Archirelique nᵒ 24

Au nom du Tout-Puissant et de tous ses Prophètes.

En vertu de l'intervention bénéfique du Projet Malleus lors des Événements d'Avignon, des Accords de Jérusalem établis avec la Coalition Mondiale Occulte en 1982, et de par le Plan Scutum Fidei, l'Initiative Horizon a reçu comme il se doit la garde de l'Archirelique no 24, connue à travers les Écrits Saints comme étant le Buisson Ardent.

Celui-ci est comme il se doit précieusement gardé dans la crypte secrète du Monastère Sainte-Catherine du Sinaï sous la veille de l'Ordre des Gardiens Sinaïtes. Il y fera l'objet d'études théologiques, de pèlerinages d'importance et de cour des miracles, et sera mis à disposition de tous les croyants ayant pris part à l'Initiative.


Observation

L'Archirelique est un buisson formé de ronces entremêlées enflammées et flottant quelques dizaines de centimètres au dessus du sol. Les ronces demeurent constamment enflammées, et poussent continuellement au même rythme qu'elles se consument, maintenant un équilibre entre création et destruction. La flamme qui le consume, indéniablement d'essence divine, émane d'une vive chaleur, ce qui la rend dangereuse à approcher. L'Archirelique est facilement transportable à l'aide de crochets, de chaînes ou de câbles en métal.

L'Archirelique a la capacité de décupler la foi chez tout croyant à proximité dans un large rayon d'action, et même si le croyant ne la voit pas et n'en a pas connaissance. Elle inspire également la foi chez l'incroyant. Il s'agit d'un témoignage miraculeux de la vérité de la foi de Moïse, et un élément fédérateur d'une incroyable valeur pour les fois abrahamiques, qui unit christianisme, judaïsme et islam autour de leur prophète commun Moïse.

À l'origine, l'Archirelique était un medium de la Voix du Tout-Puissant, descendu des Cieux pour demander aux hommes des sacrifices non nécessaires, des actes de foi pour les tester. La Voix s'est aujourd'hui tue, preuve que nous avons passé, victorieusement, le test.


Ardents.png

Histoire

En l'an 1494, le moine dominicain Hieronymus Savonarola prit le contrôle de la cité de Florence après le renversement des Médicis. Imposant une dictature théocratique, il déclara le Christ seul vrai roi des florentins et dénonça pendant quatre ans les Médicis, le Pape, mais aussi toute la richesse et la corruption inhérente à la condition humaine. Les tavernes fermèrent, les jeux furent interdits, l'impureté fut chassée, et en 1497 vit le jour le Bûcher des Vanités. Sur ce bûcher furent jetés, en autodafé, tout ce qui pouvait inciter à la vanité : miroirs, riches habits, parures, cosmétiques, livres, chansons et poésies non pieuses, jeux, images licencieuses, et œuvres d'art diverses parmi lesquelles des tableaux du grand peintre Botticelli, qui les y jeta lui-même, pris du même fanatisme que ses contemporains.

L'année suivante, accusé d'hérésie, de sédition, de prophétisme et d'erreur religieuse par le Saint Siège, Savonarola fut arrêté, torturé, pendu et enfin brûlé au lieu même de son bûcher.

Les Psaumes Secrets qu'il dicta lors de son incarcération, et qui ne sont connus que des initiés, nous apprennent la vérité quant à la nature du Bûcher et sa puissance incommensurable sur l'esprit humain : au cœur de sa structure reposait le Buisson Ardent, ramené d'Orient lors de la Huitième Croisade et retrouvé dissimulé chez un berger fou, en Sicile.

Le Bûcher réapparut en mai 1933, sans conteste instrumentalisé par Adolf Hitler et ceux de son parti pour la grande "campagne contre l'esprit non allemand" alors organisée à Berlin. Les citoyens furent poussés, non seulement par leurs dirigeants mais également par une force non naturelle, à jeter dans les flammes les ouvrages de Freud, de Marx, et de Zweig, tout texte émanant de nos frères juifs, de modernistes, de communistes ou de féministes.

Les Annales du rabbin Ashendrof font état d'un "feu très ancien" dont il ne peut que spéculer l'origine mais dont il ne tient pas à prononcer le nom, ajoutant que nous saurions inévitablement de quoi il voulait parler. Le mot "sacrifice" revient plusieurs fois dans ses notes.

Après cela, le Buisson disparaît à nouveau au milieu des troubles que causa la Septième Guerre Occulte et sa débauche d'armes magiques.

Il semble que le Buisson ait été récupéré par la très tristement fameuse société d'incroyants et de terroristes S.A.P.H.I.R. à partir des années 90, et dissimulée dans un entrepôt qu'ils avaient racheté dans la banlieue d'Avignon, en France. Les athées perfides s'en seraient servis pour s'amuser à bafouer la Parole du Seigneur, contrarier sa Volonté et empêcher l'Archirelique de porter la Bonne Parole à chacun. La Belle Justice fit que le Buisson enflamma l'entrepôt avec de nombreux terroristes encore à l'intérieur. L'Appel du Seigneur se fit alors si puissant qu'il fut perçu sur plusieurs kilomètres alentours, ce qui attira sur place à la fois les émissaires du Projet Malleus, les forces de la Fondation SCP et celles de la Coalition Mondiale Occulte.

La situation fut rapidement maîtrisée par les forces unies des trois partis, le Plan Scutum Fidei fut instauré et l'Initiative récupéra sous sa tutelle l'Archirelique, aujourd'hui silencieuse.


Origine

Les Psaumes Secrets de Savonarola déclarent clairement et sans interprétation possible que le Bûcher des Vanités était fondé autour du Buisson Ardent, Archirelique par laquelle la Voix de Dieu demanda à Moïse, fils d'Amram, sur le mont Horeb, de partir trouver la Terre Promise. Dans l'Exode Rabba, deuxième recueil du Midrash Rabba, il s'agirait d'un ange apparu dans la flamme du buisson qui parla à Moïse et lui révéla le nom de Dieu.

Selon le kabbaliste Sefer ben Qalib, il s'agirait du même ange qui ordonna à Abraham de sacrifier son fils Isaac, et qui ensuite intervint comme la Main de Dieu pour arrêter Abraham. Les textes se mettent d'accord pour dire qu'Abraham allait abattre son fils au couteau sur l'autel avant de brûler sa dépouille, toutefois les Apocryphes de Pseudo-Saturnin présentent la scène comme une immolation par le feu d'Isaac de son vivant. Toujours selon les Apocryphes de Pseudo-Saturnin, l'ange n'aurait pas arrêté le sacrifice, mais félicité Abraham d'avoir servi son Dieu pendant que son fils mourait sur le bûcher.


Sources Liées

  • Annales de Rabbi Ashendrof, Pages 60 à 77.
  • Ancien Testament, Livre de l'Exode, Chapitre 3.
  • Apocryphes de Pseudo-Saturnin, Livre 1.
  • Saint Coran, Sourates 7 et 28.
  • Etudes Mystiques de Sefer ben Qalib, Etudes 4 et 8.
  • Exode Rabba, Second Recueil du Midrash Rabba.
  • Libro dè Misteriis, Chapitres 9 à 10.
  • Psaumes Secrets de Hieronymus Savonarola, Psaumes 8, 10 et 11.

Puisse ce rapport être protégé de la destruction et du regard des Indiscrets.

Sauf mention contraire, le contenu de cette page est protégé par la licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 3.0 License