. Le coffre peut pas s’ouvrir sans une bonne dose d’huile de coude, une très grosse scie à métaux, et peut-être quelques explosifs. Le gars se démonte pas et quelques minutes plus tard, il ressort les poches pleines, sans compter les cabas supplémentaires, et se tire vite fait en voiture. Bilan : un coffre vidé et deux cadavres.

Β : — Un homme charmant. Il sait passer à travers les murs ?

Κ : — Une seconde. Bon, au-delà du principe même d’avoir réussi à ouvrir un coffre inviolable sans en égratigner la peinture, ce qui nous a vite ramené sur les lieux c’est les deux cadavres. Quand tu interceptes un message qui indique que les deux corps retrouvés sur place sont parfaitement identiques, et qu’ils avaient exactement la même tenue que le type qui vient de ressortir du bâtiment avec la moitié de la fortune des petites gens : tu rappliques.

Β : — Réplication, un cauchemar. Quand ce genre de type panique t’as toutes les chances de finir étouffé à mort dans une pièce de neuf mètres carrés par la pression d’une trentaine de corps qui sortent de nulle part. Et ta seule chance de t’en sortir, c’est de prier pour tirer dans la bonne tête avant de finir intégré dans le placo.

Κ : — Tûtûtût, pas de conclusion hâtive. On prend le temps d’analyser avant de statuer. Donc, le type-

Δ : — Appelons-le Bob, respect aux anormaux.

Κ : — Mais bien sûr. Donc Bob réussit à filer sans se faire avoir. Sur place, on récupère les deux corps, les enregistrements vidéo, et tout ce qui peut nous être utile ; le reste, c’est l’affaire de la section de désinformation. Deux gus identiques, même physique, même tête, même ADN, jusqu’à la même moustache ridicule… Je vais plutôt l’appeler Elvis en fait, il avait vraiment une moustache ridicule.

Β : — Depuis quand Elvis portait la moustache ?

Κ : — Aucune idée, en tout cas c’était ridicule. Bref, même coupe de cheveux, même marque de caleçon, un double parfait, et au moins en triple exemplaire d’après les caméras. Et Elvis allait continuer à jouer au Petit Poucet morbide en échange de larges compensations pécuniaires, et même en prenant en compte la vente d’organes on perdait au change. Un Elvis par-ci, trois Elvis par-là, il faisait son petit bonhomme de chemin.

Ε : — Mais c’est quoi son anormalité à la fin ? Vous l’avez su au moins ?

Κ : — Mais oui ! Après toute cette affaire, on a interrogé les collègues d’Elvis, ceux qui restaient tout du moins, et à force de le suivre et de récupérer des infos, on avait déjà pu se faire une assez bonne idée de ce qu’il pouvait faire.

Ε : — Oui. Les capacités, l’anomalie, l’intérêt. Je t’en prie.

Κ : — Bon. Elvis, ben il est comme Elvis, et on tue pas Elvis. Ou alors si, mais il vit au Bahamas en fait. Là c’est pareil : si on le tue, ok, il meurt, mais c’est parce qu’il est bien vivant dans la pièce d’à côté.

Β : — J’ai rien compris.

Δ : — Une Réminiscence ? Check.

Κ : — Bingo ! En tout cas, c’est comme ça qu’il a été classé par la suite. Peut-être aussi un Totem, mais franchement, je vois pas quel genre de divinité ou envoûteur il aurait intéressé, c’était une pauvre poire. Enfin bref, le dossier est parti en interne par la suite, lien avec un Groupe d’Intérêt ou quelque chose du genre.

Β : — Et en termes clairs, il fait quoi ?

Κ : — C’est plutôt pas mal : tu mets Elvis dans une pièce, tu lui tires une balle dans la tête ; et à l’instant où son corps s’affale au sol, tu le vois ouvrir la porte derrière toi pour rentrer dans la pièce. Même tronche que le cadavre à terre, le trou dans le crâne en moins, même costume, même moustache ridicule. Il meurt, et paf, il revient par la première porte qui passe.

Ε : — Et le cadavre reste ?

Κ : — Oui.

Β : — Et s’il n’est pas dans une pièce ?

Κ : — Eh bien ça, on l’a découvert en même temps que lui il semblerait. Lors d’un des braquages ils ont dû mal calculer leur coup, la patrouille est arrivée avant même qu’ils ne sortent du bâtiment. Résultat : passage en force.

Ε : — Aïe.

Κ : — Oui, ils ont sortis leurs armes et ont tirés dans le tas à l’extérieur pour pouvoir s’enfuir. Pas une excellente stratégie, et pas de très bons viseurs, pas du côté de la police. Un des complices s’est fait avoir, Elvis aussi d'ailleurs. Le temps qu’on arrive il était déjà mort. Mais en récupérant les images des caméras, on s’est rendu compte que pendant que la fusillade se poursuivait, un Elvis un peu déboussolé est sorti d’une des voitures de police et s’est tiré en titubant dans le sens inverse. Et j’avoue qu’on s’est bien marré en le voyant trébucher tout le long de la rue.

Ε : — Donc tant qu’il y a des portes il est tranquille. Plutôt pratique, je pense qu’il y a pas mal de chercheurs qui aimeraient en faire un sujet de test.

Β : — Ça ferait faire de sérieuses économies à certains.

Κ : — C’est peut-être ça qui les a motivés, parce qu’après ça on vite reçu sa biographie complète, jusqu’à la première fois où il aurait ouvert la porte sur lui-même. Et c’était particulièrement glorieux : coma éthylique.

Β : — Il y a vraiment de la confiture donnée aux cochons.

Κ : — Il s’est couché à côté de ce qui ressemblait le plus à sa copine à l’époque : le lendemain, les beaufs au bois dormant se réveillent, et la petite-amie appelle les urgences parce que son petit copain était parti aller sucrer les fraises. L’ambulance est en chemin lorsqu’ils reçoivent un appel d’Elvis en pleine forme. Et quand ils passent par précaution ils le retrouvent frais comme un gardon, mais avec un sacré stress il semblerait, et une copine hystérique. À l’époque c’était déjà une petite frappe et il a dû plus rapidement penser à cacher son propre corps qu’à rassurer sa complice involontaire.

Δ : — Un départ glorieux. On voit la trace des grands.

Κ : — Yep, après ça il a continué sur sa lancée, même s’il a l’air d’avoir mis un bon moment avant de réellement commencer à utiliser son anomalie ; à force de survivre à ses propres exécutions il a dû finir par prendre confiance. Enfin bon, on ne sait pas quel a été son processus de réflexion mais il est rapidement passé à quelques vols par effraction chez des particuliers, avant d’arriver aux coffres-forts.

Ε : — Mais les coffres justement ? C’est bien gentil les vies illimitées, mais ça ouvre pas les portes d’aciers de trente centimètres.

Κ : — C’est ça qui est fort, tant qu’il y a une porte assez grande pour le faire, si c’est par cette porte qu’il sortira alors peu importe la solidité du cadenas ou la complexité du code, il l’empruntera. Et voilà une carrière d’ouvreur de coffre qui démarre.

Δ : — Je relance de huit.

Ε : — Je suis.

Κ : — Après ça on passe aux casses. Un coffre vidé et deux Elvis laissés derrière. De la petite monnaie, vingt-deux blessés divers, trois morts, un Elvis. Jusqu’à finir sur un gros pactole, deux blessés et six Elvis. Je suis.

Β : — Je suis. Beaucoup de portes blindés ?

Κ : — Même pas. Mais ça montrait bien que même lui il avait pas trop l’air de savoir comment il fonctionnait. Pour ce coup il est rentré avec toute sa bande dans le bâtiment comme d’habitude : direction les coffres. Il se fait frire la cervelle une première fois pour passer une porte et arrive face au coffre. Donc de nouveau il met l’arme sur la tempe, tire, et ouvre la porte par laquelle il est rentré, pas de bol. Il se remet face au coffre, répète l’opération, et ressort encore une fois par la même porte. Là il commence un peu à paniquer et il se rapproche franchement, se re-remet face au coffre, re-arme sur la tempe, et re-retour à la case départ. Quatre cadavres, c’est parti pour le cinquième : il regarde le coffre droit dans ses charnières, se met bien l’arme pleine tempe et tire, et finalement le coffre s’ouvrira quelques secondes plus tard.

Ε : — Eh bien, enfin.

Κ : — Oui. Un de ses collègues en a eu marre de le voir pour la cinquième fois et lui a tiré une balle droit dans la cervelle dès qu’il a revu la porte bouger. Et ça a eu l’air de marcher vu que ça a déloqué la situation, une porte blindée ouverte et quatre cadavres de plus que prévus.

Β : — Ça a dû leur foutre un coup au moral.

Κ : — Possible, deux jours plus tard on les talonnait pour finir par les coincer dans un hangar. On avait prévu de devoir récupérer un ou deux Elvis supplémentaires dans le pire des cas et d’avoir quelques dommages collatéraux parmi ses collègues, rien de bien dramatique. Mais on s’est fait doubler.

Ε : — La lance ?

Κ : — La lance.

Β : — Vous vous êtes fait coiffer au poteau par quelqu’un d’autre ?

Κ : — Oui et non. On a rencontré un autre groupe, et ils avaient sûrement tout autant envie de récupérer Elvis que nous, mais la rencontre a été plus explosive que prévue pour tout le monde. Il semblerait qu’au-delà d’une certaine concentration d’armes à feu au mètre carré les réactions humaines deviennent gravement imprévisibles.

Δ : — Ha !

Κ : — N’est-ce pas ? Le fait est que ça a été le bordel, et le bordel ça fait peur. Et qu’est-ce qu’on fait quand c’est le bordel, qu’on a peur, un flingue et qu’on s’appelle Elvis ? Ben on se tire une balle. Le truc con, c’est que cette fois y a pas eu de doublure pour remplacer Elvis.

Ε : — Pas de portes assez proches ?

Κ : — Si, mais cette fois il n’était pas le seul anormal dans la salle. Attention, je ne répéterais pas : capacité de fixation des plans dans un espace tridimensionnel restreint.

Β : — Nan, mais tu le fais exprès là ?

Κ : — Le gars en face, il pouvait garder les portes fermées.

Ε : — Donc, Il y avait un gars qui pouvait fermer les portes, pour contrer un gars qui pouvait ouvrir des portes.

Κ : — Il ne fermait pas les portes : il les gardait fermées, nuance ! Ça a marché comme ça en tout cas. Elvis était censé pouvoir revenir bien vivant tant qu’il y avait une porte à ouvrir, même si elle était fermée, mais l’autre il pouvait fixer des choses entre elles, et il avait dû fixer la porte par laquelle Elvis était censé rentrer. Je ne sais pas exactement comme ça s’est goupillé précisément ; peut-être qu’en bloquant soudainement la porte par laquelle Elvis était censé rentrer on empêchait le déblocage de porte de s’appliquer donc il pouvait pas l’ouvrir ; peut-être que le type était juste plus puissant, ou alors depuis le début il suffisait de lui claquer la porte au nez pour l’exorciser. Je pense pas que le type en question l’avait prévu d’ailleurs.

Δ : — Et ainsi fini Elvis.

Β : — La porte claquée au nez. Je me couche, je ramasse les cartes après ça.

Ε : — Mais les autres ? C’était qui ce groupe, vous avez réussis à les avoir ?

Κ : — En deux mots : accréditation insuffisante. En tout cas, c’est ce qu’on a fini par nous dire au débriefing après qu’on ait réussi à capturer les restes de la fine équipe. Si j’étais parieur je pencherais bien vers des membres d’une cellule quelconque de la Main du Serpent, mais ce n’est pas mon travail de savoir ça.

Β : — Alors c’est la lance qui a gagné.

Κ : — Si ce n’est un léger détail : il était parmi les victimes. Une balle dans la nuque, il a eu tout le temps de se vider de son sang pendant la fusillade qui a suivie.

Ε : — La lance qui se casse suite à la disparition du bouclier, c’est une belle histoire.

Κ : — Mais ! La cerise sur le gâteau, c’est que ce n’est pas la fusillade qui l’a abattu : c’est une seule balle, tirée sur une autre cible. Qui a gentiment suivie son petit bonhomme de chemin de la sortie de son canon jusqu’à traverser la gorge de notre fier petite lance, juste après être passée d’une tempe à l’autre d’Elvis.

Ε : — Nan, c’est une blague…

Β : — … Ha ! Ha ! Ha ! Ha…

Κ : — Allez, faites vos jeux, moi je me couche !

Β : — J’attends plus que vos cartes pour ranger le paquet.

Δ : — Tapis.

Κ : — Maintenant ?

Δ : — Autant jouer la chance.

Ε : — Je suis !

Β : — Ah.

Δ : — Ha !

Ε : — Ah.

Κ : — La pause est terminée, on bouge.

Ε : — Reçu.

Δ : — Reçu.

Β : — Ça te fait combien finalement ?

Δ : — Un euro et quatre-vingt-seize centimes.

Β : — C’est pas si m-


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