Préludeous

Équipe 1 : Frog, Grym, Neremsa et Deous

Deous

Jour 39 après la chute d'Aleph

Je suis enfin de retour.
Je peux pas prétendre en tirer une quelconque joie.
L'entrée est toute pétée.
Le plus marrant, c'est qu'elle a été explosée deux fois.
Bienvenue à Aleph !
Bienvenue… chez toi.


Jour 39 après Aleph

J'étais en OP à l'extérieur du site quand j'ai appris ce qui était arrivé. J'avais un agent avec moi. Rook. Un des types qui a bossé pour l'extraction de 005-FR.
Quand tu travailles dans un truc pareil, tu t'attends tous les jours à entendre que tout a foutu le camp et qu'on est dans la merde. Mais ça nous a malgré tout laissés sur le cul un moment.
Nous étions appelés à nous rendre au Kremlin, là où les têtes s'étaient réfugiées, sous les plus brefs délais, mais j'ai insisté pour passer par Aleph. J'ai prétexté qu'il y avait des gens qui comptaient beaucoup pour moi là-bas, l'agent m'a cru. De toutes les façons, je suis pas VIP, il va pas prendre de risques pour moi.
Sauf qu'il valait mieux attendre que les SCPs se cassent un minimum d'Aleph avant d'y retourner. J'ai décidé d'attendre tant que mes provisions me l'autorisaient.

Rook est donc parti directement. Je le comprends, je me serais également laissé tomber si j'avais prétendu attendre pour retrouver des amis. Ouais, un peu bizarre, comme phrase. Quoiqu'il en soit, il m'a laissé avec un véhicule. Une moto. C'est le seul truc que je suis capable de conduire de toute façon. C'était parfait. Personne pour me soûler.
L'opération était censée durer une vingtaine de jours au plus, à l'origine, donc j'avais de quoi tenir un gros mois en terme de provisions. J'ai pas beaucoup dormi non plus. Un Objet pouvait me tomber dessus à n'importe quel moment. J'ai eu la chance de n'en croiser aucun et, quand les provisions vinrent à se raréfier, je suis parti. Jour 36 après Aleph. Plus de clopes.

Trois jours de route, mais j'y suis, et je n'ai rien croisé de trop chelou sur la route non plus.
Je ne reviens pas pour des amis. C'est pas comme si j'en avais.
Je m'engouffre dans Aleph, à sec.

A vrai dire, je ne réfléchis même plus. Mon corps se dirige droit vers mon objectif, ce pour quoi je suis réellement revenu ici. Et il y a putain d'intérêt que ce soit toujours là.
Il y a bien un ou deux types qui m'interpellent. Dans ma précipitation, je ne leur prête aucune attention. Je ne les reconnais même pas. Je crois entendre un "BOUGE PLUS", ou quelque chose comme ça, mais là c'est vraiment pas le moment de me faire chier. Sans m'arrêter, j'enlève simplement ma veste que je jette sur le côté, ainsi que mon T-shirt, et je continue à foncer, les mains en l'air.
Simple précaution, je tiens pas à me prendre une balle non plus. Mais j'ai pas le temps.

J'y arrive. Je me mets à courir, sans vraiment m'en rendre compte. Ca doit être flippant à regarder. A droite. Encore à droite. Tout droit. Trace ta route, mon grand.
J'arrive finalement aux Saintes Réserves. Là où tout est stocké. C'est un peu le bordel, et je commence à stresser ma race. J'accélère. J'en suis rendu à mon stade le plus primitif. Peut-être même que je suis en train de courir à quatre pattes. Les salles et les étagères défilent, et j'arrive finalement à l'une des Très Saintes Étagères Fabuleuses. Les cartons sont empilés dessus. Il en manque quelques uns. Je bondis gracieusement -autant que faire se peut- sur l'un des gros cartons, et je saisis avec soulagement ma raison de vivre.
Je déballe fébrilement la cartouche de clope et ouvre un paquet pour m'en allumer une.

A la première bouffée, le temps semble ralentir, et je sens la fumée descendre le long de ma trachée jusque dans mes poumons. C'est… fabuleux… Je recrache ensuite la fumée, tranquillement, et l'observe sortir de ma bouche en un étrange nuage qui se dissipe petit à petit, un grand sourire sur les lèvres.

At last.

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