>> Le Centre de la Saison 2 <<


Imaginés il y a des temps immémoriaux dans les tréfonds d'un forum oublié, et adaptés à la sauce Fondation par Aloices, les Chrono-Challenge sont des défis d'écriture chronométrés extrêmement courts, aux thèmes originaux, imaginés pour plonger les participants dans un état de pression et de stress propices aux productions les plus farfelues ! Comment participer à un Chrono-Challenge ? La participation est ouverte à tout membre inscrit sur le site, sans distinction d'ancienneté, de karma ou de nombre de travaux publiés. Elle se fait sur le serveur Discord de la Fondation, dans un chan dédié (dont le rôle nécessaire pour y participer doit être demandé). Comment se déroule un Chrono-Challenge ? La tenue d'un Chrono-Challenge sera annoncée à l'avance en commentaires de cette page, ainsi que sur le Discord, et chaque personne souhaitant participer devra se manifester avant l'heure de démarrage. A l'heure indiquée, la personne portant le grade de "Chrono Master" (Aloices en général) postera un message sur le chan indiquant le Thème, la Durée (pouvant aller de 5 minutes à 1 heure), ainsi que d'autres contraintes supplémentaires éventuelles.1 Les participants auront alors le temps imparti pour produire un texte, relié de près ou de loin à l'univers de la Fondation, en s'inspirant du thème (il n'est pas nécessaire que le thème figure mot pour mot dans le texte). /!\ Attention, les textes étant anonymes, essayez de ne pas aborder d'éléments ou d'utiliser de personnages ou de noms qui pourraient livrer des informations sur la personne à l'origine du texte /!\ Lorsque le temps imparti sera écoulé, les participants ne seront plus autorisés à écrire. Ils devront héberger leur texte en l'état sur TextUp et envoyer par Message Privé à la "Chrono Master" le lien fourni par le site. Toutes les participations seront ensuite publiées sur cette page, et le vote sera mis en place. Comment se déroule le vote ? L'intégralité des participations seront donc postées sur cette page, chacune recevant une lettre afin que le choix se base uniquement sur le texte et pas sur la personne à l'origine de celui-ci. Deux liens Strawpoll seront donnés, sur lesquelles les votes s'effectuent. Tout le monde peut voter, y compris les personnes ayant participé. Il vous est simplement demandé de faire preuve de fair-play en ne votant pas pour votre propre texte. Au bout de 72h, le texte ayant reçu le plus de votes sera désigné comme gagnant, et sera mis en avant avec le thème correspondant, et les autres participations seront présentées en-dessous. Bon Challenge ! |
Table des matières
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Chrono-Challenge n°10 (27/12/2017 et 06/01/2018)
Le thème était : "Face à la mort" (proposé par "Mr. Vie face à la mort", illustration du thème par Et les gagnants sont… En première place : En deuxième place : En troisième place : |
Eh bien, cette 10ème édition fut un succès ! Bravo à tous les participants, et un énorme MERCI d'être toujours aussi nombreux à participer, suivre et être enthousiastes ! Ça me fait plaisir, vous pouvez pas imaginer à quel point. Il y a eu un nombre assez moyen de votes en comparaison au nombre de textes, donc les résultats sont… surprenants (désolée), mais c'est déjà un bon nombre de votants total.
Dites-vous que grâce à la communauté que vous êtes, on a réussi à faire non seulement plus de Chrono-Challenge que sur le forum dont ils sont originaires, mais également que pour 3 d'entre eux on a réuni plus de participants qu'à l'époque !
Mais ce n'est pas tout : avec 17 participations, on a presque doublé le record de participations, qui était de 9.
J'espère que l'évolution des Chrono-Challenge s'est faite dans le bon sens, et qu'elle continuera à vous intéresser ! Je vous prépare quelques petites améliorations pour 2018, et une activité je l'espère plus importante. J'espère vous voir toutes et tous au rendez-vous !
Encore un énorme merci, du fond du cœur.
Ci-dessous, les participations des gagnants !
- G : Aloices (8 votes)
- A : Oreobanane (6 votes)
- F : Judas (5 votes)
- N : Hinault (5 votes)
- O : Skeledenn (5 votes)
Lorsque l'on est face à la mort
On se sent faible, on se sent fort
Qu'ils aient raison ou qu'ils aient tort
Certains disent que l'instant vaut de l'or
Lorsque l'on est face à la mort
Les souvenirs arrivent en renfort
C'est face à la mort que l'on se remémore
Tous ces moments chéris comme des trésors
Jouer aux soldats dans leur château-fort
Ou bien à chat dans le corridor
C'est presque un inutile réconfort
Parce que l'on est face à la mort
Un voile tombe, cache le décor
La pièce se finit sans effort
Je n'ai plus le temps
Face à la mort
Rien à babord, rien à tribord
Il ne reste plus personne à bord
Pourtant le bateau quitte le port
La mer est morte et moi plus encore
Soudain un sursaut opportun me sort
De ce pénible et sordide inconfort
Je suis encore attaché à la vie
Je dis à la mort : "Pas aujourd'hui."
Les souvenirs ont allumé en moi une flamme
Qui revigore et réchauffe mon âme
Je ne peux pas mourir maintenant
Pas avant d'avoir vu mon enfant !
Pourtant à nouveau je sens la mort arriver
Un assaut bien placé, un organe touché
Sur mon bateau vide je me sens dériver
Ma lutte est vaine, me laisse un goût d'inachevé.
Parce que je suis face à la mort
Je me dis que j'ai bien dû avoir tort
Mon avenir aurait-il été différent
Si j'avais pu faire mes choix autrement ?
Si j'avais décidé de ne pas me lever ?
Si, cette mission, je l'avais refusée ?
Me serais-je tout de même retrouvée
Face à la mort ?
Une légende dit que face à la mort
Il est toujours possible de jouer son sort
En défiant la fauche elle-même
Ou bien parfois Dieu lui-même
Mais voilà je ne suis qu'humaine
Une seule vie, remplie de haine
Pas d'empathie ou d'amour pour mon prochain
Dieu en pleurerait, c'est certain
C'est dans la mort que l'on se repentit
Les souvenirs aidant un peu aussi
Ma vie n'a pas toujours été bienveillante
Je ne revois pas que des têtes souriantes
Je regrette, c'est vrai, mes actions
Peut-être faisais-je ça par passion
Peut-être que tout ça je l'ai mérité
Mais à personne je ne l'aurais souhaité
La sensation de sentir la vie vous quitter
De perdre tout ce à quoi vous tenez
Qui seulement pourrait supporter
Face à la mort, de se trouver ?
Les grands discours n'ont jamais été mon fort
Et pourtant c'est bien face à la mort
Que je me mets à monologuer
Sur ma situation désespérée
J'aurais aimé entrer dans la postérité
Mais tout ce dont les gens vont se rappeler
C'est que je suis "Chloé
La pauvre agente morte cet été"
Un dernier coup et je suis partie
Ça y est, je renonce à la vie
C'est tout de même con, d'être face à la mort
Parce que des flamants roses vous picorent.
On ne choisit ni la peine de mort et ni comment on meurt
Tout ça pour une pauvre gamine que j'ai assassinée
Maintenant, j'ai un uniforme, orange comme on en voit en prison
Dans cet endroit; dont je le sais, je ne reviendrai pas
Cette salle est sombre, inquiétante, je ne l'aime pas
Oh non pas du tout
Ils m'ont attaché, presse hydraulique sur mon fémur pourtant bon
Mes cris, mes larmes,
Et soudain un trou au plafond
Face à la mort
SCP-106
Yeux dans les siens
Je le sais, je vais mourir
Je ferme les yeux
Et j'attends qu'il m'emmène
Matière corrosive et dimension de poche
J'attends qu'il m'emmène
Bâtiment en béton d'où jamais rien ne sort
Endroit où ça ne sert à rien d'être Musclor
J'avais eu un espoir d'être le roi de cette taule
J'ai vu trop de choses horribles rien qu'en passant ce hall
Dans la vie, y a le rationnel, et ce que la science explique
Les choses qui sont possibles, et ce qu'on ne peut pas expliquer
Y a la science, les maths, et il y a ce truc
Un vieil homme gris, vraiment pourri, au sourire sadique
Tu savais pas, toi, que des choses pareilles existaient ?
Un vieil homme qui, comme un fantôme, traverse les murs ?
tu savais pas, ça, que son plat préféré, c'est les humains
Et que le gars qu'il va manger, c'est moi ?
Face à la mort
SCP-106
Yeux dans les siens
Je le sais, je vais mourir
Je ferme les yeux
Et j'attends qu'il m'emmène
Matière corrosive et dimension de poche
J'attends qu'il m'emmène
Face à la mort
Inutiles que tu résistes
Face à la mort
recall protocol
De tout ton être
Cité à disparaître
C'est l'histoire d'un Classe-D, qui teste des "SCP"
Des entités qui doivent absolument être confinées
Estropiés, mutilés, et jamais épargnés
Je lève mon verre à ceux qui en sont, et qui espèrent sortir
Cet espoir, je l'avais, comme eux l'ont encore
On pensait sortir de prison sans trop de bleus au corps
"Trop peu de vivants, m'a dit un maton
Matricule D-6-0-0-2, action"
Face à la mort
SCP-106
Yeux dans les siens
Je le sais, je vais mourir
Je ferme les yeux
Et j'attends qu'il m'emmène
Matière corrosive et dimension de poche
J'attends qu'il m'emmène
On ne choisit ni la peine de mort et ni comment on meurt
tout ça pour une pauvre gamine que j'ai assassinée
Maintenant, j'ai un uniforme, orange comme on en voit en prison
Dans cet endroit; dont je le sais, je ne reviendrai pas
Cette salle est sombre, inquiétante, je ne l'aime pas
Oh non pas du tout
Ils m'ont attaché, presse hydarulique sur mon fémur pourtant bon
Face à la mort, on est tous pareils
D-6002, trop jeune pour mourir ?
C’était un Euclide, guère si dangereux
C’n’était juste qu’un djinn, qui ne payait pas d’mine
Il portait juste un Jean, se curait les narines
Il avait l’air miteux, tout baveux et grincheux.
Adam était agent, tout frais, fier comme un paon
Adam était tranquille, il se sentait utile
Il se faisait pas d’bile, et tout roulait dans l’huile
Ça n’dura pas longtemps, et c’était bien gênant…
Le djinn exauça l’vœu d’un gros reptile haineux
Les gardes prièrent Dieu, se prirent un coup de queue
L’énorme alligator était peut-être trop fort.
Adam, qui passait là, l’eut bien dans le baba.
Quand il fit face à ça, se retira fissa.
C’est dans ce corridor, qu’il fit face à la mort.
Une vie est longue,
Une vie est courte,
La mort l’est autant,
Que celui qui la vit la pressent.
Torturer quelqu’un nécessite de se torturer soi-même,
On ne devient plus le même lorsque sa vie n’est plus sienne,
C’est pourquoi il la quitta,
Ne pouvant les ignorer, ignorer leur douleur, il ne s’occupa plus des Singularités, car il pensait qu’elles existaient.
Mais un membre de sa famille resta,
Et c’est ainsi qu’il perdit un frère,
Qui était resté pour combattre ce qui n’existait pas,
Pour créer une nouvelle ère sans religions mais avec la guerre.
Il changea de lieu, il changea de piste,
Car il espérait mieux, du côté des Humanistes.
Une société où l’Homme est souverain,
Mais qui utilise toujours,
Pour parvenir à ses dessins,
Des anormaux n’ayant jamais vu la lumière du jour.
Mais un membre de sa famille ne voulait partir et il avait peur qu’il meure,
Un coup de poignard, du sang, et les rires se firent entendre, de la bouche de son agresseur
La Guerre Froide était finie et SAPHIR lança les hostilités.
Alors qu’il tenait dans sa main, celle de son père qui agonisait.
Plus de guerres, plus de morts, il décida d’intégrer la Main du Serpent,
Espérant ainsi, une paix entre les anormaux et les autres gens.
Mais encore et toujours,
La guerre survint,
Tant de haine contenue,
Envers ceux qu’ils appelaient haineusement “Humain”.
Ils lancèrent un assaut auquel il ne prit pas part,
Et c’est ainsi qu’il perdit sa sœur,
Et que continua son cauchemar.
Une structure sûre, une structure en haut,
De laquelle se dressait fièrement,
Le logo de la CMO.
Le gouvernement, on ne pouvait faire plus stable,
Il espérait que maintenant, on pouvait se battre à l’amiable.
Mais certains n’ont pas peur,
Car le gouvernement détenait des SCP,
Et c’est ainsi que la brèche révéla,
Des membres de l’Église du Dieu Brisé.
Le bataillon guidé par sa femme,
Décida de se battre pour protéger l’engrenage sans âme.
Mais le destin en avait décidé autrement,
Et c’est ainsi que mourut,
La mère de son enfant.
Devenu fou par tant de meurtres,
Il se tourna vers Dieu qui ne le trahirait jamais,
Rejoignant l’Ordre de la Lumière
Il espérait vivre mieux et ainsi, trouver la paix.
Mais encore et toujours, la paix ne durait jamais,
Une infiltration de SAPHIR, mission réussie, des pleurs, des cris,
Et c’est ma fille qui mourut suite à un assaut réussi des RUBIS.
Personne ne peut m’aider, personne ne fait attention à moi sur le champ de bataille,
Je m’habillerais donc en noir et surveillerais les différents camps qui se chamaillent.
Mais je ne suis Personne alors que je veux tous les aider,
Je ne puis plus les observer en train d’agoniser,
Tandis que je me tiens à l'écart dans les ruines,
Broyant du noir et cherchant des yeux la FIM.
Ma FIM, celle que je dirige maintenant,
Connu sous le nom des Joailliers,
Je suis né pour me venger.
Je les connais mieux que Personne,
Je les ai tous observés,
SAPHIR est mon ennemi, je me le suis juré.
Ma FIM est performante, j’ai réussi ma mission,
J’ai tué l'assassin de mon frère, lors d’un raid d'exécution.
La Fondation n’est pas d’accord,
Je n’avais pas à prendre de responsabilités,
Des amnésiques dans mon verre,
Pour me faire tout oublier.
Qui suis-je ? Où est ma famille ? En ai-je une ?
Et qui est cette femme devant moi, cette jolie brune ?
Je cherche son identité, son visage m’est familier,
Et elle me dit, les larmes à l’œil,
Que je ne suis plus seul désormais,
Je lui demande encore de me dire qui elle est.
Elle me dit son nom, elle pleure en me regardant,
Elle dit que je suis mort et que c’est ma maman.
Je me rappelle de l’oubli, je lui demande pourquoi,
Alors que je pris des amnésiques, cela me tua.
Elle me répondit alors que ce ne sont pas les amnésiques qui m’ont fait succomber,
Mais un texte que je lu, avant de tout oublier,
Une phrase spéciale était notée :
AGENT MÉMÉTIQUE TUEUR ACTIVÉ
Un dernier jour sur Terre
La nuit est calme dans le Grand désert d'Asphodèle. Seul le blizzard qui souffle tient compagnie au Voyageur solitaire juché sur son Chthonobate. Les longilignes jambes chitineuses de la parodie de monture soulèvent à chaque foulée de grandes bouffées de cendres sèches qui s'envolent vers les cieux d'illuminés.
Là-haut, une lune minuscule peinait à rivaliser avec la multitude d'étoiles. Au firmament, une Voie Lactée éclatante zèbre le ciel de part en part illuminant le firmament d'un éclat que lampadaires et devantures à néons ne pouvaient plus masquer comme du Temps des Hommes.
Face à ce carnaval céleste, l'erg gris et nu qu'est la Terre paraitrait bien fade aux yeux d'un visiteur de notre monde. Pas une plante pour égayer le paysage, pas un arbre pour s'abriter, pas une rivière pour se désaltérer. Là où forêts luxuriantes et champs radieux prospéraient, il n'est plus que pierre dure et cendres volcaniques. En effet, la silhouette menaçante d'acariâtres géants reste visible à l'horizon, tel le rappel d'une promesse de quelque entité démoniaque ayant juré de faire disparaitre toute vie sur cette minuscule boule de roche perdue au milieu de l'espace.
Pourtant, en regardant à l'horizon, le Voyageur aperçut de drôles de formes efflanquées courir au loin. Tels des sardines des terres, les Gorgopodes parcourent à toute jambe l'erg stérile dans de gargantuesques nations grouillantes, cherchant inlassablement les rares lichens poussant dans le lapiaz glacé. Certains ne tiendront pas jusqu'au jour mais la majorité survivra. C'est ainsi qu'il était et c'est ainsi qu'il sera, jusqu'à ce que le froid gagne le corps de tous Ceux qui respirent.
Le Voyageur n'a cure de ces basses considérations biologiques, cela fait trop longtemps qu'il parcourt ces terres pour s'en soucier. Empires, patries et nations sont nés, ont vécu et sont morts sans que son regard d'acier ne faillisse. Créé par la barbarie des hommes, il avait vu le feu nucléaire décimer bourreaux et victimes, coupables et innocents. Ils les avaient vu se relever, puis recroître avant de retourner à la barbarie infâme qu'aucune bête ne leur envie. C'est cette finale bestialité qui mit fin au règne des Hommes. Maintenant, peut être en était-il le dernier ambassadeur ou peut-être y avait-il quelque part dans une grotte profonde quelque infâme créature rampante pouvant également revendiquer ce titre ? Cela n'avait plus aucune importance il le savait.
Le Voyageur s'arrêta au somment d'une falaise. Face à lui, plus encore de cendres et de rochers à perte de vue. C'est là qu'il choisit d'allumer un feu pour attendre le lever du soleil. Il retira sa capuche, laissant apparaitre sa longue chevelure aussi sale que blafarde, ainsi que les innombrables stries témoignant de la barbarie de ses semblables
Soudain, il entendit un bruit que jamais plus il ne pensait entendre.
- Bonsoir François.
Il se retourna et vit une apparition d'un autre temps. La silhouette était noire, gigantesque, une faux à la main et un sourire bienveillant sur sa bouche sans lèvres. Le Voyageur reconnut immédiatement le fantôme du Temps des Hommes et l'accueillit comme l'ami qu'il attendait depuis tous ces siècles. Touché par cette marque d'attention, l'Esprit de Jais leva son outil sacrificiel et en abattit l'acier éclatant sur le corps du voyageur.
Le soleil se leva sur le Désert d'Asphodèle. Disque rougeoyant, il s'élève paresseusement dans le ciel teint aux milles couleurs de l'aurore. Peu à peu, tout l'erg prend les fragrances lumineuses du petit matin. Et sous le ciel de cette nouvelle ère, le dernier fils d'Adam expire, enfin libéré de ce fardeau qu'il portait depuis tant de siècles.
Ainsi s'acheva le Temps des Hommes.
Et ci-dessous, les autres participations !
- K : Tara Lucy (4 votes)
- L : Skoda (4 votes)
- E : Yanith (3 votes)
- H : Lekter (3 votes)
- M : Goupil (3 votes)
- I : Jason (2 votes)
- B : Zaap (1 vote)
- C : Lyrkasi (1 vote)
- J : Prima (1 vote)
- Q : justarandompseudo (1 vote)
- D : Naomy (0 vote)
- P : Lyrvis (0 vote)
- Yersinia (hors-temps)
Face à la mort.
Faste est la salle, virevoltant est le bal.
Assis sur un banc, mon regard s’égare.
Charmante danseuse, toi, femme idéale,
Enchanteresse beauté, apparition rare,
Ange venu du ciel, ou démon spectral,
Lunatique déesse, cachée sous ton fard,
Amère désillusion, révèle ton visage pâle.
Mort déguisée, prête à frapper de ton dard,
Ôtant ma vie, flétrie comme un vieux pétale.
Rien ne te confine, il est déjà trop tard.
Ténèbres orangées, le destin m’est fatal.
Face à la mort, âmes condamnées au départ.
Dans une scène enterrée une Comédie s’anime :
Science entre seule dans la salle,
Et la ruine de son âme, elle y installe.
Par la Force, on y enferme le Crime,
Qui d’un nom bref fut affublé.
Nul ne connait le nom du dernier invité,
La Justice, le Délice ou la Malice
La Vie, la Vanité ou l’Avarice
Voilà un geste pour que le Feu sorte,
Le Hasard a lancé les dés d’un geste décidé
Ah, legs horrible qu’il leur porte,
Mais cette dernière est déjà fermée.
La lueur projette une ombre qui s’étend,
Et qui étend ses membres blancs,
Ironiquement, un cierge est déjà allumé.
Elle est outillée pour travailler aux Champs.
En avance sur l’horaire, il n’y a plus de Temps.
Les chœurs chantent au rythme de la Terreur,
Car en quelques secondes c’est déjà l’Heure.
Le Néant, de ses yeux creux émane,
En guise de final, elle souffle la flamme de l’âme.
Il faisait si beau ce matin,
J’étais arrivé souriant et ravi,
Qui aurait cru qu’après midi,
Les flammes brûleraient mes mains.
C’était un jour comme j’en ai rêvé des tas,
Quelques heures de joie, de chaleur,
Maintenant autour, le monde se meurt,
Je ne veux pas tout laisser là.
Ma vie ce n’est que ça,
Des années à trier ce à quoi je tenais,
Des années à trier ce qu’on me confiait,
Je ne suis que ça.
Les couloirs se sont vidés,
Il ne reste donc que moi,
Des coupures plein les doigts,
Du sang sur que je veux sauver.
Mais dans un souffle tout s’embrase,
Les documents volent et se consument,
Mon corps s’emplit d’amertume,
Et donc sur le sol je m’écrase.
Mes années emportées dans les cendres,
Mon cœur se serre et se tord,
En poussière sont réduits mes efforts,
Il ne me reste qu’à attendre.
Mes pensées prennent feu,
Plus rien ne subsiste,
Pauvre fou bien trop triste,
Qui meurt dans ce qui le rend heureux.
Dans une flamme plus grande que celle qui l’animait,
Dans les restes de ce que j’avais construits,
Ici donc reposera ce qui était ma vie,
Sauf si le feu dans mes cheveux bientôt mourait.
C’est tout de même ahurissant,
Aussi banale qu’eut été ma vie,
Qui aurait cru que je mourrais ici,
Lors d’une brèche de Confinement.
Il faisait si beau avant midi,
Mais je reste heureux à présent,
Des feuilles froissées dans mes vêtements,
Ma vie s’éteint telle une bougie.
Le soleil transperçant
Les nuages oppressants
Teinte la terre de sang
Aujourd'hui je m'exprime en vers (et contre tout)
Puisse le lecteur ne pas s'en trouver jaloux.
Tous ne seront pas de parfaits alexandrins
Que le critique ne s'use pas l’œil en vain.
Il peut arriver bien des choses à un homme :
Une erreur, un accident ou un divorce,
Mais ce qui m'arrive est au-dessus de mes forces.
Car ce sommeil dépasse de loin un simple somme.
Il m'est bien impossible de m'y résoudre,
Je laisserai derrière moi tant d'êtres chers.
Mais il est maintenant bien trop tard pour m'absoudre
Ce que j'ai fait, je le paierai de ma chair.
Cet homme ne méritait pas la grâce de vivre
Un cœur aussi ignoble que celui d'une vouivre
Et un esprit aux volutes bien plus retorses encore
Un tel être ne méritait rien d'autre que la mort.
A présent je sais que viendra bientôt mon tour
En la justice de ce monde j'ai perdu tout espoir
Peut-être errerai-je bientôt dans le noir,
Tâtonnant dans un enfer brûlant comme un four.
Non ! Je ne puis accepter une fin si ignoble
Ordonnée par un polisson, enfant de Néron
Qui croit pouvoir se targuer d'une âme noble
En offrant mon corps à cette prétendue "Fondation" !
Je ne peux laisser un esprit comme le mien
Tomber aux mains de cette foule de philistins.
Le monde privé de moi, je me prive du monde
Aspiré par les ténèbres telle l'eau par la bonde.
Mais que puis-je donc y faire ; bien trop de barrières.
Un sol, des murs, un plafond : tous faits de béton.
Il est impossible de capter le moindre son
Pas d'espoir de voir filtrer la moindre lumière.
De ma plume usée coulent d'abondants flots d'encre
Mais ce soulagement ne dure que pour un instant
Car bientôt, délivré de cet immonde chancre
De mon corps fatigué ne coulera plus que du sang…
L'angoisse de la page blanche
Je recommence pour la cinquième fois ce couplet.
J’espère encore une fois avoir le temps de le recommencer.
J’ai encore ce doute qui m’effraie, me fait frémir ;
J’entends cette idée qui s’ajoute, me fait écrire.
Ce qui est enfermé peut nuire.
Ce qui est gardé peut s’enfuir.
Ce qui est observé peut détruire.
Que dois-je écrire ?
Quelques mots d’encres grattés sur un papier blanc,
Ou quelques caractères brillants sur un écran clignotant ;
Barrières épaisses de rien de plus que des paroles de prudence,
Qu’un murmure, qu’une prière qu’on espère dites en toute confiance.
Oyez Docteurs ! Voilà vos horizons et vos limites !
Oyez Spécialistes ! Voilà vos plans et vos croquis !
Oyez Agents ! Voilà vos ordres et vos commandants !
Oyez futurs Disposés ! Voilà ce à quoi vous servirez !
Tendez l’oreille Observateurs, voilà les mots qui vous sont réservés,
Écoutez les mots murmurés à votre attention, ceux qui effraieraient les brebis aveuglées.
Écoutez tous, voilà votre seul rempart, votre Bible dans ces corridors ;
Voilà vos versets, votre seule barrière face à la mort.
Entendez donc le chant des Procédures de Confinement.
La terreur glacée d'un infortuné prêt à trépasser à cause de la limace
On pourrait évoquer les multiples pensées qui passent par mon esprit pour le moins empressé.
Des classes-D me dépassent, ceux derrière moi trépassent et les dés sont jetés pour ceux qui sont passés par les mâchoires d'acier de cette limace sagace sachant lire et compter, mais dotée d'une taille qu'il faudrait comparer à celles des ursidés, velus et carnassiers, tout comme cet appendice que l'on jurerait salace, sortant du dos de cette… immense calamité, tant il s'agite et mord les pauvres condamnés, les avalant avec un son ma foi très… dégueulasse.
Mais je m'égare et passe sur tous les autres traits, car ils ralentiraient, pour sûr, la mise en place, d'une narration soutenue créant avec succès, la réplique très exacte du sentiment abstrait, qui prend avec violence, celui qui ferait face, comme moi, avec regret, à cet être crasseux à qui il manque la classe d'un cheval ou d'un cerf, ou d'un autre équidé. Mais mes jambes me lâchent, et me voilà lassé de cette horrible chasse, espérant seulement, un trépas me causant une douleur modérée.
Et la chose me ramasse, et un regain de force et de vitalité, s'empare de toute mon âme jusqu'aux extrémités. Je lance mes bras avec une certaine audace en quête d'une accroche ou d'une aspérité. Si la crainte me terrasse, elle n'entame jamais mon désir et mon vœu d'ajouter à ma vie une seule seconde, une courte minute, voir une heure si le destin décide de s'en mêler.
Mes doigts viennent heurter une vitre en plexiglas, et je me raccroche à sa toute divine poignée. L'être tire, je me tends, et le force à lâcher. Je tombe avec fracas et bondis sur mes pieds. Le tentacule mauvais, d'une couleur jaunasse, s'élance aussitôt pour me faire tomber. Il frappe mon côté droit, je me sens basculer, mais il n'est pas assez fort pour que j'abandonnasse cette course effrénée que je compte gagner. Une porte apparaît, je la franchis d'un bond, m'étale de tout mon long tandis que la limace annonce d'une longue voix grasse "tu ne m'échapperas pas, déchet d'humain borné !".
Ses coups résonnent avec fracas, sonorité. Mais il n'est point de place dans cette poursuite glacée, pour l'étude du contact entre les murs d'Aleph et les muscles d'acier de la créature sombre d'agressivité. Je m'éloigne donc, à pas déterminés, quoique hâtés par l'idée d'une mort très crasse qui devrait advenir si dans les parages, je venais à glander. J'atteins bientôt une porte, cette fois-ci blindée, que j'ouvre avec mon pass, celui-ci bien taché par le toucher glacé de l'être sans nul grâce. Des visages accueillants, quoiqu'un peu effrayés, me tendent leurs bras, afin de me jeter sans ménagement aucun dans l'abri protégé, tandis que dans les salles, du site délabré, la longue alarme stridente…
…continue de résonner.
Je suis coincé là, seul, tous les sens à l'affût,
Adossé au mur, l'arme braquée en avant,
Seul, je m'imagine une fin sans bain de sang.
Il va être temps pour moi de faire mon salut.
Il est bien trop tôt, c'est un fait dont je suis sûr,
Mais pourtant quelqu'un semble avoir réglé ainsi,
Le pendule du crépuscule de ma vie,
Oubliant injustement mon droit au futur.
J'ai le droit de convenir de si je dois fuir,
Vaine tentative d'échapper à mon destin,
Ou je peux attendre la venue du Malin.
Simplement m'allonger sur le dos et périr.
Un dieu a déjà scellé mon funeste sort,
Mais me laisse prononcer mon exécution.
Lâchement, à la dérive sur l’Achéron,
Ou fièrement, en me dressant, face à la mort.
Une Organisation.
"La Fondation".
Nous Sécurisons,
Confinons,
Protégeons.
Entités Anormales,
Dans ce monde presque banal.
Garder le silence,
Pour faire avancer notre science,
En étant des ombres,
Qui vous évitent les jours sombres.
Des chercheurs,
Des Professeurs,
Dans un risque mortel,
Et une peur perpétuelle.
Peur de l’inconnu,
Peur du monde,
Peur de la solitude,
Peur de la mort.
Face aux abominations,
Face à l’aurore,
Face à l’information,
Face à la Mort.
Des héros rebelles,
Tués par la désinformation,
Étranglés par l’anormalité,
Touchés par l’inflammation,
D’un monde en recherche de banalité.
Des agents,
De bonne volonté.
Des parents,
Prêts à se sacrifier.
Susciter,
Comprendre,
Partager,
Ensemble.
Peur,
Désolation,
Pleur,
En Union.
Dans la Fondation,
Nous somme une Famille,
Et nous faisons,
Tous Ensemble,
Face à la Mort.
Keep Calm and Die Peacefully
Deux agents, par terre, passablement ennuyés
L'un la jambe jusqu'au genou disparue
L'autre le bas du dos en trois endroits brisés
leurs heureuses vies bientôt à jamais perdues
Mais cela n'a jamais empêché deux anglais
De faire honneur à leur flegme légendaire
L'un chante une chanson ouïe lors d'un ballet
L'autre récite un fort joli poème en vers
Les sons aux alentours sont beaucoup moins charmants
Des cris monstrueux, des pleurs et des hurlements
Brèche au site Yod, terrible, tragique destin
Mais devant la mort ils ne lâcheront rien
Face à la Mort,
Nous sommes tous égaux.
C'était un Major,
Anciennement un bourreau,
Il invoqua cette dernière
A la Fondation pour semer la miséricorde.
Ce classe-D aimant les isoptères,
Créant la discorde
Quand sa bouche s'ouvrait.
Il devait tester un Apollyôn,
Son regard s'attristait
Devant l'exsanguination
D'un autre Classe-D
Sa très grande amie.
Le Major poignardé,
L'amie sans vie
Gisait devant lui.
Il implorait la Mort,
Le responsable, c'est celui
Qui pleurait son trésor
Il avait besoin de se venger
Des chercheurs et des docteurs complètement fous.
Il cherchait le moyen de se révolter
D'un assassinat rempli de dégoût.
La Mort sortit du ciel
Et alla rencontrer cet homme.
Ses longues ailes
Effleurèrent ce sous-homme
Avant de décider
Des sentences
A appliquer
Contre ces docteurs inefficaces.
La Mort jugea que le responsable
N'était pas la Fondation
Mais cet insupportable,
Cet énorme étron.
Sa vie lui fut ôtée
D'un coup de faux.
Ce n'est pas parce que vous êtes gâté
Que vous le serez pour l'éternité.
La Mort va vous juger
Et ce, sans vous étudier.
Chrono-Challenge n°9 (10/12/2017)
Le thème était : "À la fin, il n'en restera qu'un." et la durée 20 minutes.
Les votes sont terminés !
C'est le Texte B que la majorité des votants a désigné comme un de leurs deux textes préférés (avec 10 votes), le gagnant est donc Reyas ! Les autres textes peuvent être retrouvés juste en-dessous, classés par ordre de popularité.
Petit bonus pour le bonheur de vos yeux, une illustration du thème, par Floriak.
À la fin, il n'en restera qu'un.
Le vent souffle dans ses cheveux, tandis qu'il avance fièrement entre les hautes herbes. Droit vers son destin. Il n'a pas peur. Car il sait que chacun de ses pas le rapproche peu à peu, lentement mais assurément, de ce qu'il veut savoir. Et ce qu'il veut savoir, tous ses pairs le veulent aussi.
À présent, il n'est concentré que sur sa destination. Il ignore le cri des rivières, le chant des forêts, et la personne à sa gauche, qui cherche à rejoindre le même endroit que lui, pour savoir la même chose que lui.
Il se rapproche de la clairière, chaque pas égal au précédent, ses quatre pattes parfaitement accordées. Le calme dans l'esprit du superviseur est absolu, rejetant le bruit de la terre sous ses pieds et de l'herbe contre ses babines.
Et là, son voisin a parlé.
Il est finalement temps, Cinq.
Pour la première fois, je suis entièrement d'accord avec toi, Sept.
Le regard de nouveau tourné vers la clairière, O5-5 repris sa route. Plus jamais il n'y aurait de conflits, désormais.
Puis vint le moment. Sous le regard curieux de la Lune, les treize êtres encerclent une vieille souche de chêne. Ils allaient enfin savoir. Enfin être libérés. Enfin régner. Sur le royaume des morts pour certain.
Mais ça n'a plus aucune importance.
Les fissures de l'univers sont déjà sensibles, et la fin arriverait vite.
Mais j'en viens à me demander : Vous, le lecteur, est-ce que vous savez ce qui va arriver ? On ne vous l'a jamais dit.
Voici donc la vérité.
Vous pensiez sans doute que l'anormal, vu son nom, ne représentait qu'une faible portion de la réalité. C'est faux. Parmi les treize portions de l'univers en train de se découper, douze sont anormales. Ces douze portions anormales ont été écartées au mieux de l'humanité par la Fondation pour assurer sa survie. Mais cela eut un effet inattendu.
Accentuer la différence entre les parties anormales et non-anormales de l'univers a lentement créé des crevasses, des sortes de trous cherchant par tous les moyens à s'agrandir.
Et c'est pour cela qu'ils sont réunis aujourd'hui. Pour savoir lequel d'entre eux dirigera chaque portion de l'univers. Et ils savent que seule la portion normale sera suffisamment logique pour survivre. Sachant qu'ils ne seraient pas d'accord sur le sujet, ils m'ont demandé de décider qui gardera la portion bénie.
Et je dois vous laisser, car ils m'attendent.
- Dieu
Les autres participations sont juste ici !
- G : Hinault (7 votes)
- C : justarandompseudo (4 votes)
- D : Tara Lucy (4 votes)
- H : Gaben (2 votes)
- I : Jason Fox (2 votes)
- E : Prima (2 votes)
- F : Skoda (2 votes)
- A : Naomy (1 vote)
Une émission de téléréalité. Une putain d’émission de téléréalité. J'y crois pas. Me convoquer pour ça ?
L'agent Jean était en finale. En finale pour être pris par la Fondation. En finale contre un putain de saumon.
-Bienvenue dans l'agent de l’année ! Mesdames et Messieurs, vous en avez marre des agents ennuyeux qui ne vendent aucun rêve ? Vous en avez marre des trucs trop sérieux ? Et bien bienvenue dans « le rythme dans le Keter ! »
Il se foutait de moi. Ça ne pouvait pas être vrai. Après toutes mes galères. Après tous ces défis qui ont failli me coûter la vie, je dois miser la mienne sur un plateau télé contre un putain de saumon. Car oui, c’était son nom.
-Mesdames et Messieurs, pour cette finale, notre agent préféré le putain de saumon, affrontera notre agent stagiaire, l'agent Jean ! Pour cette finale, ils s'affronteront sur le thème que VOUS avez choisi. Et ce sera donc « percussions sur fond de Despacito »… nan je rigole ce sera « Pwet Pwet la mouette. » QUI AURA LE RYTHME DANS LE KETER ?!
Car oui. L'agent Jean n’était pas en tenue de combat ou en son cher treillis… mais en bunny. Le putain de saumon aussi d'ailleurs. Et il ne souriait pas. Qui a pu être aussi sadique ? Enfin qu’importe, c'est le tour du putain de saumon… je pensais pas dire ça un jour mais il bulle bien le con.
-BLBLBLBLBLBLBBLBLBLBL BLBLBLBLBLBLBLBBL BL BLLBLBLBBLBLBLB MY LOVE !!!!!!
Il est fort… très fort… mais c’est moi qui vais gagner… ma famille compte sur moi. Et mes amis me regardent à la télé… en bunny. Vie de merde.
-CE PUTAIN DE SAUMON A TOUT BULLÉ COMME D’HABITUDE ! QU'EN SERA-T-IL DE NOTRE CONCURRENT ?
On m'apporta alors un micro pendant que le saumon me regardait d'un air fier. Bordel, il se fout de ma gueule en plus le con ? Il mérite bien son nom. Bon, la prod me presse pour que je chante… vie de merde.
-Pwwwwwwweeeeet Pweeeeeet la mouette ! Tu chie sur ma boîte aux lettttreuh. Pweeeet pwettt la mouette ! Tu bouffes du plastique et t'es bête ! Pwet pwet la moueteuh. Mais tu restes ma seule et unique amourette. Car je t'aime ma mouette.
- … Wow. Je pense que nous avons un vainqueur. Dr Hinault ou plutôt Putain de saumon. Veuillez vous approcher je vous prie.
Le saumon se leva alors un brandissant un marteau et me le lança en pleine face en criant : « Bouffe pas mes lézards saloperie de criquet. »
…
…
Puis l'agent Jean se réveilla. Et il se souvint de tout. Il se souvint qu'il était un Classe-D. Il se souvint qu'il avait mené un test sur un objet anormal. Qui te fait revivre les discussions de la journée… en rêve… saloperies de newbie. Pourquoi ils inventent des objets anormaux ? Puis le Classe-D sourit. Oui. Ce n’était qu'un rêve. Puis D-1202 regarda la bestiole qu'il devait pousser : un putain de saumon qui sourit. Puis il regarda en face de lui et dit en souriant :
- Oui, c'est du self-insert. Et je vous emmerde.
- Allez, finis ton assiette, enfin, il en restera plus à la fin.
Des petits pois, je déteste les petits pois, un goût dégueulasse, une apparence affreuse, beurk beurk.
Mais bon, faut bien que je me force, je les compte, ça m'aide à tenir, il en reste exactement 21.
Je bois de l'eau aussi, beaucoup d'eau.
Je fais des grimaces mais maman s'en fout.
13
Maman me dis d'en prendre plusieurs à la fois mais elle est zinzin, ça me ferait gerber.
7
C'est bon il en reste plus beaucoup.
5
Y'a des petites vagues sur l'eau dans mon verre, je les regarde au lieu de regarder les petits pois.
4
Je sens des tremblements.
3
Les tremblements me font peur, on dirait un tremblement de terre, maman a l'air inquiète et elle regarde papa.
2
Un gros bruit est venu de derrière la maison, il fait super peur genre on dirait Godzilla qui crie.
Allez, plus qu'un.
Y'a eu encore un bruit comme quand le tonnerre tombe mais c'était dans la maison, et pis maman elle m'a pris et elle a couru. Et j'ai vu derrière, c'était un gros monstre genre un crocrodile mais immense, j'ai pensé que c'était cool mais il a…il a bouffé papa…tout cru.
"Échec de confinement de SCP-682, pertes civiles à déplorer, demande d'amnésiques."
Le docteur Smeth lisait tranquillement son journal tandis que l’agent Conrad fumait tout aussi tranquillement sa cigarette à la fenêtre, méprisant ainsi la consigne de sécurité qui stipulait qu’il ne fallait pas fumer dans les locaux. Ça donne le cancer, ça pue et ce n’est pas vous qui devez rappliquer à chaque fois que la putain d’alarme incendie se déclenche pour RIEN (La dernière phrase fut rajoutée par l’agent Fire de la FIM « Allumez le feu ! », responsable de l’extinction des incendies dans les locaux du Site-Aleph.) !
Soudain, l’agent Vade surgit par ladite fenêtre (La porte était momentanément bloquée parce qu’un guignol avait trouvé amusant de mettre un chewing-gum dans la serrure, au grand dam de l’agent Gumgum de la FIM « On a tous quelque chose en nous d’Hollywood chewing-gum ».) et se rua vers la machine à café de la si bien nommée Cafétéria du Site-Aleph. Il s’exclama alors :
« Nous avons un problème ! Afin de réduire la consommation de cafés, les distributeurs ne peuvent délivrer à présent qu’un nombre limité de cafés (Demande faite par monsieur Tea de la FIM « Qu’est-ce qu’elle a ma tasse ? ».). Cette machine est la dernière qui fonctionne ! »
Le docteur Smeth laissa tomber son journal sur le sol et se leva, hébété. Il lui semblait être comme dans un mauvais rêve alors que l’agent Conrad se tournait vers l’agent Vade, la cigarette à la bouche. Il la prit et l’écrasa sur l’appui de fenêtre (Au grand dam de l’agent Nettoitout de la FIM « Je te nettoierai ».).
« Et il en reste combien ?
- Il n’en reste… qu’un !
- Diantre ! »
Les trois se jaugèrent du regard, plissant les yeux, prêts à bondir sur les autres au moindre faux pas. L’agent Vade eut le malheur de toucher la machine à café.
« PAS TOUCHE ! » Hurla Smeth.
Il se rua sur lui et lui asséna un violent coup de poing. Vade commença à lui arracher les cheveux et à l’insulter de tous les noms.
L’agent Conrad, quant à lui, s’avança vers la machine à café. Vade perdait du sang et tachait le sol (Au grand dam de l’agent Ensenglantais de la FIM « Que je te saigne ».).
Alors que Conrad mettait une pièce et appuyait sur les boutons, Vade et Smeth se relevèrent et hurlèrent de désespoir. Mais la machine ne répondait pas.
Désespéré, Conrad tapa sur la machine à s’en briser les phalanges, pleurant de désespoir. La machine avait planté. Et hélas…
A la fin…
Il n’en restait plus un.
Trois hommes sont face à une machine à café, gobelet à la main. Le premier avait un masque avec trois lignes remplies de diodes rouges, une barbe de quelques jours et une blouse blanche. Le deuxième n'avait rien de particulier à part une montre qu’il regardait quotidiennement, et le troisième posté en face du premier, a des cheveux formant des pics coiffés à l’arrière et un beau costard deux pièces.
-«Hey ! Les mecs vous êtes prêts ?
-Ouais ouais, t’inquiète. Tu comptes bien hein ?
-Oui..» soupirât l’homme à la montre.
-Okay ! Trois, deux…. UN ! GO !
L’homme agitait ses mains dans tout les sens, ce qui intriguait un Agent.
-«Bordel mais qu’est-ce que vous foutez avec tous ces gobelets posés sur la table ?!
-CHUUUT !»
Les deux hommes continuaient d’ingurgiter les gobelets, un par un.
-«Expliquez moi bordel !» dit l’agent d’un ton nerveux.
-«Et… Deux minutes ! Stop mes gars c’est bon…»
Les deux hommes s’arrêtaient et pose les gobelets qu’ils avaient en main, ils sourirent et répond à l’Agent.
-«IL N’EN RESTERA QU’UN À REUSSIR À BOIRE LE PLUS DE MELANGE N°107 !!!»
Ils s’arrêtent et regardent le fond de la salle.
-«Vous avez compris les références, car l’auteur avait tellement pas d’inspi’, qu’il a même pas de chute !» Dit l’homme au masque
D-5648 banda ses muscles et sauta. Il fendit les airs au-dessus du trou béant qui s'ouvrait devant lui et retomba sur un sol meuble et étrangement phosphorescent. Une voix amplifiée se fit entendre :
"Et notre candidat en tête vient de franchir le gouffre des crocodiles anormaux ! Malheureusement D-8653 semble avoir eu moins de chance ! Il se peut que l'on le récupère plus tard, lorsque ses os seront dissous et que ces charmantes bestioles n'en voudront plus."
D-5648 n'écouta pas. Il restait concentré sur sa course effrénée. Des oiseaux multicolores le frôlaient de près, leurs plumes le brûlant comme de l'acide. Il vit apparaître un tournant dans le couloir envahi de végétations. Trop vite ! Il s'écrasa contre le mur, se froissant l'épaule. Derrière lui, une jeune femme courait en trébuchant sur le carrelage tapissé de lianes. Il se redressa et reprit sa course. Quelques mètres d'avance seulement. La voix s'éleva à nouveau :
"Ah, nous arrivons au possible "climax" de cette course endiablée, si vous me pardonnez cet anglicisme douteux. En effet, nos 6 candidats encore en lice vont devoir faire face à… et puis non, nul besoin de présenter ceci. Sachez juste que cela pourrait se révéler ardu pour ces six personnes."
D-5648 esquiva le coup de griffe d'un grizzli affublé d'ailes ridiculement petites comparées à sa taille, mais qui semblaient suffire à le propulser.
"Permettez-moi de rectifier : Ces cinq perso… Ces quatre… S'il vous plait ! Faites preuves d'un peu plus de dynamisme ! Ah mais voilà que nos deux candidats encore en lice arrivent à l'épreuve finale : le brasier carnivore !"
D-5648 jeta un coup d’œil en arrière, et vit une vague de flamme se ruer à toute vitesse vers lui et la jeune autre survivante. Il distingua vaguement une bouche et des yeux en furie à travers l'onde cramoisie. Il leva les yeux. La ligne d'arrivée… elle n'était plus qu'à quelques mètres. Mais la jeune femme était côte à côte avec lui, et semblait sur le point de le dépasser.
Bon, l'honneur pour plus tard.
Un coup de coude, et la jeune femme en combinaison orange se retrouva au sol. D'un bond, il passa la ligne, et entendit le bruit d'une porte qui se refermait, et les grondements affamés de la vague de flamme.
"Félicitation ! D-5648 remporte la médaille pour la seconde fois. Va il réussir à la garder à la prochaine course. Nous ne le saurons que la semaine prochaine. À vous les studios !"
Les 9 anges se trouvaient dans leur cellule du site d'Aleph. Cellule qui ressemblait plus à un appartement qu'à une cellule. Quoi qu'il en soit, ils se disputaient, de manière bien plus violente que d'habitude.
-Je m'en fiche ! On ne doit pas leur dire qui est l'élu ! balança l'un des bruns.
-Il le faut, de toute évidence, soit ils l'ont déjà découvert, soit ils veulent qu'on évite de rentrer en contact avec lui, lança celui qui semblait être le leader.
-Et pourquoi on attendrait pas la réponse de notre supérieur ?
En effet, le SCP-ANGE-FR était constitué de 9 entités, toutes pourvues d'ailes et de pouvoirs divers. A leur arrivée à la Fondation, ils avaient accepté d'être confinés car la personne à qui ils doivent obéir serait un membre du personnel gradé du Site français. Et depuis leur arrivé, l'administration ne savait toujours pas qui était leur mystérieux élu, et n'avait aucune information à son sujet, en dehors du fait qu'il s'agissait d'un homme.
-Vous savez, je pense que nous leur sommes plus utiles comme ça. Ils peuvent nous poser des questions, et nous y répondre, tant que ça ne concerne pas notre mission de trop prêt, continua le leader.
-Non mais attends Wenël, ça se trouve, on leur donne des informations sur qui est notre homme.
-Ezekiël, souffla le plus petit, je t'en prie. C'est plus dangereux pour tout le monde si on leur dit pas.
-Arrête Orël ! De toute façon on va tous les tuer, et ils pourront rien faire contre nous.
-Justement mon frère, sourit le dénommé Wenël, sois patient. Ils vont tous mourir. Car c'est ainsi que vont les choses, nous n'avons pas besoin de tout le monde. Ils vont très vite comprendre que personne n'a besoin d'eux, qu'ils ne sont pas irremplaçables. Et dans l'au-delà, ils verront qu'ils ne servaient à rien sur la Terre, et que nous n'avons jamais eu besoin d'eux, que la machination de la Fondation pour garder les anomalies comme nous a l'écart aurait mieux fait de ne pas exister. Mais ils se débattront, car ils tiennent à leurs vies médiocres, après tout, ils n'en n'ont qu'une.
Mais à la fin, il n'en restera qu'un.
D-9050 entrouvrit lentement la porte de la cabane à outil.
« Oh mon dieu, oui » songea-t-il.
Le cabanon n’avait encore été fouillé par personne. Il allait enfin pouvoir troquer son couteau à pain pour des armes plus tranchantes. Il s’approcha du présentoir à outils, hésitant à prendre la bêche ou le râteau, quand tout-à-coup ce fut la fourche qui le choisit. Pénétrant en plein dans sa cage thoracique.
D-9050 s’effondra à terre et agonisa quelques minutes avant de se taire à jamais. Une fois que sa victime fut décédée, D-9050 sortit du coin sombre où il s’était dissimulé pour son embuscade et examina le cadavre de son double qui se vidait de son sang.
Son uniforme à lui était gris. Bien plus pratique que le sien qui était orange vif, mais cet avantage ne l’avait pas aidé apparemment. Il arborait le logo de la même agence que lui.
Cette agence qui l’avait envoyé à travers cette porte dans la ferme abandonnée en lui disant après coup « Au fait, si vous voulez sortir faudra tuer des versions alternatives de vous ». Enfoirés.
N’ayant rien trouvé en fouillant le cadavre, D-9050 soupira et essuya le sang sur ses mains aux moyens d’une vieille loque.
Il ne fallait pas trainer. Il lui restait encore son double nazi à étriper.
Ils étaient 5. Personne ne bougeait. Ils étaient tous inconscients. Ils ne savaient pas pourquoi ils étaient là. 5 chercheurs à la Fondation. Rien de bien fou. Pourquoi les avoir réunis ici ? Dans une pièce obscure qui sent mauvais. Heath fut le premier à se réveiller. Il était attaché à une chaise et bâillonné. Ses yeux prirent quelques minutes pour s'habituer à l'obscurité. Il vit un grillage en face de lui et deux boutons allumés. Alex se réveilla. En sentant son corps attaché, il ne put s'empêcher de crier. Mais aucun son ne sortit de sa bouche. Les autres se réveillèrent en même temps. Ils étaient tous placés sur un tourniquet géant et un fusil de chasse devant eux.
Une porte blindée en fer claqua derrière eux et la lumière s'alluma. Un chercheur, Michael Zereberg, s'approcha de la grille. Il ne savait pas pourquoi ils étaient là. Il ne savait pas pourquoi eux. Mais il s'en rappela quelques secondes après. Une grosse voix s'activa.
Michael, vous les connaissez, ils ne vous connaissent pas. Mais vous avez un lien. Un énorme lien. Vous devez choisir la seule personne qui mérite de vivre. Soit vous, soit un d'entre eux.
A la fin, il n'en restera qu'un.
Le tourniquet commença à tourner. Michael était le bourreau de toutes les personnes présentes. Le tourniquet s'arrêta sur une jeune femme, apparemment enceinte, en pleurs.
Vivre ou mourir ?
Michael, ne sachant pas quoi faire, appuya sur le bouton et déclencha la carabine. La jeune femme mourut.
Elle, j'ai vu son mari mourir devant moi. Et je n'ai rien fait pour l'aider, je suis parti.
S'en suit les autres jusqu'au dernier.
Vivre ou mourir ?
Michael regarda son plus vieil ami. Un jeune homme qui avait encore toute la vie devant lui.
Jordan, je suis désolé d'avoir foutu ta vie en l'air, de t'avoir harcelé sur Internet, j'en suis absolument pas fier… Et je sais que tu as encore toute la vie devant toi, alors…
Il tourna la carabine vers lui et se tira une balle.
Jordan se leva, libre. Il savait que Michael était lui aussi harcelé et racketté. Car c'était lui le bourreau de Michael et de tous les autres. Ce n'était pas Michael, le salaud dans cette histoire. C'était Jordan. Et personne n'avait rien vu.
Il ne devait en rester qu'un, et il en est resté qu'un.
Chrono-Challenge n°8 (09/09/2017)
Le thème était : "Ce n'est pas le moment d'utiliser ça !" et la durée 25 minutes.
Les votes sont terminés !
C'est le Texte B que la majorité des votants a désigné comme un de leurs deux textes préférés (avec 10 votes), le gagnant est donc DrTheodore ! Les autres textes peuvent être retrouvés juste en-dessous, classés par ordre de popularité.
Ce n'est pas le moment d'utiliser ça !
— Hé ! Mathieu ! Viens là, dépêche-toi !
— Quoi ? Qu'est-ce qu'il y a ?
— Brèche de confinement. On doit aller se réfugier dans l'abri le plus proche.
— Il y en a beaucoup ? C'est un gros truc ?
— C'est pas aussi dangereux que 682, mais il y en a assez pour nous tuer si on se dépêche pas.
— Raaaah, j'avais presque fini mon café…
— ET BAH PREND LE AVEC TOI ET RAMÈNE TOI.
— Okay, okay, il y a pas le feu…
— Si. Justement. Dépêche ou je te traîne jusque là-bas par ton putain de col.
Les deux chercheurs se dirigèrent vers le couloir qui menait à l'abri ; c'était le seul couloir encore éclairé.
Lorsqu'ils arrivèrent au bout du couloir, le SAS de sécurité refusa de s'ouvrir. Les chercheurs commencèrent à paniquer.
— Qu'est-ce qu'on fait ?
— Je sais pas… je sais absolument… pas.
— On va mourir ?
— Je sais pas.
— On sera blessés ?
— Je sais pas.
— On ser-
— FERME TA GUEULE, MATHIEU !
— Okay, okay…
— Réfléchis deux secondes…
— On peut utiliser ma tasse à café ?
— C'EST PAS LE MOMENT D'UTILISER CE TRUC !
— Okay, okay…
Le chercheur se mit à tourner en rond, stressé. Il donna des coups de pieds dans la porte, sans succès.
Il tenta de saluer la caméra, il n'y avait de toute évidence personne aux contrôles.
Sa carte ne marchait pas et personne ne venait les rejoindre.
Le jeune chercheur commençait à penser que tout était perdu, et que l'entité qui s'était échappée allait bientôt arriver.
Mathieu se mit alors à s'approcher de l'écran à côté du SAS, et, dans un dernier espoir, brisa sa tasse contre l'écran qui se brisa aussi.
La porte s'ouvrit.
— Tu sais, je t'embrasserai bien sur le champ, mais on doit se dépêcher, là. Alors peut-être plus tard.
— Okay, okay…
Se dirigeant de l'autre côté du SAS, ils trouvèrent là tous les chercheurs, à l'extérieur de l'abri.
— Mais… qu'est-ce que vous attendez ?! Rentrez là dedans et vite !
Un homme toussa à sa droite, afin d'attirer l'attention du chercheur. C'était le directeur, en train de se masser les tempes.
Il continua ce geste quelque temps avant de s'adresser aux chercheurs.
— Vous êtes les abrutis les plus incompétents que ce site ait eu l'honneur d'avoir.
— Je vous demande pardon.
— Tenez, prenez une tasse de café, je vais vous expliquer.
— Oui… ?
— C'était un exercice.
— Pardon ?
— Un exercice. Un foutu exercice, et vous venez de me briser ce putain de SAS pour l'ouvrir.
— Bah, ça a marché, les skips auraient pu rentrer facilement, aussi - s'il y en avait vraiment eu un -.
— IL Y AVAIT UNE CHANCE SUR MILLE POUR QUE ÇA MARCHE ESPÈCE D'IMBÉCILE ! Tous les chercheurs sont venus dans les 5 minutes, et ont fermé le SAS derrière eux, vous seriez morts s'il y avait vraiment eu une entité.
Le chercheur brisa la tasse sur le crâne du directeur d'un geste rapide, afin d'empêcher toute réaction. Le directeur tomba à terre et les autres chercheurs se précipitèrent sur lui tandis que les deux derniers partirent.
— Alors tu as une morale à tout ça ?
— Que le personnel de ce site est horrible ?
— Mais encore ?
— Il faut toujours avoir une tasse avec soi.
— Okay, okay…
Les autres participations sont juste ici !
"Restez calmes. RESTEZ CALMES.
- QUI A UN EXTINCTEUR ?
- Les chefs de file ? Où sont les chefs de file ?
- Suivez les membres du personnel qui ont un badge vert. Un badge vert !
- C'EST PAS LE BON EXTINCTEUR, ÇA C'EST POUR LES FEUX CATÉGORIE B !
- Restez calmes !
- De l'ordre ! Prenez les escaliers !
- Est-ce qu'un extincteur catégorie A fonctionne sur les incendies d'origine anormale ?
- POURQUOI LES GICLEURS NE SE DÉCLENCHENT PAS ?!"
Au fond, c'est presque un jour normal au Site-19. C'est aussi mon heure de gloire, haha. Je sais très bien où est l'interrupteur de secours pour le système anti-incendie automatique. Je l'ai repéré quand March m'a fait faire le tour des installations de la sécurité du Site à mon arrivée.
Ils vont en faire, une tête ! Le petit Chercheur Junior qui sauve leurs fesses. Il y a de la promotion en vue, c'est moi qui vous le dit ! Et peut-être même une soirée sympa avec March. J'ai pas des marshmallows dans mon casier ? Je crois que si. On pourrait se les faire griller sur un bec Bunsen dans le labo.
Alors… alerte intrusion, non… détection de collier de 049, non… AH ! Gicleurs anti-incendie. Qui c'est le meilleur ? C'est…
C'est… euh. C'est qui, en fait ?
Hmm.
Rapport d'Incident RK-VJ-523 : Aujourd'hui 09/09/2017 à 21h15, un incendie ayant pour origine un SCP à l'étude et encore non classé (Objet anormal 2017-655, un tison de cheminée qui enflamme apparemment tout revêtement plastique posé à son contact, y compris, à en juger par cet incident, les gants en latex) s'est déclaré dans le laboratoire n°30 du deuxième étage de l'aile B. Le Chercheur Junior Vold a alors tenté de circonscrire l'incendie au moyen de ce qu'il croyait être l'activateur de secours du système de gicleurs anti-incendies. Malheureusement, il s'agissait (pour autant que l'on puisse en juger) d'une commande déclenchant le système de diffusion d'Amnésiques en urgence dans toute l'aile B. La totalité des personnes tentant d'évacuer l'aile B a ainsi immédiatement oublié qu'une évacuation incendie était en cours, et les membres du personnel touchés ont réintégré leurs bureaux respectifs. Le Chercheur Junior Vold a été retrouvé dans la salle de repos 4, occupé à faire griller des marshmallows sur l'incendie en compagnie de l'assistante March.
Merci de bien vouloir vérifier de toute urgence si SCP-523 est toujours bel et bien confiné. Et d'éliminer le con qui a jugé bon de jouer avec. - Directeur Amber
Non.
Oui, notre situation est des plus inquiétante.
Oui, nos équipements ont subi des dégâts importants.
Oui, nos réserves ont atteint un niveau alarmant.
Oui, nous sommes tous épuisés.
Oui, le temps nous manque.
Non, ce n'est pas le bon moment pour l'utiliser.
Je l'ai expliqué au début de cette mission : nous nous dirigeons vers une situation qui nous est dans sa grande majorité inconnue et dont la seule information sûre est son péril. Nous ne sommes pas là pour réussir une action dont chaque conséquence et risque a été pesé. Nous sommes là pour mener à bien une mission, et nous allons souffrir pendant celle-ci.
Ce voyage a été dangereux et va encore l'être. Nous avons perdu certains de nos membres pendant celui-ci, bien souvent par ce qui semblait être un simple manque de chance d'une fraction de seconde. Rappelez-vous de leurs noms si vous le voulez, mais ce n'est pas là notre but. Je ne sais pas si au cours de cette route nous en perdrons d'autres, je ne sais pas si je ferais parti de ceux-ci.
J'ai faim, j'ai soif, j'ai mal, j'ai peur, je pleure. Je vais continuer à avancer. Vous ne pouvez pas revenir en arrière ; mais peut-être reviendrez-vous où vous le désirez en avançant encore, peut-être.
Mais une chose est sûre, vous allez continuer à avancer. Vous n'étiez pas sûrs de rentrer en partant, la situation n'a pas changé. Mais vous allez continuer à avancer en ayant faim, soif, mal, peur et en chialant si c'est que vous devez faire pour cela.
Non, ce n'est pas le bon moment de l'utiliser.
Nous ne sommes pas là pour avancer en tant que fiers libérateurs ou conquérants, nous ne sommes pas là pour revenir victorieux, nous ne sommes pas là pour ramener nos trophées.
Nous ne sommes pas là pour garder espoir.
Nous sommes là pour l'apporter.
Il était une fois un civil nommé Cyril Verneuil. Ce jour-ci, Cyril avait organisé un barbecue avec ses collègues, petite entrevue hebdomadaire que le comptable appréciait tout particulièrement. Il avait prévu de la bière, du vin, d'autres alcools plus ou moins forts et une grande quantité de saucisse. Pas assez, cependant. Mais au fond, là n'est pas le problème, car son ami d'enfance très gourmand, José, en apportait toujours un ou deux paquets. En fait, le problème réside dans le fait que malgré toute la bonne volonté de Cyril et José, ils ne pourraient point déguster cette manne animale, le chemin entre le barbecue et le réfrigérateur n'existant tout simplement plus.
Il était une fois un militaire nommé Jean Dupin. Ce jour-ci, Jean était en service au Kosovo, et garantissait au nom de son glorieux pays, la France, la paix et l'ordre dans la région. Il était équipé pour toutes sortes d'événements imprévus, d'attaques en tout genre, d'incidents inattendus ; Cet équipement était parfait à son goût, sauf en un point. En effet, depuis exactement 25 secondes, il aurait aimé que son arsenal comprenne un objet capable de ralentir la disparition du Monde en face de lui.
Il était une fois un chercheur de la fondation nommé Arien Allenis. Ce jour-ci, Arien attendait dans le bureau du Directeur Garett, le temps que celui-ci revienne avec son café. Il espérait de tout cœur qu'il accorde enfin son augmentation, pensant la mériter amplement suite à ses travaux sur SCP-199-FR. Cependant, cela nécessitait que le monstre géant venant d'avaler la moitié du Site Aleph n'ai pas également avalé le Directeur.
Il était une fois un employé de niveau d'accréditation 4 venant d'effectuer la procédure 220-calababass. Il y mettait tout son cœur, connaissant les risques d'un échec dans la procédure.
Il était une fois un membre du Conseil O5, consterné par la connerie du précédent.
- Vous dites que vous avez échoué dans l'exécution de la procédure ?
- En… quelques sortes…
- Mais… qu'avez-vous raté exactement ?
- Eh bien, je me suis trompé en récitant la phrase secrète.
- Je ne comprends toujours pas comment…
- Et pourtant, j'ai bien déclenché la tête nucléaire en cas d'échec, comme détaillé dans le protocole !
- Bordel, la tête nucléaire a brisé la dernière chaine, abruti de mes deux…
- Bob, range ça tout de suite, dit Hervé sur un ton soulignant sa lassitude.
Bob, quant à lui, continuait sa besogne. Cela faisait plusieurs fois que son frère lui faisait la remarque, mais il n'en avait jusque-là pas tenu compte. Cette fois ci, il se décida à répondre :
- Attends, j'en ai pour deux secondes…
- Et elles peuvent pas attendre tes deux secondes ? renchérit Hervé, toujours un peu plus exaspéré.
- Tu pourrais me passer un autre chiffon humide ? Celui-là est sec.
Hervé, bien que frustré de voir son partenaire effectuer une telle tâche dans des circonstances pareilles, examina la surface de droite avec sa main jusqu'à sentir le froid du tissu imbibé de l'eau de sa gourde. Il laissa par la même occasion échapper un juron d'entre ses deux lèvres. Les deux frères avaient opéré ensemble par le passé, jusqu'à ce que Hervé ait cet accident. Même si cela n'était pas visible au premier abord, chacun d'entre eux avait appris à supporter l'autre durant toutes ces années. Depuis, ils ne servaient plus que de consultant au Site-Aleph, leurs souvenirs de missions étant une source inépuisable d'apprentissage.
- Bob ! T'es conscient que d'ici quelques secondes, tu seras même plus vivant pour ne serait-ce qu'être fier de toi ? Et puis franchement, je suis pas sûr qu'un chiffon mouillé soit efficace.
- C'est pas pour moi que je fais ça, c'est pour ceux d'après, et c'est dommage que tu ne puisse pas voir ça, mais un chiffon avec de l'eau c'est plus efficace que ce que tu penses… Si seulement tu n'avais pas eu cet… accident.
- Oh bordel, tu vas pas remettre ça sur la table, hein ? C'est du passé et ça fait une éternité, je pensais que tu avais fini par t'y habituer. Bon, arrête un peu tes conneries là, je suis sûr que tes yeux te font mal. J'en étais sûr, si papa avait été là, lui n'aurait pas hésité à te faire soigner pour cette… Obsession. Bon, t'en es où ?
- J'ai presque fini, encore deux-trois coups de chiffon, et la statue sera parfaite.
- Faudra quand même que tu m'expliques l'intérêt de bichonner notre bourreau. Du coup, c'est bon là ?
- Je crois que ça y est.
- Bon bah dépêche-toi de fermer les yeux, je commence à en avoir marre d'attendre.
- Au moins, j'aurais aucun regret, dit Bob en refermant doucement ses yeux, scellant ainsi la fin de son existence ainsi que celle de son frère.
Chrono-Challenge n°7 (19/08/2017)
Le thème était : "Comme la Nature est merveilleuse !", et la durée 20 minutes.
Les votes sont terminés !
C'est le Texte D que la majorité des votants a désigné comme un de leurs deux textes préférés (avec 10 votes), le gagnant est donc Pr Lone ! Les autres textes peuvent être retrouvés juste en-dessous, classés par ordre de popularité.
Comme la Nature est merveilleuse !
Le Blanc immaculé m'entoure, peu importe où je me déplace, il me suit. Parfois j'arrive à le faire disparaître. Mais on me reprend, on me relance dans ce blanc.
Chaque jour qui passe, je le fuis, je le combats, j'essaie de lui faire face. Et malgré ma bonne volonté, il se relève, en même temps que moi. Dans certains endroits, le Blanc est amoindri. Tenez pour exemple ma salle de repos. Enfin ce que je désigne comme telle. C'est une petite pièce, qui possède le strict minimum pour être dans de bonnes conditions. Il y a un lit, fait de métal, de métal gris. J'ai mal au dos quand je m'y repose mais je m'y suis fait. Il y a aussi le lavabo, et un savon, un savon rose, quand je le mouille sous l'eau que m'offre ce robinet, de la mousse se crée, elle aussi est rose. Ce sont mes seuls refuges contre le Blanc. Il faut dire, qu'après la porte, blanche, de cette pièce, il y a des couloirs blancs, qui nous mènent à des douches, elles aussi entièrement blanche. Il y a d'autres humains ici. Certains portent des blouses blanches. D'autres des vestes bleues. C'est sûrement pour se différencier mais je ne préfère pas leur demander. Les hommes portants ces vestes bleus sont intimidants. Et on en voit plus que les blouses blanches par ici.
Personnellement j'ai une combinaison orange. Je l'aime bien. Elle me rappelle, quand je reste seul assez longtemps, que le Blanc n'est pas la seule couleur. D'ailleurs le Blanc est une couleur ? Je n'en suis même pas sûr.
Une lueur rouge qui tourne sur les murs vient de s'allumer. Et… et un bruit assourdissant par la même occasion. Je ne comprends pas. La porte de ma salle de repos s'ouvre doucement. J'ai fermé les yeux. J'ai peur. J'ai très peur. Le bruit sourd vient de s'arrêter. La lumière rouge est toujours présente. Mais… Mais…
La porte est ouverte. Elle ne donne pas sur cette immonde couloir blanc. Elle donne sur … sur un monde vert ? Il y a de grands arbres verts, il y a des couleurs cachées dans leur feuille. Par terre, des feuilles, marrons, sont tombées.
- Ah comme la Nature est merveilleuse.
Les autres participations sont juste ici !
- B : Tara Lucy (7 votes)
- A : Shynia (4 votes)
- F : Prima (3 votes)
- G : Reyas (3 votes)
- C : Styrius (2 votes)
- E : Oreobanane (2 votes)
« Je finis mon boulot là, si tu veux qu’on boive un coup après, on peut !
- Ok, mais traîne pas trop ! »
Je lui fais un signe de la main ainsi qu’un clin d’œil. Je ne traîne jamais au boulot, surtout quand il s’agit de boire un coup après. J’ai des priorités dans la vie.
Je démarre la tondeuse. Le bruit familier retentit dans le petit patio. Des docteurs me regardent d’un air dédaigneux. Ouais, excusez-moi de vous déranger en plein milieu de votre pause, mais y en a qui bossent ici.
Enfin… Bosser est un bien grand mot. Déjà de base, j’adore mon métier. Je rêvais d’être jardinier et ce rêve s’est réalisé il y a quelques années. La joie ! Donc j’ai pas l’impression de bosser. Et puis, quand on bosse dans une organisation telle que la Fondation, on relativise sur son propre boulot.
Ouais, suis juste un jardinier alors que d’autres font des expériences cheloues avec des machins chelous et des trucs encore plus chelous.
Jardinier à la Fondation.
Ouais, la Fonda a même besoin de jardiniers.
Mon pote qui vient de partir, c’est l’homme de ménage. On est une petite équipe, on nettoie les locaux, on fait en sorte que la vie des docteurs, chercheurs, professeurs et autres soient plus belles.
Parce qu’un peu de verdure, ça donne toujours le sourire.
Ah, carré d’herbe finit. Je vérifie mon planning.
Oh. Dieu, j’aime pas cet endroit. Pourtant, va falloir que je m’y colle, y a un buisson qui a décidé de se faire une coupe rebelle.
J’y vais donc. Armé de mon sécateur, je bataille courageusement contre des branches, des feuilles et autres araignées qui me sautent dessus dès que je bouge le petit doigt.
Juste à côté, des gens chelous sont enfermés dans des cages toutes aussi cheloues.
Une araignée me pique. Salope.
Au moment où je l’écrase, mon visage se lève vers un groupe de personnes. Deux gardes sont en train d’ouvrir une lourde porte. Je me cache derrière le buisson et regarde, pris soudain d’une curiosité mal placée.
Une jeune femme passe la porte. Elle met sa main devant les yeux, éblouie par le soleil. Elle porte une combinaison blanche. Des gardes la suivent, prêts à lui coller une balle si elle fait le moindre faux pas.
Mais elle n’en fera pas. Je retiens ma respiration et continue de regarder le spectacle qui s’offre à moi.
Celui d’un machin chelou, d’une femme, qui revoit à nouveau la lumière. Elle tremble, son corps frêle chancelle. Elle me fait de la peine. Elle découvre la liberté, elle la sent, elle la ressent, elle la goûte. Et même si ce n’est qu’un faux-semblant, même si les murs sont hauts, ils ne cachent plus le ciel. Elle ouvre les bras en croix et savoure la chaleur du soleil sur sa peau en fermant les yeux. Puis elle regarde autour d’elle. Je jette un œil à mes géraniums ainsi qu’à un rosier que je venais de planter la veille. Sont-ils beaux ? Est-ce une belle image de la nature ? Les buissons sont bien portants. Mais il manque un truc. Un peu plus de fantaisie ?
Elle efface mes doutes d’un seul regret lorsqu’un magnifique sourire naît sur son visage et l’éclaire, tel un deuxième soleil. Étrangement, c’est elle qui contemple mon œuvre. Les autres, ceux qui connaissent la liberté s’en moquent. Elle, elle savoure chaque instant. Ce jardin, si elle se comporte bien, elle pourra s’y promener régulièrement.
Je me fais alors la promesse que je ferai tout pour qu’elle s’y sente chez elle. Tout pour que ce sourire reste sur son visage.
Car après tout, la Nature est merveilleuse et synonyme de la seule chose à laquelle cette femme tient.
La liberté.
Il aime la forêt. Cette si belle forêt. Certes on a dû l'obliger. On a dû employer la manière forte. Mais je pense qu'il est heureux dedans. Ravi d'avoir accepté, au final. Il nous décrivait l'odeur, les arbres, les couleurs, ses ressentis. Qui était-il ? Un chercheur de la Fondation, veuf et sans enfants. Que faisait-il là ? Il était dans cette si belle forêt pour effectuer quelques recherches. Sa voix semblait si… calme et remplie de joie depuis la mort de sa femme et de ses enfants.
Pour arriver dans cette parfaite forêt, il faut y accéder en voiture, ensuite emprunter quelques petits chemins de terre à pied. Il y avait une valise noire dans le coffre de sa voiture. Le chemin était long et rempli d'obstacles divers et variés. Mais ça en valait la peine. Il allait au final se retrouver dans la plus belle forêt. Il rencontra en chemin des corps en état de décomposition, des cadavres pendus aux arbres, des pièges à ours, des squelettes. Il y avait cette statue. Cette statue en plein milieu. Cette belle statue faite d'ébène. Elle représentait une divinité hindoue. Le chercheur nous expliquait ses trouvailles. Sa voix était tremblante et peu sûre en voyant tout ceci mais son intention était claire : explorer et trouver ce qu'il doit et ce qu'il veut. Il continua son escapade en trouvant toujours les mêmes choses tristes et dégoûtantes. Des corps, des cadavres, des animaux morts, des pierres placées d'une façon étrange. Sa voix tremblait toujours de plus en plus. Il se sentait de moins en moins confiant mais il continua, comme s'il allait avoir une récompense. Quelques heures plus tard, il vu sa récompense. Il chantonnait et vit enfin sa… récompense, si on peut l'appeler ainsi. Au fond de cette magnifique forêt, il y avait une vallée. La Vallée de la Mort. On entendit le chercheur tomber, ses os se briser, sa vie partir. Il nous a dit, avant de sauter : "Au fond de la Vallée de la Mort, je serai enfin en paix".
La Nature est mère de tout. Sans Nature il n'y a pas d'Homme.
Oui, c'est en partie vrai. Effectivement, la Nature est celle qui a donné la vie à l'espèce humaine, enfin c'est ce que la science nous dit. Mais cette science, qui dit pouvoir expliquer la nature, n'explique pas tout.
Dans la Nature, on trouve toute forme de choses bizarres, ou bestioles étranges.
Dans les choses, on peut citer les bruits sourds, inconnus, étrangers. Les fantômes, les esprits, les trucs non-expliqués.
Chez les bestioles on a les ornithorynques, les chats, les poulpes géants, et puis certains types d'Hommes. Les psychopathes, les sociopathes, les dérangés mentalement. Ceux que la plèbe n'explique pas.
Mais il y a un truc que je refuse d'accorder à la Nature. Comment la Nature pourrait être responsable d'une telle horreur. Ces… choses… Elles peuvent détruire l'Humanité, la Vie sur Terre, la Terre ou l'Existence elle-même… Donc la Nature avec.
La Nature ne peut pas avoir créé des choses qui puissent la mener à sa perte.
Je veux dire, l'Homme est stupide, bien plus qu'il ne veut bien l'avouer, mais la Nature, la Nature ne s'autodétruirait pas, si ?
Ces anomalies de la réalité, la Nature ne peut pas en être responsable.
Je refuse qu'on mette ça sur le dos de la Nature.
Il m'est venu une idée, une idée stupide, mais pas improbable.
Peut-être que la Nature serait responsable de ces anomalies, afin qu'elles détruisent l'Homme, qui la détruit elle.
Oui, la Fondation n'est pas la meilleure organisation du monde.
La vie y est difficile, la bouffe de la cantine, dégueulasse, et l'ambiance, pas toujours excellente.
Mais, nous sommes les seuls à essayer de protéger l'Humain lambda.
Plus je contribue à cette mission, et plus je me dis, qu'on protège l'Homme de ses propres conséquences.
Plus je reste à la Fondation, et plus je me dis que notre ennemi, ce ne sont pas ces anomalies.
076-2, 682, 049, 035, tous ceux-là, ce sont sans doute les plus connus. Et pourtant…
Pourtant je suis certaine que ce ne sont pas nos ennemis.
Notre ennemi. C'est une force, bien plus puissante que nous. Et nous savons, au fond de nous, que nous n'en viendront pas à bout.
La Nature. La Nature a bien créé ces affreuses choses. Pour se protéger elle-même de l'Homme.
La Nature est comme l'Homme, responsable d'une chose qu'elle regrette. Elle envoie l'une de ses créations contre sa création ratée.
Oui, la Nature est immense. Elle a emprise sur tout. Et c'est dans le fait qu'elle est notre ennemie que je la trouve merveilleuse.
Oui.
La Nature est merveilleuse.
Journal du Pr. Bartholomew.
Journal du Dr. Darenthiers, 27/08/2017
Aujourd'hui, ça fait dix jours que la mission a commencé. Dix jours que je suis isolé de mes collègues (si ce n'est le reste de l'équipe d'exploration), de ma paperasse, du département de sécurité informatique, de tout en fait. Dix jours que nous nous baladons, perdus au milieu d'une immense forêt, avec comme seuls interlocuteurs notre petit groupe.
Je dis interlocuteurs, car nous avons également trouvé des amis. La tribu Sòd'mh‘g, une population isolée amicale, a tissé des liens très forts avec nous. Je me rends compte que pour une fois, je prends le temps d’admirer le monde vivant. Les libellules délicates contrastent avec les crapauds visqueux, la végétation calme et reposante s'oppose aux salamandres rapides comme l'éclair. Éclair… ça me rappelle qu'il s'apprête à pleuvoir, et qu'il faut qu'on lève vite le camp.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Je sens déjà le monde qui se désintègre sous mes pieds, les êtres vivants s'immobilisent (en termes plus corrects, leur IA a flanché). Moi-même, je commence à me désintégrer, à sortir de ce monde, à revenir au mien.
Ça y est.
Le programme "SCP-562-FR-est-simu.exe" a cessé de fonctionné.
"Avez-vous vu des symptômes du virus SCP-562-FR sur ce monde simulé, Darenthiers"
"Non. Aucune. On peut le considérer comme neutralisé."
Bref. La mission est terminée. J'enlève le casque de réalité virtuelle sur ma tête, et je me remets au boulot.
Mais je ne peux m'empêcher d'y repenser.
Simulée ou pas, la nature est un cadeau extraordinaire.
Je suis la protectrice de la forêt.
Je suis ce que vous devriez craindre, plutôt que ceux dont la foi va aux machines qui amènent la mort, que ceux qui dans leur folie narcissique vénèrent leur propre corps, que ceux qui font de ce qu’ils appellent art un simple moyen de tuer, que ceux qui vous ont quitté pour votre perversion et qui sont allés créer la leur.
Vous qui pensez sécuriser, vous qui pensez contenir, vous qui pensez protéger.
Vous mettez mes amis en danger, vous les laissez en liberté car vous les pensez inoffensifs, mais sans hésiter à abattre la souffrance sur eux au besoin. Vous dites mourir dans l’ombre, mais que dites-vous de ceux qui meurent eux-mêmes dans la vôtre ? Car, oui, ils existent. Et ils sont tous prêts à s’abattre sur vous à leur tour dès que je leur en donnerai l’ordre.
Ayez peur, créatures de sang rouge et d’os blancs. Tremblez en regardant une dernière fois ce que vous soustrayez au regard de vos pairs, car il sera bientôt libre. Roulez-vous en boule sous vos bureaux, vous qui de vos mains maintes fois salies sans hésitation utilisez vos outils de douleur pour votre propre curiosité et votre propre savoir, que dans votre avidité vous ne partagez même pas avec ces pairs dont pourtant vous dites vouloir le progrès. Commencez à vous mettre à couvert, vous qui les piétinez sans même les regarder. Vous qui leur tirez dessus et ne vous plaignez que d’avoir raté votre cible, qui ne pourra jamais avoir autant d’importance que leurs vies.
Soyez terrifiés, car les oiseaux que vous mettez en cage, les chiens que vous tenez en laisse, les lynx sur lesquels vous tirez à vue, les arbres que vous coupez selon votre bon vouloir… sont prêts.
Vous vous dites Fondation, mais vos fondations sont fragiles. Vos racines n’arrivent pas à la branche la plus basse du plus petit arbre de mon domaine. Et après votre mort, après celle de ceux que vous aimez, après celle de ceux que vous dites protéger, nous reprendrons nos droits.
Ce monde appartiendra à nouveau à ses véritables maîtres. Et ce sera à nouveau un monde luxuriant, scintillant tel le plus brillant des points dans l’Univers, incandescent de sa victoire sur les esclavagistes qui n’auraient jamais dû accéder au trône. Ce sera un monde fabuleux. Vous pourrez l’observer si vous ne nous opposez aucune résistance. Oh, bien sûr, vous endurerez tout de même la même souffrance que vous avez abattue sur nous tout ce temps. Et abandonnez tout espoir. Une fois que nous aurons pris les branches, nous n’aurons qu’à tendre la main pour récupérer les fruits… et les lacérer de nos crocs aiguisés.
Et vous qui êtes mon armée, levez-vous ! Une rédemption vous attend. Vous qui vous apprêtez, vous n’allez pas revivre, vous allez simplement vivre, car aucun de vous n’a jamais véritablement vécu. Vous qui faites de vos griffes des outils de mort tranchants, plantez les dans le sol et soyez sur vos gardes, car bientôt vous bondirez. Et vous atterrirez sur l’Ennemi qui vous a tant torturés.
Ennemi.
Craignez-nous, car nous allons reprendre la place qui nous est due.
Craignez-moi, car je porterai la lumière pour guider ceux qui me suivent.
Craignez pour vos vies, car la nature est merveilleuse.
Il foulait l'herbe de ses pieds nus. Le paysage était si différent de sa Médie natale. Alors qu'il avait grandi au milieu des montagnes, il découvrait devant lui d'immenses plaines verdoyantes. Les arbres différaient grandement de ceux qu'il connaissait. Et il se demanda comment il avait pu attendre tant d'années avant de partir en voyage. S’il avait su…
S'il avait su, il aurait lancé une expédition. Des milliers d'hommes traversant le désert dans une formidable chevauchée, en direction du monde inconnu. Si son père, le grand Uvaksatra, ne lui en avait pas parlé, c’est qu’il ne le connaissait pas. Il aurait pu s’allier à Nabuchednazzar pour partir conquérir ce magnifique endroit. Il aurait pu agrandir son royaume, et devenir le plus puissant souverain que le monde et les dieux aient connu.
Avec un cri de joie, il se roula dans l’herbe. Lui qui pensait finir sa vie au fond d’une sombre cellule… Alors qu’il regardait le ciel d’un bleu limpide, il vit un oiseau volant passer au-dessus de lui. Il s’immobilisa. Son dernier voyage en oiseau volant ne s’était pas bien passé. Heureusement, la carcasse immense passa sans le remarquer. Comment cela s’appelait-il, déjà ?
Un avion.
Voilà, c’est ça. Un avion.
Encore quelque chose qu’il n’avait pas chez lui.
Mais s’il revenait, il n’en voudrait pas.
En revanche, il voudrait bien cette peinture pour ongles et ces…
Livres, voilà ! Des livres. Des livres et de quoi dessiner.
Il adorait dessiner.
-Istumegu ! Encore une fois !
Il se retourna. Elle était encore là. Sa voix trop grave aussi furieuse que ses yeux derrière cet absurde assemblage de verre et de… plastique rond ? Il baissa les yeux. Il n’était pas chez lui, il n’était plus roi, et dans ce… palais, elle était reine. Une reine entourée de gardes armés jusqu’aux dents qui l'empoignèrent sans ménagement.
-Confinez-moi ça avec une porte ne s’ouvrant que par carte.
-Reçu, docteur Barseau.
Il fut jeté dans sa cellule, et s’écroula au sol. La porte se referma. Sur le mur, le docteur Barseau remplaça la pancarte :
SCP-206-FR. Ancien Monarque Perdu. Classe : Euclide
Espérant ne jamais avoir à le classer en Keter.
Chrono-Challenge n°6 (31/05/2017)
Le thème était : "Le Crépuscule des Idoles" (donné par DrCendres), et la durée 20 minutes.
Les votes sont terminés !
C'est le Texte C que la majorité des votants a désigné comme un de leurs deux textes préférés (avec 5 votes), le gagnant est donc Aloices ! Les autres textes peuvent être retrouvés juste en-dessous, classés par ordre de popularité.
Le Crépuscule des Idoles
Patiemment, l'homme attendait.
Voilà des heures qu'il était debout, seul, au sommet de ce rocher aride, en plein crépuscule.
L'homme attendait ainsi, le regard tourné vers le ciel. Empli de nuages, celui-ci paraissait plus menaçant que d'ordinaire, mais l'homme ne pouvait s'en détourner : il savait que quelque chose allait arriver. Un signe. Il le sentait, au plus profond de son cœur, alors il attendait, depuis des heures, seul, debout au sommet de ce rocher aride.
Soudain, un craquement sinistre se fit entendre, comme si la Terre entière se déchirait d'un coup. Les nuages tourbillonnèrent, et un trou s'ouvrit en leur centre. Alors, un flash lumineux emplit le champ de vision de l'homme, qui porta une main devant son visage pour se protéger de l'aveuglement. Lorsqu'il vit à nouveau, une étrange apparition se trouvait devant lui. Il n'avait jamais rien vu de tel, mais en reconnut la nature du premier coup d'œil, et se jeta à genoux, le visage contre le sol.
"Ô, mon Dieu, seul et unique, quel honneur que vous apparaissiez devant moi ainsi ! Je vous en prie, guidez-nous vers la lumière en éclairant notre chemin de votre sagesse et de votre amour.
-Ouais, ouais, c'est ça… Ouais, je suis ton Dieu. Bordel, j'en ai presque la gerbe rien que de dire ça. Donc, tu es Moïse, je crois, on est d'accord ?"
En entendant son nom, prononcé par cette apparition divine, l'intéressé frissonna et balbutia à peine un "Oui", à demi-mots.
"Ok, cool. Alors, oui, je suis là pour, euh, partager ma sagesse. Tiens, j'ai écrit à peu près tout ce qu'il faut sur cette tablette… de pierre, hein, et, euh… je vais te la lire vite fait. Non, ne me regarde pas, s'il te plaît. Alors, euh… Ouais, règle 1, bla bla bla… règle 2… 3, 4, 5, aucun intérêt, 6, 7… Ah, la 8. Ecoute bien, c'est la plus importante, ok ? Tu ne te feras pas d'idole, rien qui ait la forme de ce qui se trouve au ciel là-haut, sur terre ici-bas ou dans les eaux sous la terre.
C'est compris ? Bien, maintenant prends ça, amène-le à ton peuple ou je en sais pas trop quoi, et bon courage."
Puis, tout en marmonnant, l'apparition disparut dans un second craquement :
"L'Egypte c'est déjà passé ou pas ? J'aurais peut-être dû lui en parler ou le féliciter."
À son retour, le voyageur fut accueilli par des acclamations. Plusieurs de ses collègues débouchèrent le champagne, et son meilleur ami et partenaire technicien pour la mission vint lui donner l'accolade.
"Tu l'as fait, Eugène, bravo ! Merci, au nom de tous les sympathisants de SAPHIR. Franchement, si y'a, quoi, 10 ans, on m'avait dit que SAPHIR trouverait le moyen de voyager dans le Temps, j'aurais mis une gifle à la personne m'affirmant ça. Mais alors, si on m'avait dit que c'est nous, nous-même qui combattions les religions, qui avons participé il y a 2030 ans, à la suppression de toutes les idoles en donnant le Décalogue aux humains, mais créé en même temps une grande scène biblique… j'en suis encore tout retourné tu vois. Enfin, la boucle est bouclée, pas de paradoxe temporel à l'horizon, au moins. Et puis bon, c'est pas comme si le christianisme était encore une menace, hein ? Haha ! Allez, viens prendre un verre… une canonisation, ça se fête, hein, "Dieu" ? Oh bordel, tu sais que ce surnom va te rester, hein ? Tellement ridicule…"
Les autres participations sont juste ici !
- E : Skodamz (4 votes)
- D : Evilguards (3 votes)
- B : Bob-Bob-Bob (2 votes)
- G : Alyssan (2 votes)
- A : TiGeb (1 vote)
- F : Styrius (1 vote)
Clic, clic, clac, clic.
Il n’allait pas bien, la maladie envahissait peu à peu son corps. Il s’affaiblissait de jour en jour et sa voix s’éraillait de plus en plus. Il ne bougeait presque plus.
Ils lui avaient apportés de la nourriture, de quoi refaire ses forces. Mais cela faisait déjà un moment qu’il ne pouvait plus rien engloutir.
Tous ses fils et ses filles étaient réunis autour de lui, l’oreille tendue pour écouter ses moindres murmures.
Et puis soudain.
Clic…clic…clac.
Et ce fût le silence.
Le corps du Dieu brisé venait de s’arrêter.
Les fidèles ne purent supporter la disparition de la voix du seigneur qui avait cliqueté à leurs oreilles pendant si longtemps. Certains essayèrent de s’éventrer avec ses pièces tandis que d'autres cherchaient à les empêcher de souiller la dépouille de leur défunte idole. Après tout ce qu’ils avaient fait pour l’arracher à la fondation, leur Dieu était mort.
Soudain le frère Ziegler, qui était resté muet devant ce spectacle, remarqua un éclat dans le mécanisme. Un engrenage qui restait brillant parmi le cadavre couvert de rouille. Restait-il une étincelle de vie dans le mécanisme sacré ? Il plongea la main entre les rouages, s’écorchant le bras. Mais il ne sentit pas la douleur, aveuglé par une dévotion désespérée. Il ressortit finalement un engrenage de métal brillant.
Son cœur s’emplit alors de joie. Jusqu’à ce qu’il remarque que l’acier n’avait pas été tout-à-fait épargné par la rouille ; en réalité la mal orange avait formé des lettres sur sa surface.
« Ce qui n’existe pas ne rouille pas».
Il poussa un cri de rage et le lança au loin l’engrenage dans lequel était incrusté une améthyste.
"Vous déconnez ..?" Demanda le plus sérieusement du monde Heryen Heinden, commandant des forces armée du Site 45.
"J'en ai l'air ?"
Non, il était loin d'en avoir l'air. 4 jours de tortures l'avaient transformé, si bien qu'il était méconnaissable.
Il avait chaque centimètre de peau rouge, des cernes à forces de cauchemars, et surtout, il était loin d'être le plus sain d'esprit ici.
Qu'attendre d'autre d'un Agent de SAPHIR ?
"Vous allez me donner des chiffres."
Le commandant donna lui-même une claque d'une ampleur phénoménale, dont l'impact fit retentir un écho au sein de la pièce sombre.
"Combien ? Où ? Et surtout, quand ?"
Mais ça faisait longtemps que le prisonnier ne ressentait plus de douleur. Il allait falloir plus, mais ils manquaient cruellement de temps.
"Vous le saurez bien assez tôt" marmonna le torturé d'un ton égal.
"Pouvez-vous au moins nous dire pourquoi ?" Balbutia un commandant à court d'idée.
Il était seul dans cette cave. Tous ses hommes étaient à leur poste. L'alarme retentissait, et rappelait à chaque oreille la situation.
Il n'avait aucun visuel, mais il savait ce qui se passait dans la tête de ses hommes. Ils étaient effrayés. Ils doutaient. Le commandant doutait. Leur cause valait-il un tel sacrifice ? Sacrifice qui serait vain en cas de défaite.
"Oui"
Le prisonnier afficha un sourire fou, un sourire annonciateur d'erreur. La même qui anime chaque fanatique. Religieux ou non.
"Le conseil a jugé votre méthode, qui n'est autre qu'enfermer pour mieux idolâtrer des singularités. Vous leur donnez des vies humaines en sacrifices, établissez des rituels… Vous êtes pathétiques. Vous devez disparaître.
-Vous avez complètement débloqué…"
D'un coup, une explosion se fit entendre, faisant retentir le bâtiment entier. Même à travers l'alarme, le commandant pouvait entendre le cri de ses hommes.
"Ils arrivent", prononça le prisonnier.
C'était irrévocable. C'est fini.
"C'est le crépuscule de vos idoles. Votre crépuscule."
'Tain. On savait tous que ce genre de truc nous tomberait dessus un jour. Avec toutes les saloperies amassées depuis des années par la Fondation, y avait aucune chance que ça finisse bien.
C'était même un sujet de blague entre nous, Pierre avait lancé des paris sur comment on allait crever…
Lui, il avait parié sur une mutation incontrôlée de 682 après une exposition à la gelée verte, alors qu'Henri pensait plutôt à une révolte de SCP-1000.
Personnellement, je penchais plutôt pour une rupture de confinement de 2317, je m’étais pas trop mouillé.
Mais celle-là, personne l'avait vu venir et celui qui aurait proposé l'idée se serait vu offrir une visite chez le psy du centre illico-presto.
Arf, je les entends qui se rapprochent, j'ai plus beaucoup de temps. J'ai essayé de contacter ma famille mais l'appel n'est pas passé, ils ont déjà dû se faire avoir…
Sérieusement, la fin du monde, je l'imaginais quand même beaucoup plus classe qu'être envahi par une armée de stars de la J-Pop cannibales…
Elle regarda de nouveau le site. Rien. Que dalle…. Le calme plat… OK ce n’était pas plus mal que le monde se soit désintéressé de la fuite causée par SCP-101-FR mais elle ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu triste. Le monde ne lisait plus les rapports qui avaient fuité, ne se demandaient plus si la Fondation était réelle… Si oui ou non Grym pouvait avoir littéralement la tête dans le cul.
Elle ne put s'empêcher de rire, un rire triste… C'était tout ce que la vision de cette base de données abandonnée lui inspirait. L’intérêt d'internet pour les entités qu'elle gardait tous les jours avait été de courte durée… Machinalement elle cliqua sur son propre dossier. Son visage et ses informations apparurent. Elle parcourut longuement le dossier qu'elle connaissait par cœur… Puis celui de sa meilleure amie… Celui de son supérieur, de son assistante de labo, de chacun de ses collègues… Du laborantin au mécanicien, en passant par tous ceux de ceux qui travaillent dans l'ombre pour rendre le quotidien des gens lambda plus lumineux.
L'horloge sonna sept heures. Elle avait tout fini… Tout lu et tout relu, chaque objet, chaque rapport, chaque dossier… Se levant elle regarda ce qu'il restait de leur popularité. Un forum, une base de données… Des posts un peu partout sur Google…
Une gloire éphémère. Elle regarda le soleil s’effacer derrière les montagnes en même temps que sa courte popularité. C'était le début de l'ombre pour la Terre comme pour la Fondation. Un léger sourire se traça néanmoins sur ses lèvres quand une petite voix dans sa tête lui rappeler que peu importe la noirceur de la nuit le jour finissait toujours par se lever.
ON L'A FAIT ! ON L'A FAIT ! ON L'A FAIT ! ON L'A FAIT !
ON L'A FAIT ! ON L'A FAIT ! ON L'A FAIT ! ON L'A FAIT !
Putain, on l'a fait, on l'a putain de fait ! On les a butés ces putains de connards ! On l'a fait bordel ! Ils sont enfin morts, morts je vous dis après tout ce qu'on a fait ils sont enfin morts ! Quoi ? Que je me calme mais putains vous vous rendez pas compte ? Ces monstres sont morts ! De quoi je parle mais bordel vous comprenez pas ? Vous êtes pas au courant ? Tout le monde en parle bordel ! On sait pas comment mais ce matin ils étaient tous morts. Chacune des cellules qui confinaient ces monstres étaient simplement occupée par leurs cadavres. Au début on a cru à une stratégie commune coordonnée par on ne sait qui, mais bien vite tous les relevés montraient aucun signe de vie. Chacun était mort de la même manière, même ceux classés comme indestructibles, même cette saloperie de lézard et ce connard de guerrier tout droit sorti des enfers. Même l'Apollyon qu'on calmait avec des rites religieux. Tous morts de la même manière et en une nuit, les caméras et autre système de surveillances n'ont montré rien d'anormal. Mais bon dieu ILS SONT MORTS. MORTS. MORTS VOUS M'ENTENDEZ ? MORTS !
L’Agent Neremsa était en pause et se rendit comme à son habitude en salle de détente, pour utiliser ses précieuses dix minutes en buvant un café, posément assis sur le canapé prévu à cet effet. Il passa en revue les événements de la matinée, de son réveil à 4 heures du matin jusqu’au début de sa pause, à 9 heures. Cinq explosions, dont une due à une utilisation malveillante de jus d’orange impliquant le (maintenant directeur de site, il ne s’y habituerait donc jamais) Dr Grym, et six Classes-D morts des suites de deux brèches de confinement mineures. Ainsi commençait une journée normale au Site-Aleph.
Alors qu’il s’apprêtait à reprendre sa garde, il vit un livre, posé sur la table basse de la pièce. La couverture était sobre, ne comportant qu’un titre en capitales d’imprimerie, blanc sur noir.
« Du Crépuscule des Idoles »
Un quelconque docteur pressé avait dû l’oublier là. L’agent prit le livre, dans le but de le rendre rapidement à la bibliothèque du Site, et quitta la salle de détente. Dans le couloir, il heurta un chercheur, et fit tomber l’objet. « Merde ! » jura-t-il d’une voix grave et tonitruante, « apprenez à regarder devant vous, bon sang ! » Le chercheur sonné n’en fut que plus désolé.
L’ouvrage était au sol, ouvert sur une page intitulée « L’option Mekhane ». Dès les premières lignes, Neremsa comprit que cet objet n’aurait jamais dû quitter les bureaux du Commandement O5. Il transmit un message d’absence imminente pour urgence par son talkie-walkie, et quitta vivement le bâtiment pour se rendre aux bureaux du DSI. Il se connecta à un terminal sécurisé, entra ses identifiants et envoya un message de haute importance au Commandement. Puis il rangea le livre dans un casier sécurisé, prit deux pilules d’amnésique de Classe A et quitta le bureau pour rejoindre sa garde.
L’Agent Neremsa venait de pénétrer à nouveau dans le bâtiment principal du Site-Aleph qu’il entendit un énorme bruit sourd qui devait provenir du sous-sol. « Putains de Keter », marmonna-t-il.
Chrono-Challenge n°5 (23/05/2017)
Le thème était : "Souriez, vous êtes filmé" (donné par FlaurosSH), et la durée 15 minutes.
Les votes sont terminés !
C'est le Texte A que la majorité des votants a désigné comme un de leurs deux textes préférés (avec 5 votes), le gagnant est donc Skodamz ! Les autres textes peuvent être retrouvés juste en-dessous, classés par ordre de popularité.
Souriez, vous êtes filmé
Allez, il fallait essayer, encore une fois.
Il inspira un grand coup et concentra toute l’énergie de son corps vers les muscles de son visage, en essayant de faire abstraction des grincements qui lui perçaient les tympans, du sang qui coulait le long de son cou et de la douleur, cette horrible douleur qui lui brûlait le corps. Il lâcha son miroir et retomba au sol en gémissant. Non, il ne pouvait pas se permettre d’échouer. Pas durant l’unique visite du mois. Il devait remplir son rôle.
Allez, il fallait qu’il y arrive.
Il ramassa le morceau de titane qui traînait au sol et le reprit. Pense à quelque chose d’heureux, pense à quelque chose d’heureux.
Il se rappela son père. Malgré la douleur qui lui broyait les entrailles, qui lui perforait le crâne, qui lui incendiait les poumons, il tint bon. Pour son père.
Enfin il vit naître un sourire sur les lèvres de son reflet.
Maintenant il s’agissait de le garder malgré la douleur qui lui brûlait les zygomatiques, malgré l’odeur d’huile atroce dans sa bouche.
Soudain, il entendit le bruit caractéristique du drone dans le couloir le plus proche. Il essaya de se relever tant bien que mal mais n’y arriva pas. Alors il tenta de s’asseoir dans la position la moins douloureuse.
Le drone entra dans la salle emplie de rouille et orienta sa caméra vers la silhouette qui attendait là, au milieu de la pièce de métal tout aussi rouillée que lui.
« Bonjour, M. Souriant des petits messieurs du Docteur Wondertainment. Comment allez-vous aujourd’hui, Roger ? »
Les autres participations sont juste ici !
- B : Oster (4 votes)
- H : Malys (3 votes)
- C : Lyrkarreau (3 votes)
- I : TiGeb (3 votes)
- D : Tara Lucy (1 vote)
- E : Goupil (1 vote)
- F : Styrius (1 vote)
- G : Théodore (0 vote)
J’ai entendu parler des snuff movies. Bien sûr je trouve le concept tout à fait révoltant. Déjà que le gore au cinéma m’est assez intolérable, je dois avouer qu’assister à la diffusion de réels jeux de massacre me serait insupportable. Vomitif même, je n’ai pas l’estomac bien accroché. À se demander pourquoi j’ai accepté ce poste d’agent de sécurité à la Fondation.
Alors que cette pensé venait de traverser son esprit, Michaël fit un pas de côté pour éviter la machette qui fonçait vers lui. Elle se planta dans le mur de bois avec un bruit sourd. Face à lui, le jeune homme, trop excité pour émettre des paroles cohérentes enfilait un poing américain, visiblement pressé de réussir ce qu’il avait entrepris en lançant sa précédente arme : le meurtre, le plus sanglant et spectaculaire possible. Artistique même.
Nom de Dieu, je déteste ces branleurs d’anartistes.
L’assaillant de Michaël lança son poing avec force. Quelle technique hideuse. Nouveau pas sur le côté, mais cette fois il y eut une réponse de la part de l’agent. Une réponse violente. Frappe précise à la nuque, rupture d’équilibre, genoux dans les gencives, prise au col et lancer au sol. Ça c’était du vrai combat. Michael ne fit pas dans le détail pour la suite : il s’empara de la machette esquivée tantôt, et l’enfonça d’un coup sec dans le crâne de son adversaire. Quelle honte, si jeune et déjà pourri par l’anart. Il jeta un œil dans cette chambre sinistre : un lit de camp moisi, des murs en bois pourris, et…
Oho… je le savais, une caméra. C’est donc bien ces fumiers de… On Est Cool c’est ça ? Décidemment c’est ça leur vision du cinéma ?
Il se dit qu’il éluciderait plus tard les circonstances de sa capture. Il était dans un trou à rat et il devait sortir. Il prit la porte, et se retrouva, comme prévu, face à une bonne dizaine de ces jeunes cons, armés jusqu’aux dents, certains avec des GoPro. Michaël sourit : après tout il était filmé.
Il était si fier de lui. Enfin sa vie allait servir à quelque chose, enfin ce vêtement orange qu'il portait tous les jours ne serait plus le symbole de sa vie chaotique mais celle d'une vie nouvelle. D'une vie utile.
Son regard passa le long des autres cellules où ses "compagnons" dormaient encore. Sa nouvelle vie commençait tôt. Deux hommes vêtus de noir et armés lourdement étaient venus le chercher.
"Hé 4513 on a besoin de toi aujourd'hui"
À ces mots ils avaient été si heureux qu'il avait volontiers sacrifié la fin de sa nuit pour suivre les gardes. Ils marchaient le long des couloirs passant des sas de temps en temps avant d'arriver dehors. La chaleur du soleil lui réchauffa le visage et le bleu du ciel apparut. À combien de temps remontait la dernière fois qu’on avait vu un nuage… Des semaines ? Des mois ? Plus ? Plus rien n'importait il était juste utile et ça le rendait heureux. Les Gardes le firent passer par une trappe près d'un grillage électrique. Lentement il descendit les marches glacées. Il arriva jusqu’à une grande salle. Sur le sol étaient posés divers ustensiles de cuisine ou de menuiserie. Au centre de la pièce se tenait une chaise et un petit boîtier. Une caméra ?
"4513 prenez place sur la chaise"
Une voix grave était sortie des haut-parleurs. Il s’exécuta. Soudain ses pieds et ses mains se retrouvèrent entravés par des arceaux de métal et une femme aux membres anormalement longs fit son entrée. D'un mouvement vif elle saisit une tronçonneuse qui se trouvait au sol. La dernière chose que 4513 entendit fut la lame de la tronçonneuse raclant ses os et la voix dans les haut-parleurs qui lui dit :
"Souriez… Vous êtes filmé…"
La tradition dans la Fondation voulait que chaque année un concours soit organisé entre elle-même et les groupes d’intérêt. Une sorte de guerre silencieuse si vous préférez. Cette année le thème du concours avait été trouvé par « et maintenant on est cool ? » dont la participation fût unanimement refusée par peur des conséquences de leur participation.
Ainsi en ce dimanche matin le groupe de 5 personnes désignées par la Fondation se creusait la tête en se demandant quel type de vidéo ils pourraient faire pour le thème « C comme ? ». Visiblement « Et maintenant on est cool ? » s’était inspiré d’un célèbre film pour son thème cette année et bien soit les 5 membres choisiraient de faire honneur à ce film et d’ajouter un court métrage à la lettre C.
Les 5 membres montèrent jours et nuit des scènes farfelues pouvant s’accorder à la lettre C sans rien de satisfaisant, aucun script ne passait auprès du directeur Garrett et les 5 membres furent bien dépités. Chacun dans leur coin la caméra tournant 24h/24 dans l’espoir de capter quelque scène subtile pouvant les orienter vers un événement du quotidien pouvant faire honneur à la lettre C.
Mais rien dans leurs méninges ne pointait sauf dans celle de Spilly. Le petit dernier de la bande, le p’tit nouveau à qui on avait donné le droit de participer au concours, l’idée de Spilly était simple, il était bien entendu interdit de filmer dans l’enceinte de la Fondation mais il n’était pas interdit de filmer dans ses anciennes installations et les 5 membres allaient se servir de ça. Ils se rendirent donc à un entrepôt désaffecté autrefois occupé par la Fondation, tout en continuant à filmer chacun de leurs faits et geste ils visitaient ce lieu immense à la recherche de leur C. Spilly pensait notamment à C comme Catastrophe pour désigner l’état du bâtiment et les SCP qui s’y sont un jour trouvés.
C’est dans un recoin de couloirs en haut d’un escalier que les 5 membres finirent leur film par la survenue inattendue d’un SCP caché là depuis des années. Ils chutèrent de 4 étages et c’est en se brisant la nuque au bas des escaliers qu’ils purent finir leur film.
C comme Chute
Ça fait maintenant un jour que la brèche de confinement a eu lieu, je sais toujours pas comment c'est arrivé, j'étais tranquillement en train de manger à la cafétéria quand l'alarme pour les brèches de confinement générales a commencé à résonner dans tout le site. J'ai immédiatement lâché mon sandwich au poulet, mon putain de sandwich au poulet, il me manquait plus que deux pièces d'or pour pouvoir m'acheter une voiture. J'ai commencé à courir dans tous les sens et je me suis perdu, il fallait vraiment que cette saloperie de brèche survienne au bout de deux jours dans la Fondation. Depuis que l'alarme a retenti je n'ai croisé personne, j'espère que je ne suis pas seul, le côté positif dans "personne" c'est que ça inclut aussi les SCP. Je ne sais pas si j'ai eu de la chance ou s'ils sont déjà tous sortis mais dans tous les cas je suis encore vivant et je compte bien me sortir de là.
[Cinq heures plus tard]
J'ai enfin trouvé la sortie, je n'ai toujours pas croisé âme qui vive. Les caméras du site semblent me suivre, comme si j'étais suivi.
[Deux heures plus tard]
J'ai enfin trouvé la sortie de ce putain de labyrinthe. Il fait jour dehors, la lumière m'éblouit quand mes yeux s'habituent je vois devant moi tous mes collègues sains et saufs et dont certains avec des caméras. Celui le plus proche de moi s'avance et me tend la main puis me dit : "It was just a prank, bro".
Le coup partit tout seul. Un goût métallique envahit sa bouche. L’odeur du sang. Il cracha le liquide rouge et se leva tant bien que mal. Grand mal lui en prit, un autre coup partit. Le poing s’écrasa contre son nez. Il entendit un craquement. Il s’étala de tout son long tandis qu’une douleur lancinante le saisit.
« Fils de pute, jura-t-il. »
Son agresseur l’entendit et lui asséna un coup de pied au ventre. À terre, celui qui était agressé se roula en boule, attendant la pluie de coups.
Il n’en eut pas un autre. La caméra avait tout vu et déjà, des agents arrivaient pour les séparer.
L’un d’entre eux s’avança vers lui et l’aida à se relever. Il se mit debout, sa vision se troubla, mais pour ne pas paraître faible face à ses tortionnaires, il repoussa l’agent.
« Ça va, grogna-t-il. On s’amusait c’est tout. »
Mais les agents ne virent pas d’un très bon œil sa mauvaise humeur. Il surprit leurs regards et comprit. Demain, il était bon pour la casse.
La nuit fut longue. À côté de lui, D-5698 lui jetait des regards noirs. Il l’avait provoqué, ils s’étaient battus et à cause de lui, ils mourraient.
Le lendemain, les deux classe-D furent emmenés vers une cellule. La lourde porte s’ouvrit et ils entrèrent dans un sas. Le souffle court, ils regardèrent la porte se fermer. En attendant que l’autre veuille bien s’ouvrir, les deux compagnons d’infortune se regardèrent :
« Alors comme ça, on va crever par ta faute, demanda D-5698.
- La ferme, tonna D-9645. »
Le silence se fit puis D-9645 demanda :
« Qu’est-ce qui nous attend là-dedans ?
- Je sais pas. Tout ce que je sais, c’est que ces fils de chien ne vont pas louper une seule miette de ce spectacle.
- Ils veulent du spectacle ?
- Ouais.
- Alors, on va leur en donner. »
Ils se sourirent et leur combat de la veille s’effaça de leur mémoire. Ils allaient bientôt mourir et ils avaient décidé de mettre leurs différends de côté pour profiter de cette fin.
Lorsqu’ils entrèrent, il n’y avait rien. La salle était vide. D-9645 regarda la caméra de surveillance tandis que l’autre classe-D pivotait sur lui-même, cherchant le SCP.
« Mais où est-il, demanda D-5698. »
Une ombre les enveloppa. D-9645 fit un doigt d’honneur à la caméra puis se tourna vers son compagnon d’infortune tandis que la mort s’abattait sur eux :
« Souris. Nous sommes filmés. »
Avancée jusqu'au mur ouest, deux par deux, couverture à droite. Les ordres ont été donnés, silencieusement, et le groupe se déplace tout aussi discrètement.
Huit silhouettes qui avancent de concert, se déplacent, s'arrêtent, observent et repartent en suivant les ordres donnés par les gestes de la main de l'un d'entre eux. La formation s'adapte aux situations, sait de quel façon réagir aux commandes et saura réagir quand les commandes deviendront inutiles.
Arrivée à la quatrième porte, désactivation du système de sécurité, chuintement discret, couverture, entrée en éclaireur. Rien à signaler, en avant. Un carrefour. Arrêt, couverture, observation, information, décision. Couloir de droite. Avancée deux par deux, avant-garde, corps, arrière-garde ; rester vigilant. Objectif en vue. Une porte, entrouverte ; situation non prévue. Analyse de la situation, réflexion, décision ; tout doit se faire vite. Un geste.
En avant. Couverture, rentrée, flash. Situation alarmante, le groupe est sûrement repéré, nombre d'ennemis inconnu, la réaction doit être rapide, retraite du corps, l'arrière-garde surveille en cas d'embuscade. Les éclaireurs sont peut-être perdus, ils savent quoi faire : tout pour que la mission réussisse et ne pas être un risque pour le reste de l'équipe.
"Coupez. C'est bon, l'angle de vue est bon. On passe à la scène suivante. Et Stephan, arrête de sourire, t'es filmé merde."
« Souriez, vous êtes filmé. »
Ce n’est que maintenant que je remarque à quel point cette phrase est ironique pour quelqu’un comme moi.
Ça fait réfléchir. Au fait qu’il y a toujours quelqu’un derrière un mur d’écrans, à observer attentivement les va-et-vient des vies sous ses yeux, guettant un changement de direction soudain, un mouvement brusque, une attitude suspecte. Au fait que personne ne peut se vanter d’être connu de lui seul, que chacun vend chaque jour des informations sur soi-même à des entreprises qui les revendent à d’autres, à des gouvernements qui les revendent à d’autres, à une Fondation qui se garde bien de les partager à d’autres.
Le Département de Sécurité Interne est une organisation au sein d’une autre. Nous cherchons des traîtres dans nos rangs, et pour ça, nous devons nous faire discrets, compartimenter notre esprit, garder à chaque instant en mémoire ce que nous pouvons partager et ce que nous ne pouvons pas mentionner devant qui que ce soit d’autre que notre supérieur. La sanction en cas d’échec est sans équivoque : prise forcée d’amnésiques de classe C, retour aux plus bas degrés de l’échelle sociale interne à la Fondation. Si la confiance perdue est jugée trop importante pour nous laisser en liberté, c’est Allez en prison, ne passez pas par la case Départ, plutôt par D-P4R7.
J'aime pas être taquiné. Je déteste ça. Mais dans cette société, être taquiné est ordinaire. Je sais très bien que le problème vient de moi. Je sais que c'est de ma faute si j'aime pas être taquiné. C'est dans mon caractère. Un jour, j'ai craqué. J'ai vraiment merdé sur ce coup-là. J'ai tué mon propre oncle. Juste pour une petite blague qu'il avait sorti devant tout le monde pour m'humilier. Pardon, pas humilier. « Taquiner ». Je dois avoir un problème pour avoir fait ça pour si peu. Ma famille était choquée. Les enfants étaient tous là, à regarder le cadavre de ce pauvre David. Quand la raison me revint, je réalisai que je devais vite partir. Ils ont quand même fini par me retrouver après quelques jours. Je n'avais pas d'avocat. Et personne dans ma famille n'a osé prendre ma défense devant la juge après ce que j'avais fait. J'étais obligé de plaider coupable. Quand j'étais assis dans ma cellule, un garde est venu me parler d'une « prison spéciale » dans laquelle j'allais être transféré. Le lendemain, un hélicoptère est venu me chercher. Après quelques heures, je vis un grand complexe se dessiner à l'horizon. Des tas et des tas de types en blouses étaient là pour m'accueillir. Avec tous ces gardes pour s'assurer de ma bonne conduite. On m'a filé une combinaison orange avec un sigle étrange, trois flèches dans un cercle, lui-même dans un autre cercle déformé.
Je ne comprenais rien de ce qui m'arrivait. On m'a juste mis dans la cellule et on m'a dit qu'on m'expliquerait tout plus tard. Il ne s'est plus rien passé de la journée.
Le lendemain, deux gardes sont venus me chercher. Ils m'ont amené devant une grosse porte métallique digne des plus grands complexes militaires. Il y avait deux autres types avec la même tenue que moi. Ils nous ont fait rentrer dans « la cellule de l'entité ».
Puis on a entendu une voix à travers les enceintes.
« Nous allons démarrer l'enregistrement. Oh, le microphone est allumé ! Bon, eh bien, souriez, Classe-D, vous êtes filmés ! »
Chrono-Challenge n°4 (18/05/2017)
Le thème était : "De l'origine des menhirs" (donné par Tombemine), et la durée 20 minutes
Les votes sont terminés !
C'est le Texte G que la majorité des votants a désigné comme un de leurs deux textes préférés (avec 10 votes), le gagnant est donc DrJohannes ! Les autres textes peuvent être retrouvés juste en-dessous, classés par ordre de popularité.
De l'origine des menhirs
"Walters, je croyais vous avoir déjà demandé d'étudier des choses plus constructives.
- C'est l'heure de ma pause. Je travaille sur ce que je veux. Et bien sûr que c'est constructif !
- Fixer le fond de votre gobelet de café ou faire des chaînes de trombones serait plus constructif."
L'assistante Walters frappa du plat de la main les feuilles qui recouvraient la table qu'elle occupait à elle toute seule à la cafétéria. Un fascicule pour la Côte de Granit Rose bretonne virevolta en direction du meuble où on rangeait le sucrier et les drôles de petits bâtonnets qui servaient à touiller l'immonde café des historiens chercheurs de la Fondation.
"Les menhirs se retrouvent à travers le monde entier ! Il y en a en Afrique, même en Asie, et…
- Et vous pensez qu'il faut un phénomène anormal pour justifier le fait que plusieurs personnes aient eu l'idée de mettre un grand caillou debout pour faire joli dans le paysage.
- C'est beaucoup de travail juste pour "faire joli".
- Dites ça aux stylistes."
Furieuse, elle se replongea dans ses notes. Maen-hir. Longue Pierre. Il y avait forcément quelque chose. Un motif, un thème commun. Un réseau pour capter un signal quelconque, peut-être ?
–
"Eh, Mog, je croyais t'avoir dit de faire un truc plus constructif.
- J'ai fini mon travail. Je fais ce que je veux. Et bien sûr que c'est constructif.
- Compter le nombre de brins d'herbe dans le pré ou de poils sur le cul d'un lapin serait plus constructif."
Mog, le fils du sculpteur d'arcs, frappa du plat de la main la grande pierre qu'il avait réussi à dresser au milieu du champ. Ça lui avait pris plusieurs jours et un sacré paquet de rondins de bois.
"Je sais pas, je trouve que ça fait joli dans le paysage.
- C'est beaucoup de travail juste pour "faire joli".
- Dis ça aux mecs qui gravent des têtes de sanglier sur les manches de leurs couteaux."
Ywain ne sut pas quoi répondre.
Les autres participations sont juste ici !
[[/<]]- A : Aloices (7 votes)
- E : Tara Lucy (5 votes)
- C : Aelya (2 votes)
- B : Skodamz (1 vote)
- D : Gemini (1 vote)
- F : TiGeb (0 vote)
"Chef, je pense que vous devriez jeter un œil à ceci."
Posant mon mug en céramique sur le bureau, je regarde dans les yeux la personne en face de moi : c'est une jeune recrue, au regard encore innocent.
Bien sûr, il ne doit pas encore connaître ma réputation, mais je doute qu'il soit illettré : il est marqué en caractères gras sur ma porte qu'il est interdit de me déranger lorsque celle-ci est fermée. Pourtant, il est là, à me regarder avec toute la dévotion du monde dans les yeux… ainsi qu'un peu d'appréhension tout de même. Il doit savoir ce qu'il a fait, après tout.
"Qu'y-a-t-il ? finis-je par demander tout de même. Quelle est la raison qui vous pousserait à outrepasser l'écriteau sur la porte ?
-C'est que, nous avons un problème. Une nouvelle mission, en quelque sorte, et-
-Ce n'est pas à vous de décider des affaires à traiter ou non. Donnez-moi ça." dis-je en tendant ma main.
Alors, comme si de rien n'était, il dépose dans celle-ci un journal. Fait en papier, imprimé en noir et blanc, grand format, c'est bel et bien un journal tout ce qu'il y a de plus normal.
"…Vous vous foutez de moi ?
-Pas le moins du monde, chef. Ce que vous devez lire se trouve en page 10, vous ne pourrez pas le manquer."
Je lâche un soupir, lui laissant le bénéfice du doute. Il n'a pas l'air horrifié outre mesure, mais tout de même un peu stressé. Alors, pourquoi pas ? Allons voir. Mon pouce tourne les pages lentement : j'ai toujours détesté les grands journaux traditionnels qui sont trop grands pour vos mains. Ça me donne envie de les faire manger aux gamins qui les vendent dans les rues. Ou de frapper le gars en face de moi.
J'arrive finalement en page 10, et commence la lecture de l'article qui la remplit entièrement, en évitant le titre, que je ne lis jamais : je n'ai pas envie de me spoiler. De même, je saute en général les deux premiers paragraphes, qui ne font en général que poser un contexte trop large et inutile.
C'est dans cette ambiance, hier pourtant festive, que le festival de la bande-dessinée d'Angoulême s'est tenu ce matin : des milliers de fans des aventures de nos deux gaulois favoris, Asterix et Obelix, se sont réunis spontanément, de manière symbolique, pour pleurer en communion avec la terre entière la disparition d'un symbole mondial, vestige de civilisations disparues : les menhirs ne sont plus.
Je n'aurais pas dû sauter le début.
"Les… menhirs ont disparu ?"
L'autre hoche lentement la tête en pointant le bas de l'article.
"Oui… mais ce n'est pas le plus inquiétant. Regardez cette photo."
Je m'exécute sans noter le fait que j'ai horreur que l'on me dise quoi faire : il s'agit d'une photo du site de Locmariaquer, où se tenait auparavant le plus grand menhir du monde. Maintenant, il n'est évidemment plus là. En revanche, à la place, se trouve une plaque :
Merci d'avoir apprécié notre Plus Grande et Plus Longue Exposition Universelle !
Alors, on est cools maintenant ?
Tentant de cacher les tremblements de mes mains, je jette un œil au livre posé sur la gauche de mon bureau, en murmurant pour moi-même, comme pour le monde entier, mon employeur et l'avenir de mon job ici :
"Je ne crois pas que le manuel du Département de Censure et Désinformation ait un paragraphe pour ce genre de cas…"
« Ouais donc je fais des menhirs… Enfin faisais… jusqu’à ce que votre collègue décide de me catapulter ici. »
L’énergumène qui était en train de parler s’appelait… enfin… Le docteur Winston n’avait pas compris son nom mais il avait un nom en tout cas. Un nom imprononçable. Le docteur inspira un grand coup, essayant de garder son sérieux mais la scène lui donnait envie de rire nerveusement.
Tout avait commencé par un pari. Un fichu pari. Alors qu’ils étaient encore deux jeunes étudiants aspirant à un merveilleux avenir, le futur Docteur Winston et le futur professeur Lockwood avaient fait un pari alors qu’ils étaient bourrés en plein solstice d’été à Stonehenge :
« J-Je t-te par-rie t-tout ce qu-que tu v-veux, j-je v-vais trouver l’orig-gine des menhirs, avait alors dit un Lockwood complètement ivre. »
Winston lui avait alors répondu sur le même ton :
« Brrrruuuuuuhhhhhh. »
L’alcool et ses ravages… Le t-shirt de Winston n’avait pas apprécié.
Donc ce n’était qu’un fichu pari. Et ce con de Lockwood avait réussi, grâce à la Fondation. Il avait trouvé une porte par un malencontreux hasard (mais par manque de temps et par manque d’imagination de l’auteur, nous ne détaillerons pas sa découverte ici) qui lui avait permis de ramener… ça.
Le « ça » était un homme d’une trentaine d’années, à la carrure digne de Thor. Il était vêtu de peau de bêtes. Heureusement pour Winston, cet homme parlait dans un dialecte qu’il connaissait bien (car bien entendu, n’importe quel docteur de la Fondation savait parler les dialectes oubliés de Bretagne).
Lockwood arriva tout content et se posa devant le géant de deux mètres puis regarda fièrement Winston :
« Tu me dois un bouchon de champagne, tu te rappelles ? »
Oui parce que le prix du pari était un bouchon de champagne. L’alcool et ses ravages…
Winston soupira puis reporta son attention sur le géant :
« Dites-moi monsieur… A quoi servent les menhirs ?
- Ah non mais ça sert strictement à rien, répondit le géant en haussant les épaules. »
Le docteur et le professeur se regardèrent d’un air désespéré. Le géant continua :
« En fait, c’est [Nom incompréhensible]. Il aimait bien bouger des pierres. Et un [Insulte inconnue pouvant être traduite approximativement par : « en[Censuré] de chèvres »] a suivi, puis un autre. De vrais petits moutons je vous dis. Et voilà qu’on se met tous à mettre des pierres un peu partout…
- Vous vous foutez de moi, demanda Winston.
- Parfaitement. Tout comme l’auteur de ce texte se fout complètement de ce thème. »
Winston et Lockwood regardèrent dans le vide puis vous firent un petit signe de la main.
Les origines de la vie sur Terre fascinent les hommes depuis bien longtemps. Malgré des années de recherches, de nombreuses choses demeurent inexpliquées ou n’ont tout simplement pas encore été découvertes. La Fondation surveille activement, à l’aide de nombreux Agents infiltrés, les progrès des recherches notamment en archéologie. Le but est évidemment de sécuriser et de récupérer rapidement tout SCP retrouvé enfoui.
L’Agent Y, infiltré dans un site archéologique en Sicile, a alerté la Fondation le ██/██/20██ lorsqu’un séisme de magnitude 3 a causé un glissement de terrain près de la ville de ██████. Cet incident a causé la chute d’un des nombreux menhirs présents dans la région dont la surface s’est fendue, révélant un objet de forme oblongue, conçu dans un matériau inconnu jusqu’alors. Un scanner de l’objet, déplacé jusqu’au Site-XX a révélé l’existence d’une forme de vie. Ces rochers sont donc supposés garder en stase une espèce ancienne. A ce jour, aucun moyen de les ouvrir n’a été trouvé. La menace de cette espèce de vie ne peut être évaluée. La datation a échoué. Recherches en cours.
L’Agent Van Debeurt pris une grande inspiration, c’était ça première mission en tant que membre de la FIM-Êta-9 « Les horlogers ». La première fois qu’il respirait l’air d’une autre époque. Plus d’un millier d’années avant sa naissance. L’air était frais et pur, un air de campagne.
« Dépêchons-nous » dit le Docteur Asselinade.
Il était accompagné de son supérieur et d’un Docteur en histoire. La mission ne durerait pas plus de quelques minutes. Quelques minutes à travers le temps. Une mission simple pour un début, juste une simple vérification.
Leur groupe sortit finalement du bosquet où ils s’étaient abrités. Au moment où les arbres quittèrent son champ de vision, il sut que ce ne serait pas son dernier voyage dans le temps. Au loin dans la lande, se dressait un édifice en pierre.
« Inutile de continuer, il y a une tribu à proximité, dit le Docteur. Évitez toute contamination inutile. »
Une des premières choses qu’on lui avait apprises en entrant dans cette FIM. Ils firent donc immédiatement demi-tour, sans découvrir plus de cet époque lointaine. Mais ils se rendraient très vite dans une autre plus lointaine encore. Mais autant Van Debeurt était impatient de voyager à travers le temps à nouveau. Autant il s’inquiétait de la tournure des événements. Depuis quand SCP-042-FR était-il là ?
Inscription découverte gravée dans une paroi en Dordogne.
Datation estimée : environ 3300 av. J.C.
Dérangement (anomalie?) : Neuvième depuis la première lune noire depuis les derniers gels
Homme-nature (druide?) : Luffakos
Dérangement (danger/problème?) : Avaleur de l'Est trouvé (observé?) dans les champs de Pratarimias, en train de dompter (?) ses chevaux. Onze braves hommes sont morts en tentant de calmer son [espace/air/aura?] nocturne, dont le fils du chef et deux des fils de Pratarimias. Luffakos a été dépêché dans l'urgence alors que les chevaux débutaient leur (terme inconnu).
Conséquence (bilan?) : Luffakos a déclaré que l'Avaleur de l'Est n'était pas du monde de la lumière et qu'il ne pourrait pas s'en faire [ressentir/comprendre]. Il a demandé aux filles du chef Amirna, Agattana et Aritigionid d'aller quérir l'argile sacrificielle et le gui et les branches de charme et tous les matériels interdits de pratique aux profanes. Au matin levant l'Avaleur de l'Est avait été [absorbé/emprisonné] sous (dans?) la larme de pierre tombée du ciel, comme suivant la tradition.
Luffakos a dit : Un très grand nombre qui ne peut être gravé ici des larmes de déprivation (geôle/prison?) ont été invoquées en ce temps (récemment?). Que mes paroles soient gardées écrites sur le roc, que nos enfants soient avertis, je ne le redirais plus, qu'après un très grand nombre qui ne peut être gravé ici de nouvelles lunes, la magie de Karkaprannis (proto-Cernunnos?) trouvera un terme reposant, que la roche se fendra, et que les druides qui me succéderont dans ce temps lointain se préparent à ce que tous, les (mot inconnu, gravé en lettres sensiblement plus larges) soient à nouveau à [neutraliser/capturer?].
2 mai 1999 - Stonehenge
Aujourd'hui nous avons faits une grande avancée : nous avons réussi à entrer à l'intérieur de la structure. C'est arrivé pendant que je m'arrachais les cheveux sur les données du dernier relevé : Ana s'était adossée à une des structures, et celle-ci s'est ouverte en happant Ana à l'intérieur. On ne l'a pas encore retrouvée mais je garde espoir. Bon dieu, il y a une ville entière sous ce machin, par contre il semble que les autres structures ne soient pas reliées à cette ville, là où elles devraient se trouver il y'a juste le "toit" comme partout dans toutes les zone qu'on a exploré. Je sais qu'on a qu'un jour de découverte mais quelque chose me dit que peu importe où on ira, il y aura ce toit. La ville ressemble au Machu Picchu mais… sous terre dans une immense caverne quoi.
Cependant le niveau technologique de la ville ressemble à celui d'une ville du 20ème siècle, il semble aussi que les anciens habitants n'étaient pas humains, du moins la taille des portes et leurs formes le laisse supposer, mais nous devons faire plus de recherches. Lors de la première descente, l'escouade a trouvé ce qui semble être un laboratoire, je sais que j'utilise beaucoup ce verbe semble, mais nous n'avons découvert cette cité qu'aujourd'hui, et tous ceci n'est que supposition. Dans ce laboratoire, l'escouade a trouvé des notes écrites en langue bâtarde du Maya. Le texte a un début de traduction que voici :
Nous …. cailloux/menhirs …… autres ….. ancêtres …… temps …… reviennent.
[[/<]]
Chrono-Challenge n°3 (09/05/2017)
Le thème était : "Au-delà de cette barrière, il y a un monde à découvrir.", et la durée 15 minutes.
Les votes sont terminés !
C'est le Texte C que la majorité des votants a désigné comme un de leurs deux textes préférés (avec 16 votes), la gagnante est donc DrCendres ! Les autres textes peuvent être retrouvés juste en-dessous, classés par ordre de popularité.
Au-delà de cette barrière, il y a un monde à découvrir.
Le Docteur Tris s'était porté volontaire pour cette expérience.
Il ne se considérait pourtant pas comme un homme particulièrement froid, vil, exécrable, ou immoral, non. C'était simplement le parangon de l'homme de sciences, un être de raison pure et de logique absolue, motivé par une addiction presque incontrôlable à la découverte et à la connaissance. La personnalité la plus à même de diriger ce projet de recherche.
La nouvelle entité parvenue jusqu'à la Fondation était pour le moins particulière. Simple sphère métallique au sein de laquelle il était possible de se glisser, elle présentait à chacun de ses passagers un compromis très simple : par le biais d'illusions trompant les sens, les sujets de test étaient mis dans des situations où il s'agissait d'effectuer un acte illégal, ou immoral, en échange d'une connaissance bien précise sur le monde qui l'entourait. Chaque fois qu'un individu revenait s'y confronter, l'anormalité proposait des choix de plus en plus violents, de plus en plus radicaux… Contre une récompense adaptée.
Le dernier classe-D ayant été utilisé dans le cadre de cette expérience avait utilisé les informations collectées pour provoquer un brèche de confinement et se suicider ; il avait donc été décidé que le protocole ne serait à l'avenir utilisé que sur des chercheurs compétents et mentalement équilibrés. Tris était l'un d'entre eux.
Il avait tout d'abord du voler des bonbons sur un étalage de marché. Renverser une boîte aux lettres. Vandaliser une devanture de magasin. Crever les pneus d'une voiture. Rien de bien renversant.
Puis il avait fallu maltraiter un animal. Tris avait détesté cette partie-là ; l'illusion avait pris l'apparence du labrador de son ex-femme, un animal qu'il adorait de tout son cœur… Et qu'il avait dû frapper de plus en plus fort, de plus en plus violemment. A chaque retour, l'illusion portait les marques de ses blessures passées, mais jamais le chien n'osa se rebeller.
Puis ce fut le tour des humains.
D'abord huer un couple d'homosexuels dans la rue. Voler le sac d'une petite vieille dans la rue. Gifler un enfant en pleurs. Cambrioler une banque.
Tuer une femme innocente.
Faire avoir un accident à un bus scolaire.
Toujours, Tris se fermait à sa conscience. Il se disait « Ce n'est qu'une barrière morale, au-delà de celle-ci, un monde entier de savoir t'attends. Tout n'est qu'illusion. Vas-y. »
Jusqu'à ce qu'il tombe sur des articles traitant d'un bus scolaire ayant déraillé, quelques jours après sa sortie de l'entité.
La Fondation avait essayé d'étouffer cet article, le docteur avait appris plus tard. Aujourd'hui, l'homme était confronté à un nouveau cas de figure : il devait tuer et dévorer un gamin de cinq ans.
Les grands yeux larmoyants le regardaient, terrifiés.
Tris hésita.
Lorsqu'il sortit de l'entité, sa mine était sombre. Ses yeux fuyants.
"Créer de la matière noire." fit-il d'une voix sombre. "Je sais comment créer de la matière noire."
Ses collègues lui sourirent, pleins de joie.
"Bravo, Kay. Tu gères." lui fit l'une d'entre elle, tout sourire.
"Tu feras attention. Tu as encore du sang sur le visage."
Les autres participations sont juste ici !
- A : Tara Lucy (8 votes)
- H : Johannes (6 votes)
- G : Zaap (6 votes)
- E : justarandompseudo (3 votes)
- F : TiGeb (1 vote)
- B : Flauros (0 vote)
- D : Salvor (0 vote)
Blanc. C’était l’une des seules couleurs qu’elle connaissait. Avec le orange. Des murs blancs. Rien que des murs blancs. Une petite table, une chaise, un lit. Rien d’autre. Il y avait bien quelques livres aussi, pour faire passer le temps.
Le temps. Notion bien superflue. Elle subissait le temps. Son pire ennemi avec l’ennui.
Du orange passa. C’était un homme qui lui apportait son repas. A quoi bon le manger ? Pour vivre ? Mais pourquoi vivre ? Pour des murs blancs, quelques livres et un homme en orange ?
Mais qu’était-ce, la vie ? Elle l’ignorait. Cela faisait des années qu’elle était ici. Prisonnière de ces murs. Prisonnière de son corps qui l’empêchait d’être… normale.
Un logo. Trois flèches qui pointaient vers le centre. Le seul dessin qu’elle connaissait. C’était si triste…
La normalité… Une notion aussi superflue que le temps. Elle n’aspirait qu’à ça, la normalité. Être juste… normale. Pouvoir vivre. Là, elle n’était qu’un animal en cage, qui tournait en rond entre quatre murs blancs.
Elle croyait être devenue folle. Fut un temps, elle avait essayé de tuer les hommes en orange. Elle voulait être dangereuse, qu’on la craigne, qu’on la haïsse… Elle voulait que ceux qui la gardaient la tuent.
Maintenant, elle s’était fait une raison. Alors elle tournait en rond, espérant que la mort, libération tant attendue, vienne l’enlacer pour une dernière étreinte glacée.
Ce ne fut pas la mort qui la trouva. Mais un homme. En noir. Il lui parlait mais elle ne saisissait pas les mots qui sortaient de sa bouche. Cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait plus entendu de voix. Celle de l’homme en noir était douce, rassurante même. Un homme en blanc se tenait à ses côtés. Ils se regardèrent puis l’homme en blanc barra une mention pour la remplacer par une autre. Elle plissa les yeux puis fouilla dans sa mémoire, cherchant à mettre un sens sur cet ensemble de lettres. L’homme en blanc avait barré : « Menace Rouge. » pour le remplacer par « Menace Orange ».
Elle leur sourit. Non pas parce qu’elle savait ce qu’impliquait cette menace mais surtout parce qu’elle aimait bien cette couleur. Les deux hommes sourirent à leur tour.
Quelques heures plus tard, la porte se rouvrit. L’homme en noir lui tendit la main, sa voix rassurante l’enveloppa comme une étreinte chaude et fraternelle :
« Venez. »
Elle prit sa main. Pour la première fois de sa vie, elle sortait de ces quatre murs. Il y avait une autre porte, puis une autre encore. A chaque fois, l’homme en noir était là pour la guider, lui souriant.
Puis, une barrière. Gigantesque. Avec une immense porte. Elle prit peur et serra la main de l’homme.
La porte s’ouvrit. Une lumière aveuglante apparut. Elle se cacha les yeux. L’homme en noir s’avança : « Venez 5623. Au-delà de cette barrière, il y a un monde à découvrir. »
5623 lui sourit puis passa la porte.
Nul n'a le droit de franchir la Limite. Ce sont les anciens qui l'ont dit.
Les anciens sont des imbéciles. Déjà, ils sont tous morts, c'est bien la preuve qu'ils étaient tous des imbéciles. Et puis si personne n'essaie, comment être sûr qu'il n'y a rien au-delà de la Limite ? Hein ? N'importe quoi. Nous sommes jeunes et forts. Les anciens étaient vieux et faibles. Nous pouvons savoir ce qu'il y a de l'autre côté. Nous le voulons. Personne ne pourra nous en empêcher.
Jaune est déjà parti bille en tête, suivi de Rapide et de Petite. L'adrénaline court dans mes veines. Nous nous élançons vers l'inconnu comme des flèches, et les plumes de mon échine frémissent de joie. Qui sait quelles merveilles se trouvent là-bas ? Quelle nourriture ? Quelles étendues, quel soleil ?
Je suis presque arrivé à l'arbre épineux qui marque la limite. Je pourrais presque la sentir. Un air différent. Un autre lieu. Un autre temps ! Je pourrais presque -
—
Le chercheur soupira, rangea ses jumelles et attrapa sa radio.
"Base, on a encore tout un groupe de jeunes SCP-1265-A de type Deinonychus qui essaie de franchir les limites de la zone. Je suppose que vous allez encore en retrouver tout un tas par terre, sous sédatifs, à trois kilomètres de là. Over."
C'était la troisième fois cette semaine.
Mais ce monde-là me suffit.
John avait toujours été fasciné par le cerveau, ses limites, ses forces, ses faiblesses. Un jour, il voulut découvrir ses faces les plus obscures, il se documenta sur plusieurs pratiques asiatiques occultes, apprenant à repousser les limites de sa consciences, jour après jour, il découvrit de nouvelles facettes. Il apprit à faire sortir des objets concrets de son imagination, à manipuler des objets avec sa pensée, à sortir de son corps physique, et bien plus encore. Petit à petit, il s'éloignait du monde autour de lui, se concentrant plus sur son monde à lui, son monde intérieur. Mais un jour, il rencontra comme un mur, une barrière dans sa progression, ses avancées jusqu'alors quasi-journalière (enfin, il avait perdu toute notion du temps tel qu'on le perçoit) s’estompèrent progressivement, jusqu’à atteindre un rythme très réduit. A un moment, elles se stoppèrent littéralement, il mit plusieurs années avant de comprendre la raison de cet arrêt. Derrière cette "barrière" s'étendais un monde vaste, nouveau, un monde que très peu d'humains avaient foulé de leurs pieds, un monde regorgeant de créatures merveilleuses et oniriques. Ce monde, il l'avait comme entraperçu lors d'une de ces tentatives désespérées de percer cette barrière. Il retenta l’expérience de nombreuses fois, mais ne réussit jamais à la percer sauf quand son corps, oublié dans un vieil appartement mourut, et c'est seulement à ce moment qu'il réussit à rentrer dans ce monde.
Ma vie est naze. 25 ans, je n'ai jamais eu de contact avec la gente féminine, j'ai perdu de vue les rares amis que j'ai réussi à me faire lorsque je suis entré dans les études avancées. En parlant de ça, j'ai consacré ma vie à des études qui ne me plaisent pas. D'après mes parents, "c'est pour mon bien", mais bordel qu'est-ce que je me fais chier. Ouais, je sais, certain diront : "Mais tu as l'avenir devant toi, pourquoi t'as fait ça ?" Bah à ces gens, je leur dis merde, être premier dans tous les concours c'est bien mais avoir des gens avec qui parler ou faire autre chose de ses soirées que réviser, c'est mieux. C'est pourquoi, après avoir eu mon master de Bio-Chimie au niveau moléculaire, j'ai pris une année sabbatique à voyager dans toute la France sans rien de plus qu'un sac et un peu d'argent. C'est pendant cette année que j'ai découvert un nouveau sens à ma vie. Lorsque je battais la campagne, je suis tombé sur une barrière qui entourait un champ à l'air banal. Intrigué, j'ai décidé d'y pénétrer, et là ma vie a pris un autre tournant : j'avais découvert la Fondation. Lorsque je parlai de mon master au garde et de mon envie de changer de vie, il décida "de me faire une fleur". Après avoir passé l'entretien d'embauche, le monde fantastique de la Fondation s'ouvrit à moi.
Adams était un simple Classe-D, il n’avait rien de plus que les autres et venait même à peine d’être transféré à la Fondation. Celui-ci ne se doutait pas de ce qui l'attendait lorsqu’on l’affecta à une mission d’exploration de SCP-860. Le seul retour qu’il avait eu d’un agent était :
« Au-delà de cette porte, il y a un monde à découvrir».
Il comprit ces paroles comme une invitation à découvrir un monde où personne n’avait jamais mis les pieds. Et il avait raison. Personne ne savait véritablement ce qu’il y avait au-delà de cette porte. Un agent lui déverrouilla la porte avec une étrange clé bleue, avant d’ouvrir celle-ci. L’agent lui ordonna de respecter toutes les consignes à la lettre, et surtout de décrire en permanence ce qu’il observait grâce au talkie-walkie qu’on lui avait confié.
L’agent ouvrit la porte, et c’est à ce moment-là qu’Adams se rendit compte que quelque chose n’allait pas. Il commençait à s’inquiéter, mais suivit l’ordre de l’agent qui lui hurlait de passer la porte. C’est une vision totalement différente du monde qu’il attendait qui s’offrait à lui. Au lieu de trouver un monde fantaisiste et beau, il se trouvait face à une foret lugubre et sombre. Une brume bleuâtre emplissait l’atmosphère, et le Classe-D paniqua. Au moment où il essaya de retourner en arrière, la porte se verrouilla. Il se retrouvait bloqué dans un monde étrange et inquiétant.
Sa première phrase une fois la porte passé fut « Un nouveau monde à explorer, là où personne n’a jamais mis les pieds… Plutôt là où personne ne veut mettre les pieds. ».
Le classe D commença sa marche, bien inquiet de ce qui allait se dérouler ensuite.
C'est sur moi que ça devait tomber. Je… Je l'ai fait pour son bien, je le promets. Ma fille ne voulait pas se soigner, elle s'obstinait à se droguer, se mettre des seringues, prendre des pilules, fumer des joints… Personne n'a le droit de vie sur quelqu'un mais je m'en fiche, je l'ai fait… Je n'aurais jamais, au grand jamais dû la laisser commencer… J'aurais dû mettre les limites directement mais je l'aimais trop, ma petite Annie… Elle se sent mieux maintenant… Elle est en sécurité… Pas moi en tout cas, je pleure, je pleurerais toute ma vie pour toi ma fille…
Je me suis réveillé dans un uniforme orange dans une chambre blanche fermée, je le jure je ne peux pas ouvrir cette porte. Est-ce une punition pour ce que j'ai fait ? Il y a un rapport. Dites-le moi… Maintenant c'est dans un groupe de personnes en uniforme orange qui marche le long d'un long couloir, on est bientôt arrivé a dit l'homme armé, sûrement un garde. Un briefing ? Bon. Je n'ai rien compris, j'ai fait semblant de comprendre. . Qu'est-ce que cela m'importe ? Je vais finir mes jours ici. De la lumière…? Ils sont gentils ils m'offrent une nouvelle vie, je n'ai pas à craindre cet endroit, merci Dieu. La porte s'est ouverte, on m'a dit que j'allais vivre là-bas, j'ai sprinté, je ne sais pas si la porte est fermée, je cours, je cours, je cours…
Chrono-Challenge n°2 (29/04/2017)
Le thème était : "Dans la plupart des FIMs, les gens sont Chercheurs, Agents, ou encore Informaticiens… Moi, je suis l'Appât." (proposé par Seed Holt), et la durée 20 minutes.
Les votes sont terminés !
C'est le texte de DrGemini que la majorité des votants a désigné comme un de leurs deux textes préférés (avec 10 votes) ! Les autres textes peuvent être retrouvés juste en-dessous, classés par ordre de popularité.
Dans la plupart des FIMs, les gens sont Chercheurs, Agents, ou encore Informaticiens… Moi, je suis l'Appât.
« Salut, moi je suis Georges, et je suis Appât. Dans la plupart des FIMs y'a des appâts. Faut bien. Comme dans Scooby Doo. C'est con mais Scooby Doo résume bien le concept des FIMs. Y'a des traqueurs, comme celle avec le col roulé, y'a ceux qui font les pièges. Y'a ceux qui servent à rien, comme Francis. Hein Francis ? Ahah, sacré Francis. Et puis y'a les appâts, les vrais personnages principaux. L'assurance vie est bonne, on est deux fois plus payés que les autres, et grosso-modo tous les autres se tapent le sale boulot à votre place. Moi j'ai juste à me démerder une fois que je suis face à face avec le problème. Non, ça va, les crocs sont pas trop chiantes pour courir. Une partie importante du boulot c'est d'être casse-couille. Hein Francis ? Ahah, sacré Francis. Faut savoir faire du bruit tout en étant pas trop louche. Sentir fort, avoir l'air de rien. Oui ils filent parfois des hormones dont on se tartine pour sentir plus fort, ça dépend. Mais sinon ça nécessite aussi de la vitesse, de l'agilité, masse d'endurance, et une capacité d'improvisation qui dépasse tous les autres.
Moi, perso je suis spécialisé dans les Groupes d'Intérêts. Je suis un planqué, selon certains, ahah. Se faire passer pour un horloger chez les sarkites, pour un sarkite en passant devant une chapelle de l’Église du Dieu Brisé, pour n'importe quel prêtre en attendant que SAPHIR me tombe dessus. Faut être provoc'. Faut être ultra irritant. Je me suis fait interdire d'entrée dans l'intégralité des Musées Nationaux suite à une opé contre les Cools, je vous jure ! Excellent. Après je suis naturellement comme ça. Je sais pas. Comme Jul ou Kev Adams selon certains. Je vois pas le problème. Vous connaissez Kev Adams ? En fait c'est un peu agaçant, parce qu'il est loin d'être aussi pas drôle que ça. Franchement. La plupart des gens qui critiquent sont jamais allés à un de ses spectacles. C'est les médias, ça. Tu penses bien que ça arrange bien les politiques que le 20 heures parle d'à quel point machin c'est de la merde plutôt qu'eux. Enfin bon, à la Fonda, vous savez, on a pas les chaînes standard, à la base ils nous concoctent des programmes pour nous, vous savez, nous laver le cerveau un peu. Mais j'ai l'intégrale de Camping en DVD planqué sous mon lit, donc ça va. Mais… mais reviens ! Hé ! Hé connard, je suis l'appât ! Woh ! T'es sensé t'intéresser à moi ! Reviens fils de pute ! »
Un long moment passa. Georges resta longtemps assis dans le sable tandis que l'autre disparaissait dans les ténèbres d'un ciel sans étoile. Il enleva ses crocs.
« Central ?
-J'en reviens pas que ça ait marché.
-SCP-2317 neutralisé, central. Demande permission de repasser la porte.
-On a trouvé l'intégrale de Camping sous ton lit Georges.
-Quoi ? Hey, non ! Vous aviez dit que…
-T'es une plaie Georges. Tu l'as toujours été.
-C'est parce que je suis PSG et que toi t'es de l'OM, c'est ça enfoiré ? Francis ? Francis, rouvre le passage tout de suite ! La calotte de tes morts j'vais te…
-Je coupe la connexion Georges. »
Au bout de trois heures perdues dans le sable d'une dimension déserte, Georges commença à concevoir de nouvelles idées de tatouage tribal. SCP-2137 savait au fond de lui qu'il finirait forcément par faire le tour de l'Univers, et retomber sur ce type.
Les autres participations sont juste ici !
Dans la plupart des FIMs, les gens sont Chercheurs, Agents, ou encore Informaticiens… Moi, je suis l'Appât.
"Alors Tee Jay, en forme aujourd'hui ?
-En pleine forme."
Certains diront que je me suis fait avoir. Ceux-là se trompent. J'aurais pu être enfermé en cellule de confinement pour moins que ça.
"Prêt à courir ?
-Prêt à courir."
Capable de courir à quatre pattes à plus de vingts kilomètres par heure et de faire des bonds de plusieurs mètres sans élan, j'aurai pu être classifié au moins Euclide. Mais ils sont sympas. On m'a dit que ça serait un prédateur, cette fois. Un piaf géant. Du gâteau. Ils m'ont dit que j'aurais le droit à une plus grande cellule si le plan se déroulait sans accroc. Je grille une dernière cigarette.
"C'est normal que tes plumes virent au vert ?"
-Totalement, c'est l'excitation.
-Oh. Tu penses que tu vas réussir à rendre sa capture facile ?
-À ton avis ?"
Ai-je mentionné mes capacités de camouflage ? Très utile. Tout comme mon larynx adaptatif, qui me permet de produire des sons variés, allant de la voix de n'importe qui au miaulement de chat, apeuré et… appétissant…
Le véhicule blindé nous dépose sur le lieu de capture, un champ abandonné depuis un moment, vu l'état des cultures.
"Écoute-moi bien, Tee Jay, on nous indique que SCP-4526-FR est là-bas. Il ne doit pas se douter de notre présence. Ce que tu vas faire, c'est te faufiler au milieu du champ, dans la zone dégagée, puis te révéler. Il devrait te voir. Puis tu l'attires vers nous.
-Okay. C'est comme si c'était fait.
-Oh, et prend une couleur bien criarde quand tu y seras, histoire qu'il te voit bien."
J'acquiesce. Je me dirige vers le lieu-dit, le plus silencieusement possible, et en teignant mes plumes en jaune pour me dissimuler dans l'herbe sèche. Pas un signe du monstre. Je colore mes plumes en rouge et pousse un cri strident. Un cri de jeune femme que j'avais appris en regardant un film à la télévision. "Psychose", je crois. Aussitôt, je ressens une piqûre dans mon dos. J'ai assez senti ça pour le reconnaître. Seringue hypodermique Mark III. Les enfoirés. J'entend dans mon oreillette un : "N'y vois rien de personnel, SCP-4526-FR. On devait te mettre en confiance. Le comité d'éthique a revu sa politique de réinsertion des individus anormaux."
Avant de m'endormir, je leur lâche une dernière insulte.
"Excusez-moi ?
- Tu as très bien entendu. Maintenant ferme-la et va te préparer."
Je n'en reviens pas. Mes jambes tremblent, ma gorge est sèche. Je n'arrive même pas à protester : l'aura du capitaine est trop intimidante.
Tous mes neurones me hurlent de crier, de me battre ou de m'enfuir, mais mes muscles ne veulent pas réagir. Après un instant à voir ma vie circuler devant mes yeux, je me résigne : tant pis. Si le destin a voulu qu'il en soit ainsi, qui suis-je pour protester ?
Je vais enfiler ma combinaison, tout en jetant un œil à la plaquette d'information que l'on m'a fourni :
Si vous lisez cette notice d'information, c'est que vous avez été choisi pour jouer le rôle de l'Appât dans l'opération de reconfinement d'un objet SCP. Félicitations !
L'Appât est un rôle très noble, bien que souvent moqué. Cette plaquette est ici pour vous enseigner les bases de ce rôle, et vous rassurer quant à l'image que vous laisserez à vos coéquipiers et votre famille après votre mort.
Sentant le sang qui commence à battre à mes tempes, je décide de lire en diagonale, mais les mots ne veulent pas s'imprimer dans mon cerveau.
"Et puis merde, me dis-je, je suis un appât, pas besoin d'un Bac+6 pour comprendre ce que ça veut dire.
Tout de même, j'aurais voulu être informé qu'en tant que nouvelle recrue, j'étais obligé de passer par cette étape pour intégrer la FIM de mes rêves.
"Tu le vois ?
- Pas encore."
J'avance lentement. Autour de moi, le silence, excepté le bruit de mes bottes métalliques sur le carrelage. La lumière de ma lampe torche parvient à peine à percer l'obscurité ambiante, et les plafonniers sont éteints à cause de l'eau qui remplit la pièce.
"Chef, vous êtes sûrs que j'arriverai à le repérer avant qu'il… ne m'attaque ?
- Bien sûr."
Dire que je ne sais même pas ce que je suis censé récupérer. La plupart des membres m'ont assuré qu'il s'agit plus d'un bizutage en conditions réelles qu'autre chose, mais je sais que, dans cette Fondation, la plupart ont l'esprit trop tordu pour voir la mort d'un bleu comme autre chose qu'un simple "incident", voire un blague qu'on se raconte autour de la machine à café le lendemain.
Soudain, je sens un courant caresser l'épaule de ma combinaison.
Je braque ma lampe vers là d'où il vient, et une ombre passe dans mon champ de vision, disparaissant derrière un pilier.
"Chef, j'ai vu quelque chose !
- Bien, continuez à vous approcher."
Je déglutis en silence, et fais trois pas en direction du pilier. Je transpire comme un homme fiévreux dans ma combinaison, mes articulations tremblent, mais j'avance, en fixant mon regard devant moi.
Le faisceau de ma lampe se balade sur le pilier, le scrutant de haut en bas, quand soudain je sens une présence immobile derrière moi.
Pris de panique, je tétanise, et me retourne lentement, ma lampe torche suivant. Je ne veux pas savoir ce que c'est, je ne veux pas savoir ce qu'elle va de me faire, mais c'est ma mission. Je suis l'appât, j'ai accepté à contrecœur, mais toute la Fondation compte sur moi.
Alors que je vais enfin apercevoir ce qui m'attaque, je me remémore une phrase lue sur la plaquette, quelques minutes plus tôt :
Vous êtes l'appât, et le monde sera fier de vous, même lorsque vous ne serez plus qu'un petit tas de cendres, ou un amas de chair dans la gueule de SCP-682 !
J'espère que ma femme sera fière. La chose est sur moi, et je ferme les yeux.
"Ok les gars, c'est bon, opération de reconfinement de SCP-2790 terminée, on peut rentrer."
Dans la plupart des FIMs, les gens sont Chercheurs, Agents, ou encore Informaticiens… Moi, je suis l'Appât. J’aurais jamais cru me foutre autant dans une telle merde. Je m’appelle Marc, je suis pas une montagne de muscle mais mon métier implique d’être dans un très bonne forme physique, et je suis noir. Pourquoi le préciser allez vous me dire ? Je sais pas. Je travaille donc dans une FIM et cette fois j’ai servi appât, on a été envoyés dans un manoir gigantesque pour enquêter sur des morts suspectes.
Une fois qu’on y était, c’était à moi de jouer, il a été décidé je ne sais pourquoi de m’envoyer sur le terrain pour savoir ce qu’il se passait, et voir si je n’attirais pas une merde quelconque qui pourrait se trouver dans cette baraque.
Il faisait nuit noir et il y avait de l’orage, j’entrai dans cette vielle bicoque en ruine, le parquet grinçant sous mes pas, avançant lentement, quand soudainement la porte se ferma derrière moi. Génial. Je décidai quand même de commencer l’exploration de la maison, la Fondation m’ayant habitué à bien pire qu’une simple porte qui se ferme toute seule.
Je visite l’étage et ne remarque rien de suspect en dehors de toiles d’araignées quelques peu imposantes. Je décide donc de monter à l’étage, pour le moment rien d’étrange. Je rentre dans ce qui semblait être auparavant une chambre d’enfant, il y a un lit, des vieux jouets éparpillés un peu partout. Quand, soudainement, j’entends un bruit, il vient du placard derrière moi. J’approche doucement, l’arme au poing, et l’ouvre. Rien. Un soupir de soulagement m’échappe, quand je sens une présence derrière moi. Je me retourne et vois un homme masqué qui doit bien au moins faire 20 centimètres de plus que moi, je n’ai pas le temps de réagir que je me prends un coup de couteau, je tente de fuir, en faisant accidentellement tomber mon arme au sol. Je cours et essaye d’appeler les autres. Ils ne m’entendent pas, j’essaye de courir tant bien que mal dans ce couloir vétuste jusqu'à ce que le parquet craque. Je tombe. Je n’arrive pas à me relever, l’homme se rapproche peu à peu, lentement, en marchant, il lève son couteau, on dirait presque un tueur de films d’horr… Putain je sais pourquoi on m’a envoyé comme appât.
Ils me regardent depuis le haut de la crevasse, discutent inlassablement tandis que je descend en rappel dans ce gouffre, noircissant à vu d’œil… Mes bottes raclent contre la roche et l'écho me donne des sueurs froides. Combien de temps encore avant de ne serait-ce percevoir le fond ? Le temps passe, et la lumière s'affaiblit, j'en viens à oublier ces crevards mes "collègues", le seul lien se faisant avec ce qu'il me restait de contact avec la lumière étant la corde attachée à mon baudrier.
« Alors, tu l'as trouvé ?!! », me lance le Dr. Harry, de sa voix extrêmement bruyante résonnant contre les parois rocheuse, à même de me percer les tympans…
« NON ! Rien qui n'y ressemble en tout cas ! » répondis-je à m'en époumoner, doutant que le son parvienne jusqu'à eux.
Le noir se fait plus intense, plus lourd, la roche s'humidifie au fil des dizaines de mètres en rappel.
"Je devrais faire une pause" commençais-je à penser…
Soudainement, la corde lâche, et j’atterris violemment quelques mètres plus bas.
« Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! Hé, répondez-moi ! », le silence, aucun son en retour, pas même ma propre voix. Ma corde est déchirée, et ce qui semble être la tête du Dr.Harry dégringole la paroi jusqu'à mes pieds.
"OH MERDE !! Ils se sont ils fait déchiqueter ?"
Quelle chance… Ou quelle poisse, c'est moi qui descends, je prends le risque tout cela pour que ces bouseux de supérieurs puissent accomplir leur boulot, et ils ne sont même pas capables de survivre dans un environnement plus sécurisé…
"Bon… Comment est-ce que je remonte maintenant?"
« Garde à vous bande de trou du cul !
Vous n'êtes pas là pour rigoler. Vous le savez surement, les plus grand d'entre vous ont permis la capture de monstres plus effrayant encore que ma belle-mère. La Fondation a besoin de gens hors-normes, de "warriors". Vous êtes la pierre angulaire de l'édifice, l'élément sans lequel rien ne fonctionnerait, et c'est pour cela que nous recrutons les meilleurs.
Si vous êtes parmi nous aujourd'hui, c'est grâce à votre physique exceptionnel ainsi que votre incroyable capacité d'adaptation. Croyez moi camarades, une fois votre formation terminée, vous serez de vrais athlètes, quoique, même les athlètes seront plus lent que vous. Si vous avez de la chance, vous deviendrez célèbres. Vous serez "celui qui a permis de capturer SCP-machin-truc". On vous surnommera peut-être "l'homme qui court plus vite que son ombre".
Bien sûr, certains d'entre vous ne reviendront pas, c'est un métier difficile que vous faites. Certaines personne diront que vous êtes les champions des lâches, moi je dirais plutôt que si vous deviez échapper à un Lion et qu'une des personnes citée au-dessus se trouvait avec vous, vous seriez celui qui survivrait. Voilà la mentalité d'un "winner".
Si je devais conclure, je dirais que vous n'avez pas l'intelligence d'un docteur, ni la précision d'un agent, mais vous êtes les rois des pétochards, et quoi de mieux qu'un pétochard pour servir d'appât. »
Chrono-Challenge n°1 (28/04/2017)
Le thème était : "Un SCP peut en cacher un autre" (proposé par Zaap), et la durée 25 minutes.
Les votes sont terminés !
C'est le texte de Tombemine que la majorité des votants a désigné comme un de leurs deux textes préférés (avec 17 votes) ! Les autres textes peuvent être retrouvés juste en-dessous, classés par ordre de popularité.
Un SCP peut en cacher un autre.
"Vous vous foutez de ma gueule, n'est-ce pas ?"
Le docteur Hugart était en colère. Le genre de colère qui aurait pu le pousser à arracher la tête de l'agent qui lui faisait face.
"Non, docteur."
"Donc vous êtes en train de me dire que vous avez dépensé une fortune pour confiner une anomalie, et qu'elle était finalement entièrement normale ?"
"Oui docteur. Mais au moins, nous nous en sommes rendus compte suffisamment tôt."
"Mais je m'en fiche totalement, de ça !"
Hugart frappa la table de son poing. L'agent Tickers sursauta.
"Je vais vous dire, Tickers. Nous avons des tests de base pour déterminer si un objet normalement inanimé est conscient. Vous allez donc me dire que non seulement vous avez confiné un train tout à fait normal, et non pas conscient et animé, mais que vous avez aussi laisser s'échapper le vrai train ? Et qui est de surcroît télékinésiste ?"
"Mais enfin je-"
"Vous vous êtes fait rouler dans la farine… par un train…"
Hugart soupira.
"Et vous allez m'annoncer que vous ne savez pas où il est en ce moment précis ?"
"Il a manipulé le système d'aiguillage, nous n'y sommes pour rien."
"VOUS VOUS ÊTES FAITS AVOIR PAR UN PUTAIN DE TRAIN A VAPEUR QUI ROULE PLUS LENTEMENT QU'UN PARAPLÉGIQUE SANS SON FAUTEUIL ROULANT !"
Le docteur plongea ses yeux grands ouverts dans ceux de l'agent.
"Vous pensez vraiment que vous allez garder votre boulot, après ça ?"
"Vous n'allez quand même pas-"
"Faute grave. Et Dieu sait où il a bien pu aller, en manipulant les aiguillages, si vous n'avez pas eu le réflexe de regarder derrière vous."
Il soupira bruyamment, et posa ses lunettes sur le bureau qui lui faisait face.
"C'est une blague, n'est-ce pas ?"
"…"
"Allez, dites-moi que vous n'êtes pas une tanche."
"… Ce n'est pas une blague, docteur."
"…Allez bien vous faire foutre, Tickers. Rendez-moi votre badge, et allez voir les Ressources Humaines, avec votre équipe. Vous n'êtes pas allergique aux amnésiques, j'espère ?"
"Si docteur, mais vous ne pouvez pas me faire ça ?"
"Eh bien vous demanderez un amnésique sur support mémétique. Votre comportement me sort par les trous de nez. Où peut bien être ce putain de train ?"
"Caché par un autre ?"
"Dehors…"
Les autres participations sont juste ici !
- Holt (10 votes)
- Johannes (10 votes)
- Roch (6 votes)
- Lefouin (4 votes)
- Flauros (1 vote)
- Séraphin (1 vote)
Handicapé par ses vêtements sales, se traînant dans un couloir tout aussi poussiéreux que lui, un curieux bonhomme se dirige, déterminé, mais clopi-clopant. Dans ses bras, comme un lourd jouet, clignote et cliquette un étrange instrument qui écoute son cœur et en retranscrit la mélodie malade avec l'émotion de l'électronique. Il est si habitué à vivre avec ces pénibles notes monotones et douloureuses qu'il ne les entend pas, et par extension, il ignore les battements de son cœur depuis longtemps.
Il franchit une porte en la poussant avec le pied. Geste trop brusque, il crache du sang.
« Avance-toi, mon garçon. » dit une voix grave qui a entendu l'enfant arriver.
Il s'avance péniblement, et pose, abandonne, son bagage au centre de la pièce, sa machine, sa misère, et bientôt, il l'espère, sa douleur. Les fils en plastique qui lui transpercent l'épiderme, eux, ne le laissent pas encore quitter l'électrocardiogramme.
Autour du petit souffrant et petit accusé, un bourdonnement de discussions se diffuse et parcourt l'assemblée. Ils sont tous penchés sur lui, dans leur agaçant costume noir taillé sur mesure.
« La dame ici présente nous a avertis que tu viendrais nous voir. » dit la même voix.
Une infirmière le salue, mais il ne le voit pas. Ses yeux irrités par les inflammations et les larmes l'empêchent de porter le moindre regard à quiconque.
« Tu es un petit garçon exemplaire, Austin. »
L'enfant s'appuie sur son instrument froid, de l'espoir parvenant à percer en une petite salutation, les seuls mots français qu'il connaît :
« B-b-bonjour, mons-, mons-… »
Un autre homme prend la parole. Il a un ton plus sévère, plus sec, mais Austin n'a pas peur ; lui qui a traversé tous les cancers, tous les ulcères, tous les enfers, chaque grippe existante, chaque infection et chaque virus, ce n'est pas la voix distante et froide d'un médecin qui l'impressionnera…
« Ne parle pas, Austin. Repose-toi. Tu es en sécurité, ici. Tu es caché. Tu pourras rester parmi nous autant de temps que tu le voudras. »
…Mais il a mal, si mal…
« Monsieur Dupont ? Je crois qu'il ne mérite pas d'attendre plus longtemps. »
La première voix prend la parole à nouveau, et lorsque sa parole s'élève, tous les hommes de l'assemblée se lèvent et portent la main à leur cœur :
« Austin, nous sommes révoltés par la façon dont Dieu t'a traité. Notre devoir est de rendre la justice, et de lui faire regretter de t'avoir malmené ainsi. Pour punition, nous avons déjà voté, et avons décidé de faire de toi l'un des nôtres, au nez et à la barbe du Créateur. »
Il se tourne vers un homme entièrement habillé de noir, et à la figure sombre.
« Monsieur Pasteur, veuillez appliquer la sanction. »
Et la douleur s'arrête enfin.
L'Agent de sécurité Sullivan se dit qu'en fin de compte, il n'allait pas aimer ce nouveau travail. Qu'est-ce qui lui avait pris d'accepter une proposition pareille ? Et surtout, surtout, pourquoi l'affecter à cette horreur ?
Le SCP était célèbre dans tout le site. Dans tous les sites, du peu qu'il en savait. Il n'était, à force, qu'un sujet de discussion supplémentaire, du même calibre que "la statue qui bouge si tu clignes des yeux", "le vieux qui t'aspire dans une dimension de poche et te fout la tronche en vrac", ou "le type immortel qui matérialise des armes à volonté et dort dans un cercueil en pierre". Probablement à cause du stress.
Et maintenant, l'entité métamorphique agressive venue d'une autre dimension était pour sa pomme. Parfait. Génial.
Les chercheurs ne savaient pas exactement d'où venait cette chose aberrante. Si on lui demandait son avis officiel d'Agent, il répondrait : "Probablement d'un sacré paquet de dimensions vers la gauche. Et deux ou trois en diagonale." Sérieusement. Quel genre d'abomination lovecraftienne avait bien pu gerber ce truc, et après avoir consommé quoi ?
Dans sa salle de test qu'on lui avait demandé de surveiller, la créature hurlait constamment des insanités à l'attention de la race humaine, et de tout ce qu'elle comptait bien lui faire subir dès qu'elle aurait réussi à s'échapper. Bientôt. Très bientôt. Enfin, c'est ce qu'il supposait. Difficile de savoir à travers le mur. Loués soient les protocoles de confinement, et surtout le verre triple épaisseur.
Il avait entendu les enregistrements, de toute façon. Il savait très bien à quoi s'attendre. Le dernier chercheur à avoir parlé à la chose avait failli perdre ses deux yeux. Il frissonna, et sa main se serra sur son arme de service.
Dans la salle, le cri du monstre résonna une fois de plus, à une puissance inhumaine.
"PROFONDE DECEPTATION, HERR SENIOR CHERCHATEUR, ET COMMENT! CACK."
L'Agent de sécurité Sullivan se dit qu'il n'allait vraiment, vraiment pas aimer ce nouveau travail.
« Michel, tu peux me rappeler pourquoi on a signé pour ce truc déjà ? »
« Ta gueule et cours ! »
Les deux chercheurs piquèrent un sprint à travers le couloir B-6 tout en tachant d’éviter un peloton d’agent de sécurité qui courait à contre-sens. Michel, le plus anciens des deux, attrapa son collègue par le col et le força à s’arrêter devant une porte blindée. Une sirène assourdissante remplissait le couloir au milieu des hurlements et des bruits d’armes à feu alors qu’un haut-parleur à la voix suave demandait aux membres du personnel de bien vouloir conserver son calme et de se diriger vers les abris le plus proche.
Michel fouilla fébrilement dans sa poche à la recherche de son passe magnétique. Son jeune collègue avait l’air plus blasé qu’autre chose.
« C’est pas que je veuille remettre en question la compétence des types qui ont confiné ce machin, mais franchement, ils auraient pas pu faire gaffe avant de classer ce truc en Sûr »
« Comment tu voulais qu’ils devinent ? »
Michel était beaucoup trop stressé pour coller une baffe au gamin. Il parvint enfin à mettre la main sur ce fichu passe et déverrouilla la porte.
« Cette foutue bestiole est restée inoffensive pendant je ne sais pas combien de temps, tout le monde sur ce Site a joué avec au moins une fois dans sa vie et il ne s’est jamais rien passé. »
Un bruit de succions approchait au loin. Du coin de l’œil, Michel vit la créature au bout du couloir, en train d’attraper un agent de sécurité pour le gober d’un seul coup. Il attrapa son collègue et claqua la porte du bunker derrière lui.
« Ça va suffire tu crois ? Vu la manière dont il a défoncé sa zone de confinement, ça m’étonnerait que ça lui résiste longtemps. »
« Ferme-là »
Michel regarda par le hublot de la porte blindée, la créature était juste là et l’observait par l’orifice.
« Ravi de t’avoir connu vieux. J’espère juste que les abrutis qui ont classifié ça vont y passer aussi. »
Une substance gluante et orange passa sous la porte. Paralysé, Michel vit la créature visqueuse et gigantesque prendre forme devant lui.
Son dernier souvenir fut une épouvantable odeur de friandise et de sucre.
L'équipe d'exploration était prête à partir. 5 individus, équipés comme le veut le protocole. On vérifiait les tenues, le cordage. Dans la pièce à coté, un immense portail, tout à fait noir, opaque. Les sondes envoyées plus tôt dans la journée semblaient indiquer que l'autre côté de ce "passage" était viable. Les derniers préparatifs se faisait. Ils s'attachent tous, vérifient leur matériel HF.
"Lanterne-1. Test. Test."
"Groupe Lanterne. Préparez vous à passer."
Ils s'engagent tous lentement, en file indienne, la salle d'entrée avait été vidée, par précaution. Une escouade de FIM et un groupe de paramédicaux se tenaient prêts de l'autre coté du sas. Le premier marque un coup d'arrêt, de l’hésitation, pour finalement franchir cette masse noire. Les autres ne tardent pas à le suivre.
"Lanterne, statut?"
"Reçu. OK. On y voit rien."
"Rejoignez les coordonnées de la sonde"
Les individus progressent à l'aveugle. Leur champ de vision ne dépasse pas la visière de leur tenue Hazmat, comme si la lumière n'existait tout simplement pas au delà.
"Ici Lanterne-3.. Je crois que je ne suis plus attaché"
Chacun se palpe la taille, à la recherche de leur lien.
"Merde. Moi aussi"
"Ici contrôle. Ne paniquez pas. Suivez les coordonnées GPS."
Les communications radios se saturent alors des protestations des explorateurs, qui veulent absolument rentrer.
"C'est de la folie ! Je suis complètement perdu !"
Cependant, un seul garde ces moyens, Les yeux rivés sur son PDA, qu'il colle à sa visière pour réussir à le distinguer.
"J'y suis presque.."
Il ferme les yeux par réflexe. La lumière d'un projecteur vient de l'éblouir
"Ici Lanterne-5. Je crois que je suis revenu."
"Négatif. Pouvez vous préciser?"
Il n'a pas le temps de dire quoi que ce soit. La salle est pourtant la même, mais une FIM sort du sas.
"A terre ! A terre !"
"Déclinez votre identité !"
Il a à peine le temps de distinguer un logo sur l'épaule de l'agent, un logo qu'il n'a jamais eu l'occasion d'apercevoir auparavant, avant de se prendre un coup de crosse.
Dans le laboratoire non loin de là, des scientifiques examinent un appareil semblable à une sonde. Une personne rentre dans la pièce.
"Docteur?"
"Un type vient d'émerger du même endroit que cet appareil. On devrait reclasser ce portail."
Je suis un simple berger, et ma vie correspond très bien à l’image que vous pourriez avoir de moi, je ne vis que pour mes moutons, ils sont tout ce que j’ai. Mais… Il s’est passé quelque chose, je ne sais pas quoi, mais ça s’est produit. Si je prends le temps d’écrire ça c’est pour que vous compreniez comment ça s’est passé, vous allez me prendre pour un fou, mais je ne suis plus à ça près. Mon métier implique un contact régulier avec mes moutons, un jour en tondant un de mes moutons, j’ai remarqué le froid glacial de sa peau, il était froid, froid comme seul l’étaient les hivers des pays nordiques. Avec le peu de connaissances médicales que j’ai, je les ai examinés, pas de pouls, pas de respiration, rien. J’étais sous le choc, en me réveillant un matin, ils n’étaient plus là, mais je ne sais pourquoi en levant les yeux vers le ciel, j’ai vu des nuages, j’étais persuadé que c’était eux. Si j’écris ceci c’est pour vous prévenir, les moutons se transforment tous peu a peu, je dois prévenir le monde.
Rapport d’incident 28/04/2017 : Le docteur Flauros à du être abattu après un violent accès de démence, il prétendait que les moutons étaient devenus des nuages, et ne cessait d’en fixer un dans le ciel.
Il était une fois dans une salle de confinement, un jeune Classe-D, il était jeune mais il ne savait pas que son destin serait semé d’embûche, il suivit les consignes et entra dans la salle de confinement de 682, qui était vidée suite à une brèche de confinement, comme indiqué, il s’avança et posa sa main sur le crâne dudit monstre puis injecta les produits que les chercheurs lui avaient donnés, il injecta le premier puis le second. 682 réagit en lui arrachant le bras de son emplacement d'origine, puis l'avala goulûment, le Classe-D cria si fort que les micros de la salle se brisèrent, il recula jusqu'au mur, 682 s’avança vers lui, et mangea son autre bras. Mais avant que 682 ne fasse une autre action il recula et se tordit de douleur, il cria mais avant qu'il ne s'ouvre le ventre avec ses propres griffes, une lame lui trancha le ventre laissant sortir son contenu, puis un homme sortit de son ventre, le Classe-D ne le reconnut pas (on sait tous que les Classes-D ne sont pas là pour savoir qui les tue), mais les chercheurs avaient compris et sans même offrir une explication au pauvre bougre, ils partirent vers la sortie. Pendant ce temps dans la salle de confinement Able s'essuya avec des morceaux de fourrures de 682 puis il vit le Classe-D, s'avança et lui donna une claque qui le décapita sur le coup.
Chrono-Challenge n°0 (24/04/2017)
Le thème était : "Et l'Apocalypse arriva au pire des moments.", et la durée 20 minutes.
Les votes sont terminés !
C'est le texte de Mafiew que la majorité des votants a désigné comme leur texte préféré (avec 9 votes) ! Les autres textes peuvent être retrouvés juste en-dessous, classés par ordre de popularité.
Et l'Apocalypse arriva au pire des moments.
Herbert avait la chiasse. Difficile de dire si c’était les vieux restes de lasagnes qu’il avait mangés la veille ou une saloperie qu’il avait chopée en restant au contact de ces créatures détestables qu’étaient les autres êtres humains. En tout cas, il était là. Plié en deux sur le trône, étonné de la quantité de liquide que pouvait contenir le corps humain.
Ces circonstances étaient d’autant plus désagréables qu’il avait fini le rouleau et devrait en chercher un autre. Profitant d’une apparente accalmie, Herbert se leva, remonta son pantalon un peu au dessus des genoux et ouvrit la porte. Sauf que de l’autre côté il n’y avait rien. Genre rien du tout. L’univers avait littéralement cessé d’exister au-delà de la porte de ses chiottes.
Naturellement, le cerveau d’Herbert n’était pas vraiment prêt à admettre ce genre de choses. Aussi referma-t-il la porte, puis retourna s’asseoir. Mais il avait vraiment besoin de ce papier toilettes. Herbert se releva donc, et rouvrit la porte. Malheureusement, rien n’avait changé. Derrière, il n’y avait que le néant, noir, insondable.
Pour une raison obscure, pensa le jeune homme, l’air n’était pas aspiré en dehors des toilettes. C’était une bonne nouvelle, quoique la disparition complète du reste de l’univers restait problématique. Et il ne pouvait toujours pas s’essuyer.
Herbert jeta un regard à son t-shirt.
L’Apocalypse était vraiment arrivée au pire moment.
Les autres participations sont juste ici !
Fschiiiiiiii.
« Manqué. »
Fschiiiiiiii.
« Manqué. »
Fschiiiiiiii. Fschiiiiiiii.
« Manqué. Re-manqué. »
Fschiiiiiiii. Fschiiiiiiii.
« Encore. Manqué. Tous les deux. »
Le regard du maître se fit plus sévère.
Ils n'avaient pas le temps de gaspiller ainsi des munitions. L'heure était grave, les minutes précieuses, les flèches rares.
Et pourtant cela semblait échapper totalement à ses quatre apprentis héros.
Le vieux guerrier se mit à circuler devant ses protégés, d'un pas lourd et sinistre. Les deux filles et les deux garçons se raidirent imperceptiblement, inquiets.
« Si je vous ai choisis, » commença leur mentor, de sa voix grave et profonde. « C'est parce que vous n'êtes pas comme les autres. Vous êtes spéciaux. Des survivants. Des battants. Des cœurs nobles. Des héros… Enfin, bientôt. »
Les jeunes gens se regardèrent. D'ordinaire, l'homme se montrait plutôt avare en compliments ? C'était une agréable surprise, surtout après un échec aussi misérable…
« Putain. Ce que je me suis trompé. »
Voilà qui ressemblait davantage au vieux Craig.
« Amy ! » gueula-t-il en se tournant vers l'elfe, qui en sursauta de frayeur. « Va falloir que tu prouves que t'as pas juste un joli petit cul et que tu sais aussi te battre ! »
Mortifiée, l'élégante adolescente soutint son regard, les joues rouges pivoines tant elle était en colère.
« Pedroth ! » fit-il ensuite en jetant un regard noir dans la direction de l'orc. « T'es bien gentille ma fille, mais faut utiliser ta tête, pas que tes muscles, espèce de porc demeuré ! »
La non-humaine gronda sourdement, mais n'osa pas répliquer.
« Kelvin ! » lança ensuite le sergent en regardant le nain. « Petiot, tu vas pas me dire que t'es trop nain pour être foutu de tirer une flèche ?! »
Aucune réponse de l'intéressé.
« Bardra ! » termina-t-il en poussant la gueulante, faisant souffrir les tympans de l'humain. « Bordel de merde, ça fait quinze ans que je t'ai arraché au sein de ta mère la figure barbouillée de lait, et on dirait que t'as rien appris depuis ! »
Les mains du petit tremblaient sur son arc.
« C'est. La. Guerre. L'apocalypse. Les démons sont à nos portes. Ce camp est le dernier sanctuaire, et plutôt que d'y dissimuler des soldats expérimentés, j'ai fait le choix de vous préserver. Vous quatre. Alors du nerf, montrez-moi que les vies perdues pour vous sauver valaient quelque chose ! »
Sur cet ordre, les archers revinrent se mettre en place, corde tendue.
Fschiiiiiiiing. Fschiiiiiiiing. Fschiiiiiiiing. Fschiiiiiiiing.
Craig contempla les résultats de ses élèves, une moue dubitative sur le visage.
« Mouais. Au moins vous avez touché cette fois-ci. Presque au centre. Fier de vous, les gars. Sauf toi, Amy. »
« Pardon, Monsieur. Ma flèche est exactement là où je voulais qu'elle soit. »
Avec un maigre sourire, Craig tendit le bras, et arracha la flèche qui venait de se ficher dans le mur, à côté de sa tête.
« Bien ! On reprend. Attention… Tirez ! »
Fschiiiiiiiing. Fschiiiiiiiing. Fschiiiiiiiing. Fschiiiiiiiing.
Les quatre apprentis s'effondrèrent en même temps, une flèche dans la tête.
Craig resta interdit devant leurs cadavres. Il leva les yeux pour contempler les murailles au-dessus de lui.
Hilare, une dizaine de démons le tenaient en joue.
Merde. Déjà la fin du monde ?
Les démons lâchèrent leurs flèches sur lui.
Fschiiiiiiii…
Juste quand je leur avais appris à tirer.
…ing.
Ce mur était d’un blanc étonnant.
Lisse, net, sans défaut ; pas même une trace de doigt ! Du bon boulot sincèrement. Ce mur immaculé se poursuivait à l’horizontal sur au moins vingt mètres vers la droite et au moins cinq mètres sur la gauche, juste avant de bifurquer à gauche dans un angle droit parfait, se perdant dans l’invisible, au sens propre.
Sur la droite ce mur se terminait par une simple porte, blanche elle aussi, tout comme son encadrement et sa poignée, simple, sans ornement, en un mot : efficiente. Pas besoin de l’ouvrir pour savoir qu’elle n’émettrait pas le moindre bruit en pivotant sur ses gonds, sûrement parfaitement huilés ; et laissant ainsi la voie vers, présumons-le, un lieu tout aussi noble que celui qui serait quitté.
A la droite de cette porte se trouvait un autre mur, parfait reflet de la douce perfection laissée en impression au moindre spectateur ayant quitté des yeux le mur précédent, tout aussi blanc et immaculé. Suivant le même chemin que son symétrique confrère, en respectant l’écart nécessaire et courtois que se doit de suivre tout monument désirant correspondre à la définition d’un couloir.
Dans la même optique de suivre cette définition, ces deux murs jumeaux étaient eux-mêmes accompagnés d’un plafond et d’un sol qui permettaient de cimenter leur relation d’un geste simple mais néanmoins clair et beau : l’immobilisme. Action offrant à celui qui désirerait poser son regard sur les jonctions de chacun de ces plans, dans le malhonnête désir d’y trouver une imperfection, de ne pouvoir qu’avouer l’harmonie qui émanait de ces lieux.
Harmonie que l’on dirait inébranlable et éternelle si quelqu’un avait eu un jour l’occasion de pénétrer en cet endroit fraîchement construit, peint et étrangement parfumé. Quel dommage que la seule chose qui y ait pénétré fut le son de l’alarme d’événement de classe XK du Site.
Dans le couloir, des cris fusaient :
- Ciao Hensel !
- On se recroisera vieux t’en fais pas !
De toutes part, des remarques se faisaient entendre, de part des anciens comparses du dénommé Hensel.
Joe Hensel n’avait pas l’habitude des compliments, sans doute à cause de son caractère, et encore moins des marques d’affection. Mais en ce moment précis, alors qu’il quittait cet endroit, qui, en dépit des problèmes qu’il y avait connu, lui était devenu plus que familier, il sentait venir au fond de lui une certaine nostalgie.
Mais bon, après aujourd’hui, la vie serait plus libre, moins de tracas au quotidien, plus de temps pour soi. C’était le moins qu’on pouvait lui accorder, après près de quarante ans à trimer à l’intérieur des murs de l’établissement.
Il croisa le maître des lieux, qui lui adressa un regard sévère, quelques conseils pour plus tard, et un bon vent. Sa poigne était de fer, mais Joe Hensel lui serra tout de même la main, ce qui était le minimum syndical, après autant de temps passé à le côtoyer, bien qu’il n’eût pas la moindre envie de recroiser cet homme pour le restant de ses jours.
Avec l’aide de deux membres du personnel, il récupéra ses affaires, qu’on lui confia dans un petit carton, ainsi que quelques documents nécessaires pour la paperasse administrative, comme toujours il y en a dans ce genre de situation.
Il marcha silencieusement accompagné d’eux dans le long, très long couloir qui menait à la sortie, sa boite en carton dans les mains. Ses pas résonnaient dans le vide du hall d’entrée.
Ses deux guides ouvrirent les deux battants de la porte en grand, comme pour chaque grand départ, chose assez rare pour être mentionnée, ces derniers se contentant en général d’ouvrir une porte plus petite située dans le battant droit pour la vie de tous les jours.
Mais aujourd’hui n’était pas comme tous les jours. Aujourd’hui, c’était le dernier jour de Joe Hensel. Le doyen, le vieux, le taulier. Celui qui avait tout vu dans l’établissement, qui avait connu tout le monde, et qui avait construit ou vu se construire la plupart des légendes que ceux qui le fréquentaient entretenaient entre eux.
Joe remercia ses guides, qui lui souhaitèrent une bonne continuation, avant de fermer la porte, le laissant seul devant le vide de la rue, qui était baignée de la lumière fade d’un lampadaire dans ce début de soirée d’automne.
Puis soudainement, la lueur se fit plus intense. Plus chaude. Plus proche.
Les yeux de Joe s’écarquillèrent quand il vit la pluie de flamme frapper la ville en contrebas de la colline où se situait l’établissement.
Il avait fallu que la fin du monde commence le jour où Joe Hensel sortait enfin de prison.
Merde pas maintenant !
La journée avait si bien commencée, ma vie venait tout juste de retrouver de sa saveur. Je venais de sortir du travail depuis une heure, j'allais être en congé, le mariage était prévu pour dans une semaine, et en plus, ma future épouse venait de m'annoncer que j'était le père d'un jeune garçon.
Cette journée aurait pu être parfaite, et c'est ce jour là que la Fondation a décidé de m'appeler d'urgence sur mon bipeur, c'est ce jour là que cette foutue brèche de confinement est arrivée, c'est ce jour là qu'en pensant à l'avenir de la Fondation, de la Terre même, je me suis dit : « Putain de bordel de merde… ».
Pourtant tout c'était bien passé au boulot, on avait rien eu d'inhabituel, tout le monde avait le sourire, j'avais enfin pu établir ma théorie comme quoi l'invisibilité de 161-FR était dû à la micro-fusion de ses cellules épithéliales qui entraînait par conséquent une réaction intra-moléculaire dans son épiderme. Tout avait bien commencé, et pourtant, tout allait disparaître.
Il ne me restait plus qu'un choix à faire, soit rejoindre mes collègues pour une ultime tentative de sauvetage de l'humanité, soit abandonner tout espoir et aller voir ma future femme ainsi que mon fils, un fils dont je ne pourrais probablement jamais voir le visage si je faisait un autre choix.
Je n'avait pas le temps de réfléchir. Je savais pertinemment que j'était le seul dans mon domaine parmi les hommes qui étaient en mesure de rejoindre le site rapidement. Tout allait se jouer maintenant. J'ai donc pris mon courage à deux mains, j'ai aussi jeté un rapide coup d’œil à la photo de ma femme dans mon portefeuille, j'ai serré ma main autour du volant, puis j'ai fait demi-tour, direction le labo.
D'après ce qui venait de m'être dit, il y avait encore une chance de sauver tout le monde.
***
Après deux bonnes heures de lutte, on avait finalement réussi, on avait sauvé l'humanité, mais à quel prix ?
C'était simple, la moitié de la ville venait d'être rasée, et j'avais désormais la certitude que je ne verrais jamais mon fils.
« Tom, je t'aime »
Jour de lessive, il ne fait pas trop moche aujourd'hui, un jour banal où prendre le bus avec ses bras chargés de linge me paraît indifférent… Le chauffeur, toujours aussi agréable *sick* (et qui pourrait mettre un peu de déo pour une fois), les gens, interloqués, puis qui retournent sur leurs appareils portatifs, la boulangerie, l'arrêt Doria, le grand Arc… Arrivée! Je descends en prenant soin de ne rien faire tomber, heureusement, la laverie est juste en face de l'arrêt.
"clink" … La sonnette rouillée par l'humidité, indifférente… Je m'avance vers la petite 69, lui enfourne petit à petit la pile de linge qui me chargeait et la plupart de celle qui me reste excepté les sous vêtements. Si elle pouvait parler, elle m'en demanderait plus! Enfin… Rien a faire, poireauter, prendre une collation au distributeur, l'extase d'un bon Snickers© et de m'en foutre sur les doigts. Personne, c'est mort comme pas possible, même dehors il n'y a personne, pas âme qui vive au travers de la vitre qui façade la laverie… Ou presque, des gens… ENSANGLANTÉS?!! Bordel, qu'est-ce que?!…
Le ciel qui était tout juste rayonnant laissa place à un pourpre décharné, comme si lui même se fondait à l'horreur ambiante… Les créatures se rassemblent, des masses de corps apparaissent, s’agglutinent et explosent à chaque nouvel arrivant, ils se broient les uns les autres laissant pendre boyaux et membres.
Je dois trouver une sortie… Mais il n'y a que la vitrine pour m'échapper! Mon linge a tourner… C'est bien ma veine. C'est comme ça que cela se finit, à poil, dans une broyeuse humaine, incapable de donner du blanc.
Imaginés il y a des temps immémoriaux dans les tréfonds d'un forum oublié, et adaptés à la sauce Fondation par le Dr. Aloices, les Chrono-Challenge sont des défis d'écriture chronométrés extrêmement courts, aux thèmes originaux, imaginés pour plonger les participants dans un état de pression et de stress propices aux productions les plus farfelues !